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Cugel serait un des personnages les plus célèbres de l'oeuvre de Jack Vance. Pour ma part, je ne l'ai pas trouvé très sympathique. Au vu de toutes ses aventures, il est très hasardeux de croiser sa route. Cela pourrait vous faire penser qu'il est le « vilain méchant » de l'histoire, que nenni ! Cugel est un anti-héros. Il est déterminé à mener à bien sa quête et pour cela il est prêt à tout. Il est sans scrupules et sans honte et sème des victimes collatérales partout où il passe.

Pris la main dans le sac par le magicien Iucounu, Cugel subit l'invocation nommée Transfert Laganétique de Thasdrubal. Il se retrouve quelque part dans le nord pour récupérer une lentille de verre violet afin de réparer son offense.

Cugel la récupère assez rapidement mais il va devoir trouver le chemin pour rentrer chez lui. Il ne rêve que d'une chose : se venger d'Iucounu.

N'est-ce pas Etarr qui a dit dans Un monde magique : « Qu'est-ce que la vengeance ? Je ne veux pas m'en soucier. Sous peu, quand le soleil s'éteindra, les hommes se retrouveront plongés dans la nuit éternelle et tout mourra. La Terre continuera de tourner dans les ténèbres infinies, avec son histoire, ses ruines, ses montagnes réduites à des monticules. Pourquoi la vengeance ? » ?

La vengeance est un puissant moteur qui donne zèle, ardeur et conviction. Il lui faudra bien tout cela pour faire face aux dangers auxquels il va être confronté.

Une lecture amusante avec une fin qui donne envie de lire la suite.


Challenge défis de l'imaginaire 2019
Challenge Jack Vance / Philip K. Dick 2019
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Voilà une lecture bien rafraîchissante par ces fortes chaleurs !

Entre « Un monde magique » et « Cugel l'astucieux » il s'est passé 15 ans, quinze années d'abandon de la Terre mourante par son créateur. Croyez-vous que Cugel reflète un Vance plus âgé et plus sage ? Que nenni ! Il est plutôt retombé en enfance le gars.
Sur cette planète Terre qui attend la fin de son Soleil d'un instant à l'autre, les habitants ont visiblement décidé de considérer la situation avec humour. « Ça peut pas être pire de toute façon ! » semblent-ils-nous dire. Et Cugel représente la quintessence de cet esprit.

D'accord c'est pas un mec de confiance. Il vous entortille avec ses jolies phrases mais il ne sert que ses propres intérêts, qu'il s'agisse d'acquérir des richesses, de sauver sa peau ou de déniaiser la gueuse. Franchement j'aimerais pas l'avoir pour ami. Mais comme tous ceux qu'il rencontre sont du même tonneau, on peut plaider la légitime défense votre honneur !

Qu'est-ce qui lui arrive en fait ? Eh bien un type incite Cugel à visiter discrètement le palais du magicien Iucounu et à en ramener quelques objets utiles et onéreux, mais Cugel se fait prendre la main dans le sac. Iucounu, bon prince, ne lui coupe pas la tête tout de suite mais l'envoie en mission dans le Nord absolu (près de Lille dans le futur) pour ramener une babiole. Histoire de s'assurer qu'il reviendra, une petite bestiole griffue du nom de Firx s'installe en selle sur son foie et le titille quand il traîne trop en route.
C'est l'accomplissement de la mission et le long chemin du retour qui occupe le roman (séries de nouvelles serait plus exact).

Qu'on ne vienne pas me dire qu'on est pas dans du Vance pur jus ! On passe son temps à visiter des contrées étranges habitées par des individus louches ou des sociétés aux moeurs aussi bizarres qu'intransigeants. Et l'ambiance est clairement détendue malgré les dangers encourus. J'ai eu l'impression de voir agir des acteurs de théâtre de boulevard, du Feydeau, du Lewis Carroll et parfois même d'être dans un bon vieux Bugs Bunny. le plus chouette c'était les dialogues et réparties ou le perdant risque gros. Cugel crie au scandale, réclame justice, en appelle à la logique ou aux Dieux, et discrètement vole une bourse, triche au jeu, envoie un pauvre hère se faire raccourcir à sa place. Quand je vous dis qu'il n'est pas fréquentable !

Tout ça n'est pas très sérieux… et c'est ça qui est génial !
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Quand ça veut pas, ça veut pas. Après la déception engendrée par la lecture d'un "Monde Magique" (premier livre du cycle de la "Terre Mourante") j'attendais de Cugel qu"il redresse la barre, en donnant de la chair et de l'âme à un monde qui m'avait laissé de marbre (ou presque).

Las, il n'en ai rien et l'omniprésent Cugel ne fut pas astucieux au point de m'embarquer avec lui. L'a-t-il été d'ailleurs ? Car en fait d'astuce, il fait surtout preuve d'égoïsme, de sexisme, de cupidité, de lâcheté, voir de violence si la situation l'exige. Et l'on comprend que le titre est ironique. Et l'on se dit que Jack Vance a surement cherché à être drôle mais force est de constater que ça n'a pas pris avec moi : que ce soit les mésaventures et les coups du sort subis par Cugel ou les moyens rocambolesques qu'il trouve pour s'en sortir (on est, en réalité, parfois pas si loin que ça du vaudeville), rien n'actionna mes zygomatiques. Et puis, aussi détestable soit le personnage de Cugel, on a du mal à croire qu'il manque d'humanité à ce point, flirtant de trop prêt avec les clichés de persos pré-tirés de Donjons et Dragons, genre le magot biclassé voleur option brute des bas-fonds, mais sans joueur pour l'incarner.

Par ailleurs, j'ai quand même du mal avec le monde de la Terre Mourante : pas de références symboliques explicites à notre monde (c'est sur ce n'est pas de la fantasy historique) mais pas non plus (pour moi, ce qui, j'en ai bien conscience, n'est pas l'avis de tout le monde) de merveilleux exotique, de "sense of wonder", expressions, apparemment, généralement associées à l'auteur. Peut-être est-ce lié, davantage qu'à un manque d'imagination, au style de Vance, qui, pour moi, manque clairement de poésie et d'ambition littéraire (alors évidemment quel est le rôle de la traduction dans tout ça...).

Enfin, l'intrigue (Cugel est obligé d'accomplir une mission pour un magicien encore plus pourri que lui) tient sur un timbre poste, ne ménage guère de suspens et n'est qu'un prétexte à parcourir la Terre Mourante. Chaque chapitre est relativement autonome, on est à mi-chemin entre le recueil de nouvelles et le roman. J'avoue, néanmoins, que celui consacré au voyage de Cugel parmi les pèlerins de différentes religions m'a quelque peu fait sourire, surtout par rapport à la vision que Vance semble avoir du fait religieux.

Je ne pense pas continuer plus avant le cycle de la "Terre Mourante", mais déterminé à honorer mes engagements du challenge Jack Vance, je vais me rabattre sur la production davantage sf de l'auteur.
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Cugel l'astucieux ou plutôt Cugel la guigne. Car malgré sa malice, Cugel est confronté à une série de malchances toutes plus improbables que possibles. Mais malgré tout, notre héros garde son humour et le génial Jack Vance nous fait voyager dans une aventure hilarante, désopilante, incongrue ou pleine de rebondissements.
C'est un livre que je viens de relire (peut être la première lecture a t-elle eu lieue il y a plus de vingt ans, que le temps passe....) et ma foi, mon regard d'adulte n'a pas changé de celui d'adolescent. C'est encore un livre d'un grand Vance, plein d'aventures, de charmes, de rencontres, de distractions... Il est vraiment de grands auteurs extraordinaires, ceux capables de retranscrire une imagination débordante sur le papier et offrir un récit captivant et un excellent moment de lecture.
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Les affaires de Cugel n'étant guère florissantes, le voilà qui tente de cambrioler Iucounu, le Magicien Rieur, riche collectionneur de gris-gris et sortilèges en tous genres. Mais il se fait surprendre en pleine action. Pour compenser l'offense, il pourrait lui être infligé le sortilège de l'Enkystement lointain :être enfermé à seize pieds sous terre. Mais comme cette sanction ne permettrait pas de compenser le dommage causé, le Magicien préfère finalement lui demander de lui rapporter du pays de Cutz la seconde lentille magique qui lui manque pour vraiment jouir de la vision du Monde Supérieur. Et pour être bien certain que Cugel accomplira sa mission, il lui adjoint Firx, petit créature maléfique qui s'insinue dans ses viscères. Iucounu lui suspend au cou une tablette qui peut rendre comestible n'importe quelle matière et qui carillonne en présence du moindre poison. Il est enfin enfermé dans une cage qu'un diable volant emmène au loin et largue dans un désert…
« Cugel l'astucieux » est un roman de fantaisie pure, classé un peu à tort dans le registre de la science-fiction amusante. L'intrigue est originale et même parfois surprenante. L'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère au niveau magie, sortilèges, monstres et sorciers en tous genres. Au fil de l'histoire, les tribulations se multiplient pour le pauvre Cugel pour lequel on finit par éprouver de l'empathie alors que ce n'est qu'une fripouille sans grande envergure. Vers la fin, on ressent quand même un certain essoufflement avec l'épisode des pèlerins et ses développements pseudo métaphysiques trop facilement parodiques de la mystique chrétienne. Au total, un ouvrage distrayant, un style fluide, très agréable à lire, mais quand même assez loin du niveau du « Cycle de tschaï », meilleur ouvrage de l'auteur à mon sens.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Enfin un one-shot en fantasy qui ne nous laisse pas sur notre faim!

De plus je crois qu'on est dans un roman où le héros ne cessera pas de vous étonner. Menteur, lâche, voleur, Cugel possède plus de défauts que de qualités. Pourtant on ne peut lui en tenir rigueur quand on découvre avec quelle intelligence il se sort de situation extrême et bien souvent au dépens de la vie d'innocent. Je crois que c'est ce roman que je cherchais en lisant de la fantasy : un héros sans foi ni loi. Des aventures extraordinaires et exaltantes, un humour omniprésent ( bien différent de Terry Pratchett toutefois!) . Je me souviens qu'au début de ma lecture, je me suis dis : ” tiens un héros qui vole. Bah, il n'a pas l'air très fort. Cela ne va pas vraiment me divertir.”
Non, Cugel ne ressemble pas à Conan le Barbare. Pourtant il se sort de situation vraiment avec brio. Ce qu'il faut savoir, c'est que la traduction française ne comporte pas toutes les nouvelles. Car Cugel c'est un héros qu'on suit grâce à des nouvelles. Paru en 1966, l'édition anglaise comporte elle une nouvelle en plus qui se situe entre le monde supérieur et les montagnes de Magnatz.
Bref, beaucoup d'actions, de rebondissements dans ce roman très bien écrit. Vous n'êtes pas prêt de vous ennuyer!
Lien : http://louvinette.over-blog...
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Voici une lecture divertissante, où l'on retrouvera les principaux procédés et le métier de conteur de Jack Vance : enchanteurs, pays fantastiques, démons et merveilles, à ne pas prendre au sérieux. Cugel déploie une immense énergie dans ses aventures, mais on a bien des raisons de penser que l'astuce n'est pas sa qualité principale. Un bon moment de détente.
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Le fanfaron effaré.
Cugel est un aventurier malgré lui, un baroudeur improvisé, un malmené par le bout du nez. Il pourrait n’être qu’un rustaud hâbleur et profiteur qu’il en aurait déjà perdu la vie si une étincelle d’astuce ne lui sauvait la face in extremis.
Dans l’antique cité d’Azenomeï, la foire bat son plein et Cugel, en bonimenteur patenté, jalouse le stand voisin de Fianosther qui ne désemplit pas à l’inverse du sien. Avec une malveillance bonhomme, Cugel s’approche du commerçant concurrent mais Fianosther n’est pas né de la dernière pluie. Sous une amabilité de surface, d’un air faussement badin, il propose à Cugel de s’introduire dans la demeure du Magicien Rieur dénommé Iucounu pendant qu’il retient ce dernier à son étal. Cugel se tâte les abattis, soupèse ses chances et décide de pénétrer la demeure du magicien pleine de richesses inestimables. En chineur expert, Cugel fait le plein d’objets précieux judicieusement choisis jusqu’au faux pas. De retour de ses emplettes, Iucounu découvre Cugel pris au piège. Après un délicieux échange aimable en surface mais lardé de faux-semblants et de menaces voilées, Cugel n’échappe à sa terrible punition qu’à condition qu’il parte en quête d’une lentille violette qui peut modifier le regard et transfigurer le monde vulgaire en délice céleste. Iucounu, nanti de cet objet magique en retour, dédouanerait Cugel pour son forfait de lèse-magicien. En attendant, il lui insère dans le ventre, posé à califourchon sur son foie, une créature magique, Frix, capable de faire souffrir atrocement Cugel au cas où il lambinerait en chemin. Farceur et sardonique, le Magicien Rieur dote Cugel d’une tablette magique apte à rendre comestible n’importe quelle matière : « morceau de bois, d’écorce, d’herbe, voire de vieille nippe » mais avec le goût d’origine. Ainsi lesté, Cugel démarre son périple mouvementé et picaresque à travers la bonne vieille Terre mourante sous les derniers rayons stellaires.
Aux dires de l’auteur, l’écriture de Cugel aura été la plus plaisante de sa vaste et longue carrière d’écrivain enchanteur. A la relecture, quarante ans plus tard, « Cugel l’Astucieux » conserve toute sa verve et sa puissance originelles. Comme le lecteur ne sait jamais par avance qui va être pris dans les rets farcesques et terrifiants de l’histoire et à quels saints vouer Cugel, le plaisir de lecture lié à l’enchaînement diabolique des faits et à l’imprévisibilité de la chute s’insinue dans les dialogues et perdure au-delà des événements contés. Les bravades et les retournements de situation sont ponctués de gloussements silencieux car on ne peut que jubiler à la casuistique de Cugel, âpre à sauver la face en se la voilant, tout en cherchant à satisfaire des appétits toujours contrariés. Cugel garde intacte l’essence de l’homme, inchangée depuis les origines jusqu’aux derniers feux d’une Terre à l’agonie.
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Jack Vance est un écrivain américain né en 1915, connu pour ses romans de science-fiction.


Cugel l'astucieux, paru en 1965, est un roman au carrefour entre la fantasy et la science-fiction. Mais en vérité, ce classement n'est qu'une trame de fond, un décor, car le vrai genre de ce roman est la comédie burlesque.


Cugel est un aventurier voleur, menteur, lâche, astucieux (forcément) et surtout sans scrupule. Tous ces traits de caractère sont des qualités qui permettent au héros de se tirer des pires situations. Ni lui ni aucun personnage n'ont la moindre moralité : dans le monde cruel où se débat Cugel, il s'agit de survivre, souvent en sacrifiant l'innocent.


Dans la plupart des aventures que vit, ou plutôt subit, Cugel, sous des dehors policés les protagonistes n'ont qu'une idée en tête : rouler l'autre. Et Cugel ne gagne pas toujours à ce petit jeu, ce qui ménage le suspense.


Je me souviens d'une interview qu'avait donné Jack Vance il y a bien longtemps. On a lui avait demandé son oeuvre préférée parmi les dizaines de romans et les centaines de nouvelles qu'il a écrit. C'est la série des Cugel qui m'a donné le plus de plaisir à écrire, répondit-il, parce que c'était amusant.


En effet. Cocasse, burlesque, d'un humour cynique soulignant la dérision de la condition humaine, Cugel l'astucieux est le roman le plus drôle que j'ai jamais lu.


Lien : http://lordius1er.blogspot.c..
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Un vrai plaisir ,cette relecture ! Nous sommes dans une héroic fantasy humoristique , le soleil se meurt ,la terre est mourante , ses civilisations médiévales s'abîment peu à peu entre cultes délirants , monstres aussi dangereux que variés et magiciens perverts …là , survit d'expédients Cugel ,anti-Conan le Barbare ironique dont le cynisme ferait passer Sarkozy pour une petite soeur des pauvres ! Amusez-vous donc à le suivre…
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