Oublie les mille et une Nuits

Ils se regardaient. Tension et autorité dans les yeux du père, effarement et malaise dans ceux de sa fille.
- J'ai essayé de t'expliquer tout ça avant notre départ et je pensais que tu avais compris, commença l'homme qui était son père.
Elle le regarda et saisit que, face à sa fille quasiment majeure, sur le point d'orienter sa vie, cet homme qu'elle percevait maintenant comme un étranger, en était revenu aux seules règles qu'il connaissait, celles de sa culture et de ses traditions. (...)
- Il n'y a rien à décider. Si tu ne comprends pas que nous avons déjà choisi pour ton bien, je n'y peux rien. (...) Tu n'es pas dispensée d'obéir. Et puis, quel grand sacrifice! Accepter un jeune homme aux principes sains, de bonne famille, prêt à s'occuper de toi! conclut son père.

Tu es libre, fonce et fais ce que tu veux !

On n'attendais d'elle que du silence. Quant'à Rashid, il l'observait avec une telle instance, comme si elle était déjà sa possession, qu'elle en aurait rougi si elle n'avait déjà pas été aussi vidée, pâle, exsangue...