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EAN : 9782211233286
288 pages
Globe (06/09/2017)
3.45/5   130 notes
Résumé :

J.D. VANCE

HILLYBILLY ÉLÉGIE

Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter.
Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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J.D Vance... Quand on tape ce nom dans un moteur de recherche, on s'attend à l'image typique du rustre né au cul des vaches ou plus précisément à l'illustration du hillbilly comme il se qualifie lui-même, et là, le choc ! On découvre un petit gars tellement propre sur lui qu'on l'opèrerait sans champ stérile. En fait, pour faire cliché, si le GOP avait besoin d'une photo pour illustrer le visage de ses disciples, on pourrait mettre celle de J.D Vance tellement il fait l'affaire. Et on ne se tromperait pas, deux recherches plus loin, on apprend que ce monsieur est républicain, conservateur et... trumpiste, bien entendu parce que quand il manque un ingrédient au cocktail, c'est jamais aussi réussi.
J'aurais dû faire cette recherche avant d'acheter le livre ! Enfin, j'aurais fini par m'en rendre compte sur la fin quand, durant une dizaine de pages, on frôle quand même pas mal le prosélytisme droitard (et où – anecdote riante, elle est en plus, je vous la mets quand même ? – on apprend, j'ignorais, que si Obama est si détesté du clan white trash ultra raciste des Appalaches, ce n'est absolument pas pour sa couleur de peau... Nenni ! Et c'est vrai que les racistes n'aiment pas les Noirs pour toutes sortes de raisons mais sûrement jamais pour une bête histoire de pigmentation, il faudrait faire bien des raccourcis pour en arriver à cette conclusion idiote).
Bon, oui, d'accord, il y a un peu d'amertume dans ce début de bafouille. Pourtant je n'ai rien contre la lecture d'auteurs ayant des opinions divergentes des miennes mais bon, y'a des limites. Un trumpiste, tout de même !
Passons.

Avant de devenir le J.D Vance dont on parlait plus haut, Hillbilly Élégie revient sur la dèche que furent ses jeunes années. Né d'une mère encore adolescente option toxico et d'un père qui l'abandonne avant d'avoir eu le temps de dire « péquenaud », Vance passe le plus clair de sa jeunesse chez ses grand-parents maternels dans un Kentucky farci de petits blancs si loqueteux que rares sont ceux qui atteignent la majorité sans être passés par la case prison et avec toutes leurs dents en prime. Lui finit par entrer dans les marines, puis en revient, puis fait des études, puis entre à Yale, puis devient l'avocat politicien sus-mentionné.
Honnêtement, certains passages sont savoureux : quand Vance nous décrit les conditions de vie de ses grands-parents, mettant tout particulièrement l'accent sur le caractère siphonné de sa grand-mère dans la plus pure tradition des Ma Dalton sudistes, armée tout pareil et prête à en découdre avec le premier gus qui aurait eu la mauvaise idée de venir la faire chier.
Malheureusement, sorti de là, en rien il ne nous éclaire vraiment (voire même ignore totalement le sujet) sur les violences domestiques, l'éducation et le racisme que l'on sait pourtant fortement ancré dans ces zones culturellement reculées qui ont voté, soutenu et soutiennent encore Trump comme étant le messie si longtemps espéré.
Et il a beau s'en défendre, difficile de faire taire sa nature et à plusieurs reprises, en filigrane, on comprend qu'il blâme les pauvres d'être pauvres, coupables de leur mauvais choix (toujours à choisir le pire quand ils auraient aussi pu choisir... le pire), trop bêtes pour comprendre qu'il faut travailler pour gagner de l'argent, bref une bande de fainéants contents de vivre de l'assistanat* (notons que quand ses études dans la prestigieuse université de Yale lui ont été payées quasi au complet par les aides sociales, ça lui a cette fois semblé tout ce qu'il y avait de naturel...)

Difficile ainsi de se faire un avis tranché sur ce livre, il est d'un côté tout plein de faits intéressants pour quiconque s'intéresse un peu à l'Amérique en général et à sa culture white trash en particulier. Pas souvent qu'on est amené à faire ce genre de voyage, les ouvrages étant rares dans nos contrées. Mais d'un autre côté et je le répète, si je suis capable d'entendre des convictions contraires aux miennes dans l'argumentaire, assener son idéologie et ses observations (confinant souvent à de simples banalités du genre la pauvreté engendre la pauvreté... attends, what ?!), ) comme parole d'évangile, on en revient assez vite. Finalement, ce bouquin, c'est juste l'itinéraire d'un p'tit gars qui a réussi à s'extraire de son trou perdu en réalisant le rêve américain, celui dont les appalachiens dans leur grande majorité ne soupçonnent même pas l'existence.
En conclusion et pour paraphraser Chris Offutt :
« — C'est où, chez vous ?
— Kentucky.
— Quelle partie ?
— Celle que les gens quittent. »

* A noter qu'en réponse à cet Hillbilly Élégie, un groupe d'écrivains et de défenseurs des Appalaches de l'Ohio ont crée un petit évènement virtuel consistant en la lecture de textes d'auteurs du cru afin de donner une vision moins dégradée de cette région.
Événement portant le doux nom de « Don't cry for us, J.D. Vance »
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Hillbilly, c'est le" péquenaud" américain. Dans le cinéma, on le trouve sous les traits de dégénérés pervers dans le film "Délivrance". Dans la littérature, on pourrait penser à sa version australienne de psychopathes illuminés dans "Cul de sac" de Douglas Kennedy.
Le livre de J.D. Vance, "Hillbilly élégie" nous offre lui la version la plus réaliste qui soit car il s'agit ici d'une autobiographie. Les Hillbillies dont il parle, c'est sa famille, sa communauté, des immigrés irlando-écossais installés depuis le 18e siècle dans les Appalaches. Ces Hillbillies ne se rattachent pas aux Blancs WASP du Nord-Est des Etats-Unis mais à cette classe ouvrière blanche, pauvre par tradition, rustre , installée dans la "Rust Belt", ancienne région industrielle dont l'économie reposait autrefois sur le charbon et l'acier mais qui est aujourd'hui dévastée par le chômage lié à la fermeture des mines.

Avec ce livre, JD Vance nous fait remonter aux racines de son enfance chaotique passée entre Jackson, Kentucky, terre d'accueil de ses ancêtres, et Middletown, Ohio, où un grand nombre de "petits" blancs ont émigré dans l'espoir d'y construire une vie meilleure. Un père biologique quasi inexistant, une mère droguée aux opiacés, fléau endémique parmi cette population, des pères de substitution qui défilent les uns après les autres, des tempéraments violents... JD Vance, comme des milliers d'autres jeunes dans sa situation , aurait pu végéter, ne rien faire de sa vie et attendre juste les aides sociales qui tombent chaque mois. Mais c'était sans compter une grand-mère exceptionnelle, Mamaw, qui l'a toujours poussé vers les études et l'a habitué à combattre ce défaitisme et ce déterminisme ambiants. Vance, lui, s'en est tiré : après un passage dans les Marines, il a quitté son patelin pour partir étudier, d'abord à l'université d'Etat de l'Ohio, puis à la très réputée Yale, dans le Connecticut. Et il a obtenu ce à quoi personne ne croit dans son milieu d'origine : changer de classe sociale en devenant avocat.

Devenu un battant grâce à sa grand-mère, il explique que les Marines lui ont apporté maturité, volontarisme et responsabilité, que la Religion permet également aux gens d'être plus optimiste dans la vie. Il n'hésite pas à qualifier les gens de sa communauté de fainéants qui feraient mieux de se bouger au lieu de toujours attendre que le travail vienne à eux. Ses idées sont parfois un peu simplistes et les raccourcis sont vite trouvés. S'il cite parfois des études et des enquêtes, JD Vance n'est en rien un sociologue et certains de ses arguments devraient être corroborés avec de vraies études socio-économiques. Il s'agit surtout pour moi ici d'une analyse et d'une réflexion basées sur des observations personnelles. Et en somme, il ne découvre rien de fondamental : oui, effectivement, même dans un milieu défavorisé on peut s'en sortir grâce à une personne qui nous maintient la tête hors de l'eau et nous botte le cul.

Pour autant, si la pensée de JD Vance n'est pas aussi claire que des critiques dithyrambiques voudraient nous le faire croire, elle est surtout liée au fait que son regard réaliste se mêle à un profond attachement à une population blanche que l'on dénigre trop souvent. JD Vance critique l'humour graveleux, les bagarres, l'alcoolisme, les divorces et la drogue mais loue la loyauté et l'honneur de la famille qui occupent une place primordiale dans la vie d'un Hillbilly.
Conservateur, tiraillé entre son vécu d'Hillbilly et sa nouvelle vie, il n'hésite pas à montrer clairement qu'un fossé énorme s'est installé entre les élites centrées sur elles-mêmes, et cette population qui se sent abandonnée. Une situation qui, par les temps qui courent, nous rappelle des événements français très actuels...

Un récit très instructif qui est un best-seller aux Etats-Unis et qui en France est passé inaperçu à sa sortie. Bizarre...
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On a déjà beaucoup écrit sur ce livre, succès de l'an passé aux US et de la dernière rentrée littéraire en France.

Succès mérité ? Oui, sans aucun doute. Chef d'oeuvre littéraire comme d'aucuns le suggèrent ? Je serai plus réservé.

J.D. Vance est né Hillbilly, ces "paumés" de l'Amérique venus habiter le Kentucky lorsque les usines s'y installèrent et embauchèrent à tour de bras après guerre, pour les laisser sur le carreau lorsqu'elles fermèrent. La middle class suivit le travail là où il alla. Pas les Hillbillies.

J.D. Vance est aujourd'hui avocat, vivant à San Francisco après de brillantes études à Yale. Une incarnation vivante du rêve américain. De quoi en faire un livre autobiographique pour témoigner que oui, au XXIe siècle, tout est toujours possible au pays de l'oncle Sam pour qui veut s'en sortir.

L'histoire est joliment racontée de cette incroyable famille Vance et de ses enfants ballotés entre ascendants alcooliques, violents, drogués, incapables d'assumer leur parentalité, résignés. J.D. n'en a que plus de mérite, ce qu'il s'auto-reconnaît d'ailleurs assez facilement.

Mais le plus intéressant - en en même temps le plus inégal comme l'a très bien souligné encoredunoir dans sa chronique - reste l'analyse que fait J.D. Vance de cette forme de résignation de classe qu'ont les Hillbillies, les violentant à se bouger sur une page, pour excuser leur fatalisme la page suivante.

Et c'est là la limite de cet exercice : né Hillbilly, J.D. Vance se revendique toujours des leurs, farouchement attaché à sa terre, à sa vaste famille malgré ses errances, choisissant sur le tard la pratique du pardon plutôt que la stigmatisation. Et en même temps (comme dirait qui vous savez), il moralise régulièrement ses semblables en livrant des recettes pour s'en sortir, souvent simplistes, rarement théorisées.

Un joli témoignage donc de cette Amérique d'aujourd'hui, mais un exercice d'équilibriste inachevé à mon sens.
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Pourquoi les Hillbillies ont-ils voté pour Trump ? Vous ne le saurez pas (contrairement à l'annonce du 4ème de couverture), l'auteur ne l'expliquant pas, mais après ma lecture et mes déductions, sans doute ont-ils vu un sauveur dans la personnalité de Donald… Un mec, un vrai…

Enfin, tout ceci n'est que suppositions, je n'ai pas vu les bulletins de vote des Hillbillies.

Anybref, ce roman ne portera pas sur le pourquoi du comment un type tel que Donald est arrivé à la présidence, il ne sera même pas question de racisme, dans ces pages, ce sera juste un portrait ethnique d'une communauté précise, les Hillbillies, une sorte de photographie familiale, analysée sur plusieurs décennies.

Pour celui ou celle qui ne saurait pas ce qu'est un Hillbilly, on peut le traduire pas "péquenot". Chez nous, en Belgique francophone, on dirait sans doute "barakis d'kermesse".

Les Hillbillies (péquenot des collines), ce sont les descendants des Irlando-Écossais qui ont émigrés aux États-Unis.

Bref, un Hillbilly, c'est une sorte de Redneck, de White Trash, de plouc : ça fume, ça boit, ça se drogue, ça passe sa vie à s'engueuler avec sa femme ou son mari, ça glandouille, ça voudrait s'en sortir, mais sans faire un seul effort. Ça perd son job parce que ça ne fout rien et que ça arrive en retard, mais ça accuse le boss.

J.D Vance est né dans cette communauté où les femmes se retrouvent en cloques à 15/16 ans et en loques à 40 ans, laminées par des compagnons brutaux, alcoolique ou tout simplement parce que tout le monde reproduit le schéma des parents : on s'engueule à tour de bras en gueulant pour tout le voisinage car on est perpétuellement sur le qui-vive. La vie privée n'existe pas, tout le monde rentre chez tout le monde sans frapper.

De par son récit largement autobiographique, l'auteur va nous présenter une tranche de cette communauté d'américains ruraux, ces paumés qui ont été s'installer dans la Rust Belt parce que toutes les usines de sidérurgies s'y trouvaient.

Parce qu'à l'époque, lorsque tout allait bien, des sociétés comme Armco engageait des types sans diplômes qui avaient quitté les bancs de l'école bien trop tôt. Puis ce fut la crise dans les années 80… Les pertes d'emplois, le chômage, la misère noire.

Pourtant, bizarrement, alors qu'on sent bien que l'auteur aimerait botter les fesses de certains de ses congénères, on sent aussi pour eux une sorte de tendresse, de compréhension, puisque tous ces paumés sont ses voisins, ses amis, sa famille.

Véritable petite étude sur une partie de l'Amérique, le roman se lit tout seul car les références à des études poussées et sérieuses sont peu nombreuses, ce qui me fait penser que pour certains faits, l'auteur a sans doute généralisé. À tort ou à raison…

Sans vouloir être un plaidoyer pour la communauté Hillbilly, on sent tout de même que la plume de Vance est plus celle d'un avocat que celle d'un péquenot mal dégrossi car ces gens ont, malgré tout, des circonstances atténuantes et tout le monde sait qu'il est très difficile de s'extraire de sa misère et de son milieu, surtout quand celui-ci se trouve fort bas dans l'échelle sociale.

Ce que j'ai apprécié, c'est que l'auteur ne se jette pas des fleurs parce qu'il a réussi à s'en extraire, mais remercie tout ceux qui ont, un jour, mis la main à la pâte pour l'aider et le pousser en avant afin qu'il fasse des études et s'en sorte.

Vance a eu beaucoup de chances, car toutes les cartes étaient réunies dans ses mains pour foirer et devenir, lui aussi, un de ces Hillbilly qui glande à longueur de journée, sans diplôme, s'enfonçant dans la drogue.

Ce qui donne des frissons dans le dos, c'est qu'ils durent être plusieurs à ses côtés, au bon moment, pour pousser le jeune J.D Vance dans la bonne direction, que ce soit ses grands-parents, sa soeur, des profs, et le système des bourses pour les universités américaines.

Ce qui donne froid dans le dos aussi, c'est le fait que ces gens ne s'en sortiront jamais, que leur situation ne fera qu'empirer, et qu'ils auraient bien tous besoin d'un petit coup de pouce, ne fut-ce que pour les aider à remplir des formulaires ou à chercher un bon travail. Pour leur machisme, on ne saura rien faire…

Moi, j'ai pris mon pied à découvrir cette partie de l'Amérique, retrouvant aussi des travers qui sont bien propres à l'humain qui ne fout rien, qui vit des allocs, mais qui reproche à son voisin d'être un glandeur et un parasite de la société.

Un portrait d'une Amérique Blanche sans concession, froid, dur, sans édulcorants, les faits bruts de décoffrage, mais le tout avec une certaine tendresse à l'égard de certains membres de sa famille, qui, étant mal parti dans la vie (alcoolisme), se sont rattrapés après, accédant à une forme de rédemption.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est quoi un Hillbilly ? Péquenot pourrait correspondre mais ne traduirait pas le désarroi social de cette population des Appalaches.
J.D.Vance nous livre une autobiographie , entre étude sociologique et roman.
Ni apitoiement, ni empathie déplacée pour son "ethnie" mais un regard cru, dur qui se veut objectif, autour de la famille .
La famille de l'auteur est originaire de Jackson , Kentucky, dans le comté de Breathitt. Ce comté a la particularité d'être l'un des seuls des USA à n'avoir pas dû réquisitionner des hommes pour la seconde guerre mondiale. Il y avait plus de volontaires que de demandes !
La famille va migrer au nord, à Middletown , Ohio, où Armco employait à tour de bras dans la sidérurgie. On sait comment cela va se finir ...transition énergétique qui n'était pas encore écologique au début des années 80.
Ce livre montre la déliquescence de cette région et la fatalité qui entoure ses habitants tandis que l'auteur , lui , va suivre une trajectoire contraire.

Belle leçon de vie , celle de l'ascenseur social que l'auteur décrit comme accessible . Plongée dans l'Amérique dite profonde , le pendant de celle décrite par Boston Teran (Satan dans le désert) à l'ouest. Les white trash ou Hillbillies, ces rejetés du monde du travail, ces fatalistes qui se tournent vers la drogue.
Je ne rentrerai pas dans les considérations politiques mise en avant par la quatrième de couverture .
Il est intéressant de noter l'excellente image donnée des Marines , qui vont transformer notre homme, de la religion, source de stabilité.
Un livre poignant mais qui croit en l'être humain. un livre sur l'amour aussi, celui de grands parents mais aussi d'une mère toxico.
Belle découverte.

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critiques presse (1)
SudOuestPresse
10 novembre 2020
A travers son portrait de famille, l’auteur se livre à une sociologie d’une classe sociale qui a voté, massivement, pour Donald Trump. Best-seller depuis adapté par Netflix avec Glenn Close et Amy Adams, "Hillbily Elegie" offre un point de vue inédit sur les damnés de la mondialisation.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, lorsqu'un chauffeur de camion livra des fournitures à l'une des boîtes d'oncle Pet, il lança à mon vieil Hillbilly d'oncle : « T'as qu'à décharger toi-même, fils de pute. » Mon oncle prit la chose au pied de la lettre : « En disant ça, tu traites ma mère de pute. Je te prierai donc de surveiller ton langage. » Et quand le chauffeur – qu'on surnommait Big Red à cause de sa carrure et de ses cheveux roux – répéta l'insulte, oncle Pet fit tout ce que chef d'entreprise raisonnable aurait fait à sa place : il sortit l'homme de sa cabine, le frappa jusqu'à l'assommer puis passa une scie électrique sur son corps.
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Si vous vouliez vraiment vous battre avec quelqu'un, il vous suffisait d'insulter sa mère. Même une solide dose de self-control ne résistait pas à une insulte bien sentie lancée contre celle-ci. « Ta mère a un si gros cul qu'il a un code postal », « Ta mère est une telle bouseuse que même ses fausses dents ont des caries », ou même : « Ta mère ! » C'étaient des appels au combat, qu'on le veuille ou non. Refuser de venger une bordé d'insultes signifiait perdre son honneur, sa dignité, voire ses amis. Et également rentrer chez soi avec la peur de devoir dire à ses proches qu'on s'était comporté de façon honteuse.
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J'ai récemment entendu un vieil ami de Middletown expliquer qu'il avait quitté son emploi parce qu'il en avait assez de se lever tôt le matin. Plus tard, j'ai vu qu'il se plaignait sur Facebook de "la politique économique d'Obama" et de ses effets sur son quotidien. Nul doute que la politique économique d'Obama a eu des effets sur la vie de beaucoup de gens, mais cet homme n'en fait pas partie. sa situation dépend directement des choix qu'il a faits, et son existence ne s'améliorera que s'il prend de meilleures décisions. Mais pour cela, il a besoin de vivre dans un environnement qui l'oblige à se poser les bonnes questions sur lui-même. Une tendance forte, chez les Blancs de la classe ouvrière, consiste à accuser la société ou le gouvernement de tous les maux, et elle ne cesse de s'étendre.
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À l'évidence, il existe une véritable industrie de la désinformation, composée de théoriciens conspirationnistes et d'extrémistes notoires, qui racontent les pires idioties sur tous les sujets, des prétendues croyances religieuses d'Obama à l'origine de ses ancêtres. Mais les plus grands médias, y compris Fox News, dont la malignité n'est plus à démontrer, ont toujours dit la vérité sur la citoyenneté d'Obama et sa religion. Les gens que je connais savent pertinemment ce que disent les grands médias en la matière. Simplement, ils ne les croient pas.
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Pour de nombreux analystes, des formules telles que « reine des allocs » évoquent des images trompeuses de mère noire paresseuse vivant d'aides sociales. Les lecteurs de ce livre réaliseront bien vite qu'il n'y a guère de lien entre ce fantasme et mon sujet : j'ai connu de nombreuses reines des allocs, certaines étaient mes voisines et toutes étaient blanches.
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Une ode américaine de Ron Howard | Bande-annonce officielle VOSTFR | Netflix France
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