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Critique de le_Bison


Jim, un calibre .44 Magnum dans la poche. Jim, le père de David. Jim, fatigué, lassé, usé par la vie. Une putain de vie, alors il a bien le droit d'avoir son flingue sur lui. Pour être toujours prêt. le canon froid et métallique dans la bouche, sur la tempe, sous le menton. Sentir cette tension. L'objet de cette attention : le suicide. D'un père, d'un proche.

Jim souffre, intérieurement d'abord. Mais il arrive à exprimer à minima ce malaise qui campe en lui depuis trop longtemps. On pourrait croire à un début, celui de la conscience et de la prise en charge, psychiatre et médicaments pour soulager la peine, un soutien familial. Pourtant, il ne cesse de clamer qu'il veut en finir, qu'il va en finir. Une balle dans le magnum et l'explosion finale.

David Vann réussit à mêler fiction et réalité, dans cette histoire familiale, une odyssée mortuaire entre la Californie et l'Alaska, les derniers jours de son père. C'est puissant, c'est intense, c'est puissamment triste. On connait tous l'issue d'un tel drame. J'aime David Vann parce qu'il ne me ménage pas, parce qu'il met des mots sur mes maux. Il y a des livres tristes comme il y a des vies tristes.

Le brouillard qui s'engouffre dans la plaine, s'immisce dans la tête. Les étoiles au loin. Une lune bleue qui se dévoile à peine et semble se cacher de mon regard. Je lève les yeux, à chaque fois, je me dis que c'est la dernière fois que je la vois, trop de souvenirs derrière moi. Il y a des évidences comme ça, dans la vie, comme celle de pointer un calibre dans la bouche.
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