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Critique de Fleitour



Le nouveau roman de Fred Vargas est un petit bijou, un modèle de roman noir, elle donne dans la dentelle, pour faire du polar une maison de haute couture, où chaque détail, peut déclencher une nouvelle intrigue, un suspens de plus comme un accessoire inutile mais esthétique, ou comme l'araignée qui protège son porteur est peut être, ce petit déclic, cet accessoire qui relancera l'aventure romanesque.

Adamsberg revenant d'Islande semble intouchable il résout avec une intuition chirurgicale, une énigme sordide, trouve le coupable à sa façon de tenir le volant, aussi quand cette histoire de petite araignée appelée la recluse, ou araignée violoniste, anime les réseaux sociaux le voilà pris par le désir d'épater tous ses collègues et surtout le surdoué Danglard.

Quand il décide d'entraîner son équipe à élucider, sans une mission formelle de la PJ, le double meurtre attribué à la recluse, son fidèle Danglard ne le suit plus. La patrouille est en danger, Danglard est mis sur la touche.

L'habileté de Vargas est de nous faire pénétrer dans l'univers scientifique non des fourmis (déjà écumé), mais celui des araignées. C'est passionnant de découvrir la spécificité de chaque espèce en fonction des piqûres que ces insectes déclenchent chez les humains. On découvre une autre espèce bien plus sombre les blaps ; scarabées qui accompagnent leur délit d'un pet monstrueusement nauséabond, mais ça leur plaît aux blaps, surnom qui restera, et sera donné aux diaboliques tortionnaires de la pension la Miséricorde.

L'enquête avance grâce à un 3ème mort, Claude Landrieu, qui parlera. On apprend qu'il a été condamné pour le viol d'une jeune femme, puis, qu'il n'était pas seul, mais avec deux amis, des anciens de la pension La Miséricorde, des anciens mais surtout les deux premiers morts de la recluse,

Un troisième roman s'installe plus sombre, plus douloureux, des enfants de la miséricorde sont torturés, des jeunes femmes sont violés. Dans cette ambiance puante de Blaps, Adamberg, noue une amitié avec Irène qui le maintient à flot, Des meurtres, des vengeances, des hommes dénués d'humanité, Adamsberg, s'enfonce dans dans ses brumes intérieures.


La vie des recluses, ces femmes qui se retirent du monde suite à un viol, se télescope avec les principaux acteurs, Bernadette sera retenue prisonnière 5 années à côté de lourdes.

Il faut toute la malice de Fred Vargas pour retrouver un sens à tous ces signaux, discontinus, Adamsberg enfin, réconcilié avec Danglard, échafaudera de nombreuses hypothèses, mais qui est l'auteur des meurtres tous liés à ceux qui ont côtoyé La Miséricorde ?

Fabuleux d'apprendre sur ces petites bêtes, ceci allège l'ambiance pesante de cette pension aux multiples secrets, cette cours des miracles, où des enfants deviennent des Blaps puants.

En dehors de la garbure et du madiran les menus ne changent pas, austérité oblige, les moeurs de la pension et la noirceur de ses personnages, n'incitent pas aux franches cocasseries habituelles, mais un excellent cru.
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