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EAN : 9782021461237
208 pages
Seuil (20/08/2020)
3.81/5   34 notes
Résumé :
Ils ont 14 ans quand ils se rencontrent dans un village perdu au fond de la campagne française. Elle vient y passer ses étés en famille depuis l’enfance, eux ont grandi là, groupe de jeunes désœuvrés qui cherchent à exister malgré le crépi gris des façades. Ce jour-là, elle tombe amoureuse de Jimmy et devient « la fille de la bande ». Pour elle, ils sont la vie incarnée, ceux qui flirtent avec les limites dans des visions de liberté et d’horizons repoussés. Ils l’ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Il est des souvenirs auxquels il ne faut pas toucher. Ils sont là pour réchauffer la mémoire, celle de la jeunesse enfuie, celle de toutes les folies, de toutes les envies. Ils sont là, nimbés de lumière et embellis par les années. Ils sont là, garants d'amitiés et d'amours solides, indéfectibles.
Ils décrivent ces chauds étés ou le temps s'écoule sans rien faire d'autre que de se réunir pour ne parler de rien, pour fumer et boire un coup, pour faire des tours de mobylette sans fin dans ce petit village perdu dans le Morvan, pour crever l'ennui et crier bien fort, faire du bruit et prouver qu'on existe.
Ils ont quatorze ou quinze ans. Ils zonent dans ce petit bourg de L. Ils s'ennuient ensemble ou font les quatre cents coups. Mais c'est vers eux que la narratrice se tourne à chaque vacances, sans doute parce que les « contraires se subjuguent ». Elle, la bourge comme ils la surnomment, est la seule fille du groupe et l'amoureuse de Jimmy, « son splendide ».
Les années passent et même si parfois, le malheur fait chavirer, sépare ou divise, le groupe se ressoude. L'amitié est plus forte et l'amour plus présent.
Mais il arrive un moment où tout s'éteint, où la grâce de la jeunesse disparaît, où il faut faire face à l'avenir et son cortège de réalités. Alors il faut choisir. Alors il faut partir. Et ne restent que les souvenirs...


C'est un premier roman de Vinca van Eecke et pour moi un véritable coup de coeur. C'est un texte lumineux et grave à la fois. L'écriture est sensible, poétique, riche d'observations sur ces banlieues rurales et oubliées et sur cette jeunesse désabusée. Mais aucun misérabilisme ne vient noircir le constat. Et pourtant l'émotion est là, intacte, palpable, à fleur de page.
Une très belle réussite !


Encore un excellent roman que ma petite librairie (participative) a su mettre en avant pour cette rentrée littéraire 2020. Merci aux libraires !
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Dans le milieu des années 90, la narratrice du roman, jeune fille plutôt d'origine sociale aisée- surnommée par les membres du groupe "La Bourge"- tente de s'intégrer à une bande de jeunes garçons de 15 ans à peine, qui trainent leur ennui et leur désoeuvrement dans la campagne bourguignonne.

Ce récit iniatique qui épouse le forme d'un apprentissage sentimental fait primer le collectif sur l'individuel.

On saura finalement bien moins de choses sur l'histoire d'amour entre la narratrice et le beau Jimmy, leader du groupe que sur le poids du déterminisme social sur tout un groupe qui sent ses illusions se gangréner à la vue du réel et du peu de .perspectives affrriolantes que la société leur propose

Malgré la liberté et le coté hors du cadre que peuvent drainer la vie de ces jeunes de l'extérieur, rapidement l'ennui, le désoeuvrement et l'avenir bien bouché l'emporteront.

Construit sur des évocations, souvenirs du passé ce beau premier roman fait passer les sensations, les réminissences du passé - et de la lumière de l'été, saison où se déroule sur plusieurs années l'intrigue du récit- sur l'action et le verbe.

Des kilomètres à la ronde, encore un énième récit d'une jeunesse désoeuvrée?

Certes, sans doute, mais aussi et surtout un beau portrait d'un collectif à la dérive, teinté de mélancolie sur la jeunesse et les amours enfouis à jamais.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je viens de refermer le premier livre de Vinca van Eecke. Avec Phil, Buddy, Réno, Chuck, José, Mallow et elle, j'ai roulé sur de longs kilomètres de papier. Un voyage certes immobile dans L. mais l'écriture tant poétique que cinématographique m'a complètement transportée. J'ai ressenti le soleil caresser ma peau, le vent agiter mes cheveux et comme elle et sa bande, vitres baissées et musique à fond, j'ai eu envie de retrouver l'insouciance de ces années folles.
"Des kilomètres à la ronde" ça raconte le premier amour, ce "grand trou d'ailes laissé par l'oiseau fou" qui nous traverse. L'intensité et la violence des sentiments amoureux tels que nous les ressentons à l'adolescence : "Nous nous aimions veine à veine, nerf à nerf, nous redevenions racines." Jimmy et elle, comme deux naufragés échoués dans leur caravane. Jimmy et la bande, devenus tout son monde à elle. Vie de bohème. Insouciance. Liberté. Goût des interdits.  "Nos seuls points de repère étaient le soleil au zénith à notre lever et la chaleur qui tombait quand nous remontions la rivière." Puis un jour, une "envie de pleurer parce que quelque chose allait se terminer". Les chemins qui se séparent sans trop savoir pourquoi, sans nous laisser le temps d'écrire une fin. "L. s'effaça peu à peu. J'oubliai le mauve de son bitume, les ronces de ses chemins, les murmures de ses pierres. Je désappris ses rues et ses rumeurs. Les mains plaquées sur les oreilles, je ne voulais plus des longs meuglements tristes de ses vaches, ni des allégros de ses hirondelles. ‪A midi sans doute, douze coups sonnaient toujours au clocher de l'église...‬". Puis le temps passe et vient piétiner nos croyances de jeunesse. Notre vie emprunte d'autres chemins. Mais avec le temps, les fantômes du passé reviennent. Leurs souvenirs nous rappellent les routes manquées, les autres vies possibles, les désillusions d'adultes. "Il m'arrive encore de chercher les visages dans le métro ou d'ouvrir ma boîte aux lettres avec le pressentiment d'y trouver quelque chose, un signe d'eux, la preuve tangible que mon adolescence n'est pas résumable à des errances fantômes". Et d'un seul coup, ce besoin de regarder en arrière. Où sont-ils ces rêves d'adolescence ? Que sont-ils devenus ? Où est-elle cette partie de nous qui nous échappe ? "Mes talons s'attardent dans les flaques, je déambule, je cherche la fille que j'étais avant." Mais comment reconstituer ce qui a été sans l'abîmer ?  "Je veux te garder avec tes yeux de fièvre claire". "Je veux que tu restes indiscipliné dans cette jeunesse des possibles." "Je veux te laisser - héros peut-être - filer à fond la caisse, devant, droit devant, sur une route qu'on aurait bien voulu laisser ouverte". 
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J'ai beaucoup aimé découvrir Vinca van Eecke et son univers dans "Des Kilomètres à la ronde", son premier roman.
Empreint de réalisme, j'ai facilement pu rentrer dans le récit et m'identifier à cette bande de potes prêt à tout pour chasser l'ennui dans ce petit village de Bourgogne.
Le cadre temporel qu'offre les années 90 m'a particulièrement plu : un temps sans portables où il ne fallait pas louper les rdv évoqués la veille pour le lendemain si on espérait pouvoir se retrouver, l'apparition des premières consoles de salon dont la fameuse PlayStation, un temps où soufflait un vent de liberté accompagné des chansons des Pink Floyd, des Doors, de Renaud, Higelin, Thiéfaine, dont sont friands les personnages.

Mais j'aurais aimé en savoir davantage sur la relation qui lie Jimmy à la narratrice. Il me manquait un peu de cela : mieux connaître la narratrice. Je l'ai trouvée effacée par rapport aux autres personnages, spectatrice des quatre cents coups de ses amis même lorsqu'elle y prenait part. Cette distance m'a un peu frustrée, mais elle se voulait certainement volontaire, témoignant du fait que tout oppose la bande - qu'elle appelle "les autres" - à la narratrice - renommée "la bourge" par ces fameux "autres" : elle n'habite pas dans ce village, elle y vient que pendant les vacances, elle est aisée financièrement parlant, eux non, elle va au lycée puis à la fac, eux ont abandonné l'école.

J'ai ressenti une drôle de sensation (pas du tout dérangeante cela dit, simplement un peu perturbante) à la lecture de ce roman : j'ai eu l'impression qu'il ne se passait pas grand chose dans l'histoire et pourtant, il s'en passe des choses !
J'aurais peut-être aimé qu'il y ait plus de rebondissements, que les péripéties durent plus longtemps.

Enfin, certains passages regorgent de magnifiques métaphores poétiques, mélancoliques et presque bucoliques. C'est très beau à lire.
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Livre reçu dans le cadre de la dernière Masse critique... merci!
C'est un véritable roman d'atmosphère qui plonge le lecteur dans l'ambiance des années 90, ou la jeunesse rurale des classes sociales les moins aisées traine son ennui. La narratrice, (on ne connait pas son prénom), égrène les souvenirs des étés de son adolescence passée à zoner avec une bande de garçons dont l'univers tourne autour de mobylettes, des premières bières et des premiers joints.
L'écriture de l'auteure est assez littéraire, parfois même poétique ce qui est plutôt agréable. Elle flirte parfois avec le pompeux (surtout dans les premiers chapitres) et certaines phrases sont un peu alambiquées, obligeant le lecteur à les relire plusieurs fois pour en comprendre la substance. Ceci ajouté au fait qu'il ne se passe pas grand chose, cela donne un roman au rythme plutôt lent, construit autour de réminiscences, d'impressions et de descriptions.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début mais je me suis finalement laissé emporter par cette ambiance hyper réaliste qui m'a rappelé ma propre adolescence. J'ai vécu cette époque avant l'apparition des téléphones portables, ou la jeunesse désoeuvrée traine en bande, ou les uns essaient d'attirer l'attention des autres en déambulant sans but dans le village.
J'ai été parfois gêné par la façon dont les anecdotes sont abordées; la narratrice raconte par exemple un enterrement puis ensuite qui est mort et pourquoi. Si la chronologie des événements est respectée, l'auteure part régulièrement d'un souvenir et en déroule le fil.
Elle garde constamment le lecteur à distance, ce qui ne m'a pas permis de rentrer en empathie avec les personnages. Cela semble voulu et participe à l'atmosphère de l'ouvrage. Si on fini par cerner relativement bien les personnages masculins, la narratrice reste assez mystérieuse. L'auteure à vraiment pris le parti de traiter "la bande" dans l'ensemble au lieu des individualités. J'aurais aimé qu'elle approfondisse par exemple la relation entre la narratrice et Jimmy qui semble au coeur du livre mais qui est abordée assez tard dans le roman et de façon très pudique.
Au final une lecture que j'ai trouvé intéressante au niveau du style et de l'ambiance mais qui n'a pas complètement réussi à me happer. elle m'a un peu rappelé "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu pour le sujet avec une écriture un peu plus poétique mais moins maitrisée.
J'ai ressenti pas mal d'émotions dans le style madeleine de Proust tant cela m'a rappelé ma propre jeunesse. Les références musicales m'ont replongé 25 ans en arrière.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les postures je m'ne foutistes devaient bien dissimuler autre chose, ils étaient faits d'une viande qui promet ils seraient héroiques, ils seraient tragiques ou pathétiques, je n'en savais rien mais ils étaient romanesques.
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Tu es beau. Tu as la beauté des fous devant laquelle les poètes se prosternent. Tu es l'affranchi, le cri le plus juste, la rage irréprochable. Tu es celui qui se souvient du feu, l'amant absolu au toucher inné, tu es mon splendide, jamais je ne laisserai personne dire.
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Avachis sur l’herbe, torse nu, nonchalants, les 15 ans à battre le gros bouillon des rêves dans l’attente des lendemains, ils laissaient leurs mains distraites arracher des brindilles ou tirer une cigarette de leur paquet pour porter au coin de leurs lèvres, puis projets et fumée s’évanouissaient dans l’air sans qu’on y prenne garde (...) C’est fou ce qu’ils étaient beaux.
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Avec leurs lunettes Oakley aux verres irisés, leur air décontracté, leur peau brunie et leur sourire d’une oreille jusqu’à l’autre, Chuck, José, Phil, Jimmy, Buddy, Mallow et Reno avançaient vers moi comme un seul homme. Sur la route jusqu’au campement, on roula assis sur le rebord des vitres baissées en hurlant à pleins poumons notre joie d’être là, décoiffés par le souffle des lavandes et des pierres sèches, réunis sous ce soleil généreux glorifié par le chant des cigales.
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A quoi ressemblerais-tu ? je ne veux pas le savoir.... je veux te garder avec tes yeux de fièvre claire. Je veux que tu restes indiscipliné dans cette jeunesse des possibles. je veux te laisser - héros, peut-être- filer à fond la caisse, devant, droit devant, sur une route qu'on aurait bien voulu laisser ouverte.
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Videos de Vinca Van Eecke (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vinca Van Eecke
Ils ont 14 ans quand ils se rencontrent dans un village perdu au fond de la campagne française. Elle vient y passer ses étés en famille depuis l'enfance, eux ont grandi là, groupe de jeunes désoeuvrés qui cherchent à exister malgré le crépi gris des façades. Ce jour-là, elle tombe amoureuse de Jimmy et devient « la fille de la bande ». Pour elle, ils sont la vie incarnée, ceux qui flirtent avec les limites dans des visions de liberté et d'horizons repoussés. Ils l'appellent « la bourge », elle les surnomme « les autres ». Les années qui filent en quête de sensations vont sceller leur adolescence. Premier amour, amitiés fraternelles, tragédies inévitables : ils vivront côte à côte cet âge où tout devrait être possible.
Ancré dans la France rurale des années 90 et du début des années 2000, Des kilomètres à la ronde est le roman d'un apprentissage sentimental où s'éveille la conscience du déterminisme social. Il témoigne du gâchis des rêves et des corps quand l'ennui et le manque de perspectives gagnent du terrain. Construit sur des réminiscences, il dessine aussi la géographie d'une mémoire : dans ce village assoupi, sur ces routes qui ramènent toujours au même endroit, les événements infimes deviennent les souvenirs qui comptent et qui accompagnent, longtemps après que les mains se sont lâchées.
Vinca van Eecke a 45 ans. Des kilomètres à la ronde est son premier roman.
Cette vidéo a été réalisée avec l'aide du Centre national du livre.
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