Quand, en 1995, cet ouvrage, publié à Paris en 1994, fut infligé aux Agrégatifs, je n'ai pu me défendre d'un mouvement d'agacement, tant cette sélection me paraissait assez typiquement sorbonnicole et bien peu se préoccuper de l'intérêt de l'oeuvre en elle-même. C'était compter sans ma propre inculture. Certes, Varron n'est ni
Cicéron, ni
Virgile, ni
Tite-Live, mais il fut un auteur immense, polygraphe et non pas strictement "ingénieur agronome". Si Varron est typique d'une chose, c'est de la traîtrise des temps qui nous ont fait perdre 51 ouvrages sur 53 qu'il écrivit (De Lingua Latina et celui que j'ai lu présentement Res Rusticae).
Certes, on s'attend à un traité aussi fastidieux qu'inepte et dépassé et c'est une agréable surprise que de voir que Varron a ménagé une mise en scène entre des personnages réels ou inventés, à la manière de dialogues socratiques pour discuter de leurs expériences, citer des exemples, confronter des pratiques. Les amateurs de calendriers et de cartes anciennes, de grands et de petits dieux (une multitude !) dédiés à l'agriculture seront comblés. Il prend l'envie de se lancer dans une sorte d'almanach varronien enjolivé de gravures et de fresques, après avoir lu ce texte.
Cf. suite de ma note de lecture sur mon blog :
Lien :
http://aufildesimages.canalb..