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Anne-Marie Jarriges (Traducteur)Anne Guibard (Traducteur)George H. Vassiltchikov (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752902320
512 pages
Phébus (18/01/2007)
4.16/5   22 notes
Résumé :
Marie Vassiltchikov (dite " Missie ") est une charmante Russe issue d'une famille émigrée appareillée à tout le gotha européen. Elle mène d'abord une existence insouciante, mais la folie du nazisme va la métamorphoser. Obligée pour survivre de travailler au ministère des Affaires étrangères allemand, elle s'y lie d'amitié avec des opposants qui partagent sa haine du régime et n'ont bientôt qu'un seul but : abattre Hitler. Son journal, qui fut publié pour la première... >Voir plus
Que lire après Journal d'une jeune fille russe à Berlin : 1940-1945Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Berlin est une ville, pour moi, qui a toujours eu une force d'attraction importante. La première fois que j'y suis allée, c'était quelques mois avant la chute du mur. J'ai donc connu ces deux Berlin : Est où la tristesse et le gris dominaient mais où la culture flambloyait, merveilleux souvenir de l'opéra : Eugène Onéguine.
Et, puis le Berlin ouest, j'avais été frappée par ces no man s' land en pleine ville. On aurait dit que la guerre venait de se terminer, il y avait peu de temps.

C'est pourquoi, j'ai eu envie de lire ce : Journal d'une jeune fille russe à Berlin, pour mieux comprendre ce que cette ville a subi. Tous ces bombardements terrifiants que décrit très bien Marie Vassiltchikov et en même temps, j'ai été très surprise, voire sidérée, qu'en temps de guerre, tout le Gotha et l' aristocratie se recevait à coups de champagne et d'huîtres.
L'auteur est une jeune femme dont le destin bascule très tôt dans le chaos du monde.
Russe blanche, obligée de fuir la Lituanie au début de la seconde guerre mondiale, elle trouve " refuge" à Berlin, pour survivre travaille au service e de la radiodiffusion, puis au département Information du ministère des Affaires étrangères.
Là, elle se lie d'amitié avec un groupe de hauts fonctionnaires résistants antinazis qui constitueront le noyau dur du complot du 20 juillet visant à tuer Hitler.
À travers ce journal, Maris Vassiltchikov nous donne beaucoup de pistes de réflexion sur les Hommes. Les hommes en temps de guerre, les peuples aussi, les Russes blancs et les soviétiques.
L'évocation des bons et mauvais allemands.
Ce qu'ils tous ont été, et nous qu'aurions- nous été ?


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Un document historique étonnant, qui exalte l'esprit de résistance d'une jeune femme issue d'une famille russe "blanche" exilée en Allemagne au moment de la Révolution russe.

Missie Vassiltchokov est issue d'une grande famille noble russe, apparentée aux Tolstoï et elle va vivre des moments difficiles à Berlin pendant la 2ème guerre, d'autant plus que son statut d'"immigrée" lui complique considérablement les moindres faits de la vie quotidienne.

Missie est le témoin de l'arrivée au pouvoir d'Hitler; toutefois son journal commence à son arrivée à Berlin en janvier 1940; et couvre toute la période jusqu'à septembre 1945.

C'est une mine de renseignements sur la vie quotidienne des Berlinois pendant la guerre; on y voit la vie au jour le jour: les tickets d'alimentation, le couvre-feu, le développement de la guerre et surtout les informations dont disposaient les Berlinois quant à la poursuite de la guerre à l'étranger.
On y voit une jeune fille joyeuse, intelligente, mais un peu naïve et insouciante devenir peu à peu une femme qui entre en résistance contre le pouvoir nazi.
Le destin de cette femme est étonnant car, bien que d'origine russe, elle va, grâce à la connaissance de 5 langues, trouver du travail au département Information du ministère des Affaires Etrangères.

Là elle se lie d'amitié avec un groupe de hauts fonctionnaires résistants anti nazis qui vont préparer le complot du "20 juillet" contre Hitler.
C'est jusqu'à ce jour le seul rapport écrit d'un témoin oculaire de la tentative du comte von Stauffenberg de mettre fin aux agissements d'Hitler.
Ce livre est un document historique exceptionnel, qui nous fait vivre jour après jour dans le Berlin de la guerre.
Les commentaires historiques ajoutés par l'éditeur sont passionnants et nous permettent de mieux connaître cette période difficile de notre Histoire.
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Quelle claque! Voici un livre que je vais recommander et faire connaître. Comment cela se fait-il d'ailleurs qu'il ne le soit pas déjà bien plus? Mais replaçons le dans son contexte: Marie Vassiltchikov, Missie pour la famille est la amie, est une jeune russe en exil, car d'une famille de Russes blancs, quand éclate la Seconde Guerre Mondiale. A Berlin, elle doit trouver un travail pour ne pas mourir de faim, et son journal semble au début plein d'une vie que la guerre ne perturbe que peu. Bien sûr, elle s'inquiète pour ses proches, pour ceux qu'elle connait au front, dans les deux camps, mais rien n'empêche les fêtes et la vie. Ce qui est d'ailleurs assez étonnant comme grand écart dans sa vie c'est que fauchée ou pas, c'est un jeune femme de la grande aristocratie européenne d'une certaine époque, où tout le monde connaissait tout le monde et était plus ou moins apparenté: elle risque de mourir de faim sans job mais le soir fait la fête au champagne avec une flopée de princes et princesses d'ambassades en ambassades!
Et puis peu à peu, tout s'assombrit et il faut bien le dire: le lecteur doit avoir le coeur bien accroché.
Parfois moins dans le texte du journal lui-même que dans les notes explicatives ajoutées plus tard par son frère et les traducteurs lorsque le journal a été publié: Missie travaille en effet pour le ministère des Affaires étrangères allemand et sera en contact avec les comploteurs du 20 Juillet 44 et....disons que certains détails du sort de ces malheureux après leurs échecs sont vraiment à réserver aux lecteurs qui ne font pas de cauchemars facilement.
Une grande oeuvre que je ne suis pas prête d'oublier et qui donne envie d'en lire plus sur ces événements.
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Marie Vassilchikov dite "Missie" est une princesse russe née en janvier 1917 à St Petersbourg. Sa famille va quitter la Russie en 1919 pour fuir la révolution et elle va grandir en France, en Suisse et en Lituanie. Son journal commence en janvier 1940 alors qu'elle arrive dans la capitale allemande. Elle a alors 23 ans et vient de perdre son frère aîné mort de la tuberculose. Elle est à la recherche d'un travail et va rapidement trouver : elle est employée par le IIIème Reich au Ministère des affaires étrangères.
Sa famille est dispersée : une soeur à Rome, son père en Lituanie, son petit frère Georges dit "Georgie" est en France (il entrera dans la résistance)...
J'ai été un peu déconcertée au début de ma lecture par cette jeune femme qui boit du champagne et mange des crustacés avec les membres du Gotha et qui semble peu perturbée par le fait qu'il y ait une guerre. Mais petit à petit le ton change.
Le journal devient à mon sens particulièrement intéressant à partir de 1944. Elle est liée à des personnes qui sont directement impliquées dans l'attentat du 20 juillet 1944 qui visait à tuer Hitler et à traiter avec les alliés pour mettre fin à la guerre. Il en résulte un témoignage poignant et émouvant de ces personnes qui ont risqué leur vie et dont la plupart ont été arrêtées.
En 1945, Missie passe les derniers mois de la guerre en tant qu'infirmière dans un hôpital militaire viennois.
Son frère Georges qui a fait éditer son journal a commenté les faits historiques de manière à étayer les propos de Missie, de réfuter certaines rumeurs ou encore de donner des indications biographiques sur certaines personnes.
Une lecture intéressante !
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Issue de la haute aristocratie russe, apparentée à tout le gotha européen mais née en pleine révolution, Marie Vassiltchikov vivra toute sa vie en exil. En 1940, toute jeune fille encore, la voilà qui débarque avec sa soeur à Berlin pour tenter de trouver du travail. Les parents laissés derrière elles commencent à être sérieusement sur la paille, les demoiselles n'ont pas grand chose en poche, mais du moins vivent-elles dans un bel appartement prêté par des amis que les prémices de la guerre ont fait fuir en terrain plus paisible. Commence alors une existence bien particulière, où se mêlent les angoisses de la recherche d'emploi quand l'argent fond à vue d'oeil et des soirées à siroter du champagne en compagnie des amis Metternich ou Wittelsbach.
Là se trouve le ton, mi mondain mi réaliste, tout en décalages quoique de plus en plus dramatique, de cet intéressant journal, composé au jour le jour avant d'être retravaillé pour une première édition au milieu des années 70.

Embauchée au ministère des Affaires Etrangères, Missie se lie avec plusieurs hauts fonctionnaires et militaires qui partagent avec elle un point commun : la haine absolue, viscérale, de ce monstre malfaisant qui dirige leur pays, ce monstre dont, pour le bien même de l'Allemagne, il faut trouver moyen de se débarrasser. Mais comment ? le journal - on comprend facilement pourquoi - reste très discret sur la participation effective de Missie au complot qui se tisse peu à peu entre civils et militaires, mais les allusions, les sous-entendus sont assez nombreux pour laisser comprendre qu'elle fut activement impliquée, sous l'influence directe d'Adam von Trott et de Gottfried Bismark. le résultat - la tentative d'assassinat d'Hitler et de renversement du régime nazi, le 20 juillet 1944 - sera, on le sait, un désastre pour les conjurés. Commence alors les heures les plus noires, celles où l'on ne peut plus que regarder les amis tomber, sans savoir qui sera arrêté, impliqué ensuite, sans savoir ce que sont devenus ceux qu'on a déjà arrêté, sachant très bien en revanche que chaque question, chaque tentative pour leur venir en aide, peut attirer une attention déplacée sur votre propre tête. Et pendant ce temps, les bombes continuent de pleuvoir sur un Berlin déjà dévasté, affamé, où la simple survie devient de plus en plus difficile...

Complété d'abondantes notes historiques qui éclairent le contexte et les acteurs du drame, c'est là un témoignage extrêmement intéressant sur l'Allemagne en guerre, tant du côté de la vie quotidienne que de nombreuses implications politiques bien méconnues outre-Rhin. Souligne-t-on jamais assez, en effet, ce que fut l'implication des allemands non-nazis dans la guerre, tous les conflits moraux soulevés par l'opposition à Hitler dans l'armée... et même l'attitude très ambiguë des Alliés (des Anglais surtout semble-t-il), pour qui l'anéantissement de l'Allemagne l'emportait sur l'anéantissement du nazisme et les tentatives de négociation des "bons allemands".
Le genre de bouquin qui donne envie d'aller ouvrir des tas de livres d'histoire pour approfondir le sujet.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La découverte du charnier de Katyn était naturellement très embarrassante pour les Alliés. L'URSS assumait encore l'essentiel du fardeau de la guerre en Europe, sa bonne volonté et sa participation étaient essentielles. De plus, un large et influent mouvement de sympathie pour " les vaillants alliés soviétiques" ne supportait pas l'idée que Moscou fût capable d'une telle iniquité. C'est ainsi qu'une conspiration du silence à laquelle se joignirent tous les chefs alliés étouffa l'affaire jusqu'à ce que la guerre prît fin.
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La vérité est qu'il y a entre eux et moi une différence fondamentale de point de vue: n'étant pas allemande, je ne me soucie que de l'élimination du diable. Je n'ai jamais attaché beaucoup d'importance à ce qui arriverait après. En tant que patriotes, ils veulent, eux, sauver leur pays d'une destruction complète en mettant en place un gouvernement provisoire. Je n'ai jamais pensé qu'un tel gouvernement provisoire pourrait être accepté par les Alliés qui refusent de distinguer les " bons" Allemands des" mauvais " Allemands. Naturellement, c'est une erreur fatale de leur part, que nous devrons sans doute payer très cher.
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Mais comme Hitler l'expliqua clairement à ses généraux à la veille de la campagne, ce ne serait pas une guerre ordinaire, les Russes étant par définition " des sous-hommes", il ne pouvait être question de s'en tenir à leur égard au code habituel de conduite militaire, ainsi, aucun des actes même les plus criminels, commis par les Allemands en Russie ne devait être jugé et encore moins puni.
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Dimanche 24 octobre 1943
On m'a confié une nouvelle tâche urgente : la traduction des légendes d'un grand nombre de photographies des restes de quelques 4000 officiers polonais assassinés par les Soviétiques et retrouvés dans la forêt de Katyn, près de Smolensk. La simple pensée de cet exercice me fait dresser les cheveux sur la tête.
Tout cela est très secret. J'ai vu le rapport confidentiel envoyé par von Papen, l'ambassadeur d'Allemagne à Ankara. Il avait autorisé un membre de son entourage à se lier d'amitié avec un diplomate polonais en poste en Turquie, lui-même ami de Steve Early, le représentant spécial du président Roosevelt. Ce dernier a souhaité recevoir le compte rendu complet et sans altération de l'affaire - ce qu'apparemment il est incapable d'obtenir chez lui aux Etats-Unis, parce que son entourage (Morgenthau ?) intercepte et fait disparaître tout rapport défavorable à l'Union soviétique.
La traduction doit être terminée dans deux jours. Cela me fait drôle de penser que ma prose va atterrir sur le bureau du président Roosevelt dans moins d'une semaine. Quelle responsabilité ! C'est aussi un travail difficile. Mais surtout la réalité détaillée, révélée au grand jour, est absolument déchirante.
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Vendredi 28 janvier 1944

Les Russes ont réussi à percer le blocus de Leningrad. Le siège aura duré presque trois ans.

Le siège avait duré 872 jours - depuis le 8 septembre 1941. Coupée de ses sources de ravitaillement par les Allemands et la division Azul des Espagnols au Sud, par les Finlandais au Nord, la ville gardait un seul lien avec le reste du pays, qui passait par le lac Ladoga.
Quoique plus de 500 000 personnes aient été évacuées par cette voie, près d'un million de ses habitants périrent, essentiellement de froid et de faim.
Avec Stalingrad, Leningrad est devenue une légende dans les annales de la "grande guerre patriotique" de l'URSS.
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>Histoire de l'Europe>Europe Centrale>Région du Nord-Est (ex-RDA) (14)
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