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4,07

sur 806 notes
Un bon garçon, une vilaine fille. Un amour improbable dans le style : " Je t'aime moi non plus ! ".
Il est fou amoureux d'elle, il la poursuit sans relâche, elle refuse de s'attacher et préfère partir inlassablement pour suivre des hommes riches.
Une passion qui s'étale sur quarante années, de l'adolescence à l'âge mûr.
Des tours, des détours à travers le monde, de Lima à Paris, mais aussi et surtout des retours imprévus de la vilaine fille qui change de vie comme d'autres changent de voiture.
Franchement : une garce ! Mais il est bien trop gentil aussi ce " bon garçon ", il l'accueille toujours, amoureux comme au premier jour, même quand elle l'a quitté sans préavis et même des années plus tard quand il pense ne jamais la revoir.

Après un début un peu lent ( mon seul bémol ), le rythme s'accélère, les tribulations du tandem, imprévues, cocasses ou tragiques, m'ont finalement emballée. Impossible de lâcher l'intrigue, riche en rebondissements parfois surprenants. La finesse des caractères finit par rendre les personnages crédibles, attachants, presque touchants, avec leurs défauts, leurs erreurs, reflets de la vie somme toute.
Pourtant cette histoire, c'est du pur délire. Mario Vargas Llosa, que je découvre ici, a selon moi un réel talent de conteur, et surtout une écriture limpide et fort agréable. Rien à voir avec un Nobel poussiéreux et inaccessible.

Une belle découverte inattendue, un régal !

Challenge Nobel 4/..





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Orphelin élevé par sa tante dans le quartier chic de Miraflores à Lima, Ricardo tombe irrémédiablement amoureux de Lily, une petite chilienne délurée qui n'a que faire de l'adolescent transi et préfère ne pas s'attacher. Dix ans plus tard, alors qu'il est installé à Paris, son coeur bat pour Arlette, une guérillera péruvienne en transit en France avant d'aller se former à la révolution à Cuba. Plus tard, c'est l'élégante Madame Arnoux, l'épouse d'un diplomate français, qui lui tourne la tête avant de se faire la belle avec un autre homme et les économies de son mari. Traducteur et interprète pour l'ONU, Ricardo est amené à voyager à travers l'Europe et en Angleterre, il s'éprend de Mrs Richardson, la femme d'un aristocrate anglais éleveur de chevaux. Quand elle aussi finit par disparaître, il jette son dévolu sur Kuriko, la maîtresse soumise d'un yakuza japonais, croisée à Tokyo. le brave Ricardo serait-il un coeur d'artichaut ? Que nenni ! Ricardo est un ''bon garçon'', un amoureux fidèle toute sa vie épris de la même femme, une ''vilaine fille'' qui change d'identité comme de robe, qui refuse son romantisme, ses ''cucuteries'', ses demandes en mariages, toujours à la recherche d'un meilleur parti, d'une meilleure situation. Pourtant, le bon garçon n'aime pas en vain la vilaine fille. Elle l'aime aussi, à sa façon cruelle, se servant de lui, lui mentant, le trahissant, le quittant, lui brisant le coeur à chaque fois un peu plus.

L'histoire d'amour improbable et passionnelle entre un interprète un peu terne et une croqueuse de diamants frivole. Mais ce ne sont là que les apparences. Derrière la vie plate et routinière de Ricardo se cache un homme capable de grandes choses par amour : traverser le globe, s'endetter, soutenir, souffrir, pleurer et la vilaine fille n'est pas que mépris et traîtrise, elle sait aussi se faire tendre, enjôleuse, amoureuse. le lien qui les unit, tissé pendant leur adolescence péruvienne, se tend et se détend mais jamais ne lâche, même si la vilaine fille s'en défend, même quand le bon garçon veut tourner la page. Mais Mario Vargas Llosa ne se contente pas de raconter l'amour, il inscrit aussi son histoire dans la grande Histoire et en profite pour évoquer en vrac la révolution cubaine, les guérillas en Amérique Latine, la situation politique et économique du Pérou, le sida, mais aussi des sujets plus légers comme le mouvement hippy londonien. C'est aussi le roman de la solitude de l'exilé, ce déraciné qui n'est jamais tout à fait d'ici et plus totalement d'ailleurs.
Un bien beau roman, drôle et émouvant, porté par deux héros étonnants entraînés dans une histoire d'amour rocambolesque et entourés de personnages secondaires hauts en couleurs.
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Me permettez-vous de vous parler de l'histoire d'une femme ? Elle m'a tour à tour envoûté, agacé, puis de nouveau envoûté, puis... Mais au final elle m'a touché... Ne me demandez pas comment elle s'appelle. Elle a changé tant de fois d'identités et même de nationalités... Ce n'est pas étonnant que l'auteur parle alors de tours et détours. Est-ce que cela en fait pour autant une vilaine fille ? D'ailleurs, c'est le narrateur qui la surnomme ainsi.
Je l'ai connu comme le narrateur, dans un quartier huppé de Lima, où adolescente elle fascinait un entourage d'autres adolescents péruviens dont le narrateur Ricardo en dansant de sa belle et frêle silhouette déhanchée sur les rythmes d'un mambo. À cette époque, elle était Lily jeune chilienne qui suscitait la fascination jusqu'à ce que la supercherie soit dévoilée. Tours et détours de la vilaine fille m'a permis de découvrir son auteur, Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien et par ailleurs prix Nobel littérature 2010, excusez du peu. Il est même entré tout récemment à L Académie Française, mais oui j'ai bien dit à L Académie Française. D'ailleurs il est fort possible que ce récit possède une part d'autobiographie, je n'en serai pas étonné. Une large partie du récit se déroule à Paris, dans un Paris existentialiste, où le narrateur occupe un modeste emploi de traducteur pour une institution.
Je vous invite donc à venir vous promener dans les tours et détours de cette vilaine fille dont l'histoire est étroitement liée à celle du narrateur, celui que la vilaine fille appelle avec tendresse et moquerie « mon bon garçon ».
C'est un itinéraire semé d'hésitations. Comme l'hésitation est belle lorsqu'elle se mêle à l'art.
Le lecteur que nous sommes voit gros comme une maison comment cette vilaine fille joue avec le coeur du narrateur comme un chat joue avec une souris. Elle s'en va le jetant comme une vieille chaussette, comme un enfant se lasse d'un jouet, puis revient plus tard alors que le coeur du narrateur est à peine consolé, réparé, remis en marche...
Elle fut tour à tour « la petite chilienne » dansant le mambo, puis une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis plus tard l'épouse d'un diplomate à Paris, ou encore une richissime aristocrate de Londres. Bon, j'arrête là, je sens que je vous donne déjà le tournis.
Ricardo l'aime, l'aime plus que tout, la perd quand il s'y attend le moins, la pleure, lui pardonne tout, la perd pour mieux la pleurer, la perd pour mieux la retrouver, la perd peut-être pour mieux la regretter afin de toujours l'aimer.
Malheureusement, il a un gros défaut aux yeux de cette vilaine fille : il est pauvre comme Job.
Elle est insaisissable, inconstante, s'ennuie à mourir à la seule idée du bonheur. Lima, Cuba, Paris, Londres, Madrid, Tokyo... C'est sûr qu'avec une fille pareille, le lecteur voyage... Mais elle voyage toujours sans Ricardo, car lorsqu'elle voyage c'est parce qu'elle a quitté Ricardo pour s'en éloigner au plus loin.
Tours et détours de la vilaine fille est la géographie d'un amour fou.
Mais pourquoi cette vilaine fille a-t-elle autant la bougeotte ? Son addiction, c'est le mensonge, c'est l'argent, c'est le sexe... C'est sans doute tout cela à la fois, elle ment comme elle respire, changeant d'identité comme elle change de robe, fuyant au plus vite comme à chaque fois lorsque la supercherie est dévoilée...
Elle revient toujours à son port d'attache qui est le coeur de Ricardo ou plutôt son corps. Mais alors, l'aime-t-elle ? Disons qu'il y a du « Je t'aime moi non plus » dans cette histoire.
J'ai adoré ce roman aux mille et une facettes, qui est l'histoire d'une obsession amoureuse, d'une abnégation, tantôt tribulations comiques, tantôt récit tragique, tantôt conte érotique, Mario Vargas Llosa en merveilleux conteur sait jouer avec nos émotions et nous montrer tous les versants d'un amour passionné qui ne renonce jamais...

♬ Je t'aime, je t'aime
Oh oui, je t'aime
Moi non plus ♬
Oh, mon amour
♬ Comme la vague irrésolue
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins ♬
Je vais et je viens
♬ Entre tes reins
Et je me retiens ♬
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Un amoureux fini, prêt à tout accepter de la part de la vilaine fille !
À travers les pays et les époques, il la retrouve toujours au détour du chemin et la vilaine est toujours prête à lui jouer un tour et à le quitter à nouveau.

Rien de lourd dans ce roman écrit par ce Péruvien, Nobel de littérature 2010. Un garçon trop sérieux et trop gentil, une femme ambitieuse et prête à tout pour posséder le monde, seule une plume de qualité permet de rendre crédibles des personnages qui pourraient être de simples caricatures.

À travers les tribulations des amoureux, c'est un peu l'histoire du siècle qu'on survole, de l'Amérique du Sud à l'Europe, en passant par Cuba.

Un roman d'amours contrariées, une épopée qui ne se lasse pas de nous surprendre !
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Tout l'art de l'écrivain ne réside-t-il pas dans son talent à nous rendre attachant un personnage détestable ? C'est ce que je suis portée à croire après ma lecture de "Tours et détours de la vilaine fille" de Mario Vargas Llosa. Car "la vilaine fille" dont le titre fait mention est bien la femme la plus détestable qui se puisse trouver.

Pourtant, c'est un amour sans limites ni frontières que lui voue Ricardo, le héros du roman. Depuis leurs dix ans, il s'évertue à en être éperdument amoureux malgré les épreuves, les mystères, les tromperies et les séparations. Jouet quelque peu naïf de cette femme fatale à la vénalité assumée, Ricardo pourra sembler faible et émasculé aux lecteurs blasés mais un monstre de romantisme aux autres. Car ce que nous décrit l'auteur sur près de cinq cent pages, c'est bien une histoire d'amour terrible et épique, érotique et romanesque, aux mille et uns "tours et détours", ou devrais-je dire "retours" au nid de la dulcinée volage.

Mario Vargas Llosa narre dans ce roman mature les amours difficiles, douloureuses et cependant belles de ces deux êtres qui pendant plus de quarante ans vont se poursuivre voire se pourchasser. C'est un roman qui joue avec nos nerfs et les paradoxes : tour à tour âpre, cruel, licencieux, il se mue en quelques pages en somme de tendresse, en fidélité et en courage.

L'exercice de style vaut lui aussi le détour, l'auteur nous emporte à travers le monde entier, de Lima à Tokyo en passant par Paris, Londres, Madrid et Lagos. L'écriture est superbe et si le rythme se fait parfois un peu bancal, la fascination narrative en triomphe sans mal.

Challenge Nobel
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge des 50 objets 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
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Ricardito est un adolescent vivant dans un quartier huppé de Lima au début des années 50. II rêve déjà de Paris mais va être bouleversé par Lily, une jeune fille qu'il croise au cours de soirée et qui lui résiste.
Quelques années plus tard, alors qu'il vit à Paris , le destin place Lily à nouveau sur route.

Ce roman raconte le chassé croisé de deux êtres dont les curseurs de l'amour n'ont pas été synchronisés. lui est fou amoureux , rêve d'une vie tranquille.Elle, c'est la grandeur qui l'attire , l'argent, s'élever socialement.
Le titre du livre nous indique que rien ne sera simple mais l'auteur nous captive magistralement par l'histoire de ces deux vies (de 15 à plus de 50 ans). Il le fait avec des toiles de fond bien différentes : le Paris des années soixante et la nouvelle vague, Londres des 70's et le mouvement Hippies , le Japon à l'érotisme nébuleux . le Pérou et sa mutation , la mise en place de la guérilla sont évoqués.
On est alors emporté par le tourbillon de cette saga, magistralement servie par une écriture sans faille, efficace qui laisse une grande place aux sentiments et amène le lecteur , en tous les cas celui que je suis, à s'interroger sur l'idéal de la vie , jusqu'où peut nous amener l'amour, jusqu'où peut on aller pour l'être aimé ?
Comme sans doute chez beaucoup de grands écrivains, les personnages sont très proprement établis,si bien qu'en ouvrant le livre , on a le sentiment de venir retrouver de vieilles connaissances dont on connait la vie mais aussi la façon de réagir. On s'attache, on vibre , on jalouse , on se surprend à lâcher des "t'es trop con " ou "Tu ne devrais pas ".
On pourrait mentionner quelques longueurs mais qui s'avèrent au final peu dérangeantes.
Une belle lecture , sur les turbulences de l'amour , la passion , la folie.Mais aussi un cliché rapide d'un monde qui déplace ses curseurs et ses exigences
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C'est l'histoire d'une grande passion, celle de Ricardo, amoureux 'comme une bête' et pendant toute sa vie de la 'vilaine fille', femme fatale aux mille visages et autant de vies différentes.

La 'vilaine fille', qui change de nom comme de mari et dont on n'apprendra la vraie identité qu'à la fin du livre, est absolument égoïste, arriviste et sans scrupules. Mais elle ne manque pas de panache, de courage, de charme et on comprend bien ce qui plaît tant à Ricardo chez cette aventurière péruvienne qui sera tour à tour guerillera, femme de diplomate, aristocrate anglaise ou yakusa... Pour tout dire, elle me fait penser à Scarlett O'Hara et je l'aime bien !

Par opposition, Ricardo est le 'bon garçon' et c'est ainsi qu'elle l'appelle : il est sérieux, travailleur, fidèle, honnête, loyal... Attention, il n'est pas gris et ennuyeux pour autant, et sa vie ne m'a pas semblé étriquée du tout, mais au contraire conforme à ses rêves et à ses idéaux, parfois solitaire mais aussi riche de rencontres, de voyages et de lectures. Bref, je l'ai trouvé très attachant aussi.

Entre ces deux héros si différents, se noue une relation très charnelle et forte qui les unit et les sépare tour à tour. Ricardo parle d'amour et dit beaucoup de 'cucuteries' à la vilaine fille, alors qu'elle est souvent détachée et méprisante. Pourtant, leur désir les réunit à chaque rencontre, comme un amour qui ne dit pas toujours son nom. Ça ne m'a pas émue, mais intriguée, troublée, interpelée, intéressée...

D'autant que cette passion couvre près de 40 ans et tous les continents, nous apprend plein de choses sur le Pérou ou le monde des interprètes, nous fait rencontrer une multitude de personnages secondaires qu'on voudrait tous avoir pour amis dans la vraie vie, et m'a fait découvrir le style de Vargas Llosa que je n'avais jamais lu et que j'ai beaucoup aimé. Bref, un vrai plaisir de lecture !
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Certains destins sont liés de manière inexplicable.
Il est impossible d'essayer d'appréhender les fils invisibles qui les connectent et les condamnent à se retrouver régulièrement malgré les aléas de la vie.

Vargas Llosa excelle dans les récits construits autour de peu de personnages et avec une histoire relativement simple qui s'étire dans le temps.
La force de sa narration est sa capacité de saisir l'absurde des relations, de faire abstraction de la logique et de retranscrire avec grâce la grande farce dont les humains se font les héros avec constance, dans le rire mais aussi dans les larmes.

L'auteur péruvien a une formidable aptitude pour forer les relations humaines effeuillant les couches de vernis des apparences pour mettre à nu leurs tréfonds.

C'est une histoire d'amour et d'obsession, d'êtres qui sont destinés à se rencontrer malgré leur incompatibilité, malgré les déboires d'une relation non-linéaire qui parfois tout rapproche mais parfois tout sépare.

Vargas Llosa sait toucher à la fois notre coeur et notre jugement et jouer en virtuose avec toute la gamme de nos émotions. On ressent pour la Vilaine fille qui aime les « cucuteries » tout à la fois de la tendresse, de la haine, de l'empathie et de la pitié.

Inoubliable de justesse.

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Je me suis plongé dans ce roman avec le même rare bonheur que de rentrer dans un bon bain chaud aux odeurs de Santal après une longue promenade hivernale balayée par une pluie glaciale ! Ou bien devrais-je dire écriture en lieu et place de roman ? Je dois cette délectation à Babelio mais va savoir par quel détour, ma mémoire me joue des tours. C'est un chili épissé que sert ici Mario Vargas Llosa, Romantico / Rock-and-Roll. Embarqué par un tourbillon sentimental, dès le début je sus que cette chronique se terminerait fatalement avec Lily voulait aller danser.


L'amour qu'il soit passion ou absolu, tout résumé serait un préjudice. Aussi je préfère évoquer d'anciennes lectures qui sont spontanément remontées quand je baignais dans celle-ci. Pour l'amitié d'enfance et par sa construction en surplomb de cette autre vie qui se raconte : Les yeux fardés de Lluis Llach ; par le pouvoir affabulateur : Kyra Kyralina de Panaït Istrati ; par matraquage épidémique : L'amour aux temps du choléra de Gabriela Garcia ; par addiction séductrice : Jézabel d'Irène Némirovsky ; pour des raisons évidentes à celles et ceux qui les auront lus avec ce mystérieux Yakuza M.Fukuda et ses étranges pratiques au Japon : Hôtel Iris de Yoka Ogawa. Tiens : sauf une, toutes 5 étoiles ! Chacune de ces histoires d'amour est pourtant unique.


Oui, une lecture dans l'absolu. Je ne classe pas, juste de libres associations qui me rappellent combien passionnante et passionnée est la vie, chose qu'involontairement j'aurais trop tendance à oublier. Je note le prénom de ce bon garçon : Roberto, pour la vilaine fille c'est celui de Lily que je retiendrai. Comme elle, je vous plante là sans plus d'explications. La vraie vie, décidemment tumultueuse, me propose un changement aventureux mais excitant qui devrait pleinement m'occuper jusqu'à la rentrée de septembre. Pour l'heure je vous laisse 303 critiques en guise de brosse à dent. Et comme elle encore, il est probable que je réapparaisse de temps en temps.

https://www.youtube.com/watch?v=jSnH0VO47dI
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Conversation domestique

- Alors, il est bien ce bouquin ?
- han… han…
- En tous cas, il a l'air prenant, je vois que tu ne le lâches pas.
- Oui. C'est vrai qu'il est prenant.
- Ça raconte quoi ?
- C'est l'histoire d'un amour impossible. Ricardo, un jeune péruvien – c'est la nationalité de l'auteur – est tombé fou amoureux d'une jeune et jolie compatriote. Mais, même si elle ne le rejette pas clairement, elle ne lui retourne pas de sentiments à la hauteur de ses espoirs, bien qu'elle accepte quand même de temps à autre de coucher avec lui. Elle est issue d'une famille très modeste. Elle semble plus préoccupée d'assurer son avenir matériel que sentimental.
- Il y a donc du sexe.
- Juste ce qu'il faut. Ils finissent quand même par se marier, mais cela ne sera pas pour autant la fin des frasques de cette fille, devenue femme au fil du roman et à qui il a attribué le sobriquet de vilaine fille. Elle est énigmatique et complètement imprévisible. Et lui, béat d'un amour qui ne tarit pas au fil du temps, la retrouve après chaque escapade avec la même flamme.
- Et c'est bien écrit ?
- Superbement. L'auteur est quand même prix Nobel de littérature 2010. La traduction est aussi très réussie.
- Prix Nobel, cela peut rebuter les lecteurs moyens que nous sommes.
- Oui, mais dans le cas présent, c'est très lisible et pas du tout rébarbatif. C'est même passionnant. L'écriture est sobre, sans métaphore. Elle dépeint notre amoureux transi sous un jour plutôt pathétique. On se prend volontiers de sympathie pour lui, même si on a envie de le secouer un peu.
- À part ça, qu'est-ce qui te plaît en particulier dans ce livre ?
- C'est une histoire singulière menée à un bon rythme. Les années passent vite dans des pérégrinations sur la planète entière : Lima, Paris, Londres, Tokyo et j'en passe. C'est raccroché à l'histoire, la grande. Et surtout les personnages sont attachants, chacun avec ses défauts. Et cette idée d'exclusivité sentimentale chez cet homme a quelque chose de touchant. Puis il y a surtout cette force qu'a cette femme de commettre des incartades invraisemblables et d'en faire porter la responsabilité à autrui. C'est bluffant. J'aime bien aussi l'idée que ce soit la femme qui soit la vagabonde sentimentale.
- C'est cela, oui. Il est vrai que chez un homme, l'exclusivité ça cache quelque chose. Et, ça finit comment ?
- Alors là, ma chère, je te laisse le découvrir toi-même.
- Tu avais déjà lu cet auteur ?
- Non, je découvre.
- Ça t'engage à essayer un autre de ses ouvrages ?
- le prochain est déjà épinglé au pense-bête. Ce sera La fête au bouc. Mais à propos d'exclusivité, dis m'en un peu plus …
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