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Critique de JIEMDE


JIEMDE
23 décembre 2018
Après avoir découvert Valério Varesi par le très attachant Les ombres de Montelupo, je remonte à rebours ses autres livres avec La pension de la via Saffi, traduit par Florence Rigollet.

C'est un pur délice que de se replonger aux côtés du commissaire Soneri dans cette ambiance particulière et si intimiste que donne Varesi à ses livres. Car au-delà de l'intrigue policière somme toute assez convenue et parfois un peu trop embrouillée (une vieille dame retrouvée assassinée, un mobile en lien avec le passé qui resurgit, des VIP et élus véreux...), c'est le soin apporté par Varesi à ses personnages et à son décor qui fait tout l'intérêt du livre.

Et au coeur de ces personnages, Soneri bien sûr, que l'enquête ramène à son passé parmi la jeunesse rouge, cette période d'insouciance, de fête et de folies, vécues avec Ada, sa femme trop vite décédée par la suite. Mais la fête est finie et a laissé un goût amer à Soneri, qui oscillant entre mélancolie et nostalgie a bien du mal à désynchroniser ses hémisphères personnelles et professionnelles.

Les autres personnages ne sont pas en reste avec Varesi : convenus quand il s'agit de politiciens corrompus ; attachants lorsqu'il évoque les vieux commerçants Parmigianis d'autrefois, cafetiers, barbiers, restaurateurs... ; interpellants enfin sur la place de ces étrangers que personne ne veut voir et encore moins intégrer.

Varesi nous décrit ici un monde qui se meurt peu à peu de ne pas avoir vu les codes changer, face à un nouveau qui peine à trouver sa place dans une ville dont l'âme est la clé.

Car quand Varesi évoque la ville, c'est un peu comme s'il écrivait le Dictionnaire amoureux de Parme. Lire La pension de la via Saffi, c'est accepter de s'abandonner à Soneri pour le suivre dans ses pérégrinations sans fin dans les brumes de Parme... jusqu'à l'éclaircie finale, qui ne masquera qu'un temps, l'ombre mélancolique qui règne sur l'esprit du commissaire.
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