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Critique de thimiroi


Les quatre récits de science-fiction, que Pierre-Paul Durastanti a judicieusement choisis pour ce volume, montrent la variété de l'inspiration de Jack Vance, notamment en ce qui concerne les deux premiers qui sont assez inattendus de la part d'un auteur surtout connu pour ses récits de fantasy (« Cugel l'astucieux », « Le Cycle de Lyonesse »…) ou de science-fiction « exotique » (« Le Cycle de Tschaï », « Un monde d'azur »…).
- « La Grande Bamboche » (100 pages) : un savant génial, Alan Robertson, a créé des « passages » permettant d'être instantanément transporté d'un lieu à un autre, ce qui a permis à l'humanité de s'établir dans d'innombrables planètes. Un jour, Gilbert Duray ne peut plus rentrer chez lui, dans un endroit qu'il habite seul avec sa famille… Est-ce sa femme qui a fermé le « passage » ? Mais pourquoi ? Ou bien son père adoptif, un personnage tout à fait malicieux qui passe son temps à organiser des fêtes débridées où l'on voit même Cléopâtre danser le charleston ? Gilbert mène l'enquête... Un récit quelque peu déjanté. (3,5 / 5)
- « Les Oeuvres de Dodkin » (70 pages) : Luke Grogatch est un personnage cynique et non-conformiste qui a dégringolé dans l'échelle sociale à cause de son mauvais état d'esprit, il était ingénieur, le voilà manoeuvre qui manie la pelle à longueur de journée dans les égouts ! Mais voilà qu'une directive administrative tombe d'en-haut : il faut rapporter chaque jour tous les instruments à main, donc les pelles, au magasin de l'entretien des égouts ! Et tant pis si les travailleurs concernés passent des heures dans les transports, non rémunérées bien entendu ! Luke va remonter toute la filière administrative pour comprendre les motivations de cette directive absurde et essayer de la faire annuler… Cette nouvelle, qui pourrait avoir été écrite par Kafka, est une satire virulente d'un Etat technocratique peu soucieux des conséquences de ses décisions sur ses administrés, et elle revêt une singulière actualité quand on considère certains événements récents en France… (4,5 / 5)
- « Les Faiseurs de miracles »(130 pages) : l'humanité a colonisé la planète Pangborn (petit clin d'oeil malicieux à destination d'Edgar Pangborn, auteur du « Miroir des observateurs »), puis la civilisation humaine a régressé à un stade féodal au cours duquel s'affrontent des seigneurs constamment en guerre les uns contre les autres. Lord Faîde, qui a vaincu de nombreux adversaires, se met en tête de soumettre les autochtones de la planète, le Premier Peuple, qui a fui les humains pour se réfugier dans les forêts. Mais le Premier Peuple recourt à des armes inattendues et Lord Faïde fait appel à ses envoûteurs pour vaincre leur résistance. Ceux-ci découvrent une vraie civilisation proche de la nature… Une critique de l'ethnocentrisme et du bellicisme, évoquant clairement la colonisation de l'Amérique par les Européens qui ont méprisé les cultures amérindiennes et décimé les populations indigènes. (4 /5)
- « Les Maîtres de Maxus » (110 pages) : la mère et les soeurs de Dyle Travec ont été enlevées par Arman, un trafiquant d'esclaves, et vont être vendues sur la planète Maxus. Dyle entreprend une quête pour les retrouver et pour se venger du trafiquant. Un récit d'aventures aux multiples rebondissements qui préfigure la Geste des princes-démons. (4 / 5)
Des contextes variés, des rythmes soutenus, des rebondissements surprenants, des issues inattendues : quatre « croisades » tout à fait réussies où Jack Vance déploie tout son talent.
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