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3,94

sur 684 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je lis parfois que David Vann, on adore ou on déteste. J'ai un avis bien plus nuancé, la preuve : je suis bien embêtée pour dire si j'ai aimé ou pas Aquarium. Disons que j'ai beaucoup apprécié certains passages et que d'autres m'ont mise mal à l'aise. Voilà, c'est finalement aussi simple que cela : une expérience contrastée et quelque peu douloureuse.
Ce roman est une plongée dans la vie d'une adolescente de douze ans, Caitlin, qui vit seule avec sa mère. Son quotidien morne et solitaire s'éclaire chaque fin d'après-midi lorsqu'elle se rend au grand aquarium de Seattle. Elle y admire toutes sortes de poissons dont elle connaît les particularités sur le bout des doigts et elle partage sa passion avec un vieil homme qui, comme elle, vient régulièrement coller son nez contre les parois vitrées. Ce qu'elle ignore, c'est que cette amitié pourrait bien mettre à mal l'équilibre familial.
Il y a de l'amour dans ce roman, mais il est souvent si maladroit qu'il s'exprime à travers une violence insoutenable. C'est le style David Vann, cela ne m'a donc pas surprise mais profondément dérangée. Les liens familiaux sont interrogés et disséqués, les relations mises à mal sous les yeux du lecteur. Sartre aurait pu écrire à ce sujet : « L'Enfer, c'est la famille. » De l'amour fusionnel à l'abandon, de la compréhension au rejet, il n'y a qu'un pas. C'est d'une grande intensité psychologique. Toutefois, il me semble que, contrairement aux autres romans de David Vann, il y a dans Aquarium une note d'espoir au milieu de toute cette noirceur : il apparaît dans les dernières lignes et il est surtout porté par le personnage de Caitlin, lumineuse, sensible et intelligente.
Je peine à retrouver l'émotion ressentie à la lecture de Sukkwan Island il y a quelques années, mais je poursuivrai tout de même avec l'auteur, il ne me reste plus que Goat Mountain à découvrir.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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C'est l'hiver à Seattle. Pluie, neige fondue, neige, ciel gris, plombent le quartier sinistre de la banlieue des pauvres, où Caitlin et sa mère Sheri mènent une existence sans joie.

L'aquarium, le monde fascinant des poissons, c'est l'univers où aime se perdre la jeune fille en attendant sa mère à la sortie du collège. Elle y reste des heures à contempler les formes étranges nées des profondeurs marines.

Un vieil homme la rejoint, qui semble l'aimer d'emblée, et ils prennent l'habitude de s'y retrouver chaque jour...

Sheri travaille au port à conteneurs, boulot sans qualification, difficile et mal payé. Elle élève seule sa fille et vient de rencontrer Steve. Mais elle reste pleine de doute et de méfiance face à l'avenir.

Le jour où elle apprend la relation de Caitlin et du vieil homme et qu'elle comprend qui il est, c'est le drame...

Une fois encore David Vann nous offre une plongée dans les abîmes des relations familiales, dans les haines et les blessures qui tissent les liens entre les générations, les lâchetés, les pardons impossibles, les violences, les regrets. Mais Caitlin, qui transite entre l'enfance et l'âge adulte, amoureuse d'une de ses amies de collège, est mue par un unique désir : avoir une vraie famille, construire un foyer à partir des éléments épars qui constituent son existence.

La force de l'écriture de David Vann est toujours poignante malgré un scénario assez peu vraisemblable. On a l'impression qu'il en rajoute trop, ce qui rend l'histoire peu crédible.

Ce n'est pas son meilleur livre de mon point de vue, des passages difficiles à avaler, un monde aquatique froid et lointain, de nombreuses invraisemblances, mais de très belles illustrations, une gamine plutôt sympathique, et une indéniable puissance d'écriture. Il me laisse donc nageant entre deux eaux...
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Trop dur, trop malsain pour moi...
Bon après pas de chance il arrive après un livre que j'ai qualifié de coup de coeur 2020. Donc évidemment le livre suivant pâtit toujours un peu....

"Aquarium" est livre très dur, voire glauque à certains moments. En fait même pas loin de la nausée, j'ai failli arrêter quand la petit Caitlin doit aller chercher des médicaments (je n'en dis pas plus pour celles et ceux qui n'ont pas lu le roman). Là pour moi le paroxysme de l'horreur de l'attitude de la mère était atteint, dont la philosophie à un moment était "pour comprendre ce que j'ai subi, tu vas le subir"....
Un livre qui oscille entre impossible pardon, violence inouïe (physique mais surtout psychologique).

Je sais que je suis un peu à contre courant, car il a été encensé dans de nombreuses critiques. Encore une fois, je crois que "ça" va trop loin pour moi, trop dur, impossible de comprendre cette mère (bon après sa vie, je ne l'ai pas vécue, mais je ne sais pas il y a un côté "trop"....). Et puis sans doute il est mal tombé....
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C'est parce que j'aime beaucoup Pete Fromm qu'on m'a conseillé David Vann, que je ne connaissais pas du tout. Seulement deux livres étaient disponibles à la bibliothèque, et j'ai choisi "Aquarium" un peu au hasard, parce que j'aimais sa couverture.

Auteur américain, nature-writing et récit initiatique sont là les points communs que David Vann partage avec Pete Fromm, mais alors avec chacun un style bien différent et bien à eux.

Rien que sur la forme déjà pour commencer... Dès la première page, j'ai compris qu'il me faudrait deviner les dialogues, ces derniers n'étant pas typographiés selon les règles de base : pas de guillemets, ni de tirets, pas différenciés du reste de la narration, quelquefois en plein milieu d'un paragraphe. Si vous saviez comme ça me gonfle cette mise en forme...

Quant au nature-writing, où l'on découvre normalement de grands espaces naturels s'imposant aux protagonistes comme aux lecteurs, David Vann nous en propose une version plutôt atypique. En effet, l'action se déroulant uniquement à Seattle, il nous faut imaginer cette grande ville faite de grands bâtiments de béton et d'acier, envahie d'hommes et de véhicules, tel un vaste océan empli de créatures marines aussi diverses, de la plus commune comme la morue à la plus étrange et farfelue comme l'hippocampe pygmée. Nous sommes donc ici dans un "nature-writing métaphorique", les protagonistes étant enfermés dans un grand aquarium, tantôt trop spacieux dans lequel il y a encore tant à voir et à découvrir, tantôt trop étouffant dans lequel on cherche sa place. J'ai apprécié toutes les analogies et métaphores de l'auteur, instaurant une atmosphère particulière à son histoire, sombre tels les bas-fonds de l'océan, oppressante comme si l'on manquait d'oxygène, sachant refléter les états psychologiques de chacun des personnages.

Par sa plume plutôt abrupte et inconstante, l'auteur nous conte son histoire par le biais de Caitlin qui, du personnage principal, joue également le rôle de la narratrice. C'est parfois choquant, brutal, et d'autant plus quand on sait qu'on est dans la tête d'une enfant de 12 ans, en passe de devenir une adolescente et qui perd d'un coup son seul repère, sa mère qui va totalement perdre les pédales face à un passé douloureux refaisant surface. Comme je le disais, c'est parfois brutal, parfois violent aussi. le récit est principalement submergé par la colère (de Sheri), l'incompréhension (de Caitlin) et le besoin d'être pardonné (du vieil homme).

Un récit quelque peu dérangeant, enragé, dans lequel la tension est omniprésente. Un récit percutant sur le fond, mais dont la forme m'a empêché de ressentir pleinement toute la force des émotions transmises.
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Je suis assez perplexe quant à ce roman que je viens de terminer. Je me suis lancée dans cette lecture suite aux bonnes critiques que j'avais lues. Et je suis passée à côté.

J'ai eu le sentiment que l'auteur juxtaposait un ensemble d'histoires, plus ou moins dérangeantes, voire sordides, sans véritables liens les unes avec les autres. J'ai entendu parler de thriller psychologique : je me suis plutôt ennuyée, je n'ai pas senti la tension qui qualifie ce genre d'ouvrage.

Et j'ai eu du mal à accrocher au style de l'auteur avec ses tournures de phrase très particulières. J'ai quand même apprécié la description des poissons et les métaphores qui en découlent.

En conclusion : ressenti très mitigé pour moi.
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Aquarium...
Un nouveau David Vann...
Et bien que dire... J'ai été décue par cette lecture.
Je l'avais quitté après la lecture d'IMPURS que j'avais beaucoup apprécié.
Sukkwann Island m'avait bouleversé... Avec Aquarium il y a eu l'effet d'un poisson qui tourne en rond dans son bocal... et qui s'ennuie. Peut etre que l'effet de surprise n'a pas été au rendez vous... Une histoire familiale pourtant mais...
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Caitlin, 12 ans vit seule avec sa mère dans une banlieue pas très riche; tous les soirs en sortant de l'école , elle va à l'aquarium, sa seule activité.
Elle fait la connaissance d'un vieille homme avec qui elle sympathise mais quand sa maman s'en rend compte , ce n'est pas pour lui faire plaisir.
Qui est cet homme, on se rend compte de l'importance du passé , comment il peut agir sur notre présent, les horreurs que cela entraînent, les drames;parfois même jusqu'à la folie.
J'ai aimé ce roman par la réflexion qu'il amène, sur les sentiments; on apprend aussi beaucoup sur les poissons.
Jolie et triste roman.
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Et vous, quel est votre poisson préféré ?

Car il y a de tout dans l'Aquarium de David Vann : de la morue desséchée, un poisson-fantôme, des flétans, etc. Au fil des pages, on suit les dessins de ces poissons et on rentre dans la lecture comme un plongeur en apnée ; l'ivresse des profondeurs en moins.

En effet, ça manque régulièrement d'oxygène ; la page introductive de l'ouvrage faisait mention d'une "bulle féerique et bleue aquatique" mais je trouve toujours cela suspicieux qu'une maison d'édition se sente obligée d'enrober son produit avec des extraits de critiques littéraires.

Aparté fait, je reproche surtout au récit son manque d'éclat : la page 66 correspond, pour moi, à la "thermocline". Au delà, on subit, sans frisson, une mauvaise adaptation familiale des Dents de la Mer, et on a qu'une seule envie : remonter à la surface et finir cette exploration prévisible, un brin pénible, et lire autre chose.

C'est dommage. le contenant était très beau (surtout la couverture de l'édition de 2018) et...la métaphore filée aussi.
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Mon premier roman de cet auteur, mais j'en avais tellement entendu du bien que j'ai voulu tester un de ses romans. On m'avait donc conseillé celui-ci.

Je ressors de cette lecture assez mitigée. Une sensation d'inachevé et d'approche du thème resté en surface.
Je ne dois pas dire que ce fût une mauvaise lecture car les métaphores et le style littéraire m'ont beaucoup plu, mais le sujet abordé n'a été mis en avant que beaucoup trop tard et seulement sur quelques pages. J'aurai aimé que l'auteur aille plus loin, pas dans le sens de la description car c'est difficile à accepter, mais peut être dans la durée pour montrer à quel point ce personnage a perdu les pédales et à quel point sa colère a pris le dessus sur son self contrôle.
Le second thème lui je dois avoué qu'il a été bâclé et d'une simplicité affligeante.
Nous sommes pas dans un roman à l'eau de rose, c'est un roman noir et la fin fût trop simple et gentillette.

A voir si un jour, je me laisse à nouveau tenter par l'un de ses romans.
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Influencé par une émission de télé, j'y ai entendu parler de ce roman comme étant écrit par un des meilleurs écrivains actuels: David Vann.
Voilà donc un roman qui nous raconte l'histoire de Caitlin et de sa mère. Deux américaines, une vie assez routinière et précaire pour la jeune femme, Sheri, qui pour subvenir à leur besoin exécute un travail ingrat, sale, physique et qu'elle n'a pas choisi...
Caitlin doit se lever aux aurores et attendre sa mère chaque soir, tard après l'école et pour combler l'attente, Caitlin passe des heures dans un centre-aquarium où de multiples espèces de poissons évoluent. Caitlin va d'ailleurs tout au long de ce récit faire des comparaisons avec ce qu'elle vit et la vie sous l'eau qu'elle admire tant. Un vieil homme à l'aquarium va devenir son ami et ce vieil homme n'est autre que son grand-père.
Un homme âgé qui se cache pour pouvoir voir sa petite fille à l'insu de sa mère. Sheri est donc la fille de l'homme âgé qui tient compagnie chaque soir à la petite Caitlin. Un homme qui, jadis, à abandonné sa fille à un triste et cruel sort, celui de sa femme mourante d'un cancer. Il a fui, laissant Sheri adolescente, seule avec sa mère mourante et sans le sou.
Quand Sheri va apprendre le retour de son père, sa tentative d'approche via Caitlin et sa résolution à tout faire pour se faire pardonner, tout va basculer.
C'est là que ce roman sombre si je puis-dire. D'une mère aimante, fatiguée certes, Sheri va devenir un monstre. le passé ayant resurgi par ce retour paternel, l'amour de Caitlin pour ce grand-père retrouvé, va rendre folle Sheri, et c'est alors qu'elle va faire subir à sa fille, qui n'en démords pas, elle aime son papy, tout ce qu'elle a subi autrefois, quand ce bon et gentil papy les a laissées tomber elle, une gamine et sa mère à l'agonie.
Ce roman est sensible, sur le fil, empreint de douceur et de cruauté. Plusieurs choses m'ont déplus néanmoins.
Je trouve que l'auteur pousse la cruauté de Sheri envers sa fille à l'extrême limite. Alors oui, on comprends que Sheri est à bout et qu'elle a subi l'enfer, mais quelle mère ferait subir ce qu'elle fait subir à son enfant dans ce récit ?
Ensuite il y a Shalini dont je n'ai pas encore parlé, une jeune fille, amie de Caitlin qui est en réalité sa petite amie. Je n'ai pas bien compris pourquoi évoquer l'homosexualité de Caitlin, ces passages légèrement érotiques entre deux gamines, même si à la fin du roman c'est le résultat d'un énième pétage de plombs de Sheri vis-à-vis de sa fille. Je ne comprends pas pourquoi l'auteur à choisi cet angle à son récit, c'est un peu hors sujet, inutile à mon sens. Excepté si c'était tiré d'une histoire vraie ce qui n'est pas le cas.
Ce roman est fort, et remue les tripes, mais un peu extrême, j'en garderai cependant un très bon souvenir de lecture, je crois. Pour conclure je dirai que l'auteur à une très belle plume, trempée dans un soupçon de violence un peu inutile à son talent mais cela n'en fait pas comme je l'ai entendu lors de cette émission de télé, un des auteurs incontournable de notre époque. Mais il est très bon c'est un fait. Chacun jugera.

Lien : https://lesmotsricochent.blo..
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