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Critique de Pavlik


Quand ça veut pas, ça veut pas. Après la déception engendrée par la lecture d'un "Monde Magique" (premier livre du cycle de la "Terre Mourante") j'attendais de Cugel qu"il redresse la barre, en donnant de la chair et de l'âme à un monde qui m'avait laissé de marbre (ou presque).

Las, il n'en ai rien et l'omniprésent Cugel ne fut pas astucieux au point de m'embarquer avec lui. L'a-t-il été d'ailleurs ? Car en fait d'astuce, il fait surtout preuve d'égoïsme, de sexisme, de cupidité, de lâcheté, voir de violence si la situation l'exige. Et l'on comprend que le titre est ironique. Et l'on se dit que Jack Vance a surement cherché à être drôle mais force est de constater que ça n'a pas pris avec moi : que ce soit les mésaventures et les coups du sort subis par Cugel ou les moyens rocambolesques qu'il trouve pour s'en sortir (on est, en réalité, parfois pas si loin que ça du vaudeville), rien n'actionna mes zygomatiques. Et puis, aussi détestable soit le personnage de Cugel, on a du mal à croire qu'il manque d'humanité à ce point, flirtant de trop prêt avec les clichés de persos pré-tirés de Donjons et Dragons, genre le magot biclassé voleur option brute des bas-fonds, mais sans joueur pour l'incarner.

Par ailleurs, j'ai quand même du mal avec le monde de la Terre Mourante : pas de références symboliques explicites à notre monde (c'est sur ce n'est pas de la fantasy historique) mais pas non plus (pour moi, ce qui, j'en ai bien conscience, n'est pas l'avis de tout le monde) de merveilleux exotique, de "sense of wonder", expressions, apparemment, généralement associées à l'auteur. Peut-être est-ce lié, davantage qu'à un manque d'imagination, au style de Vance, qui, pour moi, manque clairement de poésie et d'ambition littéraire (alors évidemment quel est le rôle de la traduction dans tout ça...).

Enfin, l'intrigue (Cugel est obligé d'accomplir une mission pour un magicien encore plus pourri que lui) tient sur un timbre poste, ne ménage guère de suspens et n'est qu'un prétexte à parcourir la Terre Mourante. Chaque chapitre est relativement autonome, on est à mi-chemin entre le recueil de nouvelles et le roman. J'avoue, néanmoins, que celui consacré au voyage de Cugel parmi les pèlerins de différentes religions m'a quelque peu fait sourire, surtout par rapport à la vision que Vance semble avoir du fait religieux.

Je ne pense pas continuer plus avant le cycle de la "Terre Mourante", mais déterminé à honorer mes engagements du challenge Jack Vance, je vais me rabattre sur la production davantage sf de l'auteur.
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