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sur 380 notes
« La femme de nos vies », c'est Ilsa Schaffner, officier des services scientifiques de la Wehrmacht. Elle sauve de la chambre à gaz un petit paysan illettré en le faisant passer pour un surdoué. La supercherie marche si bien que l'enfant qu'elle parvient à exfiltrer aux Etats-Unis deviendra le bras droit des plus grands physiciens du siècle à commencer par Einstein.

Le roman de Didier van Cauwelaert est truffé de faits historiques méconnus, donc intéressants comme le sort d'Ida Tacke, physicienne de génie, allemande et juive. Il donne ici le meilleur de son talent de conteur en s'appuyant sur une captivante documentation historique et en développant le beau thème du dépassement de soi et de l'altruisme.
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Quand ma libraire m'a urgemment conseillé (voir carrément mis dans les mains) La femme de nos vies de Didier van Cauwelaert, mon sang n'a fait qu'un tour : ah non pas lui ! Petit un : je n'adhère pas à son style et petit deux, je n'accroche pas spécialement à la personnalité très particulière de ce monsieur, bref imaginez mon désespoir. Il aura fallu 15 bonnes minutes de pourparlers pour que j'accepte d'acheter ce livre de poche d'une centaine de pages. Pourquoi me suis-donc laissée tenter ? C'est simple, le sujet : un homme devenu un scientifique célèbre, retourne en Allemagne pour revoir une dernière fois - avant qu'elle ne meure - une criminelle nazie qui lui a sauvé la vie alors qu'il était interné dans une institution pour jeunes malades mentaux. Ahaha. Me voilà ferrée.
Débute alors un incroyable récit de survie, d‘amour et d'amitié. Notre narrateur a été sauvé d'une mort certaine (n'oublions pas que les premières victimes de l'épuration nazie via les chambres à gaz ont été les handicapés mentaux) par un sacrifice ultime, celui d'un génie juif - David - que l'armée allemande veut utiliser pour développer la bombe atomique. Refusant de les aider et conscient du sort qui attend ses camarades, David propose à notre narrateur d'échanger leurs identités : il prendra sa place et survivra pour raconter et témoigner de l'indicible. le subterfuge marche mais ne berne pas l'officier de l'armée allemande, Ilsa Shaffer, la mystérieuse scientifique chargée d'exploiter le génie de David. Entre cette femme sublime, dure et notre narrateur, adolescent timide qui doit apprendre à feindre, débute une relation ambiguë basée sur la manipulation et une forte dose de sensualité.
Récit simple, (et vrai c'est hallucinant), efficace, La femme de nos vies se lit d'une traite, en apnée. J'ai tout bonnement été captivée par cette histoire rocambolesque qui met en scène une relation d'amour lumineuse et improbable. Les centaines de pages ont défilé à la vitesse de l'éclair, m'aspirant au coeur d'un tourbillon romanesque où la mémoire, la nostalgie, les faux-semblants, tout est brassé dans une sarabande littéraire. Je recommande ce beau récit et finirai sur cette maxime : il faut toujours écouter sa libraire !
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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David Rosfeld vient d'arriver au chevet d'une vieille dame mourante Ilsa Shaffner. Il ne l'a jamais revue depuis ce jour de 1942, où elle lui a fait quitter clandestinement l'Allemagne Nazie. Il l'a cherchée toute sa vie est c'est une alerte sur son ordinateur qui lui apprend, via le journal télévisé, qu'une vieille dame de ce nom a brusquement perdu la tête et jeté son téléviseur par la fenêtre blessant une voisine et que depuis elle est dans le coma. Ilsa est donc toujours en vie.
Il prend l'avion et on le retrouve au chevet de la vieille dame, qu'une jeune femme vient de traiter de « salope » en lui recouvrant le visage du drap et réclame qu'on ne pratique pas d'acharnement thérapeutique. Quand, cette jeune femme se retourne, Marianne le Brêt est le sosie d'Ilsa en 1942 et qu'elle est déteste celle qui est grand-mère. Il est clair qu'ils ne partagent pas la même opinion à propos de cette femme.
David sait désormais qu'il doit lui apprendre qui était Ilsa Shaffner. Pour Marianne, c'est une criminelle de guerre nazie qui a exécuté froidement tous les enfants dont elle avait la charge en 1942 dans une école d'enfants surdoués juifs qu'elle dirigeait avec son compagnon, Gert, vétérinaire qui de son côté mettait au point un système inédit de dressage des chiens.
Absente du procès de Nuremberg, elle a été chargé à fond par Göering et le colonel Grübblich qui était son supérieur à l'époque, tous deux pensant qu'en la calomniant ils sauveraient leur tête.
C'est cette version que Marianne, avocate à Morlaix qui se bat contre les algues toxiques, a cru toute sa vie.
David, dont le vrai nom est Jürgen Bolt, n'est pas juif, il est seulement un peu attardé et s'occupe des veaux dans la ferme paternelle où tout le monde le maltraite et son père finit par le céder comme un animal aux Nazis qui l'enferment dans un hôpital psychiatrique avec d'autres enfants attardés ou bizarres qui coûtent trop cher à leur patrie et doivent être exécutés via la nouvelle salle de douche qui est en fait la première chambre à gaz.
Dans cet hôpital, Jürgen n'a qu'un ami David enfant surdoué qui a obtenu 180 aux tests de QI réalisés par Ilsa. La mère de David est spécialisée en physique nucléaire et a été exécutée donc, il cède sa place à Jürgen et lui fait apprendre par coeur tout ce qu'il doit savoir pour tromper Ilsa , via un livre, « le secret des atomes » et un enseignement religieux minimum car sa mère n'était pas pratiquante.
Il voit tous les enfants partir à la salle de douche, une serviette sur un bras, une savonnette dans la main et il assiste au premier nettoyage ethnique.
Ilsa l'emmène vers l'école et voit très bien que ce n'est pas l'enfant qu'elle a testé quelques jours auparavant. Il lui dit la vérité et lui démontre qu'il est à la hauteur grâce à ce que David lui a appris. En une seconde, il échappe ainsi à la balle qu'elle allait tirer sur lui.
Ilsa va lui donner des cours particulier et lui inculquer tout ce qui lui manque pour tromper le colonel. Il aura sa cabane qui sera un vrai laboratoire où sa mission est de trouver comment fabriquer la bombe atomique car Einstein est aux Etats-Unis.
Il découvre alors qu'Einstein est un pestiféré aux USA, Hoover maître tout puissant du FBI, l'a éloigné de tous ses anciens condisciples qui travaillent ensemble et en secret, sur la bombe atomique dans le désert, car il le considère comme un espion russe. Ces deux êtres vont en fait bien s'entendre et Einstein paiera les études universitaires de David alors qu'il a bien compris que ce n'était pas un enfant surdoué mais qu'il avait une telle envie d'apprendre pour lui plaire qu'il réussirait.
Il partage son histoire avec Marianne afin de lui faire comprendre qu'Ilsa était quelqu'un de bien et qu'il lui doit la vie car il est devenu David Rosfeld, une scientifique renommé.
Certes Ilsa a été Nazie au début avant la folie Hitlérienne, du temps où le national Socialisme était une idée politique qui marchait avant de devenir une machine à tuer. Après, elle a compris et avec son compagnon Gert, ils ont décidé d'assassiner Hitler.
Il lui raconte la visite de l'école par Hitler qui se montre beaucoup plus intéressé par le dressage truqués des chiens qu'aux enfants qui ont tellement peur qu'ils n'arrivent pas à expliquer leurs travaux.
Marianne a consenti à l'écouter et il va lui raconter toute l'histoire d'Ilsa (qui pour David s'arrêtait à 1945 dans ses recherches car, Ilsa avait été déportée à Matthaüsen à la suite de la tentative d'assassinat d'Hitler ratée de Gert qui sera fusillé. Matthaüsen où elle sera violée, confiera sa fille en vue d'adoption à une famille pour la protéger alors qu'elle fera partie des scientifiques que Staline et les USA vont se « partager ». Ensuite elle aura en quelque sorte un statut de témoin protégé.
Ilsa a sauvé la vie de David une deuxième fois en l'envoyant aux USA auprès d'Einstein qui a été son maître afin qu'il découvre le Boson et leur rencontre est truculente comme la suite du livre d'ailleurs…….


Ce que j'en pense :

Ce livre est magnifique. L'amour infini que David portait à Ilsa qui était teinté de sexualité bien sûr puisqu'il avait 14 ans en 1942 et sa reconnaissance envers celle qui lui a sauvé la vie le pousse a convaincre à tout prix Marianne que c'était quelqu'un de bien. Un devoir de mémoire et de réhabilitation.
Mais le malheur et la haine se transmettent hélas de génération en génération. La mère de Marianne est décédée d'un cancer, elle était rongée par la haine de cette mère nazie criminelle et par la colère aussi et qui a rejeté sa propre fille Marianne car elle ressemblait trop à Ilsa. La haine et la colère peuvent maintenir en vie mais souvent elles conduisent à la mort.
On trouve aussi le mythe de la culpabilité : le comportement anorexique de Marianne est là pour en attester, (je me punis, j'expie en en mangeant pas) de même que le désir de payer, de réparer par le biais de son travail d'avocat et sa lutte contre les algues tueuses les paysans de Bretagne lui ont envoyé une photo d'Ilsa posant à côté des dignitaires du régime nazi !!! Pour la faire taire car elle avait trouvé un sanglier mort sur la plage…
On retrouve aussi la quête de l'identité chère à l'auteur, et qu'il analyse à travers nos deux héros mais aussi avec Ilsa bien sûr, on ne sait vraiment jamais qui sont les gens qui nous entourent, ils ont leur part de mystère, leur faiblesse et leur force et ils sont à la recherche de qui ils sont vraiment (leur légende personnelle dirait Paolo Coelho).
On peut se demander aussi jusqu'où on peut prendre la place de quelqu'un d'autre : David a eu une brillante carrière mais il a toujours été en second derrière les autres, chacune de ses découvertes ayant été attribuée à un autre scientifique, tel le Boson de Rosfeld qu'Ilsa lui avait demandé de mettre en évidence et qui a été attribué à Higgs. (C'est en apprenant cela qu'Ilsa a jeté son téléviseur par la fenêtre). On est redevable quand on est un survivant. On doit rester dans l'ombre de celui dont on a « usurpée la place » même si c'est lui qui vous l'a demandé.
On retrouve aussi dans ce livre l'importance de l'amour : David est amoureux d'Ilsa, ce sont ses premiers émois d'adolescents, et il va faire tout ce qu'il peut pour ne pas la décevoir, pour réussir ce qu'elle attend de lui, il va se transcender et se comporter comme un surdoué. En fait il devient quelqu'un d'autre, comme si la façon dont l'autre le regarde modifiait sa personnalité.
Peu à peu, ils vont découvrir la vie d'Ilsa que tout le monde aimait bien car elle était gentille et ne dérangeait personne, son appartement, ses secrets et cela va leur donner à tous les deux l'occasion d'orienter leur vie autrement tout en la réhabilitant.
Une belle histoire et en même temps une belle leçon de vie. Didier van Cauwelaert sait très bien décrire les états d'âme de chacun des 2 héros, leur sensibilité à fleur de peau, on s'amuse avec les expériences amoureuses d'Einstein ou la sensualité de David mais en fait cela détend l'atmosphère et ramène à l'aspect humain des héros, on peut être un génie et avoir une libido farfelue, il n'y a pas la tête d'un côté et le corps de l'autre sinon on serait en face de stéréotypes et cela enlèverait du sel à cette belle histoire.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce livre, malgré la violence de l'histoire et c'est très bien écrit comme d'habitude…
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« La femme de nos vies » inaugure ma première rencontre avec Didier van Cauwelaert, rencontre pour le moins séduisante.
Un jour de janvier 1941, la vie du Jürgen Bolt, petit paysan allemand de 14 ans, a pris un tournant définitif. Interné à l'hôpital psychiatrique d'Hadamar avec d'autres enfants ayant comme lui de supposées ou véritables maladies mentales, il échappe par un subterfuge incroyable à la mort dans la chambre à gaz.
Jürgen Bolt devait mourir. Jürgen Bolt est mort. Mais c'est le petit génie juif David Rosfeld qui a pris sa place et lui a offert sa vie. Sa seconde vie.
Sous la coupe et l'émulation d'un officier scientifique allemand de la Wehrmacht, Ilsa Schaffner, David Rosfeld – puisqu'il s'appellera ainsi désormais – va connaître un destin fabuleux dans cette époque où l'espoir n'était guère de mise. Il échappera par deux fois à la mort au nom de l'amitié puis au nom de la science et de l'amour. le grand amour, celui qui vous ferait devenir n'importe qui, y compris un génie de la physique alors que rien ne vous y prédisposait.

C'est une histoire incroyable, une histoire de survie, que nous offre ici Didier van Cauwelaert à travers la narration de son personnage principal. Un destin tout d'abord inattendu et surprenant avec David dont la vie va être illuminée par une seule femme, puis le portrait d'une héroïne inoubliable avec Ilsa qui, malgré ses épreuves, n'oubliera jamais son jeune physicien.

Sous le ton désinvolte et léger de David, nous suivons le récit de ce petit gardien de vaches, du château d'Helm auprès des petits surdoués d'Ilsa, jusqu'aux Etats-Unis où il deviendra le bras droit d'Einstein avant de travailler dans l'ombre des plus grands physiciens, avec toujours un seul objectif en tête : tenir la promesse qu'il avait faite au petit marchand de glaces, découvrir le secret des atomes et surtout devenir l'homme qu'Ilsa a toujours rêvé qu'il soit. Avec toujours l'espoir de la retrouver un jour.

Mêlant avec brio romance et faits historiques, Didier van Cauwelaert nous prend la main et offre au lecteur une histoire à part, émouvante, passionnante, déroutante.
Un petit régal.
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le destin du personnage principal, narrateur de l'histoire, nous passionne dès le début.

C'est à l'occasion de la mort imminente de celle qui a été la femme de sa vie, et qu'il n'avait plus revue depuis 1942, Ilsa Schaffner, qu'il rencontre Marianne ( joli prénom....), la petite-fille de celle-ci.

Sa grand-mère lui apparaissait comme un monstre puisqu'elle a été jugée en tant que nazie, après la guerre.Le narrateur, David alias Jurgen Bolt, voudrait, en discutant avec Marianne, qui ressemble tellement physiquement à Ilsa, la convaincre que celle-ci était en fait une belle personne.

On est évidemment en attente, on se demande quelles révélations le narrateur va bien pouvoir lui faire... Je préfère vous laisser le découvrir. Juste quelques indices et c'est volontairement que j'emploie un vocabulaire policier car on a vraiment l'impression d'être dans un thriller où les personnages étonnent, cachent leur identité et leur mission:

Nom usurpé, attirance physique d'un adolescent, domaine secret des progrès scientifiques, surdoués juifs, contexte hitlérien, chiens, amour.... Cela vous dit? Alors, plongez dans cet univers ambigu, sombre mais aussi illuminé par la présence d'un narrateur si plein de vie , d'humour et de tendresse.

Un seul reproche: je me suis parfois lassée de ces conversations avec Marianne, où le narrateur fait les questions et les réponses, j'ai trouvé ce procédé assez artificiel. Un vrai dialogue aurait été plus prenant. Mais le livre garde néanmoins tout son charme et son mystère.
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Un récit étonnant, basé sur des faits historiques et qui nous plonge dans le monde scientifique des années trente à cinquante.
David Rosfeld est un scientifique de grande renommée, qui a été l'assistant d'Albert Einstein. Suite à une alerte sur internet, il apprend qu'une vieille dame qu'il a connue autrefois se trouve à l'hôpital dans un état critique.
Sur place, il rencontre la petite-fille biologique de cette dame qui n'est autre que Ilsa Schaffner, ancien officier de la Wehrmacht et fondatrice pendant la guerre d'une école pour les enfants surdoués.
Il va tenter de réhabiliter la mémoire d'Ilsa Schaffner, mis à mal par les procès qui ont eu lieu après la guerre.
Sous forme de confession, le récit s'articule autour de deux périodes imortantes: pendant la guerre en Allemagne et après la guerre aux Etats-Unis dans les milieux scientifiques.
David Rosfeld s'appelait en réalité Jürgen Bolt. Garçon de ferme, son comportement quelque peu "étrange" a amené ses parents, sans scrupules, à le remettre aux autorités nazies qui mettaient en oeuvre en 1941 le programme T4 destiné à "supprimer" les enfants présentant des déficits mentaux ou des maladies mentales: épileptiques, autistes..

A l'hôpital d'Hadamar, Jürgen rencontre le véritable David Rosfeld, fils d'une grande physicienne et qu'Ida Schaffner a décidé de prendre dans son école de surdoués en raison des grandes capacités intellectuelles qu'elle a pu déceler chez lui.
Le vrai David demande à Jürgen de prendre sa place et de "coopérer" en apparence seulement avec les nazis, aux fins de leur donner de fausses informations sur la fission de l'atome. C'est ainsi que Jürgen, par simple échange de numéros écrits sur le poignet, va échapper à la mort.

Ce changement d'identité et ce choix qui a été fait sur sa personne vont révéler le jeune Jürgen à lui-même.
Il va réaliser la mission dont l'a chargé le vrai David.
C'est une histoire incroyable mais qui a le mérite de présenter des faits historiques et de montrer comment le regard posé sur un enfant peut l'aider à réaliser de grandes choses.
Après tout le jeune Jürgen devient un grand scientifique parce qu'il a été choisi et qu'on lui a montré qu'il avait une mission à remplir.
Une très belle histoire sur le thème de la Différence et de l'accomplissement de soi.
David van Cauwelaert, dont c'est le trente et unième roman ici, montre encore ses grands talents de conteur. Il s'est inspiré en partie des travaux d'une grande physicienne allemande (qu'on a nommé parfois la "Marie Curie" allemande) : Ida Tacke Noddack, (1896-1978), qui a découvert le rhénium en 1925 et qui avait dès 1934 émis l'hypothèse de la fission nucléaire.
Une lecture qui me restera en mémoire donc, pourtant j'ai moins aimé la forme narrative choisie par l'auteur, sous forme de confession, qui à mon sens était parfois lassante et empêchait d'entrer davantage dans la psychologie des personnages.
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L'auteur aborde un pan de la Seconde Guerre mondiale qu'on rencontre peu. Il s'intéresse à la recherche nucléaire et à l'utilisation d'enfants malades et/ou juifs destinés à la crémation mais sauvés par leur intelligence hors-norme. Ils sont utilisés pour participer aux recherches nucléaires pour le compte du régime nazi. Van Cauwelaert aborde également le problème épineux de la responsabilité de chacun dans les horreurs qui ont été perpétrées pendant la guerre.
Ici, Ilsa a tenté de sauver ces enfants surdoués de leur funeste destin mais a été condamnée lors des procès de Nuremberg comme ayant participée à leur massacre. L'histoire est donc tout à la fois forte et originale.

En revanche, j'ai moins adhéré à la façon dont l'auteur l'a exploitée. le mode de narration est du déjà-lu. C'est une forme assez classique dans ce genre de roman "témoignage". Un vieillard rencontre la petite-fille de celle qui lui a sauvé la vie pendant le règne d'Hitler. Il entend lui raconter la "vérité" sur la vie de sa grand-mère pour ainsi la dédouaner des crimes qui lui ont été imputés. Cela découle sur le récit de l'enfance du vieillard.
De plus, je n'ai pas compris pourquoi l'auteur s'est senti obligé de rajouter des détails sur la vie sexuelle du héros. C'était la dernière chose qui avait de l'intérêt dans ce roman et j'ai trouvé ça déplacé. Pas gênant, juste sans intérêt. Pour moi, les sentiments qui lient les deux protagonistes explicitaient à merveille la nature de leur relation.

> Mais globalement, ce roman est agréable à lire et très intéressant d'un point de vue historique!

Lien : http://mariae-bibliothecula...
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Il est curieux comme cet univers de l'Allemagne du début du XX° siècle, m'attire. C'est le troisième roman que je lis et qui me bouleverse de cette façon. le premier, celui qui m'a fait aimer la littérature, le roi des Aulnes de Michel Tournier, a du façonner ma sensibilité, le second, le rapport de Brodeck, l'a conforté, ce présent roman de Cauwelaert me l'a affiné.
Entendons nous bien : je ne me délecte aucunement de la folie nazie ; c'est elle qui a occulté toute la richesse culturelle allemande de cette époque, c'est elle qui nous a privé de ce socle sur lequel reposait l'Europe.
Dans « la femme de nos vies » nous baignons, malgré la folie furieuse d'Hitler, dans les relents de l'Allemagne du début du XX° siècle, l'Allemagne de Goethe, de Kant, Brecht, cette Allemagne si riche culturellement et scientifiquement.

Cauwelaert nous immerge dans l'Allemagne rurale du début du XX°siècle mais très vite il nous entraîne dans la folie nazie et ses horreurs en train de s'installer Cauwelaert a en plus le talent de nous faire pénétrer au sein de la physique des particules et même au plus près des théories d'Einstein sur sa « grande unicité de la matière » sur ce rêve d'entrevoir Dieu au sein même de la matière.
Bien sûr la folie nazie est très présente et même le pivot du roman, mais c'est finalement grâce à elle que va naître ces amours si purs entre un adolescent et sa sauveuse et cette même sauveuse et sa petite fille. Pour moi tout y est.

Petit résumé si ça vous tente :
Durant la folie du troisième Reich, Jürgen Bolt, enfant introverti, peut être autiste, a échappé à la mort éliminatoire organisée par les nazis grâce au sacrifice et à la vengeance de son unique ami, David Rosfeld.
Il va se trouver embarqué dans une folie le faisant passer pour David, le fils d'une grande physicienne juive et un génie lui-même.
Le plus fort c'est que cela va parfaitement fonctionner – il y a souvent une différence ténue entre génie et anormalité – tant et si bien qu'il fera carrière aux États-Unis comme assistant des plus grands scientifiques, notamment Einstein, et que le Nobel lui échappera de peu.
Le sacrifice de David Rosfeld, ne suffisait pas ; il aura aussi fallut l'aide d'Ilsa Shaffner louvoyant entre les affres nazies afin de sauver des enfants condamnés à la mort.
Par son attitude Ilsa Shaffner a trahi le Reich et au procès de Nuremberg elle sera enfoncée par Goering lui faisant endosser le massacre des enfants dont elle s'occupait.
C'est sous le poids de cette ignominie qu'elle finira ses jours s'en avoir jamais revu sa fille qui la haïssait et surtout sa petite fille ayant grandi dans la haine de cette grand-mère ignoble.
C'est sur le lit d'Ilsa Shaffner agonisante que, de nos jours, vont se rencontrer David homme très âgé et Marianne la petite fille. Une amitié va naître ainsi et David s'évertuera à forger l'amour de Marianne pour sa grand-mère telle qu'elle était réellement.
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Totalement séduite par ce livre, j'ai retrouvé la plume de l'auteur avec plaisir.

On y retrouve encore l'ouverture d'esprit, la bienveillance, ce que l'humain peut apporter à l'humain avec ses capacités.

Didier van Cauwelaert mêle la Grande Histoire de la 2nde guerre mondiale à sa petite histoire. C'est un plaisir de connaitre d'autres enjeux qui se jouaient entre l'Allemagne, les Etats-Unis et la Russie, mais également de voir la réhabilitation de cette femme aux yeux de sa petite fille.

Un très bon moment de lecture ! Je commence bien l'année !
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Un roman séduisant et émouvant dans lequel les plus nobles sentiments et passions traversent les pires périodes de l'histoire et leurs barbaries. La réhabilitation d'une scientifique allemande, la renaissance de sa petite fille, l'existence d'un jeune paysan allemand devenu professeur d'université par le pouvoir de la fidélité et de l'intelligence relationnelle. Aucun des personnages n'aura eu une vie idéale et chacun peut cultiver des regrets et des remords ... et pourtant, le bonheur reste présent. Un roman optimiste.
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