Si nous prenions acte de ce que nous sommes, c'est-à-dire rien, nous cesserions de faire autant de clabaudage et de donner de l'importance à ce qui n'en a pas.
Le noir, le brouillard, le sentiment d'inachevé des jours de fête et le départ de sa compagne le chargèrent d'une pointe d'angoisse. On ne retenait jamais rien, et le bonheur ne se montrait qu'après qu'il avait disparu, laissant chacun à d'innombrables petits regrets.
Les lois sont une fiction, et les premiers qui les transgressent sont ceux qui les font.
Le monde change tellement vite, c'est presque idiot d'avoir de la mémoire.
Je voudrais retenir le passé, et fuir la nostalgie qui pue toujours la mort.
Le plus humain, c’est quoi ? Donner à manger à celui qui réclame ou tirer sur celui qui affame ?
Au bord des larmes étouffé de colère le commissaire redescendit et alluma toutes les lumières comme s'il voulait chasser une faute dont il prenait aussi la part .Puis il sortit de la maison et attendit Nanetti près du portail Il remarqua la boite aux lettres qui débordait de courrier et de factures mais l'arrivée de ses collègues suivis de peu par la Marcotti et le médecin légiste l'empêcha de les éplucher.
Tu l'aimes, toi, cette société où les arrogants et les malhonnêtes dirigent les gens bien ? Où les pires gouvernent les meilleurs ? Où la méchanceté est toujours victorieuse ? Tu l'aimes, ce monde où tout s'achète ? La justice, la respectabilité, le droit d'être aux commandes ? Pourquoi on n'aurait pas le droit de prendre un flingue quand y'a des gouvernants qui peuvent décider de condamner à mort des milliers d'enfants pour un simple opération monétaire, ou qui choisissent de planter du maïs pour produire du gas oil au lieu de produire à bouffer ? Essaie de te mettre dans la peau du père d'un gosse condamné à crever de faim, et pose-toi la question : tu n'épaulerais pas un fusil ? Tu as déjà vu les yeux d'un enfant qui crève de faim ?
-Tu vois bien qu'aujourd'hui il n'y a plus de différence entre les gens et leurs machines. Les hommes vieillissent aussi vite que les engins qu'ils manipulent, on oublie tout en un clin d’œil. Comment tu veux réfléchir et avoir de la mémoire si tu dois changer tes habitudes toutes les deux secondes ?
Si les délinquants gouvernent, alors moi aussi, je fais ce que je veux. C’est très pratique : chacun devient arbitre et établit ses propres règles. Qui peut l’empêcher ? Toi, le flic ? Qui tu représentes ? Tu t’es déjà posé la question ? De qui tu es le gendarme ? Tu le sais ou tu le sais pas que tu es payé par ceux qui font les guerres et qui affament les peuples ?