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Critique de Marple


Pas de doute, Mario Vargas Llosa est un vrai grand écrivain, avec une personnalité littéraire et un style bien à lui. Pas de doute non plus, il peut être profondément dérangeant, en tout cas il l'a été ici pour moi dans sa façon d'inventer la vie, les pensées et les secrets de personnages réels.

Car 'Le paradis, un peu plus loin' est une double biographie romancée, celle de Flora Tristan, militante socialiste et féministe des Années 1840, et celle de son petit-fils, le peintre Paul Gauguin, dans les dernières années de sa vie en Polynésie. Les chapitres s'attachent alternativement à chacun de ces deux personnages, décrivant sa vie quotidienne, ses voyages, ses rencontres, sa maladie, mais aussi ses rêves, ses pensées ou son intimité amoureuse.

Et c'est là que le bât blesse à mon sens, parce qu'il y a une profusion de détails très précis, mais forcément imaginés : les hallucinations de Gauguin pendant son agonie, les doutes de Flora face à ses soupirants ou ses amies, les scènes de sexe avec des Maori(e)s... Même s'ils sont cohérents avec la personnalité et la vie des personnages, ils ne sont pas 'vrais', alors que Flora et Gauguin l'ont été, et pas qu'un peu !

Disons que le livre est très intéressant, instructif, riche, vivant, mais que le biographe ne s'est pas complètement effacé derrière ses héros. On retrouve en effet ses thèmes de prédilection : le sexe (je ne pense pas être prude, mais Vargas Llosa est un peu obsédé), l'égoïsme et la froideur (sa Flora et son Gauguin sont pétris d'idéaux, mais incapables d'aimer quelqu'un au quotidien), l'histoire du Pérou...

Un livre hors du commun, donc, et un livre qui compte triple, comme au Scrabble : pour le Challenge ABC, pour le Challenge Nobel et pour le Challenge Pavés de Gwen21 (5/xx)
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