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Critique de Ewe


Ewe
11 février 2017
Dès le départ, Ashlee Vance annonce la couleur : là où Elon fait vraiment la différence, c'est dans sa vision. Il ne cherche pas seulement à faire du gain, mais il veut que le futur ne soit pas relégué à des fables de science fiction.
Cela semble déjà vu. Mais on ne nage pas dans le délire d'un auteur en totale fascination pour son sujet d'étude. Il met très vite les choses au point : ni lui ni Musk ne tenteraient de prétendre que le lucre n'a aucune espèce d'intérêt. Elon n'est pas présenté comme un rêveur qui va se satisfaire de répandre l'amour dans le monde. Il reste humain, il cherche la bonne idée qui peut rapporter gros. Mais à la différence de la foison d'entrepreneurs que ces 10 dernières années ont pu voir éclore, il ne cherche pas une bonne idée au hasard. Elon est croyant et sa religion n'est pas sans rappeler le monde de la science-fiction. Mais voilà, Elon est très pratiquant et ne consent pas que ses idéaux ne dépassent pas le stade de blockbuster hollywoodien.
Un rêveur avec les pieds fermement ancrés au sol donc, scandalisé par ce que la recherche et la créativité sont devenues, fatigué de ne plus voir d'innovations majeures et décisives.
Ashlee se fait la voix d'un public, certes exigeant, mais blasé et désillusionné, et dépasse de fait le personnage de Musk, ce dernier devenant un prétexte. En effet, chroniqueur avisé, l'auteur nous dépeint la morosité du monde des affaires, soulève le voile sur les mécanismes qui entravent l'innovation, plus que jamais nécessaire, critique la bureaucratie des institutions qui font la loi… Et ce que l'on pourrait parfois prendre comme un parti pris en faveur d'Elon Musk n'est autre que le renouvellement d'un espoir : la rage, la persévérance, la passion et le bon sens des quelques illuminés pourraient peut-être nous offrir un futur un peu plus reconfortant que celui que nous nous apprêtons à affronter.
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