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Citations sur Sukkwan Island (192)

Il avait l'impression qu'il était seulement en train d'essayer de survivre au rêve de son père.
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A travers la ramure des arbres, il aperçut quelques étoiles pâles, mais bien plus tard, après que le ciel se fut découvert. Il avait froid et il frissonnait, son coeur battait toujours, la peur s'était ancrée plus profond, s'était muée en une sensation de malédiction, il ne retrouverait jamais la route vers la sécurité, ne courrait jamais assez vite pour s'échapper. La forêt était horriblement bruyante, elle masquait même son propre pouls. Des branches se brisaient, chaque brindille, chaque feuille se mouvait dans la brise, des choses couraient en tous sens dans le sous bois, des craquements bien plus lourds aussi, un peu plus loin, sans qu'il sache vraiment s'il les avait entendus ou imaginés. L'air de la forêt était épais et lourd, il se fondait dans l'obscurité comme s'ils ne faisaient qu'un et se ruait sur lui de tous côtés.
J'ai ressenti cette peur toute ma vie, pensa-t-il. C'est ce que je suis.
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Ainsi commence ton éducation à domicile.
Le monde était à l'origine un vaste champ et la terre était plate. Les animaux de toutes espèces arpentaient cette prairie et n'avaient pas de noms, les grandes créatures mangeaient les petites et personne n'y voyait rien à redire. Puis l'homme est arrivée, Il avançait courbé aux confins du monde, poilu, imbécile et faible, et il s'est multiplié, il est d...evenu si envahissant, si tordu et meurtrier à force d'attendre que la terre s'est mise à se déformer. Ses extrémités se sont recourbées lentement, hommes, femmes et enfants luttaient pour rester sur la planète, s'agrippant à la fourrure du voisin et escaladant le dos des autres jusqu'à ce que l'humain se retrouve nu, frigorifié et assassin, suspendu aux limites du monde.

Son père fit une pause et Roy demanda : Et après ?

Au fil du temps, les extrémités ont fini par se toucher. Elles se sont recroquevillées pour se joindre et former le globe, et sous le poids de ce phénomène la rotation s'est déclenchée, hommes et bêtes ont cesser de tomber. Puis l'homme a observer l'homme, et comme il est devenu si laid avec sa peau nue et ses bébés pareils à des cloportes, il s'est répandu sur la surface de la terre, massacrant et revêtant les peaux des bêtes les plus correctes.

Ah lança Roy. Mais ensuite ?

La suite devient trop compliqué à raconter. Quelque part, il y a eu un mélange de culpabilité, de divorce, d'argent, d'impôts, et tout est parti en vrille...
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Certaines choses doivent finir et on doit les laisser finir.
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Sa peur atroce avait presque disparu, mais une part de lui-même qu’il ne comprenait pas bien aurait voulu que son père meure de sa chute, pour qu’il soit soulagé, pour que tout s’éclaircisse et qu’il puisse reprendre le cours normal de son existence.
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Je ne sais pas à quoi c'est dû, je ne me suis jamais senti à ma place nulle part. Quelque chose me manquait.
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« Il avait l’impression qu’il était seulement en train d’essayer de survivre au rêve de son père. » (p. 99)
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Roy commençait à comprendre comment son père fonctionnait, comment il sombrait dans ses pensées sans qu'on puisse plus l'atteindre, et comment tout ce temps passé seul en lui-même n'était pas bon et le poussait à s'enfoncer plus profondément encore.
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Les rêves de Roy devenaient récurrents. Dans l'un d'entre eux, il était recroquevillé dans une salle de bain à plier des serviettes rouges à mesure que d'autres serviettes s'empilaient et lui tombaient dessus, le comprimant de tous les côtés. Dans un autre, il était à bord d'un bus enseveli dans le sable qui glissaient lentement sur la pente d'une colline. Dans un autre encore, il était pendu à des crochets et devait choisir entre se tirer dessus une fois, ce qui serait rapide mais risquait de le tuer, ou être plongé dans une cuve pleine de fourmis rouges, ce qui ne le tuerait pas mais durerait une éternité.
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Il n'arrivait pas à penser à Rhoda. Elle était devenue une sensation, une part de son être qu'il ne pouvait suffisamment dissocier de lui-même pour y penser. Elle était un manque et un regret qui grossissaient en lui comme une tumeur.
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