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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le fanfaron effaré.
Cugel est un aventurier malgré lui, un baroudeur improvisé, un malmené par le bout du nez. Il pourrait n’être qu’un rustaud hâbleur et profiteur qu’il en aurait déjà perdu la vie si une étincelle d’astuce ne lui sauvait la face in extremis.
Dans l’antique cité d’Azenomeï, la foire bat son plein et Cugel, en bonimenteur patenté, jalouse le stand voisin de Fianosther qui ne désemplit pas à l’inverse du sien. Avec une malveillance bonhomme, Cugel s’approche du commerçant concurrent mais Fianosther n’est pas né de la dernière pluie. Sous une amabilité de surface, d’un air faussement badin, il propose à Cugel de s’introduire dans la demeure du Magicien Rieur dénommé Iucounu pendant qu’il retient ce dernier à son étal. Cugel se tâte les abattis, soupèse ses chances et décide de pénétrer la demeure du magicien pleine de richesses inestimables. En chineur expert, Cugel fait le plein d’objets précieux judicieusement choisis jusqu’au faux pas. De retour de ses emplettes, Iucounu découvre Cugel pris au piège. Après un délicieux échange aimable en surface mais lardé de faux-semblants et de menaces voilées, Cugel n’échappe à sa terrible punition qu’à condition qu’il parte en quête d’une lentille violette qui peut modifier le regard et transfigurer le monde vulgaire en délice céleste. Iucounu, nanti de cet objet magique en retour, dédouanerait Cugel pour son forfait de lèse-magicien. En attendant, il lui insère dans le ventre, posé à califourchon sur son foie, une créature magique, Frix, capable de faire souffrir atrocement Cugel au cas où il lambinerait en chemin. Farceur et sardonique, le Magicien Rieur dote Cugel d’une tablette magique apte à rendre comestible n’importe quelle matière : « morceau de bois, d’écorce, d’herbe, voire de vieille nippe » mais avec le goût d’origine. Ainsi lesté, Cugel démarre son périple mouvementé et picaresque à travers la bonne vieille Terre mourante sous les derniers rayons stellaires.
Aux dires de l’auteur, l’écriture de Cugel aura été la plus plaisante de sa vaste et longue carrière d’écrivain enchanteur. A la relecture, quarante ans plus tard, « Cugel l’Astucieux » conserve toute sa verve et sa puissance originelles. Comme le lecteur ne sait jamais par avance qui va être pris dans les rets farcesques et terrifiants de l’histoire et à quels saints vouer Cugel, le plaisir de lecture lié à l’enchaînement diabolique des faits et à l’imprévisibilité de la chute s’insinue dans les dialogues et perdure au-delà des événements contés. Les bravades et les retournements de situation sont ponctués de gloussements silencieux car on ne peut que jubiler à la casuistique de Cugel, âpre à sauver la face en se la voilant, tout en cherchant à satisfaire des appétits toujours contrariés. Cugel garde intacte l’essence de l’homme, inchangée depuis les origines jusqu’aux derniers feux d’une Terre à l’agonie.
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Jack Vance est un écrivain américain né en 1915, connu pour ses romans de science-fiction.


Cugel l'astucieux, paru en 1965, est un roman au carrefour entre la fantasy et la science-fiction. Mais en vérité, ce classement n'est qu'une trame de fond, un décor, car le vrai genre de ce roman est la comédie burlesque.


Cugel est un aventurier voleur, menteur, lâche, astucieux (forcément) et surtout sans scrupule. Tous ces traits de caractère sont des qualités qui permettent au héros de se tirer des pires situations. Ni lui ni aucun personnage n'ont la moindre moralité : dans le monde cruel où se débat Cugel, il s'agit de survivre, souvent en sacrifiant l'innocent.


Dans la plupart des aventures que vit, ou plutôt subit, Cugel, sous des dehors policés les protagonistes n'ont qu'une idée en tête : rouler l'autre. Et Cugel ne gagne pas toujours à ce petit jeu, ce qui ménage le suspense.


Je me souviens d'une interview qu'avait donné Jack Vance il y a bien longtemps. On a lui avait demandé son oeuvre préférée parmi les dizaines de romans et les centaines de nouvelles qu'il a écrit. C'est la série des Cugel qui m'a donné le plus de plaisir à écrire, répondit-il, parce que c'était amusant.


En effet. Cocasse, burlesque, d'un humour cynique soulignant la dérision de la condition humaine, Cugel l'astucieux est le roman le plus drôle que j'ai jamais lu.


Lien : http://lordius1er.blogspot.c..
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Un vrai plaisir ,cette relecture ! Nous sommes dans une héroic fantasy humoristique , le soleil se meurt ,la terre est mourante , ses civilisations médiévales s'abîment peu à peu entre cultes délirants , monstres aussi dangereux que variés et magiciens perverts …là , survit d'expédients Cugel ,anti-Conan le Barbare ironique dont le cynisme ferait passer Sarkozy pour une petite soeur des pauvres ! Amusez-vous donc à le suivre…
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Synopsis: Cugel, un vaurien, a été capturé par le magicien qu'il cambriolait. Celui-ci l'envoie, pour le punir, chercher un objet magique à l'autre bout du monde.

Avis: Un vrai régal! Cugel est une fripouille qui n'hésite pas à rouler les gens dans la farine, et on rit de ses mésaventures pendant tout son voyage dans un monde haut en couleurs. À noter qu'il existe une suite aussi savoureuse: Cugel saga, du même auteur.
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Jubilatoire !
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