Les chroniques de Cadwal, tome 1 : La station d'Araminta

Jack Vance, toujours fidèle à lui même, ou le bien et le mal s'opposent allègrement. L'intérêt personnel est très justement mis en avant dans ses chroniques.

Les talents de cet auteur pour les description est incroyable. Plus je découvre Vance et plus je suis éblouie par sa façon de décrire toutes choses banales mais qui parvient à nous faire entrer complètement dans le monde imaginaire qu'il a créé... tout en gardant notre part d'imagination de lecteur.

Malgré toutes les qualités de conteur, Jack Vance n'a pas réussi complètement à me faire voyager avec lui. j'ai trouvé le texte lent, trop lent pour les intrigues de ces chroniques.
Son personnage principal est à la fois extrèmement poissard et chanceux... mais c'est aussi un choix récurrent de l'auteur.

Enfin tout ceci ne m'empèchera pas d'attaquer le tome 2 bientôt.....

En relisant Araminta plus de 20 ans après ma première lecture, je m'aperçois que c'est sans doute un de mes Vance préférés.
J'y retrouve son approche à la fois dilettante (en apparence ?) et parfaitement maîtrisée de la narration : l'intrigue semble musarder, mais l'écriture laisse planer une sourde menace que chaque détail paraît préciser, ou au contraire diluer. Mais surtout c'est pour moi le livre emblématique des dialogues déphasés, dans lesquels chaque interlocuteur poursuit ses intérêts sans la moindre considération pour les attentes de l'autre. S'ensuivent des situations où le comique le dispute au tragique, laissant le lecteur pris entre un sourire connivent et la pulsion frénétique de passer la page au lance-flamme. Aucun autre auteur ne m'a fait ressentir cela. Bref, un sommet à ne pas mettre sous tous les yeux.
Si j'ai bonne mémoire, les suites déclinent et perdent cet intérêt corrosif.

Petit chef-d'oeuvre du maître qui exploite les différents goûts de Jack Vance : l'exotisme, les romances contrariées, les personnages haineusement bêtes et méchants et, cachée sous tout cela, la question lancinante du bien et du mal dans la société humaine.
Ne vous laissez pas leurrer par l'aspect comique et superficiel des aventures de Glawen Clattuc, chaque épisode met en avant de grandes questions qui, posées par une multitude de miroirs déformants, déroutent sur l'unicité de la nature humaine et du bon sens.
Les écrits de Jack Vance, à la fois intemporels et affreusement typés, font l'effet d'une douche nostalgique, fraîche et mélancolique. Histoire bien contée, délire permanent de l'auteur pour les détails allégoriques, images choisies et "méchants" de service bien souvent vainqueurs et puis punis, le cycle de Cadwal m'a laissé, quinze ans après une première lecture, une même impression de voyage impossible mais pourtant réalisé.

Je ne connaissais pas Jack Vance, mais ce que j'ai découvert dans ce livre m'a éblouie.
L'histoire est passionnante, on suit le héros dans sa quête policière, qui s'étend sur plusieurs années. Les caractères sont bien décrits, et attachants. Je reste émerveillée de la qualité des dialogues, qui m'ont bien souvent fait sourire. Ce n'est plus de la simple écriture, c'est de l'arabesque délicatement calligraphiée !
La description de la race des Yips a une saveur toute particulière, apparence d'elfe et tempérament de gnome, suivant leur propre logique.
Il y a pléthore de détails, de noms aussi qui sont tous bien trouvés et illustrent à merveille la fantaisie de cet univers.
L'histoire est très sympathique, sans être 100% complaisante, car l'univers décrit est loin d'être angélique, et Jack Vance sait raconter comment les épines poussent dans ce paradis qu'est la planète Cadwal.
J'ai hâte de finir la suite, qui fait l'objet d'autres romans.