Déracinée

Déracinée c'est une histoire vraie et fausse en même temps. L'auteure nous raconte l'histoire d'une famille d'accueil qui a agrandi la fratrie avec deux enfants qu'ils élèvent. Une petite fille mutique et une ado avec de nombreuses difficultés. C'est le parcours de cette famille atypique que nous suivons et c'est extrêmement sympathique même si cela secoue pas mal. L'auteure y ajoute quelques précisions pour comprendre la situation, l'accueil tel qu'il se fait en Belgique.
La famille subit un choc lorsque Soledad décide, suite à la proposition d'une juge, de retourner vivre chez sa mère, où elle espère trouver un peu d'amour.
Cela bouscule fortement les enfants, pour qui Soledad est leur soeur. Point. Les parents sont inquiets et ulcérés par cette décision, eux qui savent Soledad fragile. le assistantes sociales, qui se pointent par trois sont croqués sévèrement. J'espère que c'est exagéré mais j'en doute...
Famille luxuriante, je sais que ce mot ne correspond pas mais c'est l'image que j'en ai. Sans doute à cause du dessin, mais pas que... Cette famille déborde d'énergie, de vigueur même si la colère et le découragement affleure de temps en temps.
Une belle histoire , de tendresse et de générosité mais qui ne met pas les services sociaux à l'honneur. En Belgique contrairement en France les familles d'accueil ne sont pas une profession mais du bénévolat.
Un roman graphique qui pose des questions, à fleur d'émotion pour ces enfants ballotés - déracinés - et cet amour altruiste qui fait du bien.
La couverture donne bien le ton de l'histoire et on s'attarde sur les planches des dessins qui donnent à l'ensemble une vivacité sympathique, entre les pages d'émotion entre fureur et saisissement devant certains faits.
Foisonnant, terriblement vrai et sympathique. On ne peut que penser aux nombreuses Soledad qui sont déracinées.
Merci à masse critique et à la Boîte à Bulles pour cet envoi. Décidément j'aime beaucoup cette maison d'édition.

Plongée colorée dans une famille pas comme les autres: celle qui a accueilli Soledad, 14 ans aujourd'hui, et la petite Noa, 3 ans. La narratrice est Billie, étudiante à Bruxelles où elle est malheureuse, loin de sa grande famille - elle a aussi deux frères et une soeur biologiques- . Il faut dire que cette famille atypique donne bien envie: la mère est prof de bio et crée sa propre médecine naturelle avec les plantes du jardin, son père est homme au foyer et a construit lui-même leur maison, avec l'aide de l'ainé 21 ans, grand bricoleur. L'ambiance est joyeuse, les enfants sont encouragés dans leur autonomie et créativité et le jardin, gigantesque, permet cet épanouissement.
Seule ombre au tableau: la juge pour enfants a décidé que Soledad pouvait retourner chez sa mère biologique.
Les parents d'accueil sont choqués et démunis, ils ont passé des années à essayer d'apaiser Soledad, violente et mal dans sa peau, souffrant de troubles de l'attachement, et ils savent mieux que n'importe qui que tout ce travail sera à refaire si elle retourne chez sa mère.
Ce roman graphique, tout en couleur et vraiment agréable à lire, présente les difficultés que rencontrent les familles d'accueil, de la demande jusqu'aux visites des assistantes sociales, très antipathiques ici!
Le regard porté par l'auteure, dont le récit est inspiré de sa propre expérience, est très négatif sur toutes les procédures officielles, on y sent beaucoup de rancune envers cette administration, contrebalancé par un grand amour pour sa famille qui a su intégrer Soledad et Noa avec une grande dose d'affection et de compréhension.

Bonsoir,

Une bande dessinée ce soir avec Déracinée – Soledad et sa famille d'accueil- de @tiffanie Vande Ghinste chez La Boite à Bulles. Une histoire de famille d'accueil en Belgique. Il semblerait que la législation ne soit pas identique en France et en Belgique sur ce point. En Belgique être famille d'accueil c'est du bénévolat complet, aucune aide de quoique ce soit que ce soit matérielle ou immatérielle. Une famille d'accueil c'est un choix, beaucoup d'amour, de dons, mais aussi beaucoup de souci avec les juges aux affaires familiales et les services sociaux qui ne sont pas là pour aider. Une situation que nous raconte parfaitement cette bande dessinée. Un graphisme coloré, une belle histoire, beaucoup d'émotions et une vraie problématique et voilà mon coeur s'emballe et j'aime !
Quatrième de couv. Un récit intimiste empreint d'émotion et de poésie sur le quotidien des familles d'accueil. 1 VOLUME PARU - HISTOIRES INDÉPENDANTES. Bruxelles, 2012. Billie reçoit un appel de sa mère l'informant que la juge aux familles a décidé de rendre Soledad, sa soeur d'accueil, à sa mère biologique. Pour la famille, c'est tout à la fois un désaveu cinglant et surtout un drame car ils craignent pour la stabilité émotionnelle de Soledad. Sans hésitation aucune, la jeune femme abandonne la capitale belge et ses études de médecine pour revenir au sein du cocon familial, au beau milieu de la forêt, retrouver ses parents et ses 4 autres frères et soeurs. Son retour auprès de sa tribu sera bientôt suivi par celui de Soledad, déçue et traumatisée – une fois de plus – par le rejet de sa mère biologique. Si cette famille originale ne manque ni de charme ni de solidarité, ni d'originalité, chacun de ses membres se retrouve face à ses propres difficultés, que ce soit pour définir des choix de vie, pour se trouver une profession, ou pour continuer à croire en son rôle de parent d'accueil face aux aberrations d'une administration bornée... Car le mal-être de Soledad, jeune adolescente tourmentée, se trouve amplifié par les événements récents, avec un sentiment d'abandon décuplé et l'impression de n'avoir sa place nulle part, pas même dans sa famille d'accueil. Autour d'elle, la tribu tente de faire front et de l'apaiser. Mais c'est sans compter sur l'obstination et l'aveuglement d'un trio d'assistantes sociales au rôle de quasi sorcières maléfiques... S'inspirant de son expérience en tant que soeur d'accueil, Tiffanie Vande Ghinste livre ici un récit intimiste empreint d'émotion et de poésie sur le quotidien des familles d'accueil, marqué autant par les défis à relever que par la richesse des relations et l'intensité des moments de joie...

Billie étudie la médecine à Bruxelles loin de chez elle. Sa famille accueille des enfants placés. Elle compte deux adultes et six enfants dont Noa, une petite fille de 3 ans et Soledad, une jeune adolescente de 14 ans qui ont été placées par un juge. En juin 2012, Billie reçoit un appel de sa mère qui la prévient que Soledad, accueillie depuis de nombreuses années, est retournée vivre dans sa famille biologique sur décision du juge, sans que ce retour ait été préparé en amont.
Billie s'interroge sur son envie de continuer médecine et décide de retourner dans sa tribu pour les soutenir. Alors que la famille de Billie offrait un cadre structurant et sécurisant à Soledad depuis plusieurs années, cette nouvelle rupture, dans la vie de l'adolescente, va la plonger dans une grande angoisse. Billie se questionne sur la façon de soutenir et d'accompagner Soledad qu'elle considère comme sa soeur.

L'auteure soulève des problématiques intéressantes et met en exergue les joies mais aussi les peines et difficultés que peuvent rencontrer les familles d'accueil. J'ai été très surprise que la fin de l'accueil de Soledad ne soit pas préparée, que la famille d'accueil ne soit pas entendue et que leur travail d'accompagnement ne soit pas reconnu davantage par le juge ou les travailleurs sociaux.
J'ai trouvé étonnant que la famille d'accueil ne travaille pas en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire. Au début de la BD, l'auteure explique qu'en Belgique contrairement à la France, être famille d'accueil est une démarche bénévole. Les familles d'accueil belges sont très mal soutenues et encadrées.

J'ai beaucoup aimé cette famille bienveillante et aimante dans laquelle chaque membre est différent et à sa place. Les dessins sont colorés et drôles. L'univers décalé de l'auteure m'a beaucoup plu. La nature y est très présente. La famille vit dans une maison atypique au coeur de la forêt. Elle s'occupe du potager et cultive des plantes médicinales.
A la fin de ma lecture, je n'avais plus envie de quitter cette famille.

« Déracinée » est une BD humaine et très touchante qui rend un magnifique hommage au travail important et souvent méconnu des familles d'accueil.

Bruxelles, 2012. Billie abandonne ses études pour revenir soutenir les siens après le départ de Soledad, sa soeur d'accueil, repartie vivre avec sa mère biologique ; une séparation vécue comme un drame, entre peine et incompréhension, par tous.

Armée de simples crayons de couleur, Tiffanie Vande Ghinste témoigne du quotidien d'une famille d'accueil tout en distillant, au passage, des informations intéressantes sur le processus administratif ou les problèmes que les enfants placés, souvent ballotés et rejetés, peuvent rencontrer.

Avec un trait volontiers caricatural et un humour souvent grinçant, l'auteure met en lumière la solitude et le désarroi des familles d'accueil confrontées à des décisions administratives qui semblent parfois prises de manière arbitraire. Mais malgré les difficultés, la tribu tient bon : les couleurs sont gaies, porteuses d'un message optimiste d'espoir et d'amour.

Je remercie la Culturethèque pour cette belle découverte. Pas de doute, Tiffanie Vande Ghinste est une auteure à suivre !

Pour aller plus loin : n'hésitez pas à écouter l'interview où elle parle de son processus créatif sur la page Babelio de Déracinée.