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EAN : 9782356417763
507 pages
Audiolib (10/09/2014)
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3.22/5   179 notes
Résumé :
On ne sortait des Suicides qu'à la retraite, par démission, via une dépression ou en finissant soi-même avec son arme de service dans la bouche.
De ces options, toutes étaient souhaitées à Guérin, dans un ordre variable. Mais celle que personne n'avait envisagée était qu'il s'y sente comme un poisson dans l'eau. C'était arrivé. Résultat, le lieutenant Guérin flanqué de son stagiaire, Lambert — avait ajouté à la haine de ses collègues la répulsion viscérale qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 179 notes
Alan Mustgrave était fakir, il est mort sur scène, le clou du spectacle.
C'est à son pote ricain, John Nichols, exilé volontaire en pleine nature, de gérer la succession sur Paname.
Quant à l'élucidation de ce mortel numéro de cabaret, pouf, pouf, ce sera toi qu'y t'y colleras. Tadammmm, and the winner is... l'commissaire Guérin, pestiféré du 36, flanqué de son Lambert de stagiaire.

D'Antonin Varenne, je ne connaissais que "Trois mille chevaux vapeur".
Forcément enthousiaste à l'idée d'entamer "Fakirs", j'allais rapidement remballer ma frénésie au profit de lectures prometteuses, "Qu'est-ce que le parti chrétien démocrate ?" de l'inénarrable Cricri B. en étant l'exemple parfait.

Difficile, pour autant, de cibler précisément le pourquoi du comment.
Le pitch était loufoque en diable.
Les personnages consistants.
Et pourtant j'en suis ressorti fort marri.
Avec le sentiment d'avoir passé ces quelques 300 pages à bord d'un tire-bouchon alors que j'escomptais l'allure diabolique d'un TGV dernière génération.
Un faux rythme récurrent aura eu raison de mon engouement initial.

Si "Fakirs" est loin d'être à mettre au clou, il ne constitue visiblement pas le point d'orgue de la bibliographie d'Antonin Varenne que je m'empresserai de redécouvrir dans un avenir futur ultérieur.
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Avec "Fakirs", Antonin Varenne fait une entrée remarquée dans le polar (même si c'est son troisième roman), il faut bien avoué que l'éditrice Viviane Hamy a le nez fin pour trouver des auteurs à la fois originaux et terriblement novateurs.
Deux intrigues démarrent le roman, deux flics atypiques enquêtent sur une vague d'assassinats alors qu'un citoyen américain mène l'enquête suite à la mort de son meilleur ami, leur route vont bien sur se croiser. Varenne nous tiens en haleine tout du long de son récit, grâce un sens inné pour semer les fausses pistes. de plus, il dresse une palette de personnages singuliers : le lieutenant Guérin et son adjoint Lambert, John l'ami américain fantasque et haut en couleurs sans compter des seconds rôles dans la même veine. Si le roman se veut noir, voir très noir par les sujets traités, Varenne allège son texte d'un humour qui permet au lecteur de souffler. Un polar réussi donc qui sort des sentiers battus, à découvrir indiscutablement. Justement récompensé par le Prix de la Ville du Mans-Michel Lebrun du roman policier.
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La littérature policière contemporaine nous a habitués aux héros portant leurs «fêlures» à l'image du commissaire Adamsberg chez F. Vargas ou Erlendur chez A. Indridason. Ici, il n'est plus question de fêlures: le lieutenant Guérin est habité par de véritables abîmes, affublé de surcroit d'un jeune adjoint au QI poids plume et d'un perroquet dépressif...
Alors c'est vrai qu'on a plus de mal à s'y attacher surtout que les collègues de «la Judiciaire» n'ont vraiment rien pour rattraper le tableau.
La couverture du livre avait pourtant déjà donné le ton (gros plan sur des crochets de boucher) et on pressentait un univers sombre: de ce côté là il tient toutes ses promesses, c'est du noir très très foncé et jusqu'à la toute fin.
Il y est question de suicides (peut-être de meurtres?), de torture, de la guerre en Irak,de petites vies déprimantes, en passant par le monde parisien sado maso...Et pourtant malgré cette atmosphère lourde et glauque, l'écriture d'Antonin Varenne m'a emportée. Tour à tour désespérée (souvent), humoristique (c'était pas gagné et ça c'est très fort...), et brossant à la perfection une kyrielle de personnages dont un SDF truculent (portant, bien entendu, lui aussi ses fêlures, mais d'une rare poésie), elle nous emporte dans cette intrigue, il est vrai, un peu alambiquée au départ, mais tout à fait originale.
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Dans Fakirs, au pluriel, il y a surtout un vrai fakir que l'on ne rencontrera jamais vraiment. Alan Mustgrave, américain, ancien spécialiste de la torture pour les forces spéciales américaines lors de la première guerre du Golfe, expie ses péchés en public en torturant son corps sur scène et noie sa culpabilité et son mal-être dans l'héroïne. Il expire sur la scène d'un cabaret parisien durant l'un de ses spectacles. Pour John Nichols, son seul ami, exilé au fin fond du Lot, ce ne peut-être qu'un suicide. Convoqué à Paris pour identifier le corps, il s'aperçoit qu'en fait les causes de la mort d'Alan sont autrement plus complexes.
Pendant ce temps, au 36, Quai des Orfèvres, dans un réduit sous les toits, le commissaire Guérin, placardisé au service des Suicides avec un adjoint falot, suit son intuition et ses théories erratiques pour tenter de faire la lumière sur des suicides suspects. Comme de bien entendu, les destins de Guérin et de Nichols sont amenés à se croiser.

Prenant pour point de départ un élément classique du polar – un homme cherche la cause de la mort de son ami – Fakirs dévie bien vite. Si l'intrigue est bien là, omniprésente, travaillant le lecteur, elle abandonne le devant de la scène à des personnages très singuliers : John l'américain ermite, Guérin le flic génial qui ne domine pas son cerveau qui fonctionne trop vite et qui vit avec un perroquet dépressif, Lambert le bleu devenu flic parce que son père trouvait qu'infirmier, c'est un métier de tafiole, Alan le fakir, bien entendu, les flics louches de la crime, le gardien de parc ancien taulard, la patronne de cabaret, l'artiste-peintre qui s'enduit de peinture avant de coller les hommes au mur… Autant de personnages dont le rapport au corps relève bien souvent de la torture et de l'automutilation (autant de fakirs), autant de freaks en puissance, qu'Antonin Varenne ne place cependant pas dans cette posture spectaculaire et dont il dresse un portrait d'une grande finesse.

de cette intrigue mettant en scène des personnages confrontés aussi bien à la violence du monde extérieur qu'à celle qui les habite, il ressort une grande noirceur qui, pour autant n'est pas déprimante (sans doute grâce à la relation tissée entre John Nichols et le gardien de parc, et à l'éphémère respect mutuel qui peut apparaître entre Guérin et son adjoint, Lambert). le style d'Antonin Varenne, écriture précisément ciselée, intrigue parfaitement construite, sans pathos mais avec un amour pour les personnages qui suinte de chaque phrase, y est aussi pour beaucoup.

D'une intrigue qui aurait pu former la trame d'un thriller prédigéré et fade, Varenne fait un très beau roman doublé d'une réflexion originale sur le corps comme révélateur de ce qu'est l'homme et comme exutoire. Succès mérité donc, d'un auteur dont on espère que les autres romans sont à l'avenant.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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J'avais lu quelque part que c'était un très grand polar, que c'était la meilleure lecture de l'année, que jamais meurtres et suicides n'auront été aussi divertissants... Que nenni !
Je n'en attendais pas forcément un chef-d'oeuvre, mais au moins une belle histoire, un bon suspense. Dès les premières pages on commence à trouver long le moment ou ça va saigner un peu... Puis à 200 pages on se dit que même les petites scènes de la vie dans se lire sont particulièrement bien mal décrites, et dans un style pas du tout captivant. le style d'ailleurs fait vraiment beaucoup penser à l'écriture de Fred Vargas.
Pour conclure, il n'y a peu d'intérêt à lire ce livre mou qui est aussi très lent et avec très peu d'action et d'intrigue. Eventuellement pour les fans de Fred Vargas… Mais pour ma part ce n'est pas le chef-d'oeuvre que j'en avais entendu.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Lambert se bouffait les ongles.
Le clair-obscur plongeait les trois flics dans un espace-temps imprécis, vaseux, perdus dans le compte des jours et des nuits. Une odeur d'alcool et de tabac froid avait empli la petite pièce. La fatigue s'entendait dans les voix mal réveillées, rauques malgré l'heure avancée de la matinée. Ils fumaient à la chaîne, serrés autour de l'écran, et personne dans les locaux de la préfecture n'allait leur rappeler la loi.
- Qu'est-ce qu'il fout ?
- Il se déshabille.
- C'est tout ? Ça vient d'où ce truc ?
- Un dossier de Guérin. C'est Lambert qui régale. Berlion, une cigarette écrasée entre les dents, se tourna vers le fond de la pièce : Hé, Lambert, tu veux pas le revoir ?
Lambert jeta un coup d'oeil vers la porte. La cigarette passa au coin de la bouche de Berlion, et le filtre grinça entre ses prémolaires.
- T'inquiète, Guérin est pas là !
Ils s'esclaffèrent, des rires de mépris.
- Regarde, regarde !
Les trois flics se collèrent au petit écran, expulsant des nuages de fumée compacts.
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Avant même de discerner les tatouages sur le crâne rasé, le visage couvert de lignes tribales et percé d'anneaux, John avait reconnu Alan, aussi déplacé dans ce décor naturel qu'un ukulélé sur la banquise. A mesure qu'il s'était approché il l'avait entendu adresser des insultes aux arbres, aux chemins de terre qui dégueulassaient les chaussures et aux connards qui vivaient dans la forêt. Alan Mustgrave avait balancé un coup de pied dans une bassine, où trempaient les slips et les chaussettes de John.
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"La vitre ne reflétait plus que son visage, sur un fond noir strié par les lumières de la banlieue. Il avait vu passer, toujours plus vite, les bâtiments modernes et éclairé du nouveau Paris, des immeubles aux éclairages moins somptueux, puis des rues désertes de villes dortoirs aux pavillons endormis. Ensuite passé Ulis, les grandes plaines noires. la campagne se devinait derrière le verre Securit, à un silence plus profond qui avait pénétré les voyageurs. Un silence proche de l'envie de dormir. Son visage était devenu plus net, plaqué sur ce décor invisible. Un voyage où l'on ne contemple que soi, en mouvement dans des paysages interprétés. Si la trouille ne les collait pas au sol, les vieux taulards feraient de bons voyageurs. Train de nuit."
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Il avait plu cette nuit et jusque tôt ce matin. Une pluie lourde annonçant le printemps. La tache rose avait grandi, améthyste vivante, pouls minéral des victimes décédées dont on étendait dans les combles les vêtements ensanglantés. Des pièces de dossiers qui dégageaient en été une odeur insupportable.
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Le ventre de la femme émit des sons grotesques. Son corps de se vida d'une substance liquide qui n'avait rien des effluves éternels de l'âme.
Le légiste, dégoûté, s'écarta pour le laisser sortir.

Page 26, Points, 2015.
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Vidéo de Antonin Varenne
Extrait de "La Toile du monde" d'Antonin Varenne lu par Julien Defaye. Editions Audiolib. Parution le 13 février 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/la-toile-du-monde-9782367628257
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