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Bruno Martin (Autre)
EAN : 9782277214762
255 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.84/5   51 notes
Résumé :
Jack Vance
Né en 1916 à San Francisco, il faillit devenir ingénieur des Mines puis joumaliste avant de se tourner vers la littérature à partir de 1945. Depuis il est un auteur très prolifique dont l'oeuvre maîtresse est le Cycle de Tschaï. Le thème d'Alastor, la constellation aux milliers d'étoiles, revient dans plusieurs de ses romans.

Des milliers d'étoiles qui forment Alastor, une constellation dont le diamètre spatial est de tren... >Voir plus
Que lire après Trullion : Alastor 2262Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Oh la belle couverture ! non ?
C'est un court roman bien ficelé , mouvementé, assez dramatique, et rude, quand même. Comme d'habitude dans les textes de l'auteur il y a une bonne dose de dépaysement. Dans ce roman l'auteur mélange avec brio des aspects traditionnels tout en respectant le cadre générale futuriste du récit.
Des pirates .. des rapts .. des flottes de guerre et l'éloignement de chez soi . le temps qui passe . Un des deux personnages principaux revient sur son monde d'origine après une période d'engagement militaire ailleurs dans la galaxie. le retour et le réinvestissement de son environnement originel qui a changé , est difficile et rude. Des pirates visitent régulièrement ce monde hédoniste avec l'exercice régulier de spoliations et de vols et rapts. Ce monde est également occupé par des êtres autochtones océaniques redoutables, que l'auteur cantonne tout juste aux limites de l'animalité.
La société qui est posée dans son récit est une société assez haute en couleur. Pour le lecteur elle paraitra assez paradoxale car très libérale, mais avec un mouvement assez conservateur qui a des aspirations assez autoritaires. Elle est bien différente de la notre. Vance a imaginé des usages sociaux assez divergeants des notres qui poussent le lecteur à s'interroger sur les implications de la vie en société en rapport avec la politique et l'altérité des usages sociaux qui varient d'un monde à l'autre.
C'est un texte de qualité qui affiche un charme certain. Il est complexe sans être trop touffu. Il y a une intrigue et une trame narrative qui développent les qualités nécessaires pour s'adresser à un lectorat diversifié ( âges et horizons variés ).
C'est une lecture agréable pour les amateurs d'univers.


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Garçon, un Ricard s'il vous plaît !

Y'a pas à tortiller, Jack Vance est un champion quand il s'agit de nous raconter avec verve des récits dérisoires et frais dans des décors exotiques.
J'emploie « dérisoire » avec affection. Je veux dire qu'il n'est pas ici question de guerre implacable, de fin du monde ou d'enjeu apocalyptique. Les problèmes sont presque de l'ordre du domestique et ça fait du bien de lire ça en fin d'année.

L'auteur place l'action sur Trullion, une planète de l'amas globulaire d'Alastor gouverné par le Connatic. Vance écrira trois romans en tout sur cet amas, et je crois me souvenir qu'on l'aperçoit dans le ciel d'une planète d'un autre de ses romans. Trullion est curieusement fichue, avec son continent allongé le long de l'équateur qui sépare deux grands océans.
Sur Trullion les gens sont plutôt cool. Ils aiment boire de la bière en observant les étoiles (ce qui doit être un sacré spectacle dans un amas globulaire). Ils vivent pour le jeu de la hussade comme nous autres pour le foot. le travail ne les intéresse que dans la mesure où il permet de gagner assez pour s'offrir les menus plaisirs de la vie. Ils n'ont pas la folie des grandeurs, quoique comme partout ailleurs, les aristocrates aiment bien afficher des signes extérieurs de richesse. Seul point noir : la cohabitation forcée avec les aquatiques Merlings qui vous attrapent, vous noient et vous bouffent si vous avez le malheur de tomber à la flotte.
Bref les Trills pourraient être qualifiés de Hobbits si l'auteur oubliait que la nature humaine contient une part de noirceur violente profondément intégrée au patrimoine génétique, ce qu'il ne fait pas. Les soupapes de sécurité pour évacuer la violence se retrouvent dans le jeu de la hussade, où la sheirl – jeune vierge – de l'équipe adverse doit être « humiliée » pour gagner, et dans la mise à mort publique des condamnés.

Après dix ans passés loin de Trullion dans l'armée du Connatic, Glinnes Hulden revient chez lui, la région des marais où les innombrables bras des rivières ont créé un archipel d'îles de toute taille. Et il va être confronté à des problèmes de famille à la Dallas : son frère Shira a disparu, probablement bouloté par les merlings, son autre frère Glay a vendu sans autorisation le manoir que la famille avait acheté une génération avant et a laissé s'installer sur leur île une famille de Trevanys – sorte de gitans. Glay a de plus adhéré à la Fensherade, une « mode » qui honnit le mode de vie bucolique de Trullion et cherche à retrouver le goût de la quête. La galère !
Glinnes va devoir se dépêtrer de ces problèmes. Il va faire partie d'une équipe de hussade. Les parties de ce jeu mi football américain, mi Interville forment une grosse partie du roman qui m'a énormément accroché. Grâce en soit rendue au personnage de lord Gensifer, capitaine de l'équipe de Glinnes sûr de son talent mais en réalité absolument nul. le roman tourne plus au polar sur la fin.

Comme souvent avec Vance, c'est le bagou des personnages qui fait le sel du récit. Ce sont tous des as de la justification de leurs actes, ce qui donne lieu à des confrontations verbales électriques mais jamais hystériques. On passe un bon moment avec une histoire sans prétentions. Petites déceptions : le manque de présence de Glay, le frère de Glinnes, qui avait du potentiel, et l'envie déçue de voir les pirates de l'espace « étoiliers » occuper plus de place dans l'histoire, même s'ils n'en sont pas absents.
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Je commence le cycle de Alastor (l'un des nombreux cycles écrit par Jack Vance) comme il se doit par le commencement à savoir Trullion. le livre fut parut en 1973. L'épitaphe annonce que la constellation d'Alastor est dirigé par un homme tout de noir vêtu portant une cape et un masque. Ça ne vous fait penser à personne ? Jack Vance aurait-il créé avant l'heure l'un des personnage les plus charismatique du cinéma ? Puis, l'histoire se concentre sur Trulion, cette planète paisible où vivent plusieurs peuples et des créatures maléfiques tel que ces amphibiens, chasseurs d'humains.
En le lisant, je comprends aisément pourquoi Jack Vance ait eu beaucoup de succès. La lecture est très facile, l'envie est là, de continuer à lire. Si ce livre est classé comme SF, je l'aurai d'avantage mit en fantasy, mais le fossé est étroit.
J'imagine parfaitement, l'auteur planifiant méticuleusement chaque détails, chaque tribus, chaque personnages. le tout est un système cohérent bien que le sport de la hussade soit difficilement compréhensif. Je ne suis pas une femme, j'avoue être sceptique quant à une femme vierge voulant participer à ce genre de jeu. Pour info, deux équipes s'affrontent, le but étant de dénuder la sheirl (la femme vierge) du clan adverse en tirant sur un anneau. À chaque accès à cet anneau, l'équipe perdante à le choix de payer une rançon ou de laisser la demoiselle s'humilier en spectacle. Au bout de la troisième fois, sa nudité est toutefois dévoilée, pour la plus grande joie des spectateurs.
Fin bon, l'histoire ne se résume pas uniquement à ce jeu. Les autres personnages sont assez charismatiques dans l'ensemble.
Je trouve la fin un peut abrupte.
Le roman est assez court, le rythme est plutôt agréable, mais l'histoire reste juste sympathique. J'espère être plus emballé par les deux suites.
Aller, j'enchaîne directement sur sa suite qui se prénomme Maramune : Alsastor 933.
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Dans l'amas stellaire d'Alastor où cinq trillions d'habitants occupent trente mille planètes, Trullion est un petit monde d'ilots et de marais où la vie est festive et bucolique, hiérarchisée et oisive. Seul le jeu de la hussade semble réveiller les ardeurs et les passions. le terrain de jeu, constitué de grilles posées au-dessus de réservoirs d'eau, est parcouru par deux équipes qui se heurtent jusqu'à prendre le bouillon, le but consistant à toucher l'anneau d'or qui tient la robe d'une sheirl, une vierge incarnant l'esprit de son équipe. La troisième fois qu'un joueur atteint la sheirl, il la dénude, emportant la partie ainsi que les primes attenantes et conséquentes. Pour Glinnes Hulden, de retour sur Trullion après un engagement de dix années dans la Whelm, la police intersidérale d'Alastor, la pratique de la hussade pourrait être le seul moyen de reconstituer le domaine familial parti à vau-l'eau. En effet, son frère jumeau Glay, converti à la Fanscherade, un mouvement social rude et austère visant à mettre en place une exploitation industrielle à grande échelle, a cédé indûment une partie de la propriété ancestrale. le père et le frère ainé de Glinnes sont mort ou porté-disparu. Sa mère est partie vivre ailleurs. Pour couronner le désarroi du jeune homme, une famille de nomades vindicatifs occupe ses terres. Glinnes manque cruellement d'ozols, la monnaie en vigueur et ne sait comment renflouer son domaine. En est-il seulement propriétaire dans la mesure où son frère ainé est porté disparu ?
Il est loisible d'interpréter les intentions de Jack Vance à l'aune de nos valeurs et de notre culture actuelles. On peut y voir de la misogynie quant à l'utilisation des femmes dans un jeu fait d'astuces et de brutalités. Ce serait passer bien trop rapidement sur la personnalité d'une sheirl telle Duissane, personnage tourneboulant et insaisissable, d'un grand intérêt romanesque. On peut y déceler de nombreuses allusions à la vie des bayous où les caïmans sont des Merlings, créatures aquatiques dévoreuses d'hommes, où les laissés-pour-compte sont des Trevanys, peuple nomade belliqueux et superstitieux, où les planteurs sont des Trills peu enclins à s'escrimer eux-mêmes à la tâche, etc. Si Jack Vance recrée un monde nouveau sur de vieux schémas, il sait aussi restituer effervescence et atmosphère exogènes avec brio. le lecteur, accroché par la quête d'un homme désireux de s'ancrer sur sa terre natale, d'y retrouver ses racines, se laisse transporter d'aise dans les méandres des marais de Trullion. L'action ne fait jamais défaut et la narration est vive, fluide et colorée.
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J'ai trouvé cette histoire pittoresque, distrayante, pétrie de ce charme inhérent aux livres de Vance, même si ce roman ne figure pas en tête de ses grandes réussites. L'auteur débute les premières lignes de son histoire en décrivant une immense constellation, puis au fur et à mesure, il resserre sa vision sur une planète, puis une région, une lande, une maison, une famille, en enfin un individu. J'aime cette liberté de narration, j'aime la facilité avec laquelle il semble inventer des histoires qu'éclairent mille et une fantaisies poétiques et exotiques. Dans ce récit le décor évoque les lagons des Highlands, un décor peuplé d'individus qui se passionnent pour un sport qui ressemble fort au football américain, mais dont il se plaît à réinventer les règles. C'est fantaisiste, plein de charme, jamais vulgaire.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Si j'étais le Connatic, je m'arrangerais pour satisfaire aux vœux de tout le monde. Plus de labeur ! Des places gratuites au jeu de la hussade ! Un beau yacht spatial ! Des vêtements neufs tous les jours ! Des domestiques pour vous servir des mets délectables !
— Il faudrait que le Connatic soit un génie pour donner satisfaction aussi bien à toi qu'aux domestiques ! Eux, ils n'auraient qu'une envie, te foutre une trempe ! Et maintenant, au boulot !
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Akadie s'adressa à Glinnes de son ton le plus pédant :
— Ces deux messieurs, l'un et l'autre fonctionnaires capables et impartiaux, m'accusent de connivence avec l'étoilier Sagmondo Bandolio. Ils m'ont expliqué que l'argent des rançons versé entre mes mains est resté sous ma garde. J'en arrive à douter de ma propre innocence. Êtes-vous en mesure de me rassurer ?
— A mon avis, répondit Glinnes, vous seriez capable de tout pour gagner un ozol ; sauf de courir un risque.
— Ce n'est pas tout à fait ce que j'espérais.
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Avness était le nom de cette heure pâle juste avant le coucher du soleil , un moment calme et mélancolique où toute coloration semblait avoir quitté le monde , où le paysage ne révellait pas d'autres dimensions que celles suggérées par les plans successifs de brume de plus en plus pâles .
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Les modes viennent, les modes passent. Elles nous soulagent de la monotonie de l'existence, alors pourquoi ne pas en jouir ?
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Avness était le nom de cette heure pâle juste avant le coucher du soleil, un moment calme et mélancolique où toute coloration semblait avoir quitté le monde, où le paysage ne révélait pas d'autres dimensions que celles suggérées par les plans successifs de brume de plus en plus pâles.
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Videos de Jack Vance (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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