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Critique de Malivriotheque


Alors qu'un avenir brillant dans le foot s'offre à lui, et il en est certain, Peter voit sa vie basculer quand il est attaqué par des entités étranges en rentrant chez lui. Sa mère n'a pas l'air plus surpris que ça et l'emmène dans un manoir gigantesque pour lui révéler sa destinée d'Outrepasseur...

Pour vous parler de mon expérience de lecture avec Les Outrepasseurs, je me sens dans l'obligation de vous raconter une anecdote personnelle qui a un rapport direct avec le produit que j'ai entre les mains (si, si, je vous jure !).
En 2008, j'ai brièvement bossé pour une maison d'édition. Notre stand au Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil se trouvait pile en face de Hachette Jeunesse qui avait alors mis en évidence l'intégrale de Twilight avec ses quatre tomes aux couleurs chaudes et mystérieuses complètement hypnotisantes pour le jeune public féminin qui n'a pas arrêté, sur les trois jours du salon, de défiler devant le rayon, attiré par le noir/rouge/blanc, ces fleur, ruban et échiquier, voire même ce fruit défendu, une allégorie imagée que beaucoup n'auront certainement pas saisie à l'époque. J'ai ainsi assisté à un vrai bal, une danse qui répondait à une drague à peine voilée. Et ça passait, et ça regardait, et ça lisait, et ça souriait... et ça achetait. Tout ça, grâce au pouvoir incontestable du marketing (du bouche-à-oreille sûrement aussi, et de l'imminente sortie de l'adaptation avec les beaux gosses de l'époque, ne soyons pas naïfs) et de couvertures réussies qui ont mis dans le mille.
Là où je veux en venir, c'est que Gulf Stream éditeur s'est également attaché à fournir des couvertures attirantes, avec du relief, des dorures, une double couverture et des motifs ultra tendance aériens et naturels. En cela, Les Outrepasseurs a de quoi attirer l'oeil et a déjà capturé votre intérêt.
Je me suis étalée sur cet aspect pour une raison : ce livre a poireauté sur mon étagère pendant trois ans durant lesquels j'ai souvent eu l'occasion de me dire : « ça a l'air sympa », juste à cause de la couverture. de quoi ça parlait, je l'ignorais. Pour moi, c'était juste un livre young adult qui semblait trouver le succès en France et qui avait l'air sympa parce qu'il avait une jolie couverture.
La lecture, c'est l'épreuve. C'est comme quand on achète un joli vêtement : que va devenir le tissu à l'usure, comment va-t-il ressortir de la machine après une première lessive ? Bah c'est pareil avec un livre : la belle couverture, c'est l'image de cette belle boisson glacée qui fait saliver en pleine chaleur d'été. Mais quand on goûte, on s'aperçoit que c'est au citron. Et toi, tu détestes le citron.
Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai détesté Les Outrepasseurs, quand même pas. Mais il m'est globalement passé au-dessus à cause de son organisation déroutante et d'ailleurs peu consensuelle.
Il faut reconnaître au récit de van Wilder une certaine qualité littéraire qui relève grandement le niveau de nombreux succès du genre. Il y a effectivement une vraie qualité d'écriture, même si on se passerait bien dans les premiers chapitres d'anglicismes et de tous ces « Mum » trop contextualisés.
Là où ça sent le citron, c'est cette structure de récit qui a de quoi en dérouter plus d'un : car là où on s'attend à découvrir la destinée du personnage principal qui sera plus ou moins une sorte d'élu avec des capacités plus ou moins exceptionnelles pour plus ou moins sauver le monde à l'aide de camarades, voire d'une organisation, là où effectivement le genre nous a habitués à autre chose, l'auteur choisit de rompre les codes et nous entraîne aux origines mêmes du futur groupe dans lequel Peter doit être intégré bon gré mal gré. Au lieu d'entrer dans l'histoire, van Wilder nous embarque dans ce qui pourrait sans conteste se comparer à une préquelle, pendant d'interminables pages, au Moyen-Âge, avec une quantité de personnages non négligeable. Sur les 340 pages du livre, il y en a bien 310 (qui auraient carrément pu être résumées en deux chapitres, ça aurait largement suffi) consacrées à ce retour en arrière. Certes il installe le contexte mais… on n'était pas venu pour ça, du coup on ne s'attache pas aux personnages, du coup c'est long, du coup on n'est pas plus que ça emballé, du coup… on ne sait pas si on va lire le tome 2. La sauce n'a pas pris, ou plutôt le citron a pas mal gêné, du coup on hésite à donner une seconde chance.
Certes la fin du tome 1 donne un peu envie de connaître la suite, mais le charme est déjà rompu. Cindy van Wilder a fait un choix, mais s'est plus ou moins flinguée elle-même en s'écartant trop de certains codes du genre. Si le changement et l'innovation ont généralement de quoi égayer et attiser l'intérêt, l'effet obtenu ici est néanmoins tout autre.
Ainsi donc l'enthousiasme n'est pas là. Dommage.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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