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EAN : 9782072962974
192 pages
Gallimard (10/02/2022)
2.91/5   245 notes
Résumé :
« D'où vient ce sentiment d'intranquillité qui nous saisit dans les moments les plus anodins ? Tout allait bien, la journée suivait son cours, et soudain, quelque chose se brise. Quelque chose d'infime, ni de l'angoisse, ni même de l'inquiétude, mais un sentiment doux et tenace, une forme d'intense lassitude qui n'exclut pas le bonheur, ni même l'amour de la vie. Le sursaut d'un homme qui se rappelle qu'il est en vie et qu'il doit, coûte que coûte, continuer. Pas de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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sur 245 notes
“L'aventure est dans les détails.....”, nous dit Adèle van Reeth, qui découvre pendant un cours de philo à Chicago, l'importance de « l'ordinaire ». Selon le philosophe contemporain Stanley Cavell, grand lecteur d'Emerson, la possibilité de la transformation ne peut se faire qu'au prix d'une certaine attention accordée à l'ordinaire. « La transformation » ici étant celle de l'homme en but d'un perfectionnisme moral, qui n'a rien à voir avec la perfection même , puisque ici philosophiquement parlé ça signifie briser l'opposition entre le bien et le mal et de montrer que l'essentiel de nos actions se situent entre les deux. Voilà ! Sauf qu'Adéle ne sait pas ce que c'est cet ordinaire. Eh bien elle va aller trouver Cavell , qui lui sort ,”Oh but you see… L'ordinaire n'est pas un concept. C'est une quête”. Ai , ai, ai.... “Je venais de déjeuner avec Indiana Jones et le Graal n'avait jamais été si loin.” Nous sommes déjà à un quart du livre et Adèle en mêlant, vie privée, grossesse et quête de l'ordinaire n'est pas plus avancée que nous lecteurs et lectrices. le Graal va se faire attendre et comment !
À la recherche de l'ordinaire elle nous parle d'elle-même, de son état dépressif et de ses problèmes avec sa mère. La façon "ordinaire " qu'elle aborde le sujet m'a un peu déconcertée. Cette mère qui l'appelle et sa façon de la traiter et décortiquer sa simple question "Comment ca va?" me parait immature, voir cruelle, pour une personne qui se veut philosophe, c'est-à-dire qui réfléchit.
Je trouve qu'elle-même est perdue dans ce labyrinthe de "l'ordinaire" un sujet qu'elle a probablement trouvé formidable pour coucher sur papier. A cette fin elle compose des chapitres aux titres de romans jeunesses et lance des slogans, “L'ordinaire, c'est le degré zéro de l'existence”, quelle condescendance ! Elle pisse dans la nature, et en fait un paragraphe.... Ou, elle dit "Moi non plus je n'ai pas compris la vie, et je suis de moins en moins sûr qu'il y ait quelque chose à comprendre, mais je préfère mille fois la compagnie d'Oblomov à celle des silhouettes qui croient bouger quand elles ne font que piétiner " , encore je répéterais quelle condescendance !
Le texte n'est pas dénudé de réflexions intéressantes comme celle de l'attraction de la possibilité d'une autre vie , que j'avais mis en citation. Elle étale aussi sa culture littéraire de façon assez adéquate au "sujet", en faites un sujet que je devine puisque il est invisible 😁! Mais l'ensemble bien que très bien écrit, est disparate et en fin de compte sans grand intérêt, du moins pour moi. Elle dit que son rêve est d'écrire un livre sur rien, qui n'aurait presque pas de sujet ou où le sujet serait presque invisible, eh bien c'est réussi ! L'ordinaire 😁en y est plein dedans , inclus son acte de pisser dans la nature !
Je ne regarde plus La Grande Librairie depuis longtemps mais le fait qu'elle soit passée chez Busnel avec ce livre m'étonne d'une part, et finalement pas tant que ca vu son contenu. À mon avis si vous voulez lire quelque chose à ce sujet de plus consistant vous conseille "S'émerveiller" de Belinda Canonne....Elle aussi parle de l'ordinaire, mais pour elle et pour moi l'ordinaire n'est pas la vacuité de l'existence, au contraire sa richesse, qu'il faut être capable de voir, regarder, entendre, sentir, apprécier, et en profiter, sans être obsédé à regarder son propre nombril et penser à sa propre fin.....C'est optimiste et un vrai plaisir de lecture, ce qui est loin d'être le cas ici. À un moment pourtant elle parle de Clément Rosset "qui aimait le tragique de l'existence et qui en faisait la condition de son bonheur et de son goût pour les bonnes choses de la vie", mais apparemment pour elle ce n'en est pas le cas.
"La vie ordinaire "d'Adèle van Reeth qui philosophe au grès du vent à travers le prisme de sa vie privée, agrémentée de divers pensées philosophiques des grands noms de la philosophie et de la Littérature, franchement ne m'a pas intéressée du tout.
Je regrette mon précieux temps que j'ai passé à le lire.
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Ne pensez pas que la vie ordinaire soit la vie tranquille.

J'avais hâte de lire les confidences de celle avec laquelle, depuis près de dix années, j'ai (presque) chaque jour, week-ends et grandes vacances exceptés, rendez-vous. Ce ne sont pas des cinq à sept, plutôt des dix à onze. Adèle van Reeth c'est une voix (mais pas que), douce, suave, indulgente, espiègle, des silences aussi, ceux qu'elle sait distiller à l'écoute de ses invités sur ces Chemins de la philosophie. La voix, sa tessiture, dont un philosophe (j'ai oublié son nom) confiait sur cette même France Culture qu'elle était plus essentielle que le contenu qu'elle annonçait...

Normalement, les trouvant par trop impudiques et ennuyeuses, je fuis les histoires de familles mais le récit de la normalienne m'invitait à la démythifier. Je me suis toujours demandé en effet qui étaient ces intellectuels et autres leaders d'opinion, avaient-ils trouvé la recette du métier de vivre, vers quelle transcendance s'élevait leur existence, dans quels endroits cette caste allait-elle dîner lorsqu'elle quittait les loges de Roland Garros ou au terme du dernier acte à l'opéra ? Et d'ailleurs se nourrissait-elle, allait-elle à la selle ou bien, pur esprit, ne se substantait-elle que de la monade chez Leibniz ? N'évoluait-elle que dans ce seul statut de "la vie en mieux" dont Truffaut caractérisait le cinéma ?

Eh bien non, outre le fait que l'auteure, par le détail, nous dévoile sa manière de pisser dans la nature, elle nous livre également sa façon d'être "belle mère" de trois enfants et, non sans un accouchement long et douloureux (certains praticiens exigent encore de la femme de mettre bas dans la douleur) son rapport tendre à la maternité.
Elle révèle aussi sa relation parfois difficile (pléonasme ?) avec son compagnon et cette fameuse "charge mentale" que subissent les femmes en leur foyer dans une société toujours patriarcale .
C'est, il me semble, un livre de femme empreint de beaucoup de sincérité et d'émotion, à l'endroit d'autres femmes, en une sorte de complicité sororale. Est-ce donc ainsi que les femmes vivent ?
Et en parallèle, l'erratique élaboration d'un livre, autre maïeutique, la vie et l'écriture.
L'intérêt de ce récit en est la façon d'expliciter comment une femme tente d'accorder sa vie, sensuelle, familiale, intellectuelle, professionnelle, de donner , à défaut de sens, un mouvement à ces répétitions, de s'arracher à l'immanence, à l'absurde vers la finitude, sans que jamais ou presque, la philosophie (Emerson, Thoreau, Cavell, Rosset) ne résolve sa problématique :" le soin qu'ils ont mis à n'apporter aucune réponse aux questions que je me posais est sans doute ce qu'ils m'ont légué de plus cher."

Pour l'anecdote, une de mes amies, intello, se désolait parfois de soirées avec certains de mes acolytes : "ça ne décolle pas" se lamentait-elle, cependant qu'aussi elle savait claquer la malheureuse porte de mon réfrigérateur en s'exclamant :" il n'y a rien à bouffer dans ton putain de frigo !" Tel est le difficile chemin de crête du quotidien, le paradoxe et l'aporie de nos exigences pour appréhender le réel et dans un subtil entre-deux, tenter d'unifier le corps et l'esprit.

Voilà donc, à défaut de l'essentialiser, un viatique pour aider à améliorer l'ordinaire (qui signifie mise en ordre), à se colleter avec les choses de la vie et leur intranquille contingence.

"l'existence ne contient ni mystère ni transcendance, ce que nous voyons n'est pas l'apparence qui cache une essence secrète, c'est tout ce qu'il y a à voir, le monsieur qui fait la queue au supermarché, la bordure du trottoir, les feuilles qui tombent ou qui poussent"

Et cependant, au delà de l'implacable lucidité, la consolation demeure :

"Dans la lumière chaude de fin de journée, le soleil, la mer et les rochers ne font qu'un, un monde qui n'a pas besoin de moi et que j'aime plus que tout."




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LA VIE ORDINAIRE ADELE VAN REETH
Mauvais livre. J'aime bien entendre Adèle van REETH sur France culture : ses émissions philosophiques le matin à 10 H. Par ailleurs, elle a pris la suite JP ELKABACH sur LCP, pour une émission littéraire et anime encore une émission sur l'art. Beau parcours. Une femme philosophe, très bien, jeune, dynamique, très bien. Elle est invitée à la grande librairie, où l'impression qu'elle me donne est assez moyenne, mais j'avais déjà acheté le livre car le sujet m'intéresse : la vie ordinaire : dans un monde dont on ignore l'essentiel : pourquoi et comment il existe (pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien), quel est le mystère de la vie, et, au sein de ce stupéfiant mystère, pourquoi est-on astreints à faire des choses ordinaires, banales, répétitives.
J'attendais une réflexion philosophique un peu originale et assez élevée de cette intelligente et sympathique philosophe.
Au lieu de cela, voici qu'elle nous narre sa grossesse, son accouchement et sa vie de belle-mère des 3 fils de Raphaël ENTHOVEN. Nous voici dans le people. Nous nous interrogeons sur le pourquoi de son ascension audiovisuelle en présence d'un tel mentor…
Donc épisodes de la grossesse, depuis les 2 barres du test de grossesse, jusqu'à l'accouchement par césarienne, sans oublier la visite chez la fille de Camus et la visite à son père malade. Description de la banalité qui ne décolle pas. Pipi dans l'herbe et petits footings, désolée, ç'est juste ennuyeux. La référence à l'ange du foyer de Virginia WOOLF nous réveille de cette banalité et nous rappelle que le sujet peut être abordé de manière intéressante.
Petites digressions quand même pour constater que les philosophes les plus connus n'ont pas accouché : hommes, Simone Weil, Simone de Beauvoir, Annah Arendt. En gros, tous ces philosophes se questionneraient moins sur l'existence et le réel s'ils avaient conçu et enfanté une autre vie...Tout ça pour ça ! Remarques sur le rôle nécessairement égalitaire du père pour l'éducation de l'enfant.
Pour finir, on apprend qu'elle a été encore enceinte 2 ans après la naissance de son 1er fils et a décidé d'avorter de jumeaux, juste parce qu'elle n'en avait pas envie. On s'en fout un peu et cela n'apporte aucune réflexion pertinente sur quoique ce soit.
En bref, il ne manque que des photos et on envoie à GALA. On perdrait moins de temps à le lire.
Au lieu de saisir des concepts philosophiques, même simples, on subit la relation de sa difficulté à écrire sur le sujet, et la relation banale de sa grossesse, aussi ennuyeuse que les photos de vacances des autres..
« l'ordinaire, c'est le degré 0 de l'existence » L'auteure n'est pas montée bien plus haut…
Du temps perdu. Je ne dis pas merci à François BUSNEL.

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Ecrit avant le confinement, » La vie ordinaire « est un essai d'Adèle van Reeth publié en ce printemps 2020 aux éditions Gallimard.

Née en 1982, Adèle van Reeth est philosophe et productrice de l'émission » Les chemins de la philosophie » sur France Culture, depuis 2011. Après des études en classe préparatoire littéraire, elle intègre l'Ecole normale supérieure. Elle travaille alors sur le philosophe américain Stanley Cavell, le cinéma, et la pensée de l'ordinaire.
En 2018, elle a animé l'émission littéraire Livres & vous diffusée sur Public Sénat, et elle anime aujourd'hui D'art d'art ! sur France 2.

p. 62 : » L'ordinaire n'est pas un concept. C'est une quête. «

Après ces mois de confinement, de privation de certaines de nos libertés, les petits moments de la vie ordinaire prennent la dimension de l'extraordinaire aujourd'hui. Cette période durant laquelle la vie nous a paru figée a eu pour effet de porter un regard nouveau sur notre propre manière d'habiter et sur notre relation aux autres. Adèle van Reeth aborde dans cet essai deux thèmes rarement explorés jusqu'ici en philosophie : l'ordinaire et l'expérience de la grossesse et de l'accouchement. Au fur et à mesure de la lecture, nous comprenons le lien entre les deux, subtile combinaison !
p. 15 : » J'ai un problème avec la vie ordinaire. Quelque chose ne passe pas. «
Si l'ordinaire peut se révéler dramatique ou merveilleux, il manquait cet entre-deux.
C'est en suivant des cours de philosophie à l'université de Chicago que le déclic va s'opérer pour la narratrice.
p. 24 : » Je me disais qu'après cinq années d'études, il m'avait fallu traverser l'Atlantique pour découvrir que l'ordinaire avait droit de cité en philosophie. «
Bien loin de lui apporter une réponse, ce constat est le commencement d'une recherche active sur le sujet. S'inspirant des écrits d'Emerson, de l'expérience de David Thoreau dans » Walden » ou encore de Virginia Woolf dans » Une chambre à soi « , la philosophe s'interroge sur sa propre relation à l'ordinaire, que nous confondons trop souvent avec le quotidien.
p. 63 : » le banal est condamné à le rester ; l'ordinaire, lui, déplace parfois le regard vers ce qui le dépasse. «
Finalement, comparer le quotidien et l'ordinaire revient à comparer être et exister.
p. 74 : » Exister, c'est ne pas se contenter d'être, et tenter d'en faire quelque chose… »
Dans les expériences du rapport au monde et à l'ordinaire, il y a l'expérience de la grossesse dont la narratrice va faire le constat d'un ancrage inéluctable.
p. 42 : » A quel moment m'a vie a-t-elle rejoint mon sujet d'étude ? «
Cette humilité dans l'attente, ces paroles adressées à l'être en devenir, cet amour inconditionnel sont autant de confidences profondément touchantes.
p. 11 : » On va se libérer l'un de l'autre, et de cette distance entre nos deux corps naîtra notre rencontre. «
Si le sujet est vaste et propice à de grandes réflexions, l'auteure y mêle des situations cocasses du quotidien, permettant ainsi aux lectrices et lecteurs de s'identifier.
Lire est très souvent une histoire de rencontre. Je reste convaincue qu'il n'y a pas de hasard. Un livre appel le lecteur à un moment opportun. Je savais que celui-ci serait une lecture marquante avant même l'avoir ouvert. Et il le fut ! Lire cet essai c'est prendre part à une expérience philosophique passionnante ! Unique bémol : beaucoup trop court ! Pour compléter cette chronique, je vous conseille fortement d'écouter l'interview d'Adèle van Reeth sur France Culture dans l'émission » L'invité(e) des matins » présentée par Guillaume Erner.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Je suis face à un conflit de loyauté. Ma fille m'a offert pour noël « La Vie Ordinaire » d'Adèle van Reeth. Elle adore cette femme pour son émission sur France Culture. Quand elle a appris la sortie de son livre, elle a eu envie de l'offrir a sa grand-mère et à moi. Ma fille n'a pas encore lu cette publication de nrf Gallimard.

J'étais heureux de son cadeau, car j'aimais bine aussi Adèle van Reeth, l'écoutant souvent aux Chemins de la philosophie. Je commence donc à la lire. Et, stupeur, elle est avec quelqu'un que je méprise par-dessus tout Raphaël Enthoven. Mais ce n'est pas son problème à elle, ni le miens après tout. Mais plus j'avance dans ce livre publié par nrf Gallimard, plus je me pose des questions sur ses qualités. le propos est superficiel sur la pensée sur l'ordinaire (mettre en ordre le chaos ambiant général), les exemples inadaptés, par moment je crois lire des morceaux de Voici, Gala ou de Point de vue et image du monde.

Je crois que je bascule dans la distanciation lorsqu'elle s'interroge sur être belle mère, ni belle ni mère, mais elle de la chance « ces enfants sont vraiment beaux », par intelligents, pas joyeux, pas prévenant, pas gentils mais Beaux et en cela elle a de la chance. Donc être beau est la seule chose qui compte. Donc Enthoven n'a de valeur à ses yeux que parce qu'il est beau et que cela lui fait un beau trophée à afficher en temps que femme ayant réussi sa féminité. du reste on ne parle de lui que lorsqu'il baise bien dans un hôtel (désolé de ce propos grossier), le reste du temps il se contente d'être beau et absent.

Ensuite viens le moment ou elle exprime son opinion sur les saintes.

« Une sainte n'a pas de désir, ou bien elle se sacrifie en sacrifiant son désir ».

Mais que connait-elle de Saint Thérèse D'Avila, Sainte Thérèse de Lisieux, sainte Jeanne d'arc, sainte Bernadette et pourquoi pas Sainte Marie Madeline. Ces femmes auraient sacrifié leur désir, leurs passions ? Que sait-elle de leur désir et de leurs passions ? Que sait-elle-même de leur vie. Ça sent le mauvais exemple. Ça semble presque la brève de comptoir, pire ça fleure la « dame patronnesse de l'athéisme », oui, ça existe la « bien-pensance athée ».

Ensuite, entre un aller-retour entre son pipi dans la nature et une tirade sur le philosophe américain, elle nous assène qu'elle vie avec des joueurs. Hou là là, je suis très fan des jeux de société en général, ceux coopératifs ont ma préférence et le jeu de rôle en particulier est une vraie passion. Je crains qu'elle ne parle que de ce jeu néolibéral par excellence, du Monopoly et paf, ça ne loupe pas. A partir de là je ne suis plus à l'aise dans ma lecture. Je me demande qui est finalement cette personne ? Je découvre finalement une écriture pauvre.

Je crois que ce qui m'achève c'est sa description de Winnie dans « oh, les beaux jours » de Becket. Elle n'a pas grand-chose à en dire, ma prof de Français en première en avait dit beaucoup plus en 1980.

Et entre son bébé et le philosophe américain ça avance, sans aller nulle part. Je ne parle même pas de son avortement, je me demande pourquoi elle en parle. Et cela se termine par la mort de son père et son enfant a qui elle aurait voulu parler. Voilà, voila. Et nrf Gallimard publie cela.

Je ne comprends pas ce que font les maisons d'édition. C'est quoi leur travail ? Vendre des trucs qui vont se vendre, car la nana est connue ?

Et moi, et mon conflit de loyauté qu'est ce que je dis à ma fille ? Finalement je lui parlerais du Mook sur Dune et comme philosophie nous explorerons les questions que posent Judith Butler.
Lien : https://tsuvadra.blog/2020/1..
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
24 juillet 2020
Adèle Van Reeth, productrice et animatrice des très écoutés Chemins de la philosophie sur France Culture publie un fort beau livre, La vie ordinaire, mélange entre une réflexion philosophique et un récit très personnel.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LePoint
08 juin 2020
Avec « La Vie ordinaire », la philosophe, journaliste à France Culture, livre un récit personnel sur une vie qui commence et une autre qui finit.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi la vie possible est-elle plus séduisante que la vie réelle ? Le possible est commode : il se tient à égale distance du réel et de l’ailleurs. Il ouvre la porte et n’en franchit jamais le seuil. De loin, on ne voit pas les croûtes ni les cicatrices, on ne sent pas l’odeur de renfermé, on n’entend pas le hoquet ni les soupirs. La vie ordinaire est une vie de détails, une vie vue de très près, de beaucoup trop près, ça colle, on s’englue, et on finit par ne plus bouger. À l’inverse, le possible nous donne la vie sans l’ordinaire, la vie en mieux, vécue de loin. Les amants du possible sont allergiques au microscope.
La vie possible n’a rien d’extraordinaire. Elle ne contient ni pouvoirs magiques ni super-héros. Mais c’est une vie filtrée, sans miroir, où les heures ne traînent jamais en longueur et les réveils sont toujours de bonne humeur, une vie dans une maison qui ne se salit pas, un corps qui ne vieillit pas, de l’argent qui ne manque pas et du sommeil qui répare pour de vrai. Pour les endeuillés du possible, la vie ordinaire est l’ultime défaite, ce que le réel a de plus réel – et donc de plus repoussant.
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Le drame, c'est l'eau tiède. La vie qui continue après la fin du film et dans laquelle il ne se passe rien. Les secondes qui se suivent et se ressemblent, d'année en année. On en viendrait presque à la souhaiter, la fin, pour qu'enfin il se passe "quelque chose". Interrompre le flux par tous les moyens, quitte à y laisser sa peau. En pourtant, ça continue.
Comment endurer la durée ?
La nouveauté est dans mon ventre.

(p. 12)
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Comment être de plain-pied dans le monde, s’y sentir chez soi, sans être aspirée par l’extérieur, sans renoncer à ma singularité , à ce qui fait que je ne suis pas pierre, ni plante, mais quelqu’un, ça demande du travail, du défrichage , et parfois, on n’en a tout simplement pas envie, on voudrait renoncer, pourquoi ne pas simplement se laisser être, devenir objet, inerte, laisser le temps faire son œuvre en se contentant de faire le nécessaire pour survivre ? Se foutre la paix, faire l’autruche, se gaver d’ordinaire et attendre que ça passe sans trop souffrir ? (pages 32-33)
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Le problème avec la vie quotidienne, c’est que les soucis n’y sont jamais graves. Ce ne sont pas des catastrophes, mais des petites pointes, des « épines domestiques » (le mot est de Montaigne) fourbes car imprévisibles, continuelles et inévitables. Un évier à déboucher, une toiture à réparer, et les rêves d’harmonie s’effondrent. Nous sommes si peu. Les tracas domestiques sont des drames en robe de chambre. À tout moment, ces phrases (« qui voudra de la tisane ? »), objets (le dessous de plat en liège légèrement brûlé) ou événements (« j’ai ENCORE perdu mes clefs, tu m’ouvriras ? ») transpercent l’épais matelas de déni qui enrobait, croyais-je, mon univers domestique. Quand le tangage est trop important, je m’accroche à ces épines comme à des branches pour ne pas dériver, mais une fois la stabilité retrouvée, elles se changent en piqûres qui infiltrent sous ma peau un acide corrosif.
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Puisque l’existence humaine est à la fois provisoire et continue, puisque rien ne dure et que le temps ne se retient pas, la tranquillité n’est pas de ce monde. Et c’est tant mieux. Que le dard de l’intranquillité vous pique encore et encore! Demandez-vous, au moins une fois, si le nombre d’années parcourues, les épreuves et les angoisses endurées, si vous avez vécu tout ça pour vous réfugier dans la mauvaise foi de l’émerveillement ordinaire, sans jamais vouloir fouiller en dessous
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Videos de Adèle Van Reeth (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adèle Van Reeth
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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