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Critique de Melisende


J'avais beaucoup apprécié Les Héritiers qui m'avait surpris plus d'une fois par le contexte qu'il mettait en place, La Reine des Neiges m'avait à nouveau subjuguée, cette fois par le tour inattendue que prenait l'intrigue et par la force de Peter son héros… Ce troisième et dernier opus, baptisé le Libérateur, ne manque pas de qualités et de retournements de situations mais je le place tout de même un tout petit peu en deçà des deux précédents.
Ce fut une lecture rythmée, distrayante, surprenante dont la conclusion m'a plu, mais paradoxalement, je l'ai trouvée un tout petit peu moins percutante – en tout cas pour moi – que l'avait été la lecture des deux premiers tomes.

Si vous le pouvez, je vous invite à enchaîner ces trois tomes les uns après les autres, sans trop laisser de temps entre chaque car il n'y a pas vraiment de résumés des précédents en introduction… ce qui pose un peu problème, surtout si comme moi, vous avez des petits problèmes de concentration et donc de mémoire ! Malgré tout, après une dizaine de pages, on se remet vite dans le bain et on replace assez facilement la situation de chacun des personnages : Peter est en fuite, accompagné de Arnaut-Chasseur ; depuis leur libération, les Ferreux sont également sur les routes, cherchant à fuir les Outrepasseurs ; Shirley et Hermeline courent après Peter ; Hersent délaisse un Noble affaibli pour mener le combat contre la Reine des Neiges qui a, de son côté, ressuscité ses trois cavaliers et cherche à anéantir la Grande-Bretagne sous un hiver glacial.
Beaucoup de mini-intrigues et tout autant de « points de vue » différents dans les chapitres. Je ne m'y suis jamais perdue car c'est bien mené mais ce foisonnement divise un peu les attaches et j'ai eu donc un peu plus de mal à m'émouvoir et à m'impliquer auprès des personnages. Car si je m'étais beaucoup attachée à Peter dans le deuxième tome – puisqu'on le suivait principalement – ce n'est pas vraiment le cas ici, il est en retrait. Bien sûr, on peut ainsi faire plus ample connaissance avec d'autres figures, toutes aussi intéressantes mais on s'éparpille un peu auprès de chacune d'elles. C'est là peut-être où réside non ma déception, mais le fait que j'ai trouvé ce troisième tome un tout petit peu en deçà.

Malgré tout, j'ai adoré en apprendre plus sur des personnages jusque là secondaires et j'ai vraiment adoré passer plus de temps auprès d'eux. La plus surprenante des évolutions revient sans doute à Hersent que l'on se surprend à regarder avec fierté tant ses agissements démontrent une belle noblesse d'esprit. Hermeline, pourtant son ennemie jurée depuis des années, suit la même voie et les deux femmes, les deux mères, mènent leur mission sans jamais reculer. Troisième figure féminine gravitant autour de Peter, Shirley, qui est peut-être celle que j'ai trouvée la plus discrète. Elle n'a pas un rôle inintéressant en soi, mais elle m'a moins marquée. Quant à Smokey, un personnage que l'on rencontre pour la première fois ici, je suis presque déçue que son rôle ne soit finalement « qu'anecdotique ». J'aurais aimé la suivre davantage car sa vie a du potentiel à mon avis, de même que ses camarades les Ferreux. Je pense qu'on pourrait beaucoup écrire sur eux !

Il se passe tant de choses dans ce tome final qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer, le rythme est effréné et l'on passe d'un personnage à l'autre jusqu'au moment où ils se croisent et s'entrecroisent tous plus ou moins. La magie se meurt et une sorte d'urgence se met en place, urgence et tensions que l'on ressent assez fortement tout au long de ces 300 et quelques pages… jusqu'au dénouement et l'épilogue de cette trilogie.
La chute, un peu brutale, n'est finalement pas si surprenante que ça. Et elle est surtout à l'image de l'ensemble de la trilogie et de ses personnages : teintée de noir et blanc. Ce n'est ni une fin « heureuse » ni une fin complètement déprimante, juste un entre-deux qui la rend beaucoup plus réaliste, comme le sont également les personnages, avec leurs zones d'ombre et de lumière. On ne sait d'ailleurs plus vraiment qui aimer et détester dans ce troisième tome, c'était déjà le cas dans l'opus précédent mais c'est encore plus accentué ici… c'est peut-être un peu déstabilisant si l'on est habitué aux figures des contes traditionnels (généralement les « gentils » et les « méchants » sont plutôt bien définis) mais c'est beaucoup plus intéressant à mon avis.

Le Libérateur met un point final à une trilogie qui ne mérite pas vraiment son adjectif « jeunesse » pour la qualifier, à mon avis. Certes, Peter l'un des personnages principaux, est un adolescent et l'on suit, entre autres, une quête d'identité, mais les thèmes évoqués s'assombrissent au fil des tomes et l'univers mis en place par Cindy van Wilder n'a rien d'enfantin, à mon avis. Mélange brillant de Merveilleux (médiéval) avec les Fés et des contes de notre enfance, le tout ramené dans notre monde contemporain, Les Outrepasseurs est une histoire qui mérite le détour ! Je suivrai les prochains romans de Cindy van Wilder, je pense qu'elle a encore beaucoup à nous raconter…
Lien : http://bazardelalitterature...
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