« Absalon était le fils de David. (…) le Livre de Samuel nous dit qu'il était le plus bel homme de son époque, une superstar des temps anciens avec de longs cheveux brillants. Même la plante de ses pieds était jolie, ce fait est explicitement énoncé ».
Caché au coeur de ce Chasseur de papillons, un tableau de Rembrandt représentant Absalon détérioré un soir d'ivresse 1946 par Eddy Sachs, ancien officier hollandais de la Sécurité Alliée et récupéré par un lieutenant véreux , va régir la vie du protagoniste pendant près de 40 ans. Faut-il chercher dans la mort de Floris, le demi-frère d'Eddy (un autre Amnon) survenue en 1933, le lien symbolique avec ce tableau spolié qui cache en son sein la clé d'un trésor nazi?
Incisif, enlevé, ce bon polar batave signé van de Wetering conte une redoutable partie de chasse sans filet menée par un héros cynique aux mille vies, qui ne s'embarrasse d'aucun scrupule pour parvenir à ses fins, et ce jusqu'au Nicaragua des années 80 agité par les coups d'état.
Commenter  J’apprécie         512
Eddy Sachs, après avoir ingurgité un livre décrivant les batailles coloniales britanniques -un cadeau pour ses treize ans- manoeuvra dans le jardin derrière la maison son bolide en forme de caisse à savon, en imitant le bruit d'un énorme moteur et en tournant frénétiquement le volant.
Une marmite posée de guingois sur sa tête fit de lui un soldat tandis que le bolide, transformé en camion blindé, avançait en tête d'une colonne anglaise, alliée et victorieuse, qui fonçait à travers le désert. L'ennemi en déroute se faisait massacrer par une mitraillette fabriquée à partir d'un manche à balai attaché avec du fil de fer au capot de l'engin. Derrière le véhicule blindé d'Eddy se trouvaient d'autres soldats, renforts invisibles, compagnons l'escortant dans ses raids.