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EAN : 9782358871341
95 pages
La manufacture de livres (11/05/2016)
3.52/5   52 notes
Résumé :
Marc, jeune garagiste, quitte la métropole pour rejoindre en Guyane Julo, son ancien patron. Ce dernier, qui souhaite devenir orpailleur, fait appel à lui pour l'aider à réparer le moteur d'une pelle Caterpillar 215 qu'il a fait convoyer par Jo, un ancien légionnaire, aidé d'un mystérieux Brésilien. Marc tente de rejoindre les deux hommes et la machine immobilisée au milieu de la jungle.
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Comment expliquer l'attrait insoupçonné pour cette couverture ornée d'une pelleteuse ?

Peut-être la curiosité provoquée par l'association du nom de l'auteur avec ce titre énigmatique et cet engin de chantier.

Réminiscence d'un sacré bon bout de chemin parcouru avec Trois mille chevaux vapeur, l'idée de grimper sur la pelleteuse en plongeant dans le bouquin d'Antonin Varenne a été une idée judicieuse.

Marc n'est pas rangé des voitures puisqu'il farfouille toujours dans leurs entrailles pour s'assurer que tout tourne rond là-bas d'dans. Peut-être un peu las de se cailler les miches ou alléché par l'appât du gain, il va accepter un petit boulot au noir-cambouis, provenant de son ex-employeur, vous savez, ce genre de garnements dont vos parents vous disaient de vous méfier.

Antonin Varenne maîtrise autant la temporalité que les ambiances et s'il a su impressionner sur des livres de tailles raisonnables, il montre ici qu'il sait briller sur du feuillu de taille plus ramassée.

Quelques petites lignes suffisent à planter un décor convaincant et quelques autres à dresser des portraits convaincants et des atmosphères quasi-palpables.
L'écriture est rapide, nerveuse, cinglante et furtive comme une morsure de serpent exotique. C'est un petit concentré pur jus sensoriel qu'il nous pose ici. On a la finesse de la mécanique de précision de la trame narrative associée à la trace implacable du récit rappelant l'ornière de la chenille géante du monstre d'acier.

Laissez-vous embarquer par l'haleine fétide d'un ancien bidasse qu'en a trop vu trop fait, dans la jungle moite, envouté par l'écriture composée du distillat d'écorce local, de l'odeur de fauve, de rancoeur, de gasoil et d'une plume talentueuse.
Comme un petit verre d'obscure tord-boyaux exotique qui s'avale bien vite et file aussitôt un choc aux entrailles, on ressort de cette lecture éméché et groggy, les sens tout azimut, avec cette envie de remettre ça en faisant durer ça un peu plus.
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Le format change tout comme la région, mais la qualité reste la même avec Cat 215 très court et intense roman d'Antonin Varenne publié au sein de la collection Territori de la Manufacture de Livres en s'éloignant des régions rurales de la métropole afin de s'engouffrer dans le sillon d'une pelleteuse mécanique se frayant un chemin à travers l'épaisse jungle de la Guyane.

Marc, mécano sans le sou, avec une famille à nourrir, n'hésite pas bien longtemps à l'attrait de l'offre d'un ancien associé véreux qui lui propose de retourner en Guyane pour réparer une pelleteuse Caterpillar, modèle Cat 215, tombée en rade en pleine jungle. Moteur à changer pour que l'engin puisse être acheminé, à l'insu des autorités, vers un camp d'orpaillage permettant d'accélérer l'extraction du métal précieux. Au bout d'une piste chaotique, Marc rejoint la machine immobile et l'équipe chargée de la convoyer, composée d'un ancien légionnaire parano et d'un guide brésilien mutique. Dans cette jungle équatoriale, les tensions sont palpables et la violence menace d'éclater à tout instant. Une simple question de temps.

A peine six pages pour poser le contexte et nous faire passer des frimât d'un hiver campagnard à la moiteur étouffante d'une jungle. On mesure ainsi tout le talent d'Antonin Varenne capable de nous faire basculer en quelques mots d'un univers à un autre et de distiller ensuite, tout au long d'un texte captivant, un climat et une ambiance oppressante qui sont finalement les moteurs essentiels de cette intrigue. Un livre de sensation et d'impression dans lequel on perçoit les bruits et les odeurs de cette forêt équatoriale où les hommes s'égarent dans un mélange de folie et de convoitise. Comme absorbés par la jungle, ils retournent peu à peu à l'état sauvage tandis que cette pelleteuse mécanique incarne l'ultime vestige d'une civilisation vouée à disparaître.

Ainsi, dans cette forêt luxuriante, les arbres deviennent des murailles infranchissables et l'immensité de la jungle se transforme en une cage exiguë où gravitent désormais Marc le mécano, Joseph le légionnaire et le guide Alfonso. Dans ce décor aussi mystérieux qu'étouffant, la tension s'installe comme une fièvre sournoise et s'empare de la raison des trois hommes accablés par la chaleur et l'humidité pour nous laisser pantois au seuil d'une folie dont le paroxysme et la conclusion seront à la charge de l'imagination du lecteur permettant de prolonger durablement l'intensité de ce roman percutant.

Cat 215, c'est un roman sec et tranchant comme la lame affûtée d'une machette.

A lire en écoutant : Eldorado de Bernard Lavilliers. Album : Nuit d'Amour. Barclay 1981.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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C'est l'histoire d'un mec qui avait une idée un peu folle : rouler une pelle. Je précise le propos : faire traverser une pelleteuse Caterpillar à travers la jungle guyanaise. Ça change tout de suite l'image de ladite mission.

CAT 215 est une novella tout en sueur. Une plongée directe dans la moiteur de la Guyane, et son atmosphère si éloignée des contrées hexagonales.

Une histoire d'hommes, de nature (et de leur confrontation). le récit d'un mécanicien venu dépanner ce monstre mécanique, perdu dans cette immensité hostile.

Une histoire de folie aussi. Parce que s'enfoncer dans cette jungle, c'est également s'enfoncer au plus profond de ses égarements, quand vous vous sentez si petits face à ce que peut construire la nature.

Avec un style âpre, à l'image de cet environnement accidenté, Antonin Varenne tisse un climat lourd, pesant, étouffant.

100 pages immersives que j'aurais voulues plus denses ; impression d'inachevé une fois la dernière page tournée ; pointe de frustration (et j'aime le format de la novella habituellement). Il y avait de quoi proposer un roman complet, tant au niveau du cadre que des personnages esquissés. Antonin Varenne a du talent, beaucoup de talent, et on aime passer du temps avec lui.

A lire, collé à son fauteuil, entre deux romans plus épais.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Rarement une couverture n'aura autant reflété le contenu d'un livre que celle de CAT 215.
La première tout d'abord, celle qui attire l'oeil en rayon, avec ces plantes exotiques entremêlées représentant bien l'impénétrable jungle amazonienne et ce panneau évoquant l'engin de chantier éponyme.
La quatrième ensuite, où, en quelques lignes, le résumé balaie... toute l'histoire du livre, du début à la fin. Pour une fois, aucune surprise, aucun arrangement de formulation, aucun mystère même : dans les 123 pages de l'ouvrage, vous ne trouverez rien de plus que ce qui est écrit là.

Ledit résumé faisait s'attendre à du suspense, à un huis-clos oppressant... Si c'est ce que vous venez chercher ici, faites demi-tour dès maintenant, car CAT 215, c'est surtout l'histoire d'un voyage. Celui de Marc, depuis sa maison miteuse en métropole jusqu'au coeur de la jungle, où la fameuse Caterpillar 215 est tombée en rade. Si le scénario tient sur une demi-feuille de PQ et nous est intégralement dévoilé avant même que l'on commence la lecture, ce n'est pas pour rien : l'intérêt est ailleurs. Ce que nous offre Antonin Varenne, c'est avant tout du dépaysement, l'abandon progressif de la civilisation pour le milieu de nulle part, du camping en pleine jungle et de la brochette de serpent. du paysage, de l'ambiance moite, des bourdonnements d'insectes et des feuilles qui craquent.
Le reste, le côté humain mis en avant dans le résumé, n'est au final qu'accessoire. On en apprend très peu sur Marc et à peine plus sur ceux qui jalonneront son parcours. Même Joseph, le légionnaire fort en gueule, n'est finalement pas tellement plus que ces quelques mots. Certes, il s'agit d'une nouvelle, qui plus est particulièrement courte (le livre étant imprimé gros et les marges énormes), mais à côté de la jungle richement détaillée, les protagonistes semblent transparents, sans la moindre épaisseur. A l'image de la Caterpillar 215, ils ne sont rien de plus que des outils au service du livre () ; un prétexte à l'existence du récit. Antonin Varenne avait simplement besoin d'eux pour nous amener dans la jungle.

D'un seul coup, le voyage prend fin. Première pensée : « Non mais, c'est une blague ? C'est quoi cette fin ? Ou plutôt, cette absence de fin ? » Même pas ouverte, aussi abrupte qu'une falaise débouchant sur la mer. Il faut dire que le délire hallucinogène des dernières pages n'aide pas à rendre tout ça plus clair. Et puis, on comprend. On se souvient des mots de Stéphanie au tout début du livre, on apprend comment interpréter ce qu'on vient de lire. Loin de laisser planer le doute, cette fin n'en laisse au contraire aucun.

Pourtant, aussi réussie l'immersion en Amazonie soit-elle, CAT 215 n'est pas une nouvelle exempte de faiblesses. L'absence d'approfondissement des personnages est certes justifiée (Marc étant le narrateur, il est logique qu'il ne sache des autres que ce qu'ils veulent bien lui dire, ) mais l'impression de coquilles vides est bel et bien là. On ne peut pas non plus dire que l'intrigue soit très développée : c'est l'histoire d'un mec qui part réparer une pelleteuse en pleine jungle, et c'est tout. Même les réparations en question, censées être le but du voyage, sont gentiment résumées. du coup, surtout avec cette fin, le truc laisse quand même un sacré arrière-goût de « tout ça pour ça ».

Clairement, dans CAT 215, ce qui compte n'est pas l'arrivée, mais le trajet. La lecture est plaisante, diablement dépaysante le temps que ça dure, mais ne laissera pas un souvenir impérissable, trop courte et se finissant trop brutalement pour ça.
Elle n'en fera pas moins un en-cas idéal lors une soirée d'été bien chaude.
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Billet d'amour / Billet d'humour .

Aujourd'hui j'ai fait une courte virée en Guyane, en compagnie de Marc, mécanicien.

Étant dans une passe financière difficile, il a accepté de rejoindre une vieille connaissance .

"Le plus grand talent d'un escroc reste de savoir faire appel à votre naïveté . "

Son ancien associé véreux le conduit dans la jungle, vers un camps d'orpailleurs illégal, pour qu'il répare une pelleteuse Caterpillar.

"Te pose pas trop de question.Tu vas avoir une bonne nuit en hamac et une journée de marche pour te laver la tête de toute cette merde de réflexion que t'as ramené avec toi de la métropole ."

Marc y retrouvera deux mecs, peu sociables, et assez barrés, et il devra composer au mieux avec chacun, faire son taf, et tenter de rentrer en vie. C'est l'enfer dans cette forêt équatoriale si peu hospitalière. le danger est partout, la lutte permanente, et la folie des hommes aussi sauvage que cet endroit .....

Quand j'ai su qu'un nouveau Varenne se profilait à l'horizon, j'étais comblée, et lorsque je l'ai eu en main, ma première réaction a été: "Non mais sérieux, même pas 100 pages et 9€, soit un euro toutes les 10 pages, c'est abusé."

Et si je ne vouais pas une adoration éternelle pour cette plume, je ne m'y serais pas attardé. Il m'a alpagué avec "Trois mille chevaux vapeur" (Prix du quai du polar 2014 ) et maintenant Antonin et Moi c'est pour la vie. Entre temps j'ai dévoré Fakir (Prix Michel Lebrun, prix du jury sang d'encre ),et Battues (prix de la ville 2016, Prix sable noir ) deux merveilles. D'autres m'attendent encore pour assouvir mes crises de manque en cas de boulimie livresque, et heureusement car cet encas CAT 215 m'a laissé sur ma faim. Ce fut bon mais beaucoup, beaucoup trop court, une nouvelle d'accord, mais pourquoi pas un recueil? le bonheur aurait été plus grand .

Antonin, inutile de monter sur tes grands chevaux, mais tu peux tout de même organiser une Battue, convoquer ton fakir, ton kabyle, et ton marin, autour d'un gâteau mexicain et je te prie jusqu'au fruit de mes entrailles de revenir à bord de ton CAT 215 à toute vapeur pour m'offrir sur un plateau ( ah non là c'est Franck) mon prochain menu gourmet 5 étoiles, car là tu m'as mis au régime hyper strict, 100 grammes de mots, c'est léger pour ma gourmandise livresque. Je me demande si tes voisins l'ont trouvé celui-ci ... (pour ceux qui connaissent l'anecdote)

"On ne sait jamais, ici, ce que les gens ont entendu. Parfois ils savent, parfois ils croient qu'ils savent."

J'ai adoré cette petite douceur mais je reste affamée.

Allez-file, et reviens-moi vite avec un pavé comme j'aime .
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tu te lèves, Brésilien.
Légionnaire, tu hurles comme une bête sans dent devant un fauve.
Tu as ton sabre, petit chasseur. Et ton fusil.
J'ai mon fusil à portée de main.
Joseph fait un pas. Alfonso entre dans le halo de lumière.
Je m'en fous, le moteur est réparé. Mon fusil est à portée de main. Un petit homme me l'a réparé dans la forêt.
Jo fait un autre pas. Alfonso le regarde et avance.
Mon fusil est dans mes mains.
Les enfants sont nés ici.
Il neige en métropole.
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– Et si j'ai faim ?
– Contente-toi de tirer des perdrix. Si tu les blesses, elles te boufferont pas comme les jaguars.
– Ça te fait marrer ? Et comment je me défends contre un ancien légionnaire parano ?
– Parano et alcoolo.
– Évidemment...
– Tu lui jettes un pack de six et tu pars en courant.
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L’or ne rapporte rien aux hommes qui remuent la boue du fleuve. La vie sur place est chère, tout y est vendu hors de prix par les boss. Ceux qui travaillent là-bas parviennent tout juste à économiser un peu d’argent qu’ils envoient à leurs familles. Si je lui pose la question, il me racontera la même histoire que tous les orpailleurs clandestins : qu’il a trouvé un jour, en creusant, une pépite de trois ou quatre cent grammes qu’il a réussi à cacher ; qu’il a payé avec une maison pour sa mère ou acheté un beau terrain au bord d’une rivière dans son village natal.
Tous les chasseurs ont tué leur premier jaguar à treize ans, tous les orpailleurs ont trouvé un caillou d’un kilo. Contre leur destin pourri, les hommes qui travaillent dans la forêt n’ont que des histoires fabuleuses à raconter.
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Vidéo de Antonin Varenne
Extrait de "La Toile du monde" d'Antonin Varenne lu par Julien Defaye. Editions Audiolib. Parution le 13 février 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/la-toile-du-monde-9782367628257
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