Van Gulik s'inspire notamment de recueils d'histoires criminelles du début de notre ère jusqu'au XIIIème siècle pour alimenter cette triplette d'enquêtes dont celle du cadavre sans tête.
Des histoires vraies que l'auteur agrémente de faits de société. Comme l'importance du mariage au VIIème siècle en Chine. Il unit non seulement deux êtres mais aussi deux familles et il est hors de question que les deux promis se compromettent dans un lit avant la cérémonie sous peine de mort des plus sévères. A comparer avec les 100 coups de bâtons et le bannissement à 3000 miles pour une profanation de cercueil.
Pour l'une des dernières enquêtes de la série, les femmes se trouvent au premier plan du récit avec le juge Ti à la personnalité si écrasante. Elles lui disputent parfois la prise de parole et souvent parviennent à fendre l'armure d'impassibilité que lui confère son rôle.
Un vieux principe va d'ailleurs le mettre à rude épreuve, celui du châtiment renversé. Il impliquait que celui qui avait accusé à tort quelqu'un devait subir le même châtiment que la personne injustement poursuivie.
De là, pas d'erreur permise pour le juge, pas de tranquillité et encore moins d'immunité.
Le cinéma s'est emparé du personnage pour en faire autre chose: un film d'arts martiaux, assez réussi, en 2010. Mais pour l'intuition, la connaissance de la nature humaine et l'esprit logique, c'est ici qu'il faut regarder, là, dans ce livre.
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