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Critique de Crossroads


Alors c'est l'histoire d'un gars qui passe 100 jours aux sports d'hiver et qui trouve le moyen de se plaindre ! Il manque pas d'air ( froid , tres froid l'air ! ) quand meme !

Bon , vous tout comme moi ( enfin surtout vous vu mon appétence contrariée pour la poudreuse ) , rythmez vos journées à la neige en alternant le ski ( apres trois heures de queue dont deux à remettre la main sur votre forfait ) , la luge ( apres trois heures de grimpette ) , le coma éthylique ( apres trois heures de vin chaud ) . Nicolas Vanier , lui , a une toute autre vision de la chose . Grand admirateur de Jack London devant l'eternel , il n'a rien trouvé de mieux que de tenter de relier l'Ocean Pacifique à l'Océan Atlantique : un périple de pres de 5000 kilometres en traineau . L'aventure parait belle et plutot " sereinement " réalisable sur le papier . Il en sera tout autrement , perdu en pleine tempete , par des - 50 °C réguliers , complétement harassé et submergé par des problemes d'intendance et de logistique aussi récurrents que l'annonce d'une caissiere vous avisant , un p'tit sourire en coin , que le client vous devançant sera le dernier et qu'elle vous saurait gré de bien vouloir changer de file apres trois heures d'attente ( encore...) . Raaaaaaah , caaalme bijou , caaalme...- 50 °C , la vache ( enfin le loup puisqu'il en sera beaucoup plus question dans ce récit ) , dantesques comme conditions climatiques ! Rarement atteint sous nos contrées tempérées . Peut-etre au fin fonds de l'Ardeche et encore ;)

Si Vanier ne possede pas la plume d'un London , il peut se targuer d'en etre un digne héritier ! L'auteur vénere la nature et se nourrit d'aventure . Les défis audacieux rythment sa vie d'explorateur et participent pleinement à son équilibre . Que ce soit en famille ou en solo ( aidé , cependant , en cela par une équipe restreinte de logisticiens et de pisteurs ) , il n'hésite pas à repousser ses limites et ce , parfois , au péril meme de sa vie .
Une belle histoire humaine et animale car le musher et ses 10 chiens de traineau fusionnent littéralement dans l'adversité ! Ils se connaissent sur le bout des pattes , appréhendent mutuellement leurs moindres désirs , se lisent et se déchiffrent à coeur ouvert ! Vanier adore ses chiens qui le lui rendent bien !
Le récit est plaisant ! Sa forme l'est un peu moins . En effet , l'auteur a pris le parti de formuler son récit sous forme d'agenda . Les km atteints , rythmant immanquablement cette odyssée , font que cette derniere manque sensiblement de fluidité . J'ai beaucoup aprécié le 7e chapitre ( 70 km , -25 °C) alors que le 22e ( 1800 km , -38 °C) m'a laissé...de glace .
Mais le ressenti est bien là et l'encéphalogramme émotionnel de ce forçat du Grand Nord permet de se faire une idée plutot précise des problemes endurés , de l'ampleur du défi et de sa finalisation .
Les contrées traversées sont sauvages , hostiles , grandioses et décrites de fort belle maniere ! Vanier et son équipage animalier sont touchants dans leur symbiose journaliere . Il nous immerge dans son quotidien de musher . En vulgarise sa fonction . Les chiens et leurs roles spécifiques ne sont pas sans rappeler un certain " L'appel de la foret " .
Gros point noir : le suspense . Lire l'Odyssée Blanche , c'est un peu jouer au cluedo avec toutes les cartes définitives en mains . L'on possede le Colonel Moutarde matraquomane , la dite matraque , de par le fait , employée pour masser ce bon vieux Dr Lenoir dans le spa ( huuum , mais que faisaient-ils tous les deux à 2 heures du mat' dans un spa ? Perso , j'sais spa...) . L'on vibre donc avec Vanier et ses chiens tout en sachant pertinemment qu'au bout de la pire des épreuves se profile la victoire ! Dommage...Le coté épique de la chose eut été décuplé par un doute omniprésent...

Pour tous les fans d'aventures dans le Grand Nord et les nostalgiques de London , ce livre représente un fort bel hommage au maitre du genre !
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