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Un prof d'Université décide d'enquêter sur Ricardo Laverde , assassiné devant ces yeux, lui-même victime collatéral de ce crime. Qui était Ricardo ? La vérité permettra-t-elle à Antonio Yammara de prendre sa vie affective en main ?
Plongée passionnante dans la Colombie des années 70, puis dans celle de 90, et le terrible héritage laissé par les cartels, celui d'Escobar notamment.
Juan Gabriel Varquez passe d'une période à l'autre avec un vrai talent de conteur, ces portraits d'hommes et de femmes tentant de se construire un avenir sur les cendres sanglantes du passé sont des plus réussis. C'est juste, passionnant et remarquablement écrit. Juan Gabriel Vasquez s'impose depuis quelques années comme un auteur incontournable, héritier d'une Colombie sanglante, corrompue et violente. On comprend pourquoi en lisant « Le bruit des choses qui tombent ».

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Ricardo Laverde a ressurgi de sa mémoire. Un souvenir tenace et obsédant. Malgré la brièveté de leur relation, celle-ci aura eu de longues répercussions sur sa propre vie...
En 1995, à Bogotá, alors qu'Antonio Yammara n'a que 26 ans mais déjà titulaire de son titre d'avocat, il se lance dans le professorat. Après de longs débats avec ses élèves à peine plus âgés que lui, il se rendait régulièrement à la salle de billard. Paris entre deux cafés arrosés de cognac. C'est ici qu'il a rencontré pour la première fois Ricardo Laverde, un homme maigre aux cheveux grisonnants. Quelques rencontres au cours des parties de billard, quelques verres partagés, tout juste le temps d'apprendre que Ricardo est un ancien pilote, qu'il a écopé de 20 ans de prison et que sa femme, Elena, citoyenne américaine, doit venir lui rendre visite pour Noël. Malheureusement, elle n'arrivera jamais. Une bande-son, celle de la boîte noire de l'avion dans lequel elle était assise, l'informe que celui-ci s'est écrasé. Et, alors que les deux amis marchent dans la rue, deux motards s'approchent d'eux à vive allure, tuent Laverde et blessent Antonio.
Plusieurs mois après cet attentat, malgré la rencontre amoureuse et l'enfant, Antonio ne s'est pas complètement remis de cette journée tragique. Un appel d'une certaine Maya qui se présente comme étant la fille de Ricardo, lui demande de l'aider à mieux comprendre qui était son père. Ensemble, ils tenteront de mettre des mots et des images sur cet homme et les raisons de son assassinat...

Le bruit des choses qui tombent résonne encore une fois la dernière page tournée. Des années 30 aux années 90, Juan Gabriel Vásquez nous plonge dans cette Colombie soumise, meurtrière et ensanglantée des années 70 avec ses narcotrafiquants, ses bombes, ses guerres et Pablo Escobar. Sous une chaleur écrasante, dans l'odeur des arepas frites, les images défilent, les sons et les voix se font à nouveau entendre et ce sont tout autant de souvenirs qui remontent à la surface. A travers Antonio, l'on suit le parcours de Ricardo Laverde, de sa femme et de ces tragédies qui les ont séparés. L'auteur aborde de nombreux thèmes tels que la transmission d'une génération à une autre mais aussi les souvenirs. Est-il nécessaire, profitable ou au contraire néfaste de se rappeler le passé et jusqu'où celui-ci influe-t-il sur notre propre vie? de Bogotá à la campagne colombienne, des rues malfamées aux champs ensoleillés, l'on traverse ces vies bousculées. Dans un style luxuriant, ce roman passionnant nous fait voyager loin de nos contrées.

Le bruit des choses qui tombent résonne encore...
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Au milieu de l'année 2009, lorsque le professeur Yammara qui donne des cours de droit à l'université de Bogotá, lit dans un grand magazine, un article sur la mort d'un hippopotame qui s'était échappé deux ans plus tôt de l'ancien zoo de Pablo Escobar, vieux mafieux, les souvenirs de sa rencontre avec Ricardo Laverde remontent à la surface. le narrateur, Antonio Yammara, se trouvait aux côtés de Ricardo Laverde début 1996 lorsqu'ils ont essuyé des tirs avec pour conséquence, la mort de Laverde alors que Yammara, blessé, est emmené à l'hôpital. Juan Gabriel Vásquez raconte les vies de Yammara, de Laverde et de leurs proches, comment ils se sont rencontrés dans une salle de billard qu'ils fréquentaient tous les deux. Juan Gabriel Vásquez évoque la Colombie des années 1970 à nos jours.
Après Histoire secrète du Costaguana j'avais envie de lire d'autres romans de l'auteur. le bruit des choses qui tombent, second roman que je lis de Juan Gabriel Vásquez sera suivi d'autres, j'apprécie sa prose, sa qualité d'écriture et ses histoires toujours intéressantes.

Challenge Atout prix 2017 – Prix Alfaguara 2011
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Un roman en Colombie de la fin du 20e siècle, un pays aux prises avec la violence de la guerre de la drogue.

On y trouve la peur et le choc post traumatique d'un individu et d'une société qui ne se reconnaissent plus après des attentats qui font des morts et des blessés, mais aussi bien des victimes collatérales.

On y réalise comment le simple besoin de gagner de l'argent pour nourrir sa famille, s'est peu à peu transformé en un trafic international dont il est difficile de se débarrasser par la suite.

On y voit le besoin de comprendre et d'exorciser ses démons.

C'est une histoire de psychologie et de société, pour découvrir un coin du monde qu'on connaît peu.
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Autour de 1990, quelques années avant, et quelques-unes après, quand j'avais une douzaine d'années (un peu moins, ou un peu plus), on parlait régulièrement de la lointaine Colombie aux infos, et toujours pour l'associer aux mêmes mots : trafic de drogue, meurtres, attentats, cartel de Medellin et de Cali, Pablo Escobar.
Antonio Yammara, le narrateur, est né en 1970 à Bogotá, et a grandi au milieu de ces mêmes mots, qui, pour lui et ses compatriotes, étaient chargés d'une signification autrement concrète et dramatique que pour une enfant née au beau milieu de la Forteresse (à l'époque) Europe.
En cette fin d'année 1995, Antonio a 25 ans, un doctorat en droit et un tout nouveau poste de professeur à l'université. Il est amoureux et sera bientôt père d'une petite fille. Une vie tranquille, ordinaire, dans une ville qui « avait commencé à laisser derrière elle les années les plus violentes de son histoire récente, (…) une violence dont les acteurs sont collectifs et portent des noms avec des majuscules : l'Etat, le Cartel, l'Armée, le Front [càd les FARC]. Nous autres, à Bogotá, nous nous y étions habitués ». Peut-être. Mais on ne grandit pas impunément pendant la « décennie difficile » qu'a connue la Colombie, sans en sortir profondément marqué, sans que cette période trouble de l'histoire du pays n'interfère à un moment ou un autre dans votre propre vie. Antonio l'apprendra à ses dépens.
En cette fin de décembre 1995, Antonio fait la connaissance de Ricardo Laverde, ancien pilote, qui vient de passer vingt ans en prison, et qui attend sa femme, citoyenne américaine, qui doit le rejoindre pour Noël. C'est à peu près tout ce qu'Antonio apprend du passé de Laverde, mais malgré cela les deux hommes se lient d'amitié. Rencontre-charnière, de celles qui changent radicalement une vie, qui lui font prendre une direction qu'on n'imaginait pas, qu'on ne voulait pas : quelques semaines plus tard, Laverde est tué en pleine rue, sous les yeux d'Antonio qui, victime collatérale, sera grièvement blessé.
Passent les semaines, les mois, la souffrance physique d'Antonio disparaît, mais la blessure psychique ne guérit pas. Antonio veut savoir, comprendre. Pourquoi Laverde a-t-il été assassiné ? Obsédé par cette question, Antonio laisse partir sa vie « ordinaire » à vau-l'eau, négligeant femme, enfant, travail. Jusqu'à cet appel, tombé du ciel en même temps que du téléphone, de Maya, la fille de Laverde, qui elle aussi cherche à comprendre. Ensemble ils se plongent dans le passé de Ricardo, et dans celui de la Colombie, s'apercevant que, comme pour beaucoup de Colombiens, les deux sont indissociables dans leur tragédie.
Loin d'être un cours d'histoire ou un essai sur l'économie du commerce de la drogue, cette enquête sur l'assassinat d'un homme qui voulait avant tout gagner sa vie pour mettre les siens à l'abri du besoin, se double d'une introspection sur le sens de la vie. Celle du narrateur (de l'auteur ?), celle de Maya, celle d'une génération née avec le narcotrafic, traumatisée par des années de violence et un climat constant de terreur, au coeur d'un pays déserté par ses dirigeants corrompus ou impuissants.
Le bruit des choses qui tombent est un beau roman, même s'il ne raconte pas une « belle » histoire. L'auteur raconte celle des victimes, plus ou moins directes, des cartels, et se demande ce qu'une génération peut transmettre à la suivante dans un tel contexte. L'écriture est belle, élégante, en profondeur, le ton est à la fois lucide et désenchanté, mais paradoxalement il s'en dégage une impression de sérénité, de réconfort. Comme un infime murmure après le vacarme de ces années noires.


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Pourquoi l'a-t-on tué ? Je ne sais pas. Pourquoi l'a-t-on tué, Antonio ? Je ne sais pas, je ne sais pas. Antonio, pourquoi l'a-t-on tué ? Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Pourquoi l'a-t-on tué ? Imagine la scène. Je suis dans un bar à manier la queue dans tous les sens, une bière à la main. Une deuxième même souvent. Un fidèle camarade, partenaire de billard, ce Ricardo Laverde, un brin secret et mystérieux. On se quitte en cette fin d'après-midi, le soleil déclinant, pour retrouver notre vie familiale. Une pétarade dans la rue, bruit furieux d'une moto, avant les coups de feu. Laverde abattu et moi grièvement blessé. Comme je n'ai jamais mis les pieds à Bogota, Antonio Yammara, la quarantaine, n'a jamais eu à regarder son passé, ni celui de son pays. Il le subit plus qu'il ne le suit mais cet attentat va changer sa perception de l'Histoire.

Deux ans après, le cauchemar reste encore ancré en lui. La peur l'obsède, la folie le guette. Il n'ose sortir, aller à la rencontre des gens, se balader dans la rue sans un frisson. Il avance dans la terreur, à petits pas, son esprit enfoui dans ces quelques secondes où il voit abattre son compagnon de beuverie et de queue. Un coup de téléphone, la fille de Laverde, dont il ignorait l'existence. Ne serait-ce pas là le moment opportun pour se reconstruire, affronter son passé, celui de la Colombie en découvrant qui était réellement Laverde. Et si toute cette histoire ne prenait pas son sens dans le zoo abandonné de Pablo Escobar. Parce qu'en Colombie, l'ombre de Pablo et des narcotrafiquants se cachent dans les esprits de chacun, comme dans les morts et les peurs.

Sais-tu que les animaux du zoo de Don Pablo ont erré plusieurs années dans cet enclos abandonné. Cruel monde que celui d'un nabab de la drogue déchu. Quant aux avions qui tombent, les enregistrements qu'ils décèlent, te permettront peut-être de reprendre cette vie en main qui s'était échappée depuis trop longtemps, depuis ce fameux jour où tu as failli mourir et vu assassiner ton ami Laverde.
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Juan Gabriel Vasquez a réussi une fois encore à m'emmener avec lui en Colombie et à m'embarquer dans une histoire émouvante.
Antonio voit sa vie bouleversée lorsque Ricardo Laverde, qu'il connait trés peu mais avec qui il a fait quelques parties de billards et bu quelques verres se fait tuer devant lui par deux hommes à moto.
Grièvement blessé , il est également et surtout choqué face à cette violence et le drame qui est survenu.
Il n'arrive pas à surmonter ce drame qui tourne en boucle. Ce traumatisme l'empêche de vivre sereinement sa vie de couple et de papa. Alors oui, il ne connaissait pas ou trés peu ce Ricardo Laverde mais cela ne l'empêche pas de vouloir en savoir plus, de penser à cet évenement sans cesse. Il est pris dans un engrenage qui parait inextricable et excessif pour son entourage jusqu au jour où Maya la fille de Ricardo Laverde l'appelle et veut le voir pour en savoir plus sur les dernières heures de son père.

Il part donc la rencontrer et ils vont tous les deux échanger sur la vie de Ricardo. Il apprendra alors qui il était véritablement ce qu'il a vécu. On en apprend aussi sur la Colombie, les trafics, la mafia.
Ce roman entre dans l'intime tout en racontant l'Histoire d'un pays aux prises avec des narcotrafiquants, au danger que vit la population. Qui n'a pas entendu parler du cartel de Medellin ?, de Pablo Escobar ?
Mais ce n'est pas qu'un livre parlant du trafic de drogue c'est surtout un livre sur les années 70 et 90 en Colombie mais aussi un livre sur l'amour, sur le poids de l'héritage, le besoin de transmission, le sens de la vie. Un livre passionnant.
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Une histoire sur le destin et la mémoire.Début 1996 Antonio Yammara jeune avocat,croisera le chemin d'un certain Riccardo Laverde dans une salle de billard du centre de Bogota.Bien que n'ayant aucun lien à proprement parler,Yammara sera aux côtés de Laverde quand un soir celui-ci sera abattu en pleine ville par deux motards.Il sera lui aussi touché par une balle perdue,aussi bien physiquement que psychologiquement.Dix années plus tard il revient sur cette épisode de sa vie qui en faite en sera un tournant décisif qu'il affronte sans regret et sans doute,-"Il n'y a pas de manie plus funeste ni de caprice plus dangereux que de spéculer ou de conjecturer sur les chemins qu'on a pas empruntés"-.Cette histoire est aussi celle de la Colombie elle-même dans les années 80-90 avec ses narcotrafiquants,les bombes,la terreur,les assassinats politiques et le peuple qui essaie d'y survivre malgré tout.C'est le deuxième livre de Vasquez que je viens de lire après "les réputations",l'histoire est toujours aussi palpitante,le style fluide et bien sûr avec ce parfum spécial à la littérature sud-américaine.
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A travers ce roman J.G Vasquez se livre à une belle réflexion sur le poids de l'Histoire que doivent supporter certaines générations.Sur le besoin individuel de se rassurer à travers l'autre que ce qu'on a été vécu, la peur, l'angoisse, les non dits, font partie d'un sentiment collectif comme si cette confirmation pouvait apaiser quelque peu les blessures. Il nous parle aussi de la mémoire, de la pertinence ou pas de se réapproprier son histoire, d'en rétablir la vérité. le roman se déroule en Colombie, Bogota, Medellin et sa campagne. Un homme, Antonio jeune professeur croise sur quelques semaines le chemin de Ricardo Laverte en jouant au billard et buvant du rhum. Leur relation peu loquace et à priori superficielle s'avère cependant assez forte pour que le mystérieux Ricardo soit tenté de se livrer à Antonio sur sa vie . Antonio qui instinctivement va repousser cette ouverture. Plus tard cette "fuite"lui laissera un goût amer...En effet, le destin va les lier profondément en quelques minutes tragiques puisqu'en marchant côte à côte, Ricardo va se faire tuer et Antonio dans la fusillade va être gravement blessé.Lorsque deux ans plus tard, une jeune femme,Maya, l'interpelle pour le rencontrer et parler de Ricardo, il n'hésite pas à la rejoindre sachant que s'il veut dépasser son traumatisme il doit comprendre qui était cet homme et donner sens à ce qui c'est passé. Son couple va mal car il ne réussit plus à aimer sa femme comme il le voudrait ni à protéger leur fille de ses angoisses. Nous faisons alors un retour en 1970 pour comprendre comment Ricardo, jeune pilote ambitieux et amoureux d'Eleine, américaine idéaliste venue en Colombie comme "volontaire au corps de la Paix",va plonger dans le narco trafic.La façon dont Juan Gabriel Vasquez mène son récit m'a beaucoup plu car il nous permet de comprendre par l'intime comment l'engrenage s'opère. le regard est donc plus humain qu'historique même si les descriptions des événements de ces années noires de la Colombie sont tout à fait réalistes .Son écriture est très belle et il sait mêler la très touchante histoire d'amour de Ricardo et Eleine avec la toile politique de cette époque. J'ai trouvé magnifique et poétique la façon dont il boucle l'histoire d'Eleine, entre le roman familial qu'elle a créé pour sa fille Maya afin de lui cacher les raisons de la disparition brutale de son père pendant 20 ans et sa propre mort. Je suis admirative du talent de J.G.Vasquez que je découvre avec ce livre.
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Toile de fonds la Colombie des années 70. L'écriture est limpide et belle a la fois car les pensées et ressentis sont très bien traduits. Sinon rythme assez lents 2 personnages principaux en quête d'une vérité qu'on n'a pas a la fin mais dont on a pas besoin pour comprendre. J'aurai pu me passer de cette lecture non essentielle mais je n'ai pas perdu mon temps non plus.
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