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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu de la Sf et vous savez quoi ? J'ai trouvé cette lecture plutôt sympa !
Moi qui étais persuadée que ce genre de lecture n'était pas pour moi, me voilà bien surprise. Oui, je sais ! Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !

Relax m'avait conseillé de lire « Un monde d'azur » de Vance mais je n'ai trouvé que « Space Opera » à la médiathèque.
« Space Opera ». Pour les ignares en matière de Sf comme moi, ça ne veut absolument rien dire. Un opéra dans l'espace..oui bon d'accord, pourquoi pas ?
Mais, pour les initiés, cela correspond à un  sous-genre de la science-fiction relatant des aventures et des rencontres inattendues à l'échelle galactique. En faisant quelques recherches sur internet, j'ai même découvert que ce nom était dérivé de façon ironique de « soap opera » qui comme chacun sait désigne les feuilletons mélo de la télévision américaine.

Dans ce roman, Jack Vance s'amuse avec cette désignation de « Space Opera » en mettant en scène une troupe d'opéra à travers la galaxie.
Après la disparition soudaine et incompréhensible de la Neuvième Compagnie, originaire de la planète Rlaru, Dame Isabel Grayce, secrétaire de la Ligue de l'Opéra, décide d'organiser un voyage à travers l'espace pour d'une part, retrouver cette fameuse troupe disparue et d'autre part, offrir aux extraterrestres le ravissement de la Grande Musique Classique. Poussé par sa nouvelle conquête, la séduisante Madoc Roswyn, Roger, le neveu d'Isabel, jeune homme aux allures dilettantes embarque lui aussi à bord du Phébus, emmenant avec lui, en grand secret, l'ensorceleuse Madoc.

La musique va jouer un rôle majeur dans ce roman et la question de son universalité se verra maintes fois remise en question !
Il n'y a pas de doute, Vance s'amuse à ridiculiser ceux qui croient détenir la vérité en mettant en avant les « grands » musiciens de ce monde. Esthètes ne jurant que par Wagner, Verdi, Mozart, Smetana, Debussy et autres compositeurs de génie, vous voilà bien brocardés !
Face à un public non averti composé d'extraterrestres aux moeurs et à l'esprit différents, Dame Isabel qui personnifie la classe cultivée et guindée, n'a pas fini de tomber de haut et on peut le dire, va forcément déchanter !

C'est drôle, c'est léger, c'est une vraie comédie !
C'est sans doute pour cela que ce roman de sf m'a bien plu. A voir maintenant si d'autres livres de science-fiction plus sérieux peuvent susciter également mon engouement.


Livre lu dans le cadre du Challenge Jack Vance 2015 initié par Relax67. (Merci à lui de m'avoir gentiment demandé d'y participer !)
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Cette lecture et première découverte de cet auteur fut une très agréable surprise. Lu dans le cadre du « Challenge Jack Vance », j'ai pris le premier livre de cet auteur que j'avais dans ma pile à lire, un peu à l'aveuglette. Je m'attendais à quelque chose de plutôt sombre et sérieux et c'est en réalité tout le contraire qui nous attend dans ce livre.

Tout d'abord, une intrigue principale plutôt originale, qui est basée sur la traduction littérale du terme « Space Opera ». Pas de bataille spatiale, ni de vaisseaux de guerre ici mais bien une tournée à travers la galaxie d'une troupe d'opéra terrienne. L'objectif de cette tournée étant de retrouver une troupe d'opéra extraterrestre et de parcourir plusieurs mondes pour transmettre notre culture musicale aux autochtones et d'apprendre également sur la leur. On se rendra vite compte que l'universalité de la musique n'est pas si évidente que cela et que faire écouter du Wagner (entre autres...) à certains extraterrestres n'est pas forcément une bonne idée...

Le récit nous emmène ainsi de planète en planète, d'une manière très efficace et convaincante. L'auteur ne s'attarde pas sur les détails mais nous en fournis suffisamment pour nous convaincre et garder un rythme fluide. Le ton est totalement décalé, ce qui donne des scènes assez loufoques face à des extraterrestres parfois insensibles à notre musique ou, au contraire, réagissants de manière très surprenante. Le côté humoristique est approfondis avec les personnages, entre la tante (Dame Isabel) très sévère et caractérielle et son neveu (Roger), au tempérament soumis et timide mais qui se révélera indispensable à l'histoire... ce mélange de style fournit des dialogues percutants et divertissants, très agréable à lire. Mais à travers cet aspect amusant du livre, un propos plus moralisateur se cache peut-être (du moins, j'aime l'imaginer) critiquant, à travers le personnage de Dame Isabel, ces personnages qui décident ce qui est bon ou non pour les autres, et que le fait de diffuser ce que l'on trouve bon va rendre les autres plus intelligent...

Bref, c'est léger, drôle, ça se lit vite et c'est originale, l'auteur est arrivé à me convaincre, avec cette histoire courte mais efficace, de son talent de narrateur.
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Jam session ou boeuf en daube.
Dame patronnesse fortunée, Isabel Grayce monte une expédition intergalactique afin d'apporter la grande musique aux populations extraterrestres. Forte de ses convictions et de son bon goût, Dame Isabel a su s'entourer des meilleurs musiciens, techniciens, chef d'orchestre et conseillers à bord du Phébus. Son neveu Roger Wool qu'elle méjuge réussit toutefois à s'embarquer pour les beaux yeux de Madoc Roswyn, introduite clandestinement. le but du voyage est la mystérieuse planète Rlaru dont les habitants possèderaient un sens de la musique exceptionnel. le parcours est jalonné d'escales sur des planètes aussi exotiques qu'incompréhensibles. Les représentations données en costumes et décors, sur des musiques du répertoire classique de la Terre (Debussy, Wagner, Mozart, etc.) provoquent des réactions pour le moins surprenantes. A cette tournée chahutée s'insère la quête de la belle et troublante Madoc Roswyn à la recherche de la planète originelle de ses ancêtres.
Satirique et comique, le roman de Jack Vance paru en 1965 dont le titre joue de la confusion entre le genre littéraire et l'oeuvre musicale et théâtrale projetée dans l'espace peut être considéré comme mineur dans la production romanesque de l'auteur. Il n'en dispense pas moins beaucoup de plaisir à la lecture. A la recherche de gratitude pour ses bonnes oeuvres, Dame Isabel va en déchantant face aux attitudes extraterrestres. On ne peut que s'amuser quand un Striade, de la planète Zade, doit expertiser la musique avant qu'elle ne soit diffusée aux habitants de Zade et exprime sa sidération face à la pauvreté du répertoire, allant trouver la musique de Wagner simpliste et répétitive. Il ira même proposer des corrections aux opéras joués pour sa seule personne, au grand dam de Grayce. Quand il présente sa note de frais suite à son expertise, Dame Isabel en perd son latin et menace en vain, le Striade ayant plus d'un tour dans son sac à malice et à spores. Répondant à une commande, avec un titre imposé, Jack Vance réussit à s'amuser et à intéresser son lectorat. le jazz dont il était féru trouve une place subversive dans Space Opera. On peut encore noter des emprunts au français pour châtier le discours maniéré des principaux protagonistes, Dame Isabel et l'ethnomusicologue Bernard Bickel en tête. Roger Wool, neveu éconduit de toutes parts ayant néanmoins les « pieds sur terre » réussit à déjouer moult traquenards et périls sans pour autant que les hautes sphères où gravite sa tante n'en soient reconnaissantes. Roman en mode mineur bâti sur un rythme binaire, véritable opéra bouffe aux vertus apéritives, Space Opera charme et divertit en introduisant de belle manière l'oeuvre vancienne.
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La richissime Dame Isabel Grayce s'ennuie et ne sait que faire de son argent. Elle décide donc de monter une troupe d'opéra et de partir de planète en planète afin de montrer la beauté de la musique aux populations extraterrestres, avec pour but ultime la planète Rlaru, réputée pour sa population mélomane.

Le roman est composé principalement de dialogues, très théâtraux et caricaturaux à dessein. Des mots en français dans le texte rajoutent au côté un peu pompeux et grandiloquent. Jusqu'au nom des personnages (Roger, Logan de Appling, Dame Isabel, ...) accentue le snob du style de l'ouvrage. On se croirait presque dans une comédie burlesque. D'ailleurs, je suis sûre qu'une adaptation théâtrale de Space Opera donnerait super bien.

Les personnages sont bien sûr en accord avec le style : caricaturaux à souhait, un brin ridicules. La palme revient à Dame Isabel, qui pourrait donner des cours de mauvaise foi au plus bouché des terriens.

Bien évidemment, ce voyage interplanétaire ne se passera pas sans heurts : il semblerait que les extraterrestres ne soient pas des plus sensibles à la musique humaine et chaque représentation voit son lot de catastrophes et d'incompréhensions. Space Opera est en effet un roman sur l'incompréhension et l'acceptation de la différence de l'autre. Ainsi, Isabel, persuadée de faire le bien tente de convertir ces pauvres extraterrestres à la musique terrienne comme si celle-ci prévalait forcément sur leur propre culture. On n'est pas loin d'une parodie de la conversion des "sauvages" par les missionnaires chrétiens.

Dame Isabel se heurtera à un mur d'indifférence, d'incompréhension et d'ingratitude et s'en trouvera fort marrie : "cependant, quand des idéalistes tels que nous dépensent leur talent et leur argent pour prodiguer cette merveilleuse expérience, il me semble que les gens qui en bénéficient pourraient au moins témoigner d'un minimum de gratitude. Ce n'est pas l'effusion que je demande, juste un peu de reconnaissance ; je m'en contenterais."

Space Opera est une lecture parfaite pour les vacances ! C'est drôle, léger, hyper facile à lire, tout en étant plus subtil qu'il n'y parait.

Pour la petite anecdote, pour écrire ce roman, Vance a pris au premier degré le terme "space opera" : il nous offre les aventures d'une troupe d'opéra en balade dans l'espace. Ce qui est d'autant plus drôle, c'est que le bouquin est clairement second degré, lui.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Directrice fortunée d'une troupe lyrique, Dame Isabel Grayce décide un beau jour de partir en tournée avec ses musiciens, choristes, instruments, décors et équipage pour faire découvrir les beautés de la Musique, et particulièrement celles de l'Opéra, à travers les planètes de la galaxie. Nul ne sait comment les multiples races extraterrestres plus ou moins humanoïdes et plus ou moins sensibles à l'art vont accueillir les occupants du vaisseau spatial Phébus qui a été aménagé en auditorium mobile. Objectif final : la planète Rlaru, réputée pour les capacités musicales phénoménales de ses habitants… Contrairement à ce qu'on croit communément, la musique n'adoucit pas obligatoirement les meurs et les performances de la compagnie, au fil de son voyage à travers les mondes, vont rarement rencontrer l'accueil espéré. Entre des extraterrestres méfiants, hostiles, récalcitrants ou carrément méprisants pour un art qu'ils jugent barbare pour leurs délicates oreilles, sans oublier les démêlés sentimentaux dus à la présence d'une passagère clandestine si belle qu'elle fait chavirer tous les coeurs, l'odyssée du Phébus finit par prendre l'aspect d'une pathétique déroute.
Jack Vance dont il n'est nul besoin de rappeler l'imagination fertile, nous offre un petit bijou de science-fiction humoristique. En plus de mondes aussi variés que sauvages et donc particulièrement dépaysants, il nous plonge dans l'univers de musiciens en tournée et ne nous épargne aucun de leurs petits travers. Il y ajoute une intrigue sentimentale assez élaborée et presque dans la veine d'un Feydeau avec cette créature qui passe de bras en bras en désespèrant tous ses amants. Nous sommes dans une science-fiction positive avec des humains toujours supérieurs aux extraterrestres et dans un rapport dominants-dominés tout comme dans le « Cycle de Tschaï », mais cette fois avec un humour et une légèreté qui compense amplement la lassitude que l'on pourrait éprouver à devoir évoluer dans un univers géré par des humains dominant des extraterrestres aussi primitifs qu'incultes. de nos jours, le colonisateur apportant les merveilles de la civilisation (occidentale) à des peuplades barbares est de plus en plus mal perçu. Mais avec un peu d'humour et de dérision, cela passe très bien, en prenant le concept au second degré bien sûr !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un assez bon Jack Vance dont le titre joue sur les mots, puisque dans un décor de "space opera" (le genre littéraire, avec ses voyages spatiaux parmi des centaines de mondes habités par diverses espèces) se déroule un "space opera": une troupe financée par une richissime excentrique produit des opéras classiques sur différents mondes, avec des accueils et des réactions du public parfois étonnantes. Jack Vance s'amuse et nous amuse, avec son talent habituel. C'est drôle, mais ce n'est pas une oeuvre majeure. PS: j'ai eu le sentiment que l'auteur n'aimait pas trop l'opéra...

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Parmi les conteurs de la science-fiction, il y a Jack Vance. Même si ses histoires s'appuient le plus souvent sur une structure classique, son style varie suffisamment au fil des ans pour séduire, inviter à la lecture et à la relecture. Space opéra n'est pas son livre le plus connu, mais l'histoire se laisse agréablement découvrir ou redécouvrir pour qui a envie d'une comédie spatiale légère.
De quoi s'agit-il ? D'une tournée d'une troupe d'opéra, orchestre symphonique compris, en tournée dans l'espace pour faire découvrir la musique humaine aux oreilles extra-terrestres. Entre des mélomanes méprisants pour les autres genres musicaux voulant porter la « bonne parole » musicale aux sauvages des étoiles, et une collection d'extra-terrestres et de Terriens ayant quitté la planète mère hauts en couleur comme Jack Vance en a le secret, les différentes rencontres sont explosives et provoquent leur lot de quiproquos comiques. Jack Vance y ajoute des ressorts classiques de la comédie théâtrale avec une jeune première manipulatrice au coeur pur, un capitaine de vaisseau vénal, et un jeune premier un peu benêt vivant aux crochets de sa riche parente caractérielle.
Le tout fait un texte court, très plaisant à lire, même si la fin est un peu précipitée. Pour l'occasion, j'ai ressorti ma vieille édition Presse Pocket avec une peinture de Wojcieck Siudmak magnifique en couverture, même si celle-ci n'a que peu de rapport avec le texte intérieur. Et j'avoue que la manipulation de l'objet papier a fait aussi partie du plaisir pris à ma lecture. Si vous ne l'avez pas, sachez que Jack Vance est régulièrement réédité comme ici.
Lien : https://www.outrelivres.fr/s..
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Roman très étonnant, drôle et rafraîchissant.
Fondé sur une interprétation littérale de l'expression "space opéra", le récit présente les aventures burlesques d'une troupe de musique à travers les étoiles. Cette dernière s'est donnée pour mission d'apporter la beauté et la transcendance, grâce à son art, chez tous les peuples de univers, du moins chez un maximum....
C'est évidemment une critique très amusante des ambitions moralisatrices et ethnocentrées des expéditions scientifiques ou missionnaires des 19e et 20e siècles. Plus largement, c'est le colonialisme et ses justifications émancipatrices qui sont raillées avec cette oeuvre.
Mais au delà du message politique, c'est également un récit très drôle et très bien écrit, ou des scènes burlesque dignes d'un Molière de l'espace s'enchaînent au fur et à mesure des représentations de cette malheureuse troupe.
Un OVNI dans la SF, à lire !
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