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Critique de Selias


Bon, par où commencer... J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman, et je ne suis pas du genre à m'emballer facilement. Tout d'abord, j'ai été attirée par le livre lui-même, la couverture magnifique, les couleurs, la typographie, le papier, tout m'a plu. Merci les éditions de la croisée
Je suis rentrée facilement dans l'histoire, l'époque des années 70/80, j'adore, c'est ma jeunesse. Les lieux, une île en Californie, un de mes endroits préférés.
Ce roman est très visuel et ferait un très bon film. J'imagine sans peine... Les lieux:, les maisons en bois, l'ile verdoyante , les bateaux de pêche dans le port, le ferry qui fait la navette avec le continent qu 'on aperçoit par temps clair. L' institut marin désaffecté. Et la mer partout autour. Les touristes qui débarquent par flots du ferry, qui viennent acheter leur sachets de beuh, et passer la journée. Les personnages :le père, charismatique, toxico, alcoolo, dealer, faisant des blagues avec les locaux et les touristes un verre à la main, cheveux un peu longs , barbu, chemise hawaïenne ouverte sur un torse bronzé, un peu de bedaine peut être, (l'âge et l'alcool) un physique à la Jim Harrison ou à la Hemingway, une gueule de baroudeur qui croque la vie à pleines dents. Evie, ado à cheveux longs parfois emmêlés par le vent et les embruns, longues jambes bronzées, en short, pieds nus le plus souvent, belle sans le savoir, un peu sauvage. La mère, un peu hippie, robes fleuries, yoga, pleine de bijoux, charmeuse. Bon, j'arrête là mes délires cinématographiques.
La narration suit un ordre non linéaire qui ne m'a pas gênée, ce sont des instants dans la vie d'Evie avec des retours en arrière ou des sauts en avant. le fil conducteur de ce roman c'est les amours d'Evie. L'amour pour son père qui l'élève alors que la mère est partie voir si l'herbe est plus verte ailleurs, ce père immature, irresponsable, souvent ivre et défoncé mais qu 'elle adore. L' amour pour sa mère imparfaite, qui l'abandonne toujours, égoïste. Elle est en quête de cet amour maternel qu 'elle aimerait tant recevoir. L' amour pour Liam son fiancé, souvent absent de longs mois sur les bateaux de pêche, Liam qui lui manque, Liam infidèle qui la blesse, Liam, à qui elle pardonne.
Avec l'amour, l'autre sujet de ce roman c'est la nature et plus particulièrement la mer. La mer est omniprésente, elle entoure l 'île, Liam est pêcheur et Evie biologiste marin, elle étudie les baleines, les orques. Sur l' île, la nature est partout, le vent, les embruns, les tempêtes, le goût de sel, l'odeur du poisson. Les baleines passent au large ou viennent s'échouer sur la plage. L'auteur fait des métaphores où elle compare les animaux marins et les humains. La plus belle, celle qui m 'a émue aux larmes, c' est la comparaison du coeur de la baleine et du coeur humain. Pour, en fait, parler du coeur comme centre de l'amour. Ce passage magnifique, c'est le message d'amour que laisse le père à Evie, toutes les paroles qui ont bercé son enfance, qu 'il lui a adressé tout au long de ces années où ils ont vécu tous les deux sur l'île. Ce qui permettra à Evie de vivre avec l'amour de son père à l'intérieur de son coeur, gros comme un coeur de baleine "croire aux choses qui ne sont pas toujours visibles et aimer des choses qu'on ne peut pas voir."
Ces paroles lui reviennent comme l'héritage que lui lègue son père, ce père qu'elle a perdu avant d'avoir compris comment l'aimer.
C'est un premier roman prometteur qu'a écrit Crissy van Meter, excellente traduction de Mathilde Bach. Je surveillerai la sortie de son prochain roman.
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