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Critique de ecceom


Il faut saluer l'initiative de van Hamme d'attirer l'attention sur la terrible et durable situation du Kivu, cette province de la République (sic) Démocratique (re-sic) du Congo qui pour son malheur, recèle en son sol, d'immenses réserves d'une poussière appelée coltan (pour colombo-tantalite) et autres terres rares indispensables aujourd'hui à la fabrication de divers produits technologiques, dont les puces et micro-processeurs qui font vivre entre autres, téléphones mobiles et tablettes.
Cet immense scénariste nous rappelle qu'à chaque pas de l'Homme moderne, des hommes sont réduits en esclavage dans les mines, des femmes et des enfants sont systématiquement violés et mutilés par les bandes Interahamwe déjà rendues célèbres par leur empressement génocidaire au Rwanda. Comble de l'ironie, ce dernier pays participe aussi à ce trafic en se présentant comme intermédiaire légal auprès des grandes compagnies qui sont évidemment, les grandes bénéficiaires de ce pillage sanglant.
Seule faibles lueurs d'humanité et d'espoir, des hommes comme Denis Mukwege, un chirurgien africain qui avec ses équipes, "répare" ces femmes mutilées, protégé par des forces de l'ONU, aidé de partenaires réguliers tels le Belge Guy-Bernard Cadière.

A ce titre, le coup de projecteur donné par cette BD, la rend indispensable.

Mais franchement, en la forme, on est loin du compte car les bonnes causes ne sont pas garantes de qualité.
Le scénario de van Hamme est pesamment didactique et son personnage principal, croisement d'Alix et Lefranc, est peu crédible (sans compter qu'on ne voit pas trop pourquoi il est envoyé dans ce pays par son patron cynique -l'explication donnée, à savoir le rendre complice, donc malléable, ne tient pas la route) et la fin est trop abrupte.
Le dessin de Christophe Simon (tiens, un ancien assistant-dessinateur de Lefranc et Alix) est très moyen, figé (l'école Martin) et maladroit.
L'album comprend une préface de Colette Braeckman que tous ceux qui s'intéressent à cette région connaissent.

Un album digne mais raté et ça fait mal au coeur de le dire.
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