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Critique de Bookycooky


Dernièrement un ami babeliote avait posé la question sur l'importance de la couverture d'un livre. A ce propos, ce livre je l'ai acheté sans rien savoir, uniquement
attiré par cette peinture de couverture, une voiture qui s'éloigne dans la brousse.
Eh bien l'attirance de la couverture a terriblement servi, vu que je suis tombée sur une pépite.
L'histoire en bref est simple mais en faites compliquée. L'auteur, un scientifique belge, se rend lui-même en Afrique du Sud, à Pretoria, pour exhumer une improbable affaire de plagiat qui a opposé, il y a de cela trois-quarts de siècle, deux vieux bonhommes morts depuis plusieurs dizaine d'années, et portant qui plus est sur l'espèce animale la moins spectaculaire de toute l'Afrique, les termites. Vous vous dites, elle plaisante j'espère, non, non, c'est vrai. Donc celui qui a plagié est le Prix Nobel de Littérature 1911, le belge Maurice Maeterlinck, celui qu'il plagia, Eugène Marais, écrivain sud-africain, spécialiste des grands singes et des termites, né en 1871 près de Pretoria. Au départ aucun des bonhommes, ni les termites ne m'intéressent, et le plagiat encore moins. Pourtant une fois la lecture entamée, je n'arrive plus à m'en détacher ! Comment partant d'un matériel aussi douteux et incolore peut-on en faire un livre aussi passionnant ? Ce livre érudit, intelligent, plein d'humour et de réflexions m'a happée et m'a littéralement terrassée, en m'apprenant en passant, beaucoup de choses passionnantes sur une multitude de sujets divers, par commencer sur l'Afrique du Sud , "les grands auteurs " qui cachent de grandes faiblesses ("Toute réputation repose sur une distorsion de la vérité"), l' importance de la connaissance de l'entomologie en politique (“il s'agit de formes de sociétés bien organisées “) dont bénéficia aussi la Littérature , dont "Le meilleur des mondes" d' Aldoux Huxley.....
Un livre où le sujet du départ n'est qu'une toile de fonds pour en arriver à des questions et réflexions cruciales sur les préjudices et les injustices qui pourrissent notre monde. Ici, la pauvreté et le racisme dont tant de Noirs souffrent encore, un aperçu lucide de la bêtise humaine sans limite, intemporel à travers l'histoire de l'Afrique du Sud où les Hollandais, puis les Britanniques ( oui, oui, ceux- là même qui viennent de voter pour Boris le guignol !) ont pris leurs aises, pillant le pays, et n'accordant aucun droit de vivre à ses habitants naturels, jusqu'à récemment. Mais des siècles d'injustice ne se réparent pas en quelques décennies, surtout que la haine raciale perdure. La croûte est enlevée, la blessure désinfectée, mais il faut attendre que le tissu soit réparé.
Quelques réflexions mineurs aussi sur la superficialité des connaissances de nos sociétés où l'homme a la facilité et le culot d'accuser sans preuve, dans le cas présent de plagiat, sans avoir examiné auparavant de manière approfondie la charge de la preuve, et l'arrogance des experts occidentaux qui détiennent le monopole de la décision sur la valeur des découvertes scientifiques dans le monde, source de rancoeur pour un chercheur non occidentale qui s'y sent dépendant et impuissant.....

Un livre très bien écrit, à l'humour subtil , foisonnant de rencontres fortuites et intéressantes, comme je les adore. Un vrai cadeau du ciel, vu que je l'ai acheté au pif ! Un gros coup de coeur !
Euh oui j'oubliais, à propos, les termites sont-ils un Fléau ? 😄

“Mais comme toujours , c'est le voyage qui compte, davantage que le but.”
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