- Tu l'aimes ? demanda le Veilleux.
- Tu m'emmerdes avec ta question.
- ça prouve que c'est une bonne question.
- Je n'ai pas dit qu'elle était mauvaise.
- Je m'en fous, j'ai toute la nuit. J'ai pas sommeil.
- Quand on pose une question, dit Adamsberg, c'est qu'on a déjà la réponse. Sinon, on la boucle.
- C'est vrai, dit le Veilleux,. J'ai déjà la réponse.
- Tu vois.
- Pourquoi tu la laisses aux autres ?
Adamsberg resta silencieux.
- Je m'en fous, dit le Veileux. J'ai pas sommeil.
- Merde, le Veilleux. Elle n'est pas à moi. Personne n'est à personne.
- Finasse pas avec ta morale. Pourquoi tu la laisses aux autres ?
- Demande au vent pourquoi il ne reste pas sur l'arbre.
- Qui est le vent. Toi ? Ou elle ?
Adamsberg sourit.
- On se relaie.
- Ce n'est pas si mal, mon gars.
- Mais le vent s'en va, dit Adamsberg.
- Et le vent revient, dit le Veilleux.
- C'est ça, le problème. Le vent revient toujours.
Alors, ne réfléchis pas. Agis. L'audace est le luxe des esprits forts.
Comme des tisons, mon gars, comme des tisons ça fait, les yeux du loup, la nuit.
p. 16
Dans le rétroviseur, elle regarda s'éloigner ce barrage protecteur, avec la sensation de pénétrer dans un monde béant, dépourvu de toute espèce de cadre, où les menaces et les comportements n'étaient plus prévisibles, pas même le sien.
Comme quoi c'est désespérant, l'être humain, ça s'attache à ce qu'il a de pire.
« Destin », dit-il. « Éventualités, rencontres. Hasard, circonstances qui fait trouver, fortuitement ou non, une personne ou une chose. »
- T'es pas très fortiche en loups-garous, hein ?
- Pas très, non.
- Tu saurais pas en reconnaître un en plein jour.
- Non. A quoi je le reconnaîtrais, le pauvre vieux ?
- A ça. Le loup-garou n'a pas de poils. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il les porte en dedans.
- C'est une blague ?
- Relis les vieux bouquins de ton vieux pays cinglé. Tu verras. C'est écrit. Et des tas de gens savent ça dans les campagnes. Et la grosse aussi.
- Suzanne.
- Suzanne.
- Ils savent tous pour le coup des poils ?
- C'est pas un coup. C'est le signe du loup-garou. Il n'y en a pas d'autre. Il a les poils dedans parce que c'est un homme à l'envers. La nuit, il s'inverse, et sa peau velue apparaît.
Comme des tisons, mon gars, comme des tisons ça fait, les yeux du loup, la nuit.
p.53 « L’amour vous donnait des ailes pour vos scier les jambes, ça ne valait donc pas trop le coup. Beaucoup moins le coup qu’un Cric hydraulique 10 tonnes, par exemple. »
- Tu l'aimes ? demanda le Veilleux.
- Tu m'emmerdes avec ta question.
- ça prouve que c'est une bonne question.
- Je n'ai pas dit qu'elle était mauvaise.
- Je m'en fous, j'ai toute la nuit. J'ai pas sommeil.
- Quand on pose une question, dit Adamsberg, c'est qu'on a déjà la réponse. Sinon, on la boucle.
- C'est vrai, dit le Veilleux,. J'ai déjà la réponse.
- Tu vois.
.................................
-Et toi le veilleux? T'as aimé quelqu'un?
Le veilleux resta silencieux.
-Je m'en fous dit Adamsberg. Je n'ai pas sommeil.
-T'as la réponse?
-Suzanne, toute ta vie. C'est pour ça que j'ai vidé ta cartouchière.
-Fumier de flic, dit le veilleux.