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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le ton faussement grincheux et régulièrement sarcastique qui emploie Mario Vargas Llosa, inspire une profonde sympathie.

Dans son style inimitable, l'auteur nous propose un roman noir au style ravageur dont les protagonistes, décalés et attachants n'ont d'égal que le franc-parler qui éclate à chaque page.

Par petites touches, avec un joli sens du rythme, Vargas Lhosa dévoile les coulisses d'un paysage qui glisse lentement vers les désillusions personnelles, amoureuses et vers la solitude.

Un roman burlesque, truculent, qui nous fait pénétrer dans un petit village péruvien des années 50, avec un clin d'oeil sur les gros bonnets qui font la pluie et le beau.

Plutôt sombre mais si bien raconté !


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« Bordel de merde de vérole de cul ! balbutia en sentant qu'il allait vomir. Dans quel état il t'ont mis, petit. »

Lituma s'exprime avec ses tripes. Simple gendarme il doit avec son lieutenant démêler une affaire de meurtre, celui de la jeune recrue Palomino Molero, engagé récemment sur la base militaire de coin et chanteur amoureux, à la voix magnifique. Cela se passe au Pérou et Mario Vargas Llosa donne libre champ à son humour grinçant, à sa manière particulière de dénoncer les dérives de la société et surtout nous livre une belle démonstration des réactions de la population locale face à la grande muette et aux pouvoirs locaux, sans parler de la misère. C'est direct et plein de drôleries mais sans espoir. Une roman qui se dévore. Pas vraiment polar, mais efficace quant à la manière de décrire les réactions humaines dans une petite localité et l'importance de la corruption du pouvoir.
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Fils unique d'une mère veuve, rien n'obligeait Palomino Molero à effectuer son service militaire à la base aérienne de Talara, grand port péruvien situé le plus à l'ouest du continent sud-américain.
Ce chanteur de boléros se sentait-il menacé au point de chercher refuge dans l'enceinte de cette base militaire ? Mais alors, pourquoi ce bon petit gars de 18 ans, ce romantique incapable de faire du mal à une mouche, a-t-il déserté son poste deux mois plus tard ?

Les gendarmes de la Garde Civile, le lieutenant Silva et le sergent Lituma, se perdent en conjectures alors que débute l'enquête sur l'assassinat du joueur de guitare retrouvé trois jours après sa désertion, le corps en charpie, embroché sur un vieux caroubier.

L'antipathique colonel Mindreau, le responsable de la base aérienne, ne veut pas coopérer, il se contrefiche du meurtre de Palomino le déserteur et met en avant les procédures militaires pour éluder les questions que lui posent Silva et Lituma. Visiblement il couvre quelqu'un, sans doute un gros bonnet !

Démocraties et dictatures ont plusieurs fois alterné au siècle dernier dans un Pérou marqué par la violence des affrontements politiques. le poids écrasant des institutions militaires est palpable dans ce roman qui se situe au début des années 50 dans le nord du pays, région écrasée de chaleur où les conditions de vie des gens du peuple sont extrêmement difficiles.

Ecrit en 1986, ce court roman de Mario Vargas Llosa est d'une lecture facile. Les deux policiers sont intègres et persévérants à trouver une faille dans l'univers opaque du monde militaire. Leur franc-parler, leur proximité avec les petites gens, les rendent attachants. Heureusement pour eux, dans les cafés de Talara comme ailleurs, un militaire hors de sa base devient plus causant…

Le lecteur, obnubilé par le titre du bouquin, est au moins aussi impatient que les deux policiers de découvrir "Qui a tué Palomino Molero ?"
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Un polar péruvien, pour découvrir sans douleur la plume du prix Nobel 2010.

Un meurtre affreux a été commis et le jeune sergent Lituma accompagne le rusé (et amoureux) lieutenant Sylva dans son enquête. Ils font de l'auto-stop, ils voyagent avec les poulets (tout un camion de poulets !!!) pour se rendre au village voisin, fréquentent les gargotes et se promènent sur la plage.

Où se cache la vérité, entre les moyens très limités des enquêteurs face aux « gros bonnets » et au silence officiel des militaires ? Comment vaincre la peur d'en dire trop des villageois ? Quelles seront les conséquences, comment seront punis les meurtriers… à moins que les policiers ne soient punis aussi ?

C'est parfois drôle, parfois intrigant, mais c'est surtout la vie d'un petit village du Pérou des années 50, coincé entre la base militaire de l'aviation et une grosse entreprise pétrolière étrangère.
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Difficile pour le lieutenant de gendarmerie Silva et son adjoint Lituma d'enquêter sur la mort de Palomino Molero...Le jeune homme retrouvé suspendu à un arbre, affreusement mutilé, s'était engagé volontaire dans l'armée et la grande muette n'aime pas que des étrangers à cette grande famille viennent enquêter et fourrer leur nez dans ses affaires...
J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume et la verve de Mario Vargas Llosa. Qui a tué Palomino Molero? est une enquête qui, outre le suivi des évènements dans ce Pérou des années cinquante, est surtout prétexte à dépeindre des personnages tantôt truculents comme le lieutenant Silva, un enquêteur hors pair, mu principalement par ses fantasmes obsessionnels que lui inspire l'accorte Adriana - responsable de la gargote voisine, tantôt plus inquiétants comme le colonel Mindreau et sa fille au physique malingre. C'est également une peinture virulente de la société péruvienne, celle de province, prisonnière économiquement de la raffinerie voisine, de l'armée qui fait la loi et de la pauvreté des habitants, soumis et fatalistes, un microcosme villageois qui peut également colporter rumeurs et histoires imaginaires.
Un roman court, assez sombre mais surprenant grâce aux dialogues plus que fleuris et au talent de conteur toujours renouvelé de Mario Vargas Llosa.
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C'est pas le Pérou, le Pérou : la misère grille au soleil pendant que les privilégiés prennent le frais dans leurs piscines, on assassine sauvagement les beaux et doux jeunes hommes, et on se demande bien à qui profite la protection de l'effrayante base militaire adjacente à la petite ville de Talara.
Pas à Palomino Molero en tout cas, le beau gosse retrouvé empalé par ces deux flics sagaces et débonnaires dont nous suivons l'enquête et qui nous apprendront que, comme toujours, à l'ombre des puissants toute vérité n'est pas bonne à dire.
La tension est palpable dès qu'on approche ceux de la base, et l'atmosphère du roman lourde d'un climat larvé de dictature militaire. On cache, on soupçonne, on tait les passions sous la menace. Et pourtant, que de truculence, de chaleur humaine et de bon sens chez les petites gens de Talara, tous attachants ! On se sent au café de Dona Adriana comme dans celui du Marius de Pagnol, la mer est là aussi avec ses effluves fétides et vivifiantes.
Première approche pour moi de la plume pleine de vie de Vargas LLosa : expérience à renouveler !
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"-Bordel de merde de vérole de cul!..."
Première phrase... Et dernière phrase...l'auteur est un farceur qui a du talent, pas de doute!

En quelques mots choisis, on est tout de suite dans l'ambiance de la prose fleurie de Mario Vargas Llosa, et, en ce qui me concerne, pour mon plus grand plaisir.

Le sergent Lituma jure spontanément son dégoût devant l'horreur de la scène de crime du jeune soldat Palomino.
On est au Pérou et l'affaire s'annonce complexe, sur fond de relations glaciales entre la garde civile et l'armée.

Mais plus que la résolution de l'enquête criminelle, c'est une peinture de la société péruvienne qui nous est contée, avec ses préjugés de classe, la condescendance des plus riches envers les déshérités, le fatalisme des plus faibles, la misère économique des petits villages et de la police. Entre truculence et humour, le travail des deux enquêteurs se poursuit avec expérience et naïveté, portée par une écriture joyeuse, libre et sensuelle, un ton ironique et bouffon.

Un livre vif, court et plein de fantaisie qui se lit très vite et agréablement.
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C'est par ce court roman que je découvre la plume de Mario Vargas Llosa. Ceux qui pensent que les auteurs ayant remporté un prix Nobel écrivent des livres ennuyeux ou inaccessibles au commun des mortels se trompent lourdement. Parce que dans ce roman, l'auteur use d'un langage sans fioriture dans ses dialogues, presque bruts de décoffrage.
L'intrigue policière sert plutôt de prétexte à une chronique sur la vie qui s'écoule dans un village péruvien des années 50. Les personnages sont haut en couleurs, assez drôles, au langage fleuri et très bien représentés.

Je ne sais pas comment il fait, mais sans passer beaucoup de temps à décrire les choses, Mario Vargas Llosa parvient à nous faire représenter les décors en quelques mots. Et tout au long de la lecture, on la sent la chaleur du soleil qui frappe la terre des chemins, on la ressent presque cette sueur qui mouille les chemises et il ne faut pas beaucoup d'imagination pour vraiment voir la poussière, les uniformes et le boui boui de Dona Adrianita.

Sans pour autant réellement m'avoir emportée, cette lecture a titillé ma curiosité par son style. Je me plongerai donc avec plaisir dans un autre de ses romans dans les prochains mois.
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Nous sommes dans les années 1950, au Pérou.
Un jeune soldat péruvien est retrouvé à plusieurs kilomètres de la base américaine où il faisait son service militaire. Son corps a été sauvagement mutilé.
Les gendarmes enquêtent.
C'est ma première lecture de cet auteur.
J'avoue que je ne m'attendais pas à des scènes aussi lubriques et dégradantes envers les femmes, menées par un vocabulaire particulièrement ordurier.
Bien sûr, ce sont les personnages qui s'expriment, tant avec leurs mots que dans leurs comportements. Mais j'ai eu du mal au départ à m'accommoder de ce réalisme si cru.
Cependant, il m'est apparu que l'auteur habillait ainsi le contraste entre les Péruviens et les Américains qui font preuve de mépris tant racial qu'intellectuel (il est vrai que ça va de paire) en les posant à des extrémités qui ne peuvent se rejoindre tant elles sont abyssales.
Le pays est pauvre, les gens sont miséreux, la police a du mal à faire son travail, entravée par le manque de moyens et par l'ingérence passive des Américains.
J'ai apprécié la complexité des personnages, l'approche psychologique sans manichéisme et ai terminé ma lecture avec l'envie de découvrir davantage de la bibliographie de cet auteur récompensé par le Prix Nobel.
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Ce roman a été pour moi l'occasion d'admirer à nouveau la plume de Mario Vargas Llosa. Je pense que je n'ai jamais lu autant de mots vulgaires dans un roman, peut-être même que je n'en ai jamais autant lu dans tous les romans de ma bibliothèque réunis (j'exagère sûrement un peu mais pas tant que ça). Et pourtant, cela ne m'a absolument pas dérangée. J'ai même trouvé que ce langage si fleuri utilisé par les personnages était au service d'une authenticité des dialogues et des personnages dans le récit.

Mais surtout je suis conquise par l'humour que met l'auteur dans les situations qu'il présente et dans les dialogues qu'il écrit. Il a su faire d'une sordide histoire de meurtre dans un coin perdu du Pérou où règne la misère, un portrait très acerbé de la société péruvienne. Il en profite d'ailleurs pour écorcher au passage les militaires, leurs dissimulations et l'impunité qui règne bien souvent dans ce milieu pour les “gros bonnets”. Là où on devrait plutôt être atterré par les événements, on se retrouve amusé par le burlesque des péripéties et par le cocasse du franc-parler des deux enquêteurs.

Un polar très sympathique qui m'a sortie des sentiers battus et qui m'a tout simplement réjouie.
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