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J.-M. Collet (01/01/1985)
3.1/5   5 notes
Résumé :
En mai 1940,Edmond VANDIEVOET a 34 ans qu'une idée : servir son pays.
Mobilisé par l'armée belge, il échappera une première fois à la captivité et se réfugiera à Paris où il se spécialisera au sein d'un réseau dans le passage d'homme et de matériel entre Bruxelles et la capitale française.
Arrêté plusieurs fois, évadé autant de fois, Edmond Vandievoet sera finalement déporté au camp de Buchenwald, dont il sera le seul prisonnier à avoir réussi à s'enf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Buchenwald ! Encore ! Ce nom affreux de camp de concentration nazi ! Rassurez-vous, chers lectrices et lecteurs, l'ouvrage d'Edmond Vandievoet - d'ailleurs son seul - est avant tout le récit de son évasion de cet endroit cauchemardesque. Dans ce sens, cette autobiographie se rapproche de l'oeuvre de François Suliny "Le piéton de Stalingrad" ; de "Colditz, la grande évasion" de Patrick Reid et du livre de Paul Brickhill " The Great Escape" ou "La Grande Évasion", rendu célèbre par le film qui en fut tiré avec le légendaire Steve McQueen (1930-1980) dans le rôle principal, en 1963.

Les aventures - au pluriel - d'Edmond Vandievoet commencent le 10 mai 1940, le jour où les troupes allemandes rendirent leur 2ème visite à la France, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique et où l'auteur a rejoint l'armée pour la campagne des 18 jours, jusqu'à la capitulation belge du 28 mai 1940. Il a 34 ans, né à Bruxelles en 1906, mais vivant à Tongres (Tongeren en Néerlandais), à une bonne trentaine de km de Liège, où il apprend que son épouse et fils se sont installés dans leur appartement près des Halles à Paris. Il décide de les joindre et entreprend son premier voyage clandestin. En cours de route, il rejoint la résistance.

Dès le début du récit nous faisons la connaissance d'un homme à l'esprit indépendant et au tempérament résolu. Ses activités dans la clandestinité en faveur des réfugiés fuyant la peste brune, lui valent une arrestation par le Gestapo et un séjour dans la cellule 127/bloc 4 de la prison La Santé, puis un transfert au Fort d'Hauteville près de Dijon. Et il y accompli sa première évasion, mais de très courte durée : 3 heures et demie de liberté !
Reincarcéré dans une prison, où l'évasion s'avère virtuellement exclue, Edmond demande, comme ingénieur spécialiste en technologie de refroidissement et calcul de pression, son transfert en Allemagne, espérant qu'une évasion y sera plus facile, pour se rendre près de sa femme et fils qui résident dans la ferme de ses beaux-parents .... à Mézin en Lot-et-Garonne. Pas exactement le chemin le plus évident !

Mais si certaines personnes sont "affublées" de l'une ou l'autre obsession, chez Edmond Vandievoet c'est manifestement celle de l'évasion. Il réussit son coup et se trouve dans une usine, appartenant à Hermann Goering d'appareils électroniques haut de gamme de contrôle à Braunschweig, pas trop loin de Hanovre au nord de l'Allemagne. D'où muni de faux papiers, il prend tranquillement le train pour Bruxelles, Lille et Paris : 2ème évasion réussie. Pour retrouver sa douce moitié, il ne lui reste plus qu'à franchir, sans papiers corrects, la fameuse ligne de démarcation. À Vierzon. la frontière avec la zone libre, les choses se gâtent et notre bonhomme doit avoir recours à son culot, sa parfaite maîtrise de la langue allemande et son numéro de dignitaire teutonique offusqué et brutal pour passer. Mais passer, il fait.

Peu après, il apprend qu'à la mairie de Mézin la Gestapo a affiché un avis de recherche avec sa photo. Une nouvelle fuite s'impose, mais il est arrêté et envoyé à la prison de Compiègne. de là, il essaie - comme d'habitude - à s'évader, cette fois-ci en se faisant passer pour un avocat de la défense qui vient de consulter son client, mais hélas il échoue et se trouve, le 23 juin 1943, dans le convoi spécial SS direction Buchenwald. Dans ce train, il passe son temps à échafauder maints plans d'évasion, mais se rend compte qu'ils sont tous condamnés à l'échec.

Je ne m''étendrai pas sur les conditions de vie, ou plutôt de survie, à Buchenwald. Edmond ne le fait pas non plus, il préfère analyser la situation en fonction de ce que personne n'a fait avant lu : s'évader. Comment il s'y est pris concrètement, à base d'ingéniosité, de patience, de courage et de bravoure, je vous laisse découvrir dans les peu de pages qui forment l'essentiel de son récit. Toujours est-il qu'avec son pote français, Aristide Pennetier, le 23 août 1943, il dit adieu à ce camp horrible, pour entreprendre le long périple du retour à Bruxelles et Paris. Son ami sera, hélas, capturé à la gare d'Erfurt, à seulement 15,9 km du camp.

De retour dans la Ville Lumière, il renseigne les agents du réseau Maurice Buckmaster (1902-1992), chef de la section française de la direction des opérations spéciales, SOE (Spécial Opérations Executive) britannique et ceux du bureau des services stratégiques, OSS (Office of Strategic Services) américain (le précurseur de la CIA, mieux connue), qui lui font une offre d'emploi bien rémunérateur, qu'il décline cependant pour des raisons essentiellement familiales, tout en restant actif dans la résistance et de participer avec les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) à la libération de Paris, un an après.
C'est sur la base de ses informations détaillées que les Alliés bombardent Buchenwald, le 24 août 1944, en détruisant l'infrastructure industrielle de guerre sans causer trop de dégâts parmi les prisonniers, qui seront libérés par les soldats américains du général Patton, le 11 avril 1945.

Après la guerre, Edmond a ouvert, avec sa femme et son fils, un magasin d'articles électroniques à Caen, dans le Calvados. Homme très discret, il aura fallu de nombreuses implorations et supplications venant de tous parts avant qu'il n'accepte de rédiger ses exploits de guerre, en 1985. Je n'ai, malencontreusement, pas trouvé des informations plus récentes sur lui.

Les mémoires de guerre d'Edmond Vandievoet sont comme l'homme lui-même : directs, précis et simples. Ses exploits exceptionnels ne lui sont sûrement pas passés à la tête, mais se lisent d'une traite.


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En fait, nous ne réalisions pas que nous étions aussi poursuivis par la police de Vichy. Mais à nous qui avions vécu sous le joug nazi en Belgique et en France, la zone libre nous apparaissait comme un véritable paradis.
La répression y était menée moins durement que de l'autre côté de la ligne de démarcation, même si poussées par Hitler, les miliciens pétaintistes se livrèrent impitoyablement à la traque des Juifs et des résistants.
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