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EAN : 9782847349788
384 pages
Tallandier (04/10/2012)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Née en 1877 à New York, Consuelo Vanderbilt est issue d’une dynastie de milliardaires américains. Mariée contre sa volonté au 9e duc de Marlborough, elle rejoint une aristocratie anglaise dont les codes de conduite lui sont imposés.

Elle mène la vie de la café society dans une Angleterre victorienne finissante et cosmopolite, où elle côtoie entre autres la reine Victoria, la famille impériale russe ou son cousin et confident Winston Churchill. Séparée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quelle belle journée que ce 8 mars, Journée de la femme, pour chroniquer l'autobiographie de Consuelo Vanderbilt Balsan, « Une Duchesse Américaine » !

C'est un récit conséquent, dense et intime que nous livre avec ses doigts de fées la Duchesse. Humble et droite, elle se rappelle chaque moment de sa vie, qui sont autant d'étapes d'émancipations, le tout avec une grâce et un esprit qu'on l'on ne peut qu'admirer.

Sa plus tendre enfance, passée aux Etats-Unis, sous le joug d'une mère qui orchestre chacun de ses mouvements, son mariage avec un membre illustre de la noblesse anglaise, son départ pour l'Angleterre où elle fera partie des plus hauts cercles de la société royale londonienne, sa séparation puis son divorce, son dévouement pour des causes philanthropiques, son second mariage avec le français Jacques Balsan, puis son départ retour à New York pendant la seconde guerre mondiale, sont autant de péripéties romanesques qu'elle raconte avec brio.

Jeune américaine cultivée, elle découvre la société anglaise et se moque doucement de son étiquette rigoureuse, qu'elle décrit avec humour et passion. de sa plume dansante, elle dresse une galerie de portraits où se retrouvent les plus grandes personnalités de son siècle. Parmi eux, le futur président français Paul Deschanel, qui lui fait la cour, ou encore le jeune Winston Churchill, cousin par alliance, qui restera un de ses très proches amis jusqu'à la fin de sa vie. Elle côtoie aussi Sacha Guitry, Charlie Chaplin, H. G. Wells, la famille impériale russe, et fait partie du cercle restreint des proches de la famille royale anglaise.

Si pendant toute sa jeunesse elle craint, redoute et tente en vain de tenir tête à une mère presque castratrice, les deux personnalités se retrouvent plus tard dans des quêtes communes. Leurs parcours peuvent d'ailleurs paraître similaires : sa mère, en effet, se sépare et divorce de son père à une période où ce genre d'émancipation est aussi peu reconnu que mal vu par la société. La duchesse fera de même en se séparant de son époux, onze ans après leur mariage. Peut-être inconsciemment, elle empruntera en Europe le même chemin que sa mère, qui défend les droits de la femme et de la démocratie aux Etats-Unis.
Nombreux sont ceux qui s'étonnent d'ailleurs qu'une duchesse puisse être à ce point progressiste, et c'est en toute modestie que Consuelo raconte ses premiers pas aux assemblées et ses premiers discours politiques. Surnommée la « duchesse des bébés » suite à ses nombreuses actions pour la protection des femmes et des enfants, Consuelo prend de l'assurance, de la prestance aussi, et voit la presse internationale relayer mot pour mot ses propres discours.

Elle décrit avec légèreté, humour et acuité les nombreuses réceptions auxquelles elle participe. La rigueur des cérémonies se plie à la souplesse de ses descriptions, qui nous rend alors familières les rencontres avec les familles royales ou impériales qu'elle n'a de cesse de côtoyer.
C'est sans amertume, et parfois même avec nostalgie, qu'elle se rappelle des nombreux bals auxquels elle a assisté. Tout comme elle, le lecteur sort parfois exténué des descriptions des lieux, des invités et des réceptions que son statut lui oblige à fréquenter. Cependant ce sentiment est vite effacé quand, avec justesse et humour, elle inclut à son récit des dialogues enfouis dans sa mémoire ou des articles minutieusement conservés.

Les quelques photographies nichées au coeur du livre mettent des visages sur ces noms qui, au fil de la lecture, nous deviennent familiers. Les parures, son port de tête et son entourages passent alors de la fiction à la réalité, et l'on se plait à comprendre qu'elle était bien plus belle qu'elle ne l'ose l'avouer.
Cette modestie nous flatte, et donne alors à voir une femme de son siècle, qui ne cesse d'aller de l'avant. Et si elle ne juge que très rarement les membres de son entourage très aristocratique, elle-même ne se retrouve jamais figée dans la rigueur et le conservatisme qu'aurait pu imposer son rang.

Le lecteur suit donc avec intérêt la duchesse, à travers le siècle et à travers l'espace. New York, Londres, Paris, Moscou, puis le sud de la France sont décrits avec passion. En observatrice assidue, elle analyse chaque personne, chaque endroit, et nous le rend de sa plume gracieuse.

C'est donc avec humour, justesse et légèreté que Consuelo nous livre ses Mémoires. le récit n'est jamais pompeux, et ne tombe point dans l'emphase. Ce témoignage donne alors à voir de l'intérieur une société de mondanités, de parures, dans lequel s'immisce la démocratie en même temps que les guerres explosent. Consuelo Vanderbilt Balsan avait donc un talent certain de conteuse, qu'elle a mis au profit d'un tableau doux-amer d'un monde figé par son étiquette. Elle incarne la femme émancipée et cosmopolite, qui, tout en liant les continents, a su lier les siècles et briller dans cette transition.
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Née au moment où le siècle allait changer, Consuelo Vanderbilt Balsan vécut une existence riche, dense et intense, passant des Etats-Unis à l'Angleterre puis en France, au moment où le monde se modernise et change du tout au tout.
De son enfance de jeune héritière, couvée par une mère omniprésente, à son adolescence de débutante dans la bonne société américaine, des premiers émois de la jeune fille à son mariage arrangé par sa mère, de la cour d'Angleterre au Paris d'Après-Guerre, du divorce de sa mère au sien propre, Consuelo nous livre une série d'anecdotes et de souvenirs, au fil d'un récit parfois difficile à suivre, fourmillant de personnages historiques plus ou moins connus, un souvenir appelant l'autre donc parfois confus, mais dans l'ensemble passionnant et enrichissant.
Rares sont les femmes qui ont vécu tant de choses, et qui ont pris le temps de les écrire pour les partager !

Cependant, malgré la richesse de cette vie, et tout ce que l'on apprend, malgré les images que l'on connaît et que l'on retrouve plus vivantes que dans les anecdotes de visites touristiques (la villa Vanderbilt à Newport est à voir !), malgré les photos qui permettent de mettre un nom sur les visages évoqués au fil des pages, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce récit, ce témoignage, car il n'y a pas de véritable fil à suivre, autre que celui des souvenirs de la narratrice.
Je dirais bien qu'il vaut mieux ne pas le lire d'un coup, car il est dense, mais d'un autre côté, le reprendre après une pause est difficile, car on a oublié des noms, des visages, des anecdotes auxquels il y a de nouvelles références... P-être le récit aurait-il gagné à être un peu retravaillé (ne serait-ce qu'en mise en page), pour le rendre plus aéré, plus facile à lire ?
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Née à la fin du 19ème siècle aux Etats-Unis, Consuelo Vanderbilt Balson nous raconte un monde aujourd'hui disparu à travers ses mémoires rédigés en 1953.

De son enfance à New York où elle vécut sous le joug d'une mère autoritaire au lourd protocole de la cour britannique où se succèdent réceptions, voyages en passant par Paris, elle dresse tout une galerie de personnages où se croisent la reine Victoria et sa famille, Winston Churchill (qui était de la famille de son mari), Charlie Chaplin et autres figures de l'Histoire...

Ses mémoires se lisent comme un roman mêlant anecdotes, portraits, ce n'est jamais ennuyant. J'ai rarement lu une autobiographie aussi passionnante! C'est le témoignage d'une femme qui a vu le monde changer et se moderniser...Un témoignage précieux d'un monde aujourd'hui lointain...
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ayant visité Marble House à New Port, j'ai été curieuse de lire le récit de Consuelo Vanderbilt. J'ai bien apprécié le début du livre qui relate son enfance, de constater à quel point les enfants étaient éduqués à la dure dans ce milieu par ailleurs privilégié, même les vêtements qu'ils portaient étaient contraignants.
Cette femme a eu une vie bien remplie, son premier mariage arrangé par sa mère n'a pas été heureux elle est taiseuse sur le sujet mais elle a pu choisir son deuxième mari et vivre heureuse. Elle a fréquenté les grands de cette époque a beaucoup voyagé , cependant parfois on se perd dans les énumérations de personnes qu'elle fréquente souvent par obligation car certaines personnes sont supportées parce qu'elles ont un nom. Je n'ai pas vu l'intérêt de ces listes de personnes en vue pour le lecteur étranger à ce milieu mais il faut souligner que son témoignage est intéressant à divers titres.
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Autobiographie intéressante avec néanmoins quelques longueurs.
Hormis ces longueurs (que sont les successions de diners et de rencontres mondaines) c'est un récit intéressant.
Son enfance et son mariage gérés par sa mère nous montrent que les femmes de cette époque n'avaient que très peu (voire pas du tout) de droits sur leur existance.
Mais via son divorce et ensuite son implication corps et âmes en faveur des femmes et des enfants défavorisés en GB puis en France nous voyons une autre femme apparaître. Elle sera d'ailleurs décorée pour cela.
Les dernières pages sur la seconde guerre mondiale sont très prenantes.
Un témoignage d'une époque révolue à découvrir.



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Un week-end où Winston Churchill était venu en compagnie de sa ravissante épouse, un tableau unique fut réalisé. Sa particularité était d'être signé de cinq artistes. [...] Nullement perturbé par des observateurs si avisés, le peintre [Churchill] tira quatre pinceaux de sa réserve et les distribua à chacun: "Vous, Paul, vous peindrez les arbres. Vous Segonzac, le ciel. Vous Simon Lévy, l'eau. Et vous Marchand, le premier plan. Moi, je superviserai." C'est ainsi que plus tard, je les retrouvai tous concentrés sur leur travail. Tirant sur son gros cigare tout en surveillant l'avancement de sa toile, Winston intervenait de temps à autre: "Un peu plus de bleu ici dans ton ciel Segonzac. - davantage d'ombre sur ton eau, Lévy - Et Paul, du vert plus foncé sur ton feuillage, juste là."
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"Ces extravagances montraient l'importance démesurée que les hommes portaient à la beauté. Or il me semblait injuste que 'ces dames du demi-monde' fussent seules autorisées à rehausser leur beauté par des cosmétiques qu'on interdisait à la femme du monde.Car la femme respectable, comme l'on disait, devait conserver une apparence neutre; ses vêtements comme son maquillage devaient demeurer discrets. Ne jamais attirer l'attention, telle était la règle imposée par la bonne -sinon hypocrite - société de l'époque."
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"Un bon sens de l'humour est toujours un atout et la dérision est une arme qui peut accélérer les réformes."
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