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Arlette Rosenblum (Autre)
EAN : 9782070427017
274 pages
Gallimard (15/05/2003)
3.71/5   121 notes
Résumé :
La musique, dit-on, est universelle...
C'est pour s'en assurer que Dame Isabel Grayce décide un beau jour, accompagnée d'une troupe d'opéra au grand complet, de quitter la Terre à bord du Phébus afin d'offrir aux multiples races extraterrestres de la Galaxie les ivresses de la Grande Musique. Objectif ultime : la planète Rlaru, dont la réputation mélomane a traversé le vide interstellaire.
Mais la musique n'adoucit pas forcément les mœurs, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai lu de la Sf et vous savez quoi ? J'ai trouvé cette lecture plutôt sympa !
Moi qui étais persuadée que ce genre de lecture n'était pas pour moi, me voilà bien surprise. Oui, je sais ! Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !

Relax m'avait conseillé de lire « Un monde d'azur » de Vance mais je n'ai trouvé que « Space Opera » à la médiathèque.
« Space Opera ». Pour les ignares en matière de Sf comme moi, ça ne veut absolument rien dire. Un opéra dans l'espace..oui bon d'accord, pourquoi pas ?
Mais, pour les initiés, cela correspond à un  sous-genre de la science-fiction relatant des aventures et des rencontres inattendues à l'échelle galactique. En faisant quelques recherches sur internet, j'ai même découvert que ce nom était dérivé de façon ironique de « soap opera » qui comme chacun sait désigne les feuilletons mélo de la télévision américaine.

Dans ce roman, Jack Vance s'amuse avec cette désignation de « Space Opera » en mettant en scène une troupe d'opéra à travers la galaxie.
Après la disparition soudaine et incompréhensible de la Neuvième Compagnie, originaire de la planète Rlaru, Dame Isabel Grayce, secrétaire de la Ligue de l'Opéra, décide d'organiser un voyage à travers l'espace pour d'une part, retrouver cette fameuse troupe disparue et d'autre part, offrir aux extraterrestres le ravissement de la Grande Musique Classique. Poussé par sa nouvelle conquête, la séduisante Madoc Roswyn, Roger, le neveu d'Isabel, jeune homme aux allures dilettantes embarque lui aussi à bord du Phébus, emmenant avec lui, en grand secret, l'ensorceleuse Madoc.

La musique va jouer un rôle majeur dans ce roman et la question de son universalité se verra maintes fois remise en question !
Il n'y a pas de doute, Vance s'amuse à ridiculiser ceux qui croient détenir la vérité en mettant en avant les « grands » musiciens de ce monde. Esthètes ne jurant que par Wagner, Verdi, Mozart, Smetana, Debussy et autres compositeurs de génie, vous voilà bien brocardés !
Face à un public non averti composé d'extraterrestres aux moeurs et à l'esprit différents, Dame Isabel qui personnifie la classe cultivée et guindée, n'a pas fini de tomber de haut et on peut le dire, va forcément déchanter !

C'est drôle, c'est léger, c'est une vraie comédie !
C'est sans doute pour cela que ce roman de sf m'a bien plu. A voir maintenant si d'autres livres de science-fiction plus sérieux peuvent susciter également mon engouement.


Livre lu dans le cadre du Challenge Jack Vance 2015 initié par Relax67. (Merci à lui de m'avoir gentiment demandé d'y participer !)
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Une bien jolie comédie sociale et "de mœurs" que ce roman un brin décalé, j'ai beaucoup apprécié !
Très réjouissant récit que ce planet-trip organisé par une "lady", destiné à "apporter la lumière" aux pauvres sauvages, et qui se retrouve fort dépourvue quand l'intérêt des sauvages en question n'est pas là où elle le croyait.
Elle est pathétique dans son désir de partager "le grand oeuvre" des musiciens dits classiques, en essayant de susciter chez les "autres" l'admiration et l'intérêt pour quelque chose qui lui tient à cœur.
C'est tellement bien vu et bien décrit, ce combat de l'égocentrisme (anthropomorphisme) forcené (si tu me ressembles, tu dois forcément apprécier ce que j'aime) pour se faire entendre là où il n'est justement pas recevable, que ça en devient comique au dernier degré.
Etant donné que je me suis toujours sentie "alien" en ce bas monde, j'avoue que ce récit est venu percuter de plein fouet mon propre vécu jusque dans ma propre famille, que je revis à chaque fois que j'ai le moindre contact avec elle... Je m'y suis retrouvée dans mes tentatives répétées (et totalement vaines) de me faire entendre là où je suis, et pas là où ils auraient voulu que je sois, que mes intérêts diffèrent des leurs et que l'intérêt se doit d'être mutuel pour la différence si on veut arriver à communiquer (avec moi dans le rôle du sauvage, bien sûr)... Communication, partage impossible quand l'un des deux la refuse, cette différence ! Et les mots de la fin de Dame Isabel et du "musicologue" averti sont vraiment réalistes, d'autant plus amusants, donc.
Et là où je me suis améliorée, je le constate, c'est que j'ai trouvé cela distrayant, là où, il y a ne serait-ce que quelques sept ou huit ans, ça m'aurait vraiment très énervée... Tout vient à point...

Le personnage de Madoc est un reflet de Dame Isabel, prête à tout pour arriver à son but, comme elle, mais le reflet qui, lui, prend dans la tronche le fait que son "rêve" n'était pas réaliste et s'en dépatouille comme elle peut, tout en admettant son erreur, l'inverse de Dame Isabel, donc. Le pendant "qui apprend" face au monolithe du "je sais mieux que toi" indigné qui n'évolue jamais. Et ça, ça doit parler à à peu près tout le monde...

Bref, comme dans tout roman, on y retrouve ce qu'on y met en tant que lecteur, et bien celui-ci m'a fait rire, et m'a bien touchée...
Du coup, je lui met 5 étoiles, même si la fin, téléphonée (mais marrante) est en dessous du reste du roman...
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Cette lecture et première découverte de cet auteur fut une très agréable surprise. Lu dans le cadre du « Challenge Jack Vance », j'ai pris le premier livre de cet auteur que j'avais dans ma pile à lire, un peu à l'aveuglette. Je m'attendais à quelque chose de plutôt sombre et sérieux et c'est en réalité tout le contraire qui nous attend dans ce livre.

Tout d'abord, une intrigue principale plutôt originale, qui est basée sur la traduction littérale du terme « Space Opera ». Pas de bataille spatiale, ni de vaisseaux de guerre ici mais bien une tournée à travers la galaxie d'une troupe d'opéra terrienne. L'objectif de cette tournée étant de retrouver une troupe d'opéra extraterrestre et de parcourir plusieurs mondes pour transmettre notre culture musicale aux autochtones et d'apprendre également sur la leur. On se rendra vite compte que l'universalité de la musique n'est pas si évidente que cela et que faire écouter du Wagner (entre autres...) à certains extraterrestres n'est pas forcément une bonne idée...

Le récit nous emmène ainsi de planète en planète, d'une manière très efficace et convaincante. L'auteur ne s'attarde pas sur les détails mais nous en fournis suffisamment pour nous convaincre et garder un rythme fluide. Le ton est totalement décalé, ce qui donne des scènes assez loufoques face à des extraterrestres parfois insensibles à notre musique ou, au contraire, réagissants de manière très surprenante. Le côté humoristique est approfondis avec les personnages, entre la tante (Dame Isabel) très sévère et caractérielle et son neveu (Roger), au tempérament soumis et timide mais qui se révélera indispensable à l'histoire... ce mélange de style fournit des dialogues percutants et divertissants, très agréable à lire. Mais à travers cet aspect amusant du livre, un propos plus moralisateur se cache peut-être (du moins, j'aime l'imaginer) critiquant, à travers le personnage de Dame Isabel, ces personnages qui décident ce qui est bon ou non pour les autres, et que le fait de diffuser ce que l'on trouve bon va rendre les autres plus intelligent...

Bref, c'est léger, drôle, ça se lit vite et c'est originale, l'auteur est arrivé à me convaincre, avec cette histoire courte mais efficace, de son talent de narrateur.
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Jam session ou boeuf en daube.
Dame patronnesse fortunée, Isabel Grayce monte une expédition intergalactique afin d'apporter la grande musique aux populations extraterrestres. Forte de ses convictions et de son bon goût, Dame Isabel a su s'entourer des meilleurs musiciens, techniciens, chef d'orchestre et conseillers à bord du Phébus. Son neveu Roger Wool qu'elle méjuge réussit toutefois à s'embarquer pour les beaux yeux de Madoc Roswyn, introduite clandestinement. le but du voyage est la mystérieuse planète Rlaru dont les habitants possèderaient un sens de la musique exceptionnel. le parcours est jalonné d'escales sur des planètes aussi exotiques qu'incompréhensibles. Les représentations données en costumes et décors, sur des musiques du répertoire classique de la Terre (Debussy, Wagner, Mozart, etc.) provoquent des réactions pour le moins surprenantes. A cette tournée chahutée s'insère la quête de la belle et troublante Madoc Roswyn à la recherche de la planète originelle de ses ancêtres.
Satirique et comique, le roman de Jack Vance paru en 1965 dont le titre joue de la confusion entre le genre littéraire et l'oeuvre musicale et théâtrale projetée dans l'espace peut être considéré comme mineur dans la production romanesque de l'auteur. Il n'en dispense pas moins beaucoup de plaisir à la lecture. A la recherche de gratitude pour ses bonnes oeuvres, Dame Isabel va en déchantant face aux attitudes extraterrestres. On ne peut que s'amuser quand un Striade, de la planète Zade, doit expertiser la musique avant qu'elle ne soit diffusée aux habitants de Zade et exprime sa sidération face à la pauvreté du répertoire, allant trouver la musique de Wagner simpliste et répétitive. Il ira même proposer des corrections aux opéras joués pour sa seule personne, au grand dam de Grayce. Quand il présente sa note de frais suite à son expertise, Dame Isabel en perd son latin et menace en vain, le Striade ayant plus d'un tour dans son sac à malice et à spores. Répondant à une commande, avec un titre imposé, Jack Vance réussit à s'amuser et à intéresser son lectorat. le jazz dont il était féru trouve une place subversive dans Space Opera. On peut encore noter des emprunts au français pour châtier le discours maniéré des principaux protagonistes, Dame Isabel et l'ethnomusicologue Bernard Bickel en tête. Roger Wool, neveu éconduit de toutes parts ayant néanmoins les « pieds sur terre » réussit à déjouer moult traquenards et périls sans pour autant que les hautes sphères où gravite sa tante n'en soient reconnaissantes. Roman en mode mineur bâti sur un rythme binaire, véritable opéra bouffe aux vertus apéritives, Space Opera charme et divertit en introduisant de belle manière l'oeuvre vancienne.
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Space opéra. Que l'amateur de batailles spatiales et autres starwarseries ne se laisse pas abuser par ce titre. En effet, ledit amateur serait ici bien avisé de passer son chemin, sur ce livre en particulier mais aussi, d'ailleurs, sur l'essentiel de l'oeuvre de Vance... Point d'enjeux intergalactiques et autres empires malfaisants. Quoi, alors ? Une balade sur divers mondes au gré de la fantaisie d'une vieille dame fortunée, excentrique et amie des arts, réac' à ses heures, qui s'est piquée d'entreprendre une tournée interplanétaire au cours de laquelle elle entend bien apporter à ces pauvres extraterrestres incultes les bienfaits de la musique classique terrienne... Pour ce faire, elle n'hésitera pas à affréter un vaisseau spatial, le Phébus, et à réunir la fine fleur des musiciens et cantatrices de la vielle Terre. Vogue la galère : tout ce petit monde embarque pour un périple où, on l'a compris, les déconvenues cocasses promettent de se succéder...

Space opéra tient sans conteste une place mineure dans l'oeuvre vancéenne. Si on ne s'y ennuie pas, l'action, linéaire mais soutenue par une série de frasques amusantes, et sous-tendue en arrière-plan par le problème de l'énigmatique Madoc Roswyn, manque néanmoins de punch. Tout comme l'essentiel des personnages, falots et pour beaucoup à peine esquissés. Difficile de ne pas achever le livre en se disant que Vance rate ici ce qu'il réussit dans Les baladins de la Planète Géante, avec un canevas de base en tous points identique. Sauf qu'un roman de Vance, même moyen, se situe au-dessus du tout-venant. On se gardera donc de jeter ce Space opéra à la corbeille. D'abord parce qu'on retrouve, et de jolie manière, la théorie de mondes et peuples étranges, hauts en couleurs, véritable marque de fabrique du créateur de Tschaï. On y retrouve aussi, et c'est toujours une réussite, l'un de ces duos vancéens savoureux, à savoir la vieille tante riche et parvenue nantie de son neveu vénal, feignant et volontiers couard... Comme de coutume, le neveu sortira grandi de cette histoire — qui, pour lui, prendra des allures d'initiation — et finalement fait homme, alors que la tante, personnage monolithique et immuable, n'aura en rien changé ses vues et habitudes. le sujet aussi, moins anodin qu'il n'y paraît, mérite qu'on s'y attarde. Vance nous parle ici, en bon libertarien, de tolérance, d'acceptation de la diversité, de racisme, finalement.

Voici donc un livre mineur, inégal mais plaisant, assez représentatif d'une certaine « manière vancéenne », qu'on lira non parce qu'il s'agit d'un incontournable, mais pour passer quelques heures de détente — un roman semblable au livret d'un opéra-bouffe : vif et enjoué. Et bien sûr on y trouvera confirmé le goût de l'auteur pour la musique en général et le jazz en particulier, lui qui la pratiqua longtemps.

ORG
Bifrost HS2
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Dame Isabel s'approcha.
"La représentation vous a plu ?"
Le porte-parole dit de sa voix la plus forte :
"Mes compagnons ne sont poussés à bout ni de leurs nerfs ni de leurs forces ; est-ce la représentation la plus énergique que vous êtes capables de fournir ? Les gens de la terre sont-ils si apathiques ?"
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Le capitaine Gondar était entré dans le salon ; il vint alors se joindre à eux. Il n'avait pas l'air bien portant ; des cernes noirs soulignaient ses yeux et son teint, qui d'ordinaire tirait sur l'olive, avait un reflet jaunâtre. Peut-être avec un certain manque de tact, Dame Isabel émit un commentaire sur sa mine :
- Il faudrait que vous preniez plus d'exercices, Capitaine Gondar. Même à notre époque de miracles biologiques, nous devons coopérer en faisant circuler le sang dans nos veines.
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Litchley indiqua quelques tabous simples à observer : [...] ne pas porter d'attention particulière aux enfants qui, d'après Litchley, étaient considérés comme des parasites et fréquemment mangés. Comme Dame Isabel se récriait d'horreur, Darwin rit.
- Ce n'est rien de plus qu'un prêté pour un rendu. Les enfants prennent leur revanche en poussant les adultes dans les sources bouillantes.
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Dame Isabel cligna des paupières.
- Vous... vous êtes un détenu ? Sûrement pas ?
- Mais si, répliqua l'Inspecteur. J'ai assassiné ma grand-mère à coups de hache et, comme c'était le second crime absolument semblable que je commettais...
- Le second ? questionna Roger, qui avait rejoint le groupe depuis quelques instants. Absolument semblable ? Comment est-ce possible ?
- Tout le monde a deux grands-mères, lui répondit poliment l'Inspecteur.
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D'un point de vue journalistique, le monde à ce moment-là était plongé dans la torpeur. Pas la moindre bataille politique, les procès en injures publiques Hall-Anderson étaient terminés ; la dernière main avait été donnée à la restauration de l'antique Athènes ; personne n'avait vu le Monstre du Loch Ness depuis plusieurs mois. Le divorce de Barbara Bankwiler d'avec le Grand-Duc du Tibet avait été prévisible ; les nouveaux modèles d'aérocars ne sortiraient pas avant plusieurs mois. Certes, ça et là, il y avait bien quelques nouvelles : la société de l'Homme Bleu avait fait l'acquisition de quatre cent milles hectares de terrain au cœur de la Mauritanie, centrés autour de la sebkha de Chinchane, où les membres de l'association pourraient passer leurs vacances en menant l'antique existence nomade ; un bretzel creux, contenant un tiers de litre de bière, avait été lancé sur le marché ; les Coyotes de Guadalajara, les Petits Malins de Las Vegas, les Séismes d'Osaka, les Noirs de Saint-Louis, les Chaussettes Vertes de Milan et les Avatars de Bangalore passaient pour avoir des chances égales aux prochaines matches de championnat de base-ball. Mais tout cela n'était que souffles d'air dans le marasme estival, et le projet de Dame Isabelle de partir en tournée sur les planètes lointaines souleva l'intérêt dans le monde entier.
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Videos de Jack Vance (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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