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EAN : 9782351781258
268 pages
Gallmeister (05/10/2017)
3.68/5   120 notes
Résumé :
"Née pour détruire les rois, née pour remodeler le monde, née pour horrifier et briser et recréer, née pour endurer et n’être jamais effacée. Hécate-Médée, plus qu’une déesse et plus qu’une femme, désormais vivante, aux temps des origines”. Ainsi est Médée, femme libre et enchanteresse, qui bravera tous les interdits pour maîtriser son destin. Magicienne impitoyable assoiffée de pouvoir ou princesse amoureuse trahie par son mari Jason ? Animée par un insatiable dési... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Le livre commence fort avec la fuite de Médée de Colchide. A bord de l'Argo, avec l'équipage de Jason, elle navigue toutes voiles dehors, jetant les morceaux du cadavre de son frère qu'elle a fraichement découpé pour ralentir la traque que son père leur a lancé, celui-ci ramassant les restes de son fils flottant sur la mer. Pour ceux qui connaissent l'histoire de Médée, celle-ci n'est pas entièrement relatée dans l'ouvrage, elle s'arrête à sa fuite vers Athènes et n'évoque pas le passage de sa vie avec le roi Egée.

David Vann occulte également les aventures de Janson en royaume de Colchide, les épreuves qu'il doit accomplir et la manière dont il subtilise la toison d'or à Eétès le roi et père de Médée, ainsi que l'aide que Médée lui procure pour vaincre les maléfices auxquels il est confronté. le focus est donc fait sur Médée, Jason étant relayé au second plan. le portrait qui est fait de lui n'est pas très relisant (pleutre, sans ambition, soumis, sans reconnaissance, infidèle etc...). On notera que sa description se fera tout au long du livre à travers le regard de Médée. Je ne l'avais jamais auparavant imaginé sous ce jour (c'est quand même le chef des Argonautes!).

Avec ce livre, David Vann donne une nouvelle dimension à l'histoire de Médée, lui amputant sa poésie tragique et une partie de sa "pureté". Cependant il lui propose en échange de la couleur (malgré le sombreté du texte), des odeurs, un décor méditerranéen empli de peuplades sauvages. Avec David Vann Médée se rapproche de nous, elle est une femme nouvelle, on la perçoit sous un autre jour, plus contemporain. Il adopte un style haché et des phrases courtes qui ajoutent de la percutions et de la tension au texte. Les scènes sont détaillées et nous immergent dans un monde dans lequel les croyances sont reines et la peur l'instrument principal du pouvoir.
Icône de la femme déterminée, insoumise, résistante face à la puissance masculine écrasante, Médée affiche clairement son mépris pour le pouvoir en place, moquant les moutons qui le suivent. Elle est la révoltée, celle qui se dresse contre la bêtise et la tyrannie. On conviendra bien sûr que le tableau clinique de cette femme est particulièrement préoccupant, mais on ne fait pas de bonnes tragédies sans personnalités extrêmes...

Pour finir je dirai que cette lecture m'a permis de renouer avec un vieille passion un peu délaissée sur laquelle un nouveau regard m'est apporté. J'ai vraiment été embarqué par l'auteur dans l'enfilade des évènements tragiques si magistralement décrits. J'ai aimé Médée, je dois l'avouer, dans sa folie, dans son entièreté, dans son indéfectible détermination. J'ai été écoeuré à vomir sur le pont du navire et effrayé devant sa cruauté. Vous l'aurez compris, David Vann m'a touché de différentes manières par sa façon d'aborder le sujet. Après avoir rendu le livre à la médiathèque, et je n'ai pu m'empêcher d'aller le commander pour l'ajouter sur mon étagère.
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J'aime beaucoup les romans de David Vann, leur univers tourmenté, douloureux, parfois violent. Il s'en détache souvent une lumière souterraine, une voix, cette violence n'est jamais gratuite, elle offre des cheminements singuliers.
Tout d'abord, j'ai été surpris de découvrir ce nouveau registre dans lequel l'auteur faisait irruption. Mais au fond, pourquoi s'étonner de cela ? Bien sûr, un écrivain peut aussi s'autoriser à visiter d'autres territoires auxquels il nous a habitué. Mais ici, au final, et après avoir refermé la dernière page du livre, je me suis dit que ce récit restait fidèle quelque part à l'itinéraire torturé de David Vann.
Nous voici plongés de plein pied dans la mythologie grecque, qui met en scène le personnage principal de Médée, lors d'un épisode précis qui dépeint son combat et son désir de pouvoir, son désir de parvenir à ses fins au prix d'attenter à la vie de ses proches., à toutes les fins. Nous sommes ici dans le récit de Jason et les Argonautes, mais David Vann nous en propose une nouvelle lecture.
Peut-être que la mythologie antique nous est peu proche. Peut-être que nous y sommes désormais peu sensibles. Pourtant, elle est riche. On y trouve des reflets de nos vies...
Le personnage de Médée est fort. Je ne sais pas si tout le monde le connaît. L'évocation de ce nom évoque déjà l'image d'un personnage extraordinaire, même si on ne connaît pas précisément le détail de son histoire, du mythe qui va avec, Médée c'est loin d'être une femme tranquille, posée au coin d'une cheminée, tricotant, lisant disant des poèmes, Médée est une femme de pouvoir, mais bien plus encore, son nom inspire la violence, le combat, le sang, la cruauté... C'est une femme meurtrière...
David Vann a ce talent de nous décrire cette femme dans tous ces multiples aspects. Il pose une description solide d'un personnage féminin qui prend sa place dans un univers d'hommes. À ma connaissance, elle incarne dans la mythologie antique un des personnages féminins les plus forts.
Elle est trahie à maintes reprises et se relève, se venge. Oui, mais elle est entière, elle aime aussi entièrement. Elle est simplement irrévérencieuse, révoltée, insoumise, se situant au-dessus des hommes et des dieux. J'adore cette posture antique ! Bon, parfois, elle n'y met pas les formes, mais c'est une question d'époque...
J'ai aimé la force de la narration, cette puissance qu'a eu l'auteur de nous partager sa fascination pour ce personnage totalement ambigu.
Brusquement, David Vann en fait aussi un personnage attachant, n'effaçant pour autant rien de sa cruauté, mais disant aussi son humanité. C'est une relecture féministe du personnage.
Le récit est magnifique, très exigeant, nous emporte dans cette tragédie antique.
J'aime l'écriture de David Vann pour dire les méandres d'un chemin tortueux happé par le pouvoir. J'aime ce récit qui nous pose plein d'interrogations sur cette femme, Médée.
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L'obscure clarté de l'air est rien moins qu'une revisite du mythe de Médée par un David Vann qui se fait tragédien.

Bien qu'aimant beaucoup L Histoire, je ne me suis jamais attardée sur la mythologie grecque, très vaste et très complexe.
J'avais bien sûr déjà entendu parler de Jason et les Argonautes, de la fameuse Toison d'or, mais sans avoir jamais eu la curiosité d'en savoir plus.
Ma surprise fut donc grande, dès les premières pages, de découvrir que j'allais enfin faire connaissance avec Médée, petite-fille d'Helios, prêtresse de la déesse Hécate et amoureuse de Jason.
On sait que les récits mythologiques sont empreints de violence, on est donc loin ici d'une histoire d'amour à l'eau de rose.

Médée est une femme puissante, volontaire, une meurtrière prête à tout pour se venger et obtenir ce qu'elle veut, fut-ce en versant le sang de ceux qu'elle aime.

Elle s'enfuit de son royaume de Colchide en compagnie de Jason venu dérober la Toison d'or au roi Éétès dans le but de récupérer le trône de Iolcos, usurpé par son oncle.
Afin de retarder au maximum la flotte de son père lancée à leur poursuite, elle n'hésite pas à tuer son propre frère et à en lancer les morceaux un à un dans la mer.
Médée méprise les hommes de pouvoir et la royauté, se dit elle-même "née pour détruire les rois, née pour remodeler le monde, née pour horrifier et briser et recréer, née pour endurer et n'être jamais effacée".
Trahie par Jason une fois parvenus à Iolcos, sa vengeance sera terrible.
Elle commettra un crime épouvantable à l'origine de ce qu'on appelle aujourd'hui, le complexe de Médée.

C'est une femme féroce mais tellement humaine en même temps, qui met une détermination farouche dans la poursuite de son destin.
Une femme qui veut secouer le joug de l'esclavage dont elle et les siens sont victimes durant leur périple, qui se veut maîtresse de son avenir, respectée et libre.
Un récit dur, fort, mais captivant par sa dimension mythique et historique.
Une plume incisive, percutante qui se met au diapason de la tragédie.
Une lecture belle et difficile à la fois, bien loin de l'Alaska auquel David Vann nous avait habitués.
C'était ambitieux et, à mon sens, c'est réussi !
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David Vann a choisi de revisiter le mythe de Médée par une approche historique. Son livre se déroule donc à l'époque réelle de Médée (~ -1250 av. JC) et, pour cela, David Vann s'est appuyé sur les dernières découvertes archéologiques "dans un souci de réalisme constant". Et c'est quelque chose qu'il faut bien garder en tête pendant la lecture. Car si Jason et ses argonautes viennent d'un peuple primitif plus ou moins évolué qui côtoie la civilisation égyptienne, Médée, elle, est issue d'un peuple "barbare" et bien plus violent. Au final, David Vann nous offre un face à face de l'évolution, assorti d'une réflexion sur la condition féminine et le corps des femmes.
La lecture de ce livre n'est pas facile et, si on oublie qui est Médée et d'où elle vient, son comportement peut heurter fortement notre sens moral d'aujourd'hui. Mais c'est aussi le genre de livre qui prend toute sa mesure plus tard, quand on l'a refermé, qui nous taraude l'esprit, fermente et qui enfle, enfle... et nous fait réfléchir. À mon avis, c'est le meilleur livre de David Vann et un coup de coeur pour moi mais il risque de déplaire à beaucoup de monde.
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Fidèle lectrice de David Vann, je sais depuis longtemps qu'en ouvrant un de ses livres, je ne m'embarque pas dans une aventure où la vie est belle, parsemée de bons sentiments et autres mièvreries littéraires. J'ai l'habitude d'être malmenée sous la plume d'un auteur que je considère comme l'un des meilleurs de la littérature américaine.

Cette fois ci, ma souffrance a été d'une toute autre nature, en découvrant qu'il me proposait le mythe de Médée, sorte de femme fatale de la mythologie grecque.
Ignorant absolument tout du sujet, j'ai dû dans un premier temps aller glaner sur Wikipédia quelques précieux renseignements pour appréhender plus sereinement ma lecture.
Pas à pas, laborieusement, j'ai découvert cette femme descendante du soleil, mais adorant l'obscurité dans ce qu'elle a, à la fois de terrible et de fascinant.

Ce qui m'a frappé dans ce livre est la profusion des détails fournis par l'auteur. L'écriture est minutieuse et violente. Rien ne nous est épargné dans la description des meurtres, des tortures et du sang versé. Certaines scènes m'ont paru insoutenables, me laissant à la limite de la nausée.
Une souffrance, oui, cette lecture me fut douloureuse, mais, n'est- ce pas le propre des grands livres et des grands écrivains d'emmener le lecteur au-delà de là où il pense être capable d'aller ? Je ne peux que regretter mes lacunes qui ne m'ont pas permis d'apprécier pleinement un roman qui m'a cependant beaucoup appris et dont je ressors avec la curiosité d'approfondir mes connaissances pour reprendre dans quelques temps cette « Obscure clarté de l'air » et en goûter pleinement la mortelle saveur.
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critiques presse (1)
LaPresse
13 décembre 2017
On pourrait croire à un changement de registre pour l'auteur du bouleversant Sukkwan Island, qui s'attaque ici à la difficile réécriture d'un pilier de la mythologie grecque en revisitant le mythe de Médée.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
La voile en toile brune incurvée et tendue, faseyante puis raide à nouveau, capable de prendre des formes infinies. Penchée d’un côté puis de l’autre, révélant l’air. Médée ressent une traction similaire, allongée sur le pont, le regard fixe jusqu’à ne plus voir que la voile et le ciel, ne plus sentir le navire ni la mer. Attirée vers le haut, et elle ignore qui est le plus proche : la voile s’éloigne peut-être, le ciel se rapproche. Il se répand sur les bords et descend vers elle mais ne l’atteint jamais, un mouvement infini qui n’est peut-être pas un mouvement du tout.
La voile, jamais inanimée. Terrible dans les vents violents, rigide et impitoyable et puissante au-delà de tout, objet de peur et de volonté. Mais même en cet instant, dans un vent plus clément, pleine de désir, d’agitation, capable même de regret et de chagrin, inclinée de côté, voûtée puis gonflée à nouveau mais pas entièrement, le prix du passé. Ce n’est qu’en l’absence de vent, lorsqu’elle pend mollement, qu’elle ressemble à une simple toile. Le reste du temps, cette simplicité est inconcevable.
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Ils voguent encore, et Médée s’inquiète qu’ils n’atteignent jamais Iolcos. Elle comprend à présent que ces hommes n’ont aucune envie de retourner à leur vie d’antan. Ils préféreraient emprunter des rivières vers des contrées plus froides, trouver le bout du monde, faire demi-tour et visiter l’Egypte, puis longer son rivage désertique. Ils affirmeraient avoir découvert tous les pays et tous les peuples, ils rétréciraient le monde à l’extrême et se l’approprieraient. Ils rapporteraient des récits de géants abattus et de montagnes sculptées, des rivières et de ruisseaux, les contours de la terre elle-même rappelant les lieux qu’ils avaient arpentés. Niant tous ceux qui avaient été avant eux, le long passé sombre, et s’appropriant aussi l’origine de tout. La fin devenue le commencement. Ce périple instaurerait les limites du monde.
Elle craint qu’il n’y ait plus rien pour eux, après cela. Une assemblée de rois, et que restera-t-il donc à faire ? Rien que des récits, le souvenir de chaque jeune femme, en détail, le son de sa voix, le parfum de son cou, ses yeux dans la lumière du couchant, une profondeur sans fin. Désirer toujours plus.
Tant qu’ils voyagent, ils peuvent retarder ce désir et la mort, aussi, et ce qu’ils sont ne change pas. Ils ne se sentent pas rapetisser. Alors pourquoi voudraient-ils rentrer ?
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Née sans mère, elle a donc peut-être été forgée. Dans un autre métal, plus léger que le cuivre et plus liquide que l'étain, plus profondément fusionné et encore en fusion, un élément curieux qui jamais ne refroidit, un cœur brûlant et des veines qui dessinent des formes et des motifs à partir de rien, sculptée dans l'obscurité, avec une intention qui ne peut être que dans la nature du matériau lui-même, inséparable et impossible à localiser, non moins élémentaire. Née pour détruire les rois, née pour remodeler le monde, née pour horrifier et briser et recréer, née pour endurer et n'être jamais effacée. Hécate-Médée, plus qu'une déesse et plus qu'une femme, désormais vivante, au temps des origines.
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Acaste se lève, un jeune homme frêle qui ne ressemble en rien à un roi, ses gestes silencieux comme pour compenser ceux de son père. Médée est une prêtresse, dit-il d’une voix faible. Prêtresse d’Hécate et de la déesse égyptienne Nout. Elle peut voler et se déplacer sous la mer. Sa voix peut provenir de toutes les directions et elle peut voir dans l’autre monde, et faire ployer le monde que nous connaissons. Elle est aidée d’un scorpion et d’une autre créature étrange que je ne saurais nommer, qui vient des profondeurs de la terre. Elle peut aussi faire naître le vent et lever les mers. Nous devrions donc lui trancher la langue et lui crever les yeux, et lui couper les pieds et les mains, et l’enfermer dans une pièce en pierre, loin du sol et sans fenêtre, qu’elle ne puisse être en contact ni avec le vent, ni avec la mer, ni la nuit. Il faut prendre garde de ne pas toucher son sang. Je pense qu’elle est un vestige des temps anciens.
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Hécate ! psalmodie-t-elle dans sa langue barbare. Hécate, la plus grande parmi les dieux, qu’il demeure ainsi séparé, qu’aucun morceau ne se scelle à moins que ses testicules déchiquetés ne deviennent ses yeux et qu’il n’arbore son squelette à l’extérieur, prisonnier de ses os. Sans bras ni jambes. Que sa gorge se recouvre de la toison du vieil animal et que sa bouche soit l’anus du bélier. Qu’il n’entende que le bruit de ses entrailles, ses oreilles enfoncées loin en profondeur. Et qu’il vive ainsi mille ans, qu’il grandisse lentement, qu’il s’emplisse de sang. Qu’il produise sans cesse du sang sans jamais pouvoir le relâcher.
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Vidéo de David Vann
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, David Vann vous présente son ouvrage "La Contrée Obscure" aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2880139/david-vann-la-contree-obscure
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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