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sur 163 notes
Petit mais costaud! Ce roman qui se lit en deux heures à peine nous fait entrer dans la jeunesse d'un groupe de garçons dans un collège religieux, à partir de l'arrivée d'un nouveau venu: Cuéllar.
Cuéllar, plus petit et frêle que les autres, devient vite le meilleur de la classe, le plus attendrissant, le plus drôle et et le plus persévérant: pour être admis dans l'équipe de foot de sa bande de copains, il passe l'été à un entraînement intensif, oubliant plages et jeux pour être au top à la rentrée.
C'est ainsi qu'il se rapproche du groupe de garçons mais aussi qu'il se retrouve, dans les vestiaires, agressé par le chien Judas; Des séquelles de cet accident, il gardera le surnom "petit zizi". Si l'handicap dont il souffre n'est jamais nommé, on suit, au moment de la puberté, la lente déchéance agressive et pitoyable de Cuéllar qui ne peut se résoudre à "lever une fille" tout comme ses copains, le tout toujours par le regard de l'un des garçons.
Le récit est à la fois dur et émouvant et la narration très originale, tout en discours indirect libre passant du "ils" au "nous" dans une même phrase, créant un chaos et une urgence qui rythment l'oralité.
Un vrai travail d'écriture à la fois impressionnant et bouleversant.
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Le style particulier de Vargas Llosa est encore bien accentué, entre autres par sa ponctuation quelque peu en roue libre et qui sert parfaitement la narration de cette nouvelle.

C'est un petit roman d'adieu à la jeunesse et aux illusions qui laissent croire que l'on peut dévorer le ciel lorsqu'on est jeune.
Le fil de la mémoire se déroule entre l'espoir de la jeunesse, ses, éclats, sa beauté, la résignation et l'oubli.

Il y a toujours des lignes vers ailleurs dans les écrits de Mario Vargas Llosa.
Dans cette très courte nouvelle l'auteur péruvien nous livre une sorte de court-métrage, témoignage affolant de malice et de tendresse sur le passage à l'âge adulte.

Il s'attache à des individus en quêter d'identité, oscillant avec doigté entre comédie et tragédie.


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Je me souvenais de la cruauté de ce court roman tragique mais non pas de sa forme expérimentale. Je l'ai relu avec plaisir et intérêt.

Le roman (1967) raconte l'histoire d'une petite bande de garçons de Miraflores, un quartier résidentiel de Lima depuis leur enfance jusqu'au début de l'âge adulte. Au collège mariste Champagnat, ils accueillent Cuéllar le petit nouveau. Il est fortiche en classe et pas fayot du tout, il les étonne, leur permet de copier, leur donne des friandises. En plus il s'entraine tellement dur l'été qu'il trouve enfin sa place dans leur équipe de foot. Mais, après un match, alors que Lalo et Cuéllar prennent une douche, Judas le chien danois se faufile par la porte du collège et les attaque. Lalo peut s'échapper mais Cuéllar est émasculé. Après une très courte période de compassion silencieuse, Celui-ci se heurte aux railleries des autres qui le surnomment « Petit zizi » ; à la protection intéressée des Frères qui redoutent le père du garçon ; aux interventions maladroites de celui-ci. Et puis très vite aux allusions, aux questions ingénument perfides des petites amies des copains...

L'histoire est racontée d'emblée par une "voix plurielle" selon les propres mots de l'auteur. On passe d'une narration extérieure à une narration intérieure :
« Ils portaient encore culotte courte cette année, nous ne fumions pas encore, de tous les sports ils préféraient le football, nous apprenions à courir les vagues, à plonger du second tremplin du Terrazas, et ils étaient turbulents, imberbes, curieux, intrépides, voraces. Cette année où Cuéllar entra au collège Champagnat. »
Les discours direct et indirect alternent dans une même phrase et on saute allègrement du présent au passé.
C'est assez spécial comme style mais quand même beaucoup plus facile à suivre que du Gadda rassurez-vous ! le récit est très court, clairement composé et le langage est vivant, percutant et épouse l ‘âge des protagonistes. La forme est toujours au service du propos. On comprend comment peu à peu l' individu différent est déchiqueté, broyé, rejeté. Chacun des jeunes devient un élément d' une société machiste, cruelle et finalement indifférente. Nous sommes informés avec de plus en plus de distance des pathétiques et vaines  tentatives de Cuéllar, alias Petit Zizi pour se faire remarquer, pour se faire aimer. Mais Ils l'ont presque oublié et s'ils se souviennent de lui c'est par pure convention sociale.
Le livre est vraiment fort et audacieux.
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La lecture est un voyage. Comme dans le voyage, il existe des étapes fixées à l'avance et d'autres ajoutées après des rencontres, au hasard de notre route.

En 2021, je découvrais les challenges Babelio avec joie : sortir de sa zone de confort, être attentifs aux critiques des autres et échanger permet de lire des oeuvres plus adaptées à nos goûts et donc de ne pratiquement plus jamais être déçus ou mitigés sur une lecture. Inscrite déjà à deux challenges annuels, je ne peux en ajouter plus, mais je me suis fixée en parallèle pour objectif de découvrir, ou redécouvrir, chaque année cinq oeuvres d'auteurs ayant reçus le prix Nobel de littérature, car ce prix de notoriété internationale ne me laisse jamais indifférente : sur cinq lectures 2021, deux font partie de mon top cinq et une de mon flop cinq. Et même si nous ne sommes encore qu'au premier semestre 2022, ma lecture de la peste d'Albert Camus sera sans doute dans les plus marquantes de l'année. La découverte d'un autre auteur à qui a été décerné le prix Nobel était ici l'étape fixée à l'avance dans le voyage. Mon choix s'est porté sur Mario Vargas Llosa.

Puis, la semaine dernière, Pancrace a rédigé une critique, comme toujours avec beaucoup d'humour, sur le livre de l'auteur au double Goncourt, ce qui normalement est impossible : Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable de Romain Gary. Ce roman pose la question de la virilité masculine face à l'âge qui avance. Je ne crois pas avoir déjà abordé ce thème en littérature : c'était donc l'occasion de dévier des prévisions initiales pour découvrir une nouvelle de 80 pages de Mario Vargas Llosa, Les chiots. Contrairement au roman de Romain Gary, ce n'est pas ici la perte de la virilité, mais son acquisition qui pose problème.

Cuéllar concentre tous les ingrédients pour avoir un futur heureux dans cette banlieue de Lima : fils unique de parents aimants et qui ont de l'argent, très bon élève et pugnace, également camarade apprécié et très bon joueur de football, beau et intelligent… Mais, il y a forcément un « mais », car sinon pas d'histoire : un jour dans les vestiaires, débarque en trombe, Judas, un Danois vif aux dents acérées… Que se passe-t-il ? du sang, une opération, un surnom « Petit-Zizi » et une vie différente à une époque et dans un monde où la virilité était fondamentale…

Première rencontre réussie avec Mario Vargas Llosa même si son style avec un mélange des « nous » et « ils » peut dérouter au départ et si le sujet était risqué ! Je continuerai le voyage !

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C'est l'histoire d'une bande de copains qui débute au collège de Lima. Un petit nouveau fait son apparition dans la classe de Lalo, Fufu, Ouistiti et Marlo : Cuellar. Il est plutôt brillant, mais bon camarade : il permet aux autres de copier sur lui et échange ses sucreries. Il y a le foot aussi : après les cours, ils s'entraînent pour l'équipe de la classe. Cuellar passe toutes ses grandes vacances à s'entraîner seul en vue de l'intégrer. Il est accepté par les gamins de la bande et dans l'équipe. Lors d'une sécance d'entraînement, Cuellar est mordu violemment à l'entrejambe par un chien. C'est à cet instant précis que sa vie va basculer. À la fois tragique et enfantin, dans un effet de syntaxe qui brouille les personnages et le narrateur, l'auteur dépeint l'histoire d'un garçon sans virilité dans un pays où le machiste fait partie de l'identité nationale. J'ai beaucoup aimé le style indirect libre utilisé par le romancier. Il permet de se plonger dans les aventures turbulentes du début puis nous mène à la dramatique descente aux enfers de ce garçon qui avait tout pour réussir. C'est rapide exubérant et rythmé.
Je compte bien poursuivre la lecture de l'oeuvre de Mario Vargas Llosa
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Je n'ai pas du tout accroché à ce petit livre.Le style a prit le dessus sur l'histoire et je n'ai alors pas réussi à m'intéresser à cette bande de jeunes gens. le thème aurait dû me plaire mais il m'a été très difficile de suivre cette histoire.
C'est ma première tentative avec Mario Vargas Llosa, mais je ne veux pas rester sur cette mauvaise impression, je retenterai avec un autre titre.
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Comment manifester sa virilité ? surtout en présence des copains ? Voila le dilemme de Cuéllar désormais privé de la vigueur de son attribut, suite à la morsure d'un chien lors d'un match de foot.
Le foot, précisément, cet espace de valorisation n'aura plus le même effet pas plus que son rapport avec les filles surtout quand on est surnommé "Petit-Zizi".

Voilà un texte court dont on pourrait à tort croire le sujet vite expédié. La narration polyphonique retranscrit l'intensité des interactions entre les protagonistes. J'aurais pour ma part apprécié un contexte sociologique plus fourni.
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Voici un texte court et pourtant puissant, où le traitement polyphonique, amalgame de voix et de modes narratifs, sans ponctuation spécifique au dialogue, donne un style rythmé et surtout très immersif. Nous sommes dans cette cours d'école, entouré de cette bande de gamins et chacun a sa version, chacun a quelque chose à dire sur ce qui est arrivé à Cuellar.
Sur «l'accident ».
Vient ensuite l'adolescence puis l'âge adulte et la longue déchéance de celui qui a vécu cet accident, et en garde les séquelles. Jamais nommé, cet épisode traumatique est pourtant le point central de l'intrigue; Cuellar, surnommé «ptit zizi » par ses pairs, ne sera plus jamais le même.
Le pauvre Cuellar est infantilisé, inspire la pitié, est même comparé aux indigents. Vargas Llosa malmène son personnage, le ballote entre rébellion et résignation, jusqu'à sa chute. Car celui qui ne deviendra jamais tout à fait un homme n'a apparemment aucune autre voix possible de réalisation...

Une première rencontre réussie avec la plume de Vargas Llosa au style très original, qui m'a beaucoup plu.
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Dans cette nouvelle d'un peu moins de 100 pages, Mario Vargas Llosa nous fait suivre une bande de copains de leur enfance à l'institut catholique à leur vie d'adulte.
Alors que les années passent leurs intérêts s'élargissent : ne jurant d'abord que par le foot, viennent ensuite les sorties au ciné, les fêtes et surtout les filles.. ou plus précisément : les conquêtes féminines, celles qui attestent de la virilité du collectionneur braillard. Tous passent ces étapes de la vie sans embûches et sans remettre ces modèles en question, sauf Cuéllar, surnommé Petit Zizi après avoir été mordu par un chien en primaire. Ce surnom n'a certes rien de flatteur, surtout pas dans une société où l'image de ce qu'est et doit être un homme est si rigide et limité. Pourtant, il semble bien que ce garçon, déjà plus sensible que les autres dans la cour de récré ne soit pas parvenu à se reconnaître et se conformer aux attentes de cette société.

C'est une nouvelle dont la lecture n'a rien de facile, compte tenu du choix de l'écrivain d'adopter le discours indirect libre sur la quasi-totalité de la narration. Ce choix donne bien sûr un récit polyphonique (comme on peut en trouver chez Faulkner) mais aussi une impression de brouhaha informe où personne ne se distingue. À cette remarque il faut bien sûr faire exception du pauvre Petit Zizi, mis à part du fait de sa dénomination pour commencer, car pour les autres copains de la bande : difficile, pour ne pas dire impossible, de distinguer leur voix. C'est en cela que l'auteur met en scène ce mouton noir qui à cause de sa sensibilité ne trouve pas sa place dans un groupe, en revanche, celle-ci lui est totalement donnée dans l'espace littéraire.

C'est très intellectuel comme procédé et il y a intérêt à être concentrée ! Si bien entendu, je reconnais pleinement les qualités de ce texte d'un point de vue technique, sur le plan pratique, je ne peux pas dire que j'ai réellement pris plaisir à cette lecture.


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Les chiots » : une bande de copains turbulents et chahuteurs qui vit à Lima, au Pérou.
Un jour, le plus petit d'entre eux, Cuellar, se fait sérieusement mordre par un chien. A partir de ce moment, surnommé Petit Zizi, on devine pourquoi, Cuellar essaiera en vain de se construire dans une société plutôt virile.
Ecarté de sa passion, le football, timide avec les filles, il va de désillusions en frustrations.
Et, malgré le soutien de ses amis, qui essaient de l'aider, il ne sera jamais « un homme » comme les autres.

Un court roman original et émouvant mais écrit dans un style particulier, uniquement narratif, qui désarçonne parfois.

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