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Critique de Selkis


Encore un magnifique moment de lecture. C'est d'ailleurs récurrent : Valerio Varesi est synonyme de coup de coeur depuis des années.
Alors je vous invite à le rejoindre dans la Haute Montagne au-dessus de Parme, plus particulièrement la région de la Via Francigena dans les Apennins. …une nature que certains souhaitent préserver et d'autres détruire pour des questions financières (construire des infrastructures touristiques)
Nous allons découvrir Monteripa, son clan d'habitants riches et les autres, et crapahuter dans la neige (devrais-je dire « Les neiges » ?) en compagnie de Soneri, du garde forestier Afro qui se désespère de voir sa montagne et ses forêts être la cible de destructeurs. Afro n'est d'ailleurs pas le seul, il y a également Ribot, les habitants des hauteurs, une communauté chrétienne, les Faunes. Et fréquenter ceux qui voient le village mourir et qui en souffrent, et ceux qui n'y prêtent pas attention… La problématique de la désertification des lieux isolés et de la destruction de la nature est au coeur du problème de société qui sert d'écrin au petit bijou que nous offre Varesi.
Et pour ce qui est de l'enquête, le suspense a été jusqu'à la dernière page. Qui a tué ? Pourquoi ? Vous allez le découvrir en compagnie de Soneri bloqué dans les hauteurs du fait des conditions climatiques, isolé aussi car il n'a pas de réseau. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a les flics et les magistrats de la vallée qui agissent en dépit du bon sens et contrecarrent les efforts de Soneri.
Tout cela commence par la découverte d'un corps : un corps qui a descendu le fleuve pour aller s'échouer sous le plus vieux pont de Parme…
Comme toujours en compagnie de Soneri, on baigne dans la nature des environs de Parme – parfois sur les rives du fleuve et parfois dans les montagnes. Et comme le Commissaire est un bon vivant, un flic de la vieille école, qui a les pieds dans la terre, les relations sociales avec les gens du cru et la gastronomie italienne régionale sont toujours présentes au cours de ses enquêtes. Là ou les autres policiers se font des ennemis, lui arrive à établir le contact. Encore faut il que les autres ne viennent pas tout foutre en l'air par leurs actions intempestives.
Il en va de la société comme de la nature : il faut agir en voyant loin et non pour le profit immédiat avec pour résultat le saccage de tout ce qui vaut la peine d'être préservé !
Dans les livres de Varesi, les descriptions de la nature sont magiques et le rapport homme/nature est un ressourcement, un moment de plénitude et de rapprochement, de fusion. Il y a la juste valeur des choses, la place de l'homme, de l'amitié et la condamnation de ce monde qui vit de poudre aux yeux et d'argent facile. Il met en avant l'être et refuse le paraître, condamne ce nouveau mode de vie qui se soucie davantage de la surface, de l'opinion publique que des gens.
On y retrouve – mais moins présents du fait que Soneri est bloqué dans le village isolé – Juvara, Nanetti, Angela et on fait connaissance avec les habitants du village, plus vrais que nature, pittoresques, taiseux comme le sont les montagnards… Des personnages vrais…

Une série que j'adore : pour le Commissaire, pour le contexte, pour les paysages, pour l'humanité qu'elle dégage, pour l'Italie…
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