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EAN : 9791022610605
357 pages
Editions Métailié (20/08/2020)
3.67/5   276 notes
Résumé :
Un formidable road-trip à travers les routes les plus inhospitalières et sidérantes du sud du monde où rien ni personne n’est ce qu’il semble être.
Un merveilleux premier roman.

Au volant de son camion, un énigmatique saxophoniste parcourt la géographie folle des routes secondaires de la Patagonie et subit les caprices des vents omniprésents.

Perdu dans l’immensité du paysage, il se trouve confronté à des situations aussi étonnan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 276 notes
Bienvenu en Patagonie, " le monde du bout du monde ", l'immense steppe de l'Amérique du Sud qui débute au sud de Buones Aires et se termine dans les fjords du détroit de Magellan et de la Terre de Feu. On va y faire un bout de chemin avec le mystérieux Parker, saxophoniste de son état, qui " transporte des fruits depuis les vallées jusqu'au port, en évitant l'espèce humaine".
Patagonie, un lieu qui a ses propres règles,
où l'humain est soumise aux mêmes conditions que la faune et la flore,
où la vérité est une question d'interprétation,
où la certitude et la notion de temps se brouillent,
et où La Logique suit son propre chemin.
Un vide primordial qui obéissant à ses propres règles modifient les causes et les effets, des bourgs qui changent de nom selon qui l'on rencontre, des adresses indiquées par un simple "Par là-bas, Par là-bas !", des personnages à l'humour et logique décalés avec qui vaut mieux ne pas faire le malin surtout si on a besoin d'eux, et des rencontres insolites comme un journaliste qui enquête sur des sous-marins allemands coulés pendant la deuxième guerre mondial, des neo-nazis fraîchement débarqués d'Allemagne de l'Est et même des cannibales....
Y débarque aussi L'AMOUR là où on l'attend le moins.....La Màyten, patronne d'un stand forain , mari dangereux, "Faites gaffe, la Patagonie, c'est pas pour n'importe qui, ça peut coûter très cher aux imbéciles," ET surtout éviter de monter dans les wagonnets du "Train Fantôme " dans les Fêtes foraines.........

Un road-trip à travers une contrée immense et perdue,
Un road-trip à travers l'âme des deux protagonistes qui s'emboîtent l'une dans l'autre presque à la perfection.
Un livre à la saveur exquise de l'Argentine et des romans argentins, avec un Parkercito compagnon idéal de voyage, qui vous guidera avec les étoiles au gré des caprices de la nature. Donc fortement conseillé de vous y embarquer le plus vite possible, vu qu'aussi pour le moment c'est le seul moyen de voyager, même si vous risquez de ne pas en sortir indemne, voir pas du tout, si par malchance vous croisiez la route du terrible assassin récemment arrivé d'Allemagne, Adolf Killer* 😁 !



"-C'est loin, Teniente Primero López ?
-Deux jours, s'il n'y a pas de vent. Tu files tout droit et demain tu tournes à gauche, tu traverses la colline, puis encore à gauche pendant une demi-journée, plus ou moins."

*Dans le texte....pas mon invention 😁.
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Depuis qu'il a fui son ancienne vie à Buenos Aires, Parker sillonne la Patagonie à bord d'un camion dont il n'a pas les papiers, transportant des marchandises non déclarées pour le compte d'un obscur patron qui l'emploie illégalement. Sa vie errante s'écoule désormais au jour le jour, libre, solitaire et sans avenir, à éviter rencontres et axes fréquentés, si tant est que ce dernier terme puisse s'appliquer à ce territoire parmi les moins peuplés du monde. Contre toute attente, la route de Parker finit par croiser celle de la belle Maytén, malheureuse épouse d'un peu commode forain…


La grande originalité de ce roman vient d'abord de son atmosphère très particulière. Avec une ironie qui confine à l'absurde, l'auteur s'amuse à amplifier les caractéristiques de cette terre du bout du monde, nous la décrivant plus habitée par les vents que par les hommes, soumise à d'inimaginables caprices météorologiques et naturels, chichement parsemée de villages perdus aux noms grotesques. Les distances s'y expriment en jours de route. Les habitants, rudes et inhospitaliers, y gèrent imperturbablement le vide de leur existence, qu'ils remplissent d'occupations délirantes autant que de rumeurs et de légendes. Cadre, personnages secondaires, dialogues : tout concourt à créer un contexte surréaliste, où le lecteur, autant que Maytén et Parker, devra consentir à perdre ses repères pour pouvoir avancer.


Dans cette désolante immensité où rien n'a guère de sens et tout n'est qu'ineptie, les personnages principaux différent des autres en ce que, dépouillés de leur existence passée et perdus dans leur errance, ils continuent à chercher leur chemin et à s'accrocher à leurs rêves. Parker étreint son idéal de liberté, Maytén aspire à une vie de famille stable et paisible, et l'ami journaliste qu'ils croisent et recroisent ne cesse de se passionner pour une nouvelle chimère. Dans leurs trajectoires solitaires, ils se rencontrent parfois et par hasard, s'accompagnent un bout de chemin pour mieux se perdre ensuite, à la poursuite de destins aveugles que l'auteur rend par ailleurs cruellement ironiques.


Dès lors l'on comprend que derrière cette histoire de quête errante et désespérément solitaire dans un univers écrasant aux multiples vents contraires, c'est tout l'arbitraire et l'ineptie de la vie humaine que nous laisse percevoir l'auteur : une absence de sens que seuls viennent contredire, parfois, ces brefs et miraculeux instants où des êtres réussissent à se rencontrer pour de bon, ou, par chance, parviennent à réaliser le rêve d'une passion.


Voici donc un livre original, admirablement écrit et doté d'une vraie profondeur, où seuls un humour désespéré et quelques rares éclats de bonheur sporadique viennent éclairer une représentation bien sombre de la destinée humaine. Autant de qualités qui rendent cette lecture remarquable, malgré ce qu'il m'a parfois paru de longueurs ennuyeuses : il n'est pas si facile d'accepter de se perdre au royaume d'absurdie.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sous la plume d'Eduardo Fernando Varela, la Patagonie est plus inquiétante qu'attirante. On y découvre des steppes poussiéreuses traversées par des routes interminables empruntées par des routiers qui, sous l'effet de la distance, dérivent sur les rives du temps qui n'a plus la densité habituelle.
L'immensité des paysages ainsi que le climat changeant condamnent à vivre comme des naufragés sur une île déserte, et Parker le routier clandestin assume cette vie comme une perpétuelle errance, de la même manière que les rares habitants de ce territoire hostile, «prisonniers de la géographie».

Ce pourrait être un texte complètement amorphe si l'auteur argentin ne reprenait pas les codes de la littérature sud-américaine avec tout son mysticisme qu'il n'hésite pas à tourner en dérision, sa réalité intermittente proche du fantastique onirique, et les conversations paresseuses souvent absurdes.
Dans ce paysage maudit où chacun a adopté une vision fatidique de l'existence, c'est bien à un voyage que nous convie Eduardo Fernando Varela, mais il n'a nullement le charme naïf qu'on prête à l'évasion. On navigue dans un monde romanesque à l'intense étrangeté où le dérèglement des repères spatiaux et temporels installe un sentiment chaotique, déstabilisant. Et surtout envoûtant pour qui n'éprouve pas de résistance face à ce type de littérature.

Malgré la narration flottante à certains moments, je suis impressionnée par ce premier roman qui célèbre une histoire d'amour comme une nouvelle terre ou un mirage dans ce territoire où on fait naufrage. L'auteur sonde de manière inattendue le sentiment amoureux avec tous ses ressorts naturels, en le faisant muer par des forces qui rapprochent, d'autres qui creusent les distances. Mais quelles chances donner à cette histoire qui flotte comme un rêve dans une Patagonie souveraine qui ballote ses habitants comme des herbes folles ?
Lecture savoureuse.
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Un road trip saisissant à travers les grands espaces de Patagonie et une grande aventure humaine davantage qu'un voyage aux confins de l'Amérique latine même si les éléments naturels et les paysages grandioses sont présents encore qu'assez peu décrits.

Des personnages qui ne s'oublient pas, le héros principal bien sûr, Parker, fier de porter le nom d'une marque de stylos-plume, et celle qui sera sa compagne de voyage pour un bon bout de temps, Maytén. Des êtres cabossés par la vie, qu'il s'agisse de l'enfance, du mariage, du travail et d'autres activités.

D'autres acteurs viennent porter une note d'absurde, un journaliste fantaisiste à la recherche d'U-Boots improbables qui auraient pu trouver refuge en 1945 sur les côtes argentines, des néo-nazis pas si méchants que çà, deux employés d'une fête foraine, et des habitants de ces contrées, peu diserts, incapables de donner des renseignements cohérents jusqu'aux noms des villages qu'ils habitent ou pas.

Dans son périple, conduisant celui qui est sans doute le héros majeur du livre, un camion au chargement douteux allant de simples fruits à des marchandises bien moins régulières, en passant par ce qui fait le campement complet de Parker, celui-ci réalise de multiples rencontres, dont celle éblouissante de Maytén, mal mariée à Bruno, le propriétaire de la fête foraine.

Malgré l'espace immense, la route droite, la clémence de l'été, les choses avancent lentement et ce que certains peuvent percevoir comme des longueurs m'a paru installer et préparer progressivement une fin inéluctable que j'aurais souhaitée plus soignée.

C'est un beau roman, une belle histoire, vers le sud, puis le nord, une romance portée par les éléments, le vent, la mer, le sable, les étoiles et par une écriture hardie et percutante qui emporte très vite le lecteur dans le camion de Parker, qu'il voudrait lui aussi ne pas quitter.
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Il y a le pays où l'on n'arrive jamais, et il y a celui que l'on ne quitte jamais : la Patagonie.
Parker, chauffeur routier, n'abandonnerait pour rien au monde ces immensités arides et désolées, inhospitalières et sublimes, "son plaisir à traverser des villages et des hameaux où les gens étaient destinés à croupir jusqu'à la mort et à les abandonner à leur sort". Au volant de son camion dont la cargaison n'est pas toujours réglo, il sillonne en tous sens les routes secondaires de Patagonie pour éviter la police. Son camion est son refuge, ces espaces infinis sa zone de confort. Solitaire, il limite au maximum les contacts avec les autres représentants de l'espèce humaine, jusqu'à ce que sa route croise celle de Mayten, la jeune et belle épouse d'un forain brutal.
Mayten, elle, rêve de s'échapper de ce désert et de vivre dans une grande ville : "En observant l'espace qui l'entourait, elle se dit que la cage qui l'emprisonnait était vaste, sans barreaux, ni portes, ni fenêtres, infinie. Une cellule où elle pouvait se mouvoir à volonté, mais d'où elle ne pourrait jamais s'échapper. C'était la plus terrible des prisons, dont les murs s'étendaient à perte de vue et au-delà. Elle se demanda ce qu'étaient devenus ses rêves et ses espoirs, son ambition de quitter pour toujours ces solitudes et de vivre dans une ville avec de vraies rues et des immeubles, des gens marchant sur les trottoirs sans devoir se protéger des bourrasques et toujours chercher un abri".
La rencontre, l'amour, la fuite. Voilà les deux tourtereaux embarqués dans un road-trip surréaliste, dont le seul but semble être d'échapper à la vengeance d'un mari jaloux. Mais pour aller où, et pendant combien de temps ? Entre Mayten qui rêve de Buenos Aires et Parker agrippé à sa vie d'ermite, il y a l'amour et la fuite, mais ensuite, la séparation ou les concessions ?
"Patagonie route 203" est un roman onirique et envoûtant, qui nous immerge dans un voyage erratique, absurde et improbable. Au coeur d'une région à la fois infinie et oppressante, balayée par un vent invraisemblable, on suit des personnages tourmentés mais peut-être pas aussi égarés qu'on pourrait le croire, on assiste à des rencontres improbables dans des villages aux noms tout aussi surréalistes, à des dialogues et situations absurdes et savoureux. Solitude et promiscuité, noirceur et humour, le mélange est lui aussi improbable, mais réussi. Un magnifique premier roman.

En partenariat avec les Éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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critiques presse (3)
Actualitte
25 février 2021
Il y a peu de choses à ajouter hormis le fait que ce road trip dans les confins du continent balayés par les vents est une pure merveille, un texte magique, inoubliable, terriblement attachant et d’un naturel époustouflant, le tout servi par une plume délicieusement vivante.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeSoir
03 novembre 2020
Avec «Patagonie route 203», Eduardo Fernando Varela a conçu un roman itinérant dans de vastes paysages battus par le vent.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Culturebox
26 août 2020
Un premier roman comme un conte onirique dans les terres sauvages de Patagonie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (134) Voir plus Ajouter une citation
Cette nuit-là, Parker dormit dans la cabine pour gagner du temps, une sensation de hâte le dominait depuis le moment où il avait décidé de revoir cette femme. “Maytén”, répétait-il dans sa tête. Le son de ce prénom évoquait la terre et le paysage, les lacs bleutés de la cordillère, la brise tiède du printemps qui caressait les corps ; il produisait un écho fragile et cristallin, un accent, un final sans voyelle, ce qui ajoutait une grâce subtile, vaporeuse. Plus Parker se répétait ce prénom dans la pénombre du camion immobile sous les étoiles, plus il prenait de significations, jusqu’à devenir magique et parfumer l’aube.
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-L’écriture est une maladie compliquée. Vous savez quel est son seul remède ? .......
-Le seul remède, dit-il enfin, c’est de continuer à écrire.
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Bon, alors prenez la 210 jusqu’à trouver un arbre abattu. Si vous dépassez les trois jours, revenez en arrière, parce que vous serez allé trop loin. Au croisement, prenez à gauche, c’est l’affaire d’un jour et demi, deux s’il pleut.
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Le camion de Parker fendait l’air de sa proue, secoué par le vent, et les bâches qui couvraient la remorque se gonflaient, fouettées par une main invisible. Après une demie-journée de route, la plaine céda la place à de hautes falaises d’où l’on apercevait l’immense tapis bleu de l’océan, décoré de lignes d’écume blanche.
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Parker se dirigea vers le centre du bourg sans saluer les divinités, il remonta une longue avenue déserte et se gara près d'une placette au centre de laquelle se dressaient le mât du drapeau national et une fontaine à sec, pleine de terre, au pied d'une statue équestre du lieutenant homonyme, couvert d'un poncho et armé d'un fusil : un obscur héros de la conquête du désert, qui devait sa célébrité aux massacres d'Indiens, présentés comme des batailles pour le progrès, tué à son tour par ceux-ci au cours d'un raid. Une plaque commémorait ses hauts faits et incitait les générations futures à suivre l'exemple de cet illustre soldat., mais aux pieds du cheval les autorités locales, dans un geste de réconciliation nationale, avaient ajouté la statue d'un Indien aux cheveux longs et en pagne qui, soumis et penaud, marchait à ses côtés comme un fidèle écuyer.
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