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3,6

sur 677 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'arbre est vivant. On le dit, on le sait, on le répète les arbres ont été parmi les premières victimes du développement urbain. La conférence de Bonn sur les changements climatiques prévue en Novembre 2017 va mettre en évidence, entre autres sujet de préoccupation, la déforestation. La dynamique politique engagée au niveau national depuis quelques années, politique de restauration des forêts, de reboisement ne fait qu'accentuer cette prise de conscience collective. Les dirigeants des douze multinationales les plus influentes au monde ont exprimé leur intention de développer des mesures afin de mettre un terme à la dégradation des forêts dans la chaîne d'approvisionnement du cacao afin de contribuer efficacement à la lutte contre le changement climatique. La forêt amazonienne est bien sûr essentielle puisque sa réduction de 40% pourrait déclencher un basculement irréversible du climat de cette région vers des conditions arides.

Il existe aussi des particuliers qui s'insurgent contre ce phénomène. Une femme des environs d'Angers gare sa voiture sous un érable destiné à être abattu par une décision municipale. Erri de Luca, écrivain napolitain , a été accusé d'incitation au sabotage de la future ligne ferroviaire Lyon-Turin parce qu'il est carrément dingue des arbres et qu'il ne supporte pas que l'on détruise la nature.

Mutualiser nos efforts pour que les arbres, formidables réservoirs de biodiversité et de carbone, restent vivants. Lutter pour que les terribles conséquences écologiques et économiques soient évitées voilà ce que l'on entend ici ou là.

Parmi ces informations denses, détaillées, alarmistes mais terriblement ardues dans leur présentation, j'ai trouvé une petite voix sereine précise et efficace qui m'a raconté une belle histoire. L'histoire écrite par Didier van Cauwelaert. Cet auteur s'est frayé un chemin au milieu de tous les politiques influents aux discours ampoulés, de tous ces scientifiques dont les connaissances sont indiscutables, vérifiées et argumentées de savantes théories L'histoire que je viens de lire contribue très agréablement à la réhabilitation de l'arbre dans son acception la plus noble. Si si, vraiment.

J'ai lu des critiques ici ou là, d'amis « babelio » ou de journalistes qui n'étaient pas toujours très convaincus ni convaincants, forcément. D'autres très élogieuses. Mais cette pierre à l'édifice de la conservation de notre planète m'a semblé bien précieuse car accessible par tous les lecteurs petits et grands. C'est, je trouve, une très jolie contribution.
L'auteur fait de l'arbre non seulement un être vivant mais il en fait son personnage principal. Ce poirier parle, se souvient, fait part de ses émotions et tremble quand sa vie est en danger. Il nous confie ses secrets les plus intimes, ses rencontres les plus marquantes, ses craintes les plus tenaces et légitimes. Nous suivons donc Tristan, ce poirier de trois cents ans, et nous comprenons ses doutes sur son utilité trop souvent piétinée, saccagée par l'homme dont il était si fier et qu'il croyait être son ami. Dans l'entourage de Tristan il y a en particulier une jeune fille au physique ingrat qui trouvait près de Tristan, le poirier une compensation à sa solitude. C'est la période la plus faste de l'arbre. Cette période où il se sentait indispensable ou son rôle était majeur, où il protégeait cette jeune fille qui, sans lui, n'aurait pas vécu dans les mêmes conditions, sans lui ne se serait pas révélée. Elle a commencé à tester son inspiration en sculptant son écorce puis de sculpture en sculpture, à force de progrès elle s'est redressée, plus sûre d'elle, plus lumineuse a fini par devenir belle et talentueuse.
Tristan, après avoir supporté les guerres de religion, la révolution française et l'affaire Dreyfus sans broncher, semble ému dès que l'on évoque la relation qui le lie à celle qui s'est révélée grâce à lui. Son intérêt est décuplé. Sa raison d'être bien définie. Une véritable histoire d'amour aux multiples rebondissements. L'âme du bois nous offre une nouvelle définition. Ses rencontres ne sont pas seulement historiques. Il y a les rencontres d'un jour, tout aussi marquantes, tout aussi importantes. Tristan l'évoque ainsi : « Je tente de remettre en scène l'Anglais tombé du ciel qui m'initia à moi-même, la cantatrice épurée qui me donna un nom d'opéra, le médecin qui m'aima comme un fils et tailla des stylos dans mes branches…..tous ceux qui firent de moi, pour quelques minutes ou durant des années, leur compagnon d'infortune ».

Malgré quelques longueurs çà et là (difficile de faire parler un arbre pendant 250 pages) j'ai trouvé cette histoire originale, attendrissante, drôle parfois et au risque de me répéter tout-à-fait utile pour redire encore et toujours combien les arbres sont indissociables de notre destinée. Eléments indispensables à l'environnement depuis des millénaires, agréables et esthétiques, incontournables rencontres dans le jardin d'Eden, n'entendrez-vous pas chanter Brassens dès ce roman terminé ? « auprès de mon arbre, je vivais heureux, j'aurai jamais dû m'séparer d'mon arbre……….. » Moi je parie que si !
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Je ne classerais pas "Le journal intime d'un arbre " au patrimoine mondial de Babelio, mais je reconnais qu'il m'a pas mal branchée ! Enfin, certaines de ses feuilles, plus développées que d 'autres. Il est bien enraciné dans l'esprit Van Cauwelaert, ardent défenseur de la nature qui n'hésite jamais à mêler esprit critique et esprit frappeur !
L'originalité réside dans le fait de jouer d'anthropomorphisme avec cet arbre tricentenaire, pour nous émouvoir. Il nous confie ses pensées.

En dehors d'être un plaidoyer pour les forêts, les arbres de toutes sortes et la nature en général, ce livre montre tout l'humour dont l'auteur fait preuve en rejouant Tristan et Isolde à sa manière. Wagnérien averti, il se joue de nous et rappelle à qui veut bien le lire que cet opéra orgasmique a fait tomber bien des dames en pâmoison ! En effet, un brin coquin, lui -même avait confié un jour séduire quelque adolescente lors de ses années lycée en lui faisant écouter du Wagner à la recré, au moyen d' un bon vieux Walkman ! Là, il va plus loin en rendant hommage, sans la nommer, à la grande cantatrice
d'avant- guerre Germaine Lubin. Sur scène elle avait interprété pour la nième fois La mort d'Isolde, et aurait vécu une expérience aux frontières de la mort originale : une NDE artistique sublime, au point de devenir addict à "cette petite mort "et d'accepter de jouer aussi souvent que possible, y compris devant Hitler. .ce qui lui valut un sacré retour de bâton. Pour ma part, je n'écoute pas trop Wagner!!!

Alors ces deux arbres aux destins mêlés, surnommés Tristan et Isolde, sont émouvants finalement.

Ce poirier nous fait part de ses souvenirs et les métaphores sont nombreuses. Quelques périodes clés de l'Histoire sont à cueillir comme autant de fruits savoureux : il imagine par exemple, un dialogue entre Dreyfus et Mercier, mais je ne vous dis pas tout ; juste qu'un jardinier novice peut y trouver le mode d'emploi pour enter ses arbres, le tout étant d'avoir l'oeil ! À moins que l'arbre ne soit déjà hanté !

Un peu de chamanisme, du terreau bio, quelques graines de folie, et voilà semées en nous les idées pour bâtir le monde de demain.
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Moi qui aime beaucoup les livres de mon compatriote Didier van Cauwelaert, j'étais enchantée de recevoir son dernier opus. Mais on est loin de tout ce qu'il a écrit jusqu'à présent! le voilà qui donne la parole à un arbre, tricentenaire certes, il doit avoir des choses à raconter, mais un arbre, quoi! Un rien perturbant pour moi qui ait dévoré quasi tous ses romans qui gardaient sensiblement le même style ou du moins, je m'y retrouvais, j'avais la patte d'un de mes écrivains fétiche!
Étrange sensation donc, que celle de se mettre à la place d'un arbre. Et puis, petit à petit, on se laisse aller, on s'imprègne des sensations et on finit par se confondre complètement. Et on en apprend un peu plus sur ces monuments vivants que, pour beaucoup d'entre nous, nous ne voyons même plus. Leçon de botanique, d'écologie, d'histoire aussi, cette lecture a finalement réussi à m'emporter et ce n'était pas gagné d'avance pourtant!
J'ai aimé le lien entre Tristan et les protagonistes ; Yannis, Tristane et tous les autres.
Un autre style pour cet auteur donc, pas mon préféré sans doute, mais si on se laisse aller un peu, qu'on arrive à s'immerger totalement, on finit par ressentir ce qu'il a voulu faire passer. Un bon moment de lecture pour moi qui ne vois plus les arbres tout à fait de la même façon!
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Le narrateur de ce roman est Tristan, un poirier âgé de 300 ans, déraciné après une tempête, qui passe en revue son histoire. Les générations successives sont toujours venues se confier à lui, il est donc le dépositaire d'un trésor d'histoires, qu'il évoque en faisant alterner passé et présent. Sa conscience et sa mémoire habiteront-elles chacune de ses bûches, ou la statuette qu'une jeune fille a sculptée dans son bois ?
Agréable et original.

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« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers. » ( correspondances – C. Baudelaire)

L'arbre, merveilleux porte symboles de l'humanité !
Liberté, vie, connaissance, éternité, paix, justice, famille, gloire, immortalité etc...etc...

Dans un esprit pratique, l'homme accroche à ses branches nombre d'espoirs, de voeux, de croyances, de peurs et de chagrins.
Le chêne, le pommier, l'olivier, l'acacia, le peuplier, le saule, et puis et puis.. un poirier !...
Tristan, le poirier tri centenaire de van Cauwelaert, petit cousin du chêne de St Louis.

On aurait pu s'attendre à quelque éloge sylvestre. Et bien non Tristan est un justicier.
Ce n'est peut être pas un hasard si son origine le voue à être «  franc ».
La seule raison de sa longévité : que des crimes soient révélés et que leurs victimes trouvent enfin la paix.

Tout autant témoin que détective malgré lui , Tristan véritable «  roule- ta -bille de bois » aura connu empoisonnement, bûcher, pendaison, guerre, peloton d'exécution, suicide,infanticide, chute accidentelle, inceste, agression, déforestation, trahison, j'en passe et des malheurs.

Les poires chez Van Cauwelaert ont un goût très amer à la hauteur de toute l'acidité que peut contenir l'âme humaine.

Si les arbres nous rassurent, nous protègent, pour Tristan le poirier, les hommes auront été de bien lourds compagnons.
Il n'est plus certain que nous soyons les amis des arbres...

Tristan rend la justice aux hommes. Il était équitable qu'en retour, les arbres se rendent un peu justice.

Si la pomme n'est pas le fruit de la connaissance, ...la poire est elle le fruit de la vérité ?

Si mère nature fait le poirier, mon enfant, sache le , c'est pour mieux nous observer !

Astrid Shriqui Garain
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Un joli roman qui prolonge agréablement une magnifique journée passe au Domaine du Rayol dans le Var - dont je conseille la visite à tous les amoureux des arbres. C'est dans sa coquette librairie, très fournie notamment en littérature enfantine, que j'ai découvert le livre de van Cauwelaert.
Le roman débute avec la chute d'un vénérable poirier, vieux de 300 ans, narrateur original de cette belle histoire. Avant d'être décimé par une tempête, notre poirier a été le témoin d'épisodes de l'Histoire tantôt sombres, tantôt gais. Choyé aujourd'hui par le docteur Georges Lannes, le poirier en a vu passer des propriétaires, vécu des histoires sombres - l'assassinat par les nazis du fils du docteur, la pendaison de prêtres, la crémation d'une femme accusée de sorcellerie...
Sa fin est un drame pour le brave docteur mais aussi pour la petite voisine, Manon, qui trouvait sous son ombrage un refuge pour oublier les abus paternels. C'est avec un de ses morceaux jonchant le jardin que l'adolescente va s'essayer à la sculpture et panser ses blessures.
Outre l'histoire d'hommes et de femmes, qui passent et disparaissent car leur durée de vie est bien inférieure à celle d'un arbre, le journal intime d'un arbre est aussi une ode à l'ingéniosité déployée par les arbres pour survivre et se développer ainsi qu'une belle – et triste - réflexion sur le rapport de l'homme à la nature. L'auteur se fait pédagogue, on apprend ainsi beaucoup sur la pollinisation, la sécrétion d'hormones favorisant la destruction de parasites et bien d'autres choses passionnantes.
C'est un roman souvent émouvant, parfois drôle, dont la construction nous fait voyager dans le temps et les mystères de la nature. Pour être tout à fait sincère, j'ai néanmoins été un peu déçue par la dernière partie – l'auteur enchaîne les épisodes historiques avec moins de finesse et le procédé devient un peu répétitif.
Mais ne boudons pas notre plaisir, l'ensemble mérite presque 4 étoiles 😊 !
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Trouvé dans un « lot surprise » préparé par ma bibliothécaire, voici un petit livre très agréable, un peu hors norme : ce n'est pas vraiment un roman, mais plutôt un conte, une fable, avec une part d'irréel, ou de fantaisie.
Peut-on envisager une communication entre l'« esprit » d'un arbre et celui d'un humain ? Ce serait aller encore plus loin que la sylvothérapie, mais on peut partir sur cette hypothèse … Mais est-ce vraiment de l'imagination pure, ou est-ce plutôt un procédé littéraire ?
Ce vieux poirier qui se demande ce qui restera de lui après sa disparition physique, n'est-ce pas aussi chacun de nous, au moment où nous jetons un regard sur notre passé ?
Bien sûr, il n'y a pas que cela, on trouve dans ce roman des informations intéressantes sur la vie des arbres, sur leurs rapports avec les autres plantes ou les insectes. J'ai ainsi retrouvé un élément de mes cours de chimie organique, il y a … environ cinquante ans, lorsque j'avais appris que le conifère Abies Balsamea (ou sapin baumier) est capable de secréter l'hormone juvénile de la punaise, qui empêche les larves de devenir adultes et donc de le parasiter.
L'atmosphère générale est plutôt bienveillante, le combat de la jeune Tristane pour sauver la forêt amazonienne menacée par les compagnies pétrolières est sympathique. Mais la réalité que nous vivons actuellement montre bien que ce n'est malheureusement pas simple.
Alors, rêvons que le livre de Didier van Cauwelaert fasse évoluer les consciences, et que les hommes apprennent à vivre en bonne entente avec les arbres, dans le respect mutuel … et peut-être l'amour ? On peut rêver, non ?
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Le poirier est sur le point d'être classé par ses 300 ans de vie en présence de personnages importants. Mais une forte tempête lui est funeste. Alors le propriétaire désespéré qui venait se réconforter à cet arbre après le décès de son fils, va essayer de le sauver de l'oubli. Il laisse sa petite voisine Manon, mal aimée de ses parents, prendre un morceau et s'entrainer à sculpter chez lui, à le transformer en oeuvre. Il était question de le rendre indestructible suite à l'essai de Yannis, et de le faire classer. Manon s'attache à cet arbre. Il va lui permettre de s'épanouir et de comprendre sa raison de vivre. Elle va le mettre en valeur en créant avec son bois une sculpture. Parce qu'elle devient célèbre, elle va même permettre à Yannis qu'elle aime de vivre de la parution de son livre et en même temps de redonner une autre façon de vivre encore à son arbre. Mais elle ne peut s'arrêter là et parce que cet arbre est doué de télépathie nous allons suivre son parcours d'écologiste en Amazonie au travers du regard du poirier.
J'ai bien aimé ce regard, ses vies sans fins.
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Magnifique roman de Didier van Cauwelaert qui dévoile les pensées d'un vieux poirier de 300 ans, prénommé Tristan.
Le parcours de vie de ce poirier est reconstitué au fur et à mesure du livre, nous faisant traverser les différentes générations.
L'écriture est magnifique, touchante, originale. Didier van Cauwelaert amène également de multiple réflexions sur la vie, la Mort, sur le subtile équilibre entre l'Homme et la Nature. Un délice de lecture !
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Ce livre est étonnant et je ne m'attendais pas qu'un poirier me raconte ce qu'il ressent. Un livre philosophique facile à comprendre la plus part du temps.

L'histoire est assez intéressante et elle nous pousse à réfléchir sur notre condition et notre rapport avec les arbres et la nature. Au début, j'ai très ( trop ?) vite accroché à l'histoire que nous raconte ce " pauvre " poirier. Cet arbre est très attachant et il explique naïvement et simplement les sentiments qu'il perçoit tout en s'interrogeant. C'est la partie que j'ai le plus aimé.

La seconde est un peu plus basé sur l'histoire de l'arbre, des gens qui l'entourent ... On remonte très loin en arrière et j'ai perdu en attrait. J'ai eu la désagréable sensation que l'auteur n'avait plus rien à dire et qu'il se dépêchait de finir le livre. En quelques pages, les événements s'enchaînent et deviennent beaucoup trop rapides et improbables. C'est vraiment dommage.

Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre, il me laisse un goût mi-figue mi-raison et ce n'est pas très agréable. Un livre qui aurait pu me faire changer la vision des choses sur la nature et les arbres, mais qui finalement ne m'a pas convaincue.
Lien : http://melineadison.wixsite...
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