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Avec ce deuxième tome, cette Saga de Brian K. Vaughan et de Fiona Staples poursuit sa route entre univers de science-fiction et moult créatures fantastiques.

Bien lancé par un premier tome rafraîchissant, avec une science-fiction classique mais efficace, et par un univers diablement peuplé de créatures aussi bizarres les unes que les autres, ce space opera influencé par énormément de références s'appuie de nouveau sur une narratrice pas comme les autres. En effet, nous suivons l'histoire du point de vue de l'héroïne, Hazel, fruit de l'amour d'Alana et de Marko. Et même si on nous délivre des informations précieuses sur les personnages avant le début de l'histoire, c'est toujours du fait de ce bébé destiné à représenter la paix entre deux peuples en guerre depuis des lustres.
Au niveau du scénario, il faut reconnaître la maîtrise de Brian K. Vaughan en la matière. Il utilise à plein les sentiments et les relations entre les personnages pour créer certaines scènes improbables ; ainsi, on réussit à s'attacher en seulement quelques cases aux pires personnages qui soient. de plus, ce deuxième tome démontre d'un très bon art du cliffhanger, constant sans être répétitif, et ce n'est pas ses années en tant que scénariste sur la série télévisée Lost qui démentiront le talent de Brian K. Vaughan en la matière (le cliffhanger final est peut-être le seul à être facile ou tiré par les cheveux). Enfin, l'alternance est subtile entre cruauté, violence, sexualité et humour plus ou moins fin selon les personnages concernés : il y a de tout ici et on ne s'ennuie jamais !
Enfin, du point de vue graphique, les dessins et les couleurs de Fiona Staples m'ont encore bien charmé. Non seulement elle ne s'embarrasse d'un style volontairement trop tape-à-l'oeil ou trop alambiqué comme beaucoup d'autres, mais doit en plus mettre en image toutes les créatures loufoques sorties de l'imaginaire de Brian K. Vaughan complété sûrement par le sien. le travail éditorial d'Urban Comics fait accompagner les chapitres 7 à 12 des meilleures illustrations de l'artiste.

Un deuxième tome largement aussi bon que le premier qui enrichit l'histoire et nous lie toujours mieux aux personnages rencontrés. le scénario efficace et mesuré, couplé à un dessin très agréable dans tous ses aspects, permet de ravir les passionnés de comics comme les novices du format. Une série à suivre sur la longue durée !

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Voilà je termine le tome 2 de « Saga » et force est de constaté que le plaisir est aussi présent qu'a l'issue du premier.
Les aventures spatio-temporels de la petite Hazel et de ces parents Alana et Marko sont une nouvelle fois aussi passionnantes que prenantes. le scénario de Brian K. Vaughn ne se relâche jamais, les personnages forts bien décrit sont complexes et profondément attachants.
Le combat d'Alana et Marko pour faire triompher leur amour est le coeur de la série, mais l'on découvre aussi d'autres personnages qui renforcent l'intrigue et notre plaisir : les parents de Marko notamment (les scènes entre Alana et son beau-père sont très réussies), un écrivain cyclope ou encore les chasseurs de nos fugitifs. Tous nourrissent l'histoire sans dénaturer l'efficacité du récit. Et que dire des graphiques de Fiona Staples vraiment magnifiques, en parfaite harmonie avec le travail de Vaughn. Une galerie de créatures impressionnante et bluffante.
Une saga qui devrait voir ces troupes de fans grandir au fil des tomes tant l'inventivité de Vaughn et Staples font merveilles. A ne pas rater pour les fans de ce genre. Et pour les autres aussi, j'en fais parti.
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Second tome de la série Saga. On retrouve nos personnages là ou on les avait laissé a la fin du premier volume, avec l'apparition des grands parents de la petite Hazel. Ces deux nouveaux personnages assez différents l'un et l'autre, vont permettre a nos deux héros de se développer un peu plus. Ici, contrairement au premier volume, on est plus dans la découverte des personnages, avec notamment quelque flash-back qui nous racontent la rencontre des parents d'Hazel.

On va également continuer l'aventure avec le chasseur de prime, ainsi qu'avec le robot prince.

Beaucoup d'action, un zeste d'humour, du gore et du sexe, et voilà comment on passe une superbe lecture avec ce deuxième tome !
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Alana et Marko sont toujours dans l'arbre-vaisseau mais ils ont de la visite… Pendant ce temps, le Testament essaye de récupérer la fillette-esclave de la planète Sextillion. Hazel est encore un bébé mais c'est elle qui nous raconte l'histoire de ses parents. Elle revient même au moment de leur rencontre pour qu'on puisse savoir comment est né leur idylle.
Quand un premier tome est aussi réussi, on craint pour la suite. Sera-t-elle à la hauteur ? C'est oui, le scénario est toujours aussi magique, des réparties cinglantes, des personnages toujours aussi originaux (je vous laisse découvrir ça sachant que certaines créatures pourraient dégouter vos chastes yeux), un scénario qui tient ses promesses. Qu'est-ce qu'on pourrait lui reprocher ? Trop vulgaire ? oui c'est vrai mais jamais trop. Une histoire d'amour de l'espace savamment orchestrée par Vaughan et Staples. Bref, c'est génial, il faut que je trouve la suite. Vite, le 3 !
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J'ai bien fait de lire la suite de cette bande dessinée car, contrairement au premier tome où j'étais ressortie mitigée, celui-ci m'a beaucoup plu ! le scénario s'est penché sur ce que j'avais préféré : l'avenir de la petite famille. On retrouve donc Alana, Marko et leur petite Hazel dans leur fuite avec, cette fois-ci, des retrouvailles hautes en couleur avec les parents de Marko. J'ai apprécié découvrir ce tandem, notamment le père de famille. Sa personnalité est très intéressante. de plus, son secret permet d'aborder de belles thématiques sur la vie ou la famille… J'ai été impressionnée par la vitesse à laquelle je me suis attachée à ce protagoniste… Les auteurs ont vraiment beaucoup de talent dès qu'il est question de susciter des émotions chez le lecteur. Cela ne concerne pas que la tristesse (une scène déchirante), la joie, l'inquiétude ou le rire (encore de nombreuses répliques ou situations humoristiques), mais également le dégoût (l'ogre aux parties intimes imposantes, des corps réduits en charpie, etc.).

Ce second opus met également en avant le propriétaire du chat mensonge qui va faire la rencontre de la belle Gwendolyn et qui va continuer la traque du couple maudit. de façon générale, on ne s'ennuie pas dans cette suite ! Les pages se tournent avec aisance. Il y a de l'action, des émotions et des rencontres. En ce qui concerne les dessins, ils sont toujours aussi plaisants et travaillés. de plus, malgré mes appréhensions, il n'y a pas eu d'orgies ici ! Certes, il y a eu des scènes charnelles cependant, cela concernait simplement le couple consommant son amour. Je n'ai donc rien à redire là-dessus !

Pour conclure, on a là une bonne suite qui surpasse le volume précédent, creuse les personnages, tisse des liens entre eux, trouve un juste milieu entre l'humour, le sexe et le sang et développe le scénario petit à petit. Je m'attaquerai au troisième tome très bientôt en espérant être de nouveau conquise !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Amis lecteurs, que vous soyez grands amateurs de comics et de science-fiction ou non, ruez-vous dans la librairie la plus proche de chez vous et lancez-vous sans tarder dans la lecture de cette formidable série qu'est « Saga » ! Réalisé par Brian K. Vaughan au scénario et Fiona Staples aux graphismes, voilà bien un comic qu'il vaut vraiment la peine de découvrir et qui, bien qu'il n'en soit en France qu'à ses débuts, devrait avoir de beaux jours devant lui. Se trouvent réunis dans ce second volume les chapitres sept à douze des aventures de la petite Hazel et de ses parents, Alana et Marko, soldats issus de deux camps opposés ayant choisi de laisser une chance à leur amour dans une galaxie ravagée par le conflit opposant les planètes Couronne et Continent. Après un premier album bluffant qui restera sans aucun doute l'un de mes principaux coups de coeur de cette année 2013, ce second volume nous offre enfin la suite tant attendue de l'histoire de ce couple atypique et de leur entourage tout aussi particulier (un nourrisson, une baby-sitter fantôme, des parents très durs à cuire mais un peu envahissants...).

En sus de la progression de l'intrigue, on est également ravi de découvrir un bon nombre de flash-back consacrés à la rencontre du couple, la conception d'Hazel, les grands-parents de cette dernière... Certains chapitres très réussis sont également consacrés à ceux chargés de traquer le couple renégat : l'Indépendant Testament et son chat Mensonge, un personnage surgit tout doit du passé de Marko... On en apprend aussi davantage sur le fameux arbre-vaisseau dans lequel ont trouvé refuge les protagonistes ainsi que sur quelques autres endroits de cet univers qui semble décidément offrir un nombre presque infini de possibilités, tant en terme de lieux que de personnages. Ne soyez donc pas surpris de croiser au cours de votre lecture une planète-foetus absorbant tout ce qui passe à sa portée, une jeune souris médecin urgentiste ou encore un cyclope écrivain à succès. Les graphismes de Fiona Staples sont pour leur part toujours aussi bluffant, tant en ce qui concerne le décor que les personnages et étranges créatures peuplant cet univers (Alana, notamment, bénéficie d'un traitement particulièrement soigné donnant un résultat magnifique).

Un scénario original et parfaitement maîtrisé, des graphismes sublimes, des dialogues savoureux et plein de mordant, des personnages intéressants et attachants : « Saga » possède toutes ses qualités, et bien plus encore. Voilà bien une série que je suis ravie d'avoir entamé et que je compte bien suivre pour encore un long moment, d'autant plus que Vaughan manie les cliffhangers avec beaucoup de brio (et peut-être un peu de sadisme...). Une chose est sûre : une fois lancé, impossible de s'arrêter !
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Un deuxième tome tout aussi bien, qui s'intéresse au passé de Marko et à sa rencontre avec Alana . Toujours aussi intéressant ! Je suis toujours surprise que les cornus soient vus comme des barbares mais quand je vois Marko ou sa mère se battre, je comprends mieux. le robot IV me surprend aussi car je le pensais d'un caractère plutôt faible au départ mais au final rien ne semble l'arrêter dans sa mission. Concernant Gwendolyne, je me demande bien jusqu'où elle est prête à aller pour se venger car elle ne semble pas le genre de fille à rester bloquée sur son passé. Enfin, la famille de Marko, traquée se retrouve en mauvaise posture à la fin du tome , j'ai donc hâte de lire la suite !
Challenge BD 2021
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Voici une série qu'il ne faut surtout pas hésiter à découvrir. Cette critique s'adresse à tous ceux qui ne la connaîtraient pas encore (à supposer que cela existe) ou à ceux qui hésiteraient encore à la lire.

Après un premier tome qui nous présente l'univers et les personnages, on rentre dans le vif du sujet. le monde de Saga est tout à fait original, il ravira à la fois les amateurs de science-fiction et de fantasy. L'histoire nous narre les aventures de Marko et Alana, amants maudits, et parents d'une petite fille, née depuis peu. Chacun affirme un caractère bien trempé. On ne peut que s'attacher à ce couple qui brave tous les dangers pour demeurer ensemble. En effet, tous deux ont déserté leur armée respective : lui celle de Couronne, une lune dont la puissance repose sur la magie, elle celle de Continent, planète autour de laquelle gravite Couronne et dont la force est basée plutôt sur la technologie. Bien évidemment chaque camp veut les retrouver, d'autant qu'il est impensable qu'un enfant soit né de cette union inconcevable.

L'intérêt de Saga, au delà de son univers extrêmement riche et original, se situe dans un certain nombre de ressort narratifs, très bien traités : le conflit entre le passé et l'avenir (Couronne contre Continent), la petite histoire dans la grande (l'histoire de nos deux héros au milieu d'un conflit galactique), l'histoire d'amour impossible. Par ailleurs, le récit nous est raconté par Hazel (la fille), ce qui lui confère une profondeur supplémentaire.

Le dessin de Fiona Staples est d'une rare expressivité, en ce qui concerne le rendu des émotions des personnages. En revanche je suis plus réservé par rapport aux scènes d'actions, dans lesquelles le mouvement est parfois mal suggéré. Toutefois, il serait dommage de se priver de ce petit bijoux pour si peu.

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Ce tome fait bien sûr suite à Saga tome 1 (épisodes 1 à 6). Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2012/2013, écrits par Brian K. Vaughan, dessinés, encrés et mis en couleurs par Fiona Staples, avec un lettrage de Fonografiks. Il vaut mieux avoir lu le premier tome avant de commencer celui-ci.

Le récit s'ouvre par un petit retour en arrière sur les convictions de Barr (le père de Marko) vis-à-vis de la guerre entre Landfall et Wreath, avec des commentaires d'Hazel (la fille d'Alana et Marko). Puis il reprend son cours au présent, à bord du vaisseau spatial où Alana fait connaissance avec ses beaux-parents qui découvrent leur petite fille. Marko et Klara (sa mère) se téléportent sur une autre planète à la recherche d'Izabel, pendant que Barr et Alana restent en tête à tête pour briser la glace. Il y a 2 ou 3 retours en arrière pour montrer dans quelles circonstances Alana et Marko ont fait connaissance, et l'importance du livre "A night time smoke" de D. Oswald Heist dans leur relation. Pendant ce temps là, Gwendolyn se fait fort de remettre The Will au travail, alors qu'il continue de s'inquiéter pour Slave Girl qu'il a laissée sur Sextillion.

Dans le premier tome, le lecteur découvrait un univers très riche, dans une narration au croisement de plusieurs genres : science-fiction, magie, horreur, et comédie romantique. Vaughan et Staples continuent de construire le récit sur ces bases très ouvertes.

Du point de vue de la science-fiction, ils poursuivent leur numéro d'équilibriste entre concepts innovants et imaginatifs, et approche second degré. Dans ce deuxième registre, il y a toujours ces individus avec un écran moniteur à la place de la tête (qui affiche parfois des choses inattendues, telle celle apparaissant sur la tête de Prince Robot IV au début de l'épisode 12). Il y également cette entité qui a la forme d'un cerveau hypertrophié rose avec des tentacules, qui flotte dans un liquide dans un cylindre en actionnant des leviers de commande (épisode 8). le bébé phoque anthropomorphe vaut également le déplacement (épisode 12), établissant que l'approche conceptuelle des races extraterrestres par Fiona Staples refuse de se conformer aux clichés en vigueur dans ce genre. Mais d'un autre côté, Vaughan et Staples continuent à tirer partie des spécificités du vaisseau spatial d'Alana et Marko, qui sort de l'ordinaire. C'est ainsi que le vaisseau communique par le biais de couleurs (pour indiquer un danger imminent), ou qu'il est tellement inhabituel qu'Alana finit par se demander si la pièce où elle se trouve est la salle des machines ou le cellier.

Toutefois l'intérêt principal du récit ne réside pas dans ces composantes de science-fiction très personnelles. Comme dans le premier tome, l'horreur se tapit au coin de la page. Elle peut prendre une forme déjà rencontrée (l'apparence toujours aussi dérangeante d'Izabel, la baby-sitter d'Hazel), ou la morphologie d'un nouveau monstre (une sorte de géant difforme affligé d'une éléphantiasis des testicules d'autant plus repoussante qu'ils pendouillent à l'air libre). Fiona Staples a choisi une approche graphique remarquable d'intelligence pour rendre compte de cette dernière horreur. Elle ne s'attache pas à l'exactitude photographique, mais plutôt à l'impression générale que peut provoquer cette difformité. de près, les traits représentent vaguement ce qu'il en est ; avec un peu de recul l'impression produite devient insoutenable. Il peut donc s'agir d'une forme d'horreur très visuelle (un soldat dont le corps explose), ou plus psychologique (la prostitution infantile).

Là encore, la composante horrifique n'écrase pas les autres et c'est un vrai plaisir de retrouver ces personnages si attachants, faillibles et touchants. Il serait facile de ne s'attarder que sur la composante sexuelle des relations d'Alana et Marko (usage très original des cornes de Marko, épisode 11). D'autant que Vaughan et Staples n'ont pas peur d'être explicite, en mots comme en images. Il y a donc cette fellation très inattendue en début de chapitre 12, les testicules d'un monstre (épisode 8), mais aussi les commentaires de Marko sur le fait qu'il ne se soit pas retiré avant d'éjaculer, ou les commentaires d'Hazel (jeune enfant) déclarant que ses parents ont eu des relations sexuelles. le savoir-faire et la sensibilité des auteurs font que ces moments sont naturels : il ne s'agit pas d'un dispositif pour choquer ou racoler, pour conserver l'attention du lecteur. C'est un aspect de leur histoire parmi d'autres, tout aussi émouvants, touchants et parlants. En fonction des séquences, le lecteur pourra apprécier le caractère de Marko qui préfère établir un contact et communiquer d'abord, plutôt que de commencer par frapper et discuter ensuite (et ce n'est pas parce qu'il manque de puissance physique ou plutôt magique). Il découvrira ce qui a révélé l'amour que se portent Alana et Marko, et que cet amour n'est pas aveugle ou idéalisé (Alana a conscience des défauts de Marko, et elle ne supporte pas son habitude de rire à ses propres blagues).

Les relations mises en scène par Vaughan et Staples ne se limitent pas à épingler ou retranscrire de petits travers, ou des moments d'intimité fragile, elles évoquent également des aspects plus complexes tels que les relations entre parents et enfants (une prise de conscience touchante quand Klara se rend compte que son fils a continué d'apprendre après être devenu indépendant). Les auteurs réussissent à évoquer l'incidence des différends de la génération précédente (et même un peu plus que des différends puisqu'il s'agit d'une guerre) sur la génération d'après qui se retrouve à devoir vivre dans le cadre contraignant des haines héritées de leurs parents. Comme dans ses séries précédentes (Y le dernier homme et Ex Machina), Vaughan insère un élément venant expliciter sa démarche de scénariste. Ici, il est possible de voir dans l'usage du livre fictif "A night time smoke", un commentaire sur l'importance des ouvrages de fiction. En particulier, Vaughan insiste sur la valeur métaphorique de cet ouvrage, et sur le partage qui en découle entre Alana et Marko, un partage d'idées, un développement individuel sur la base d'un même ouvrage, ensemble, ce qui les rapproche, ce qui leur révèle des atomes crochus, une façon de voir la réalité assez semblable.

À nouveau, ces éléments de réflexion, d'introspection ne constituent pas la composante essentielle du récit, n'écrasent pas les autres. En particulier, ce tome représente aussi une lecture très drôle. Alana a conservé son franc parler, quitte à froisser le père de Marko, Gwendolyn traite Mama Sun de Mama Cellulite pour un effet des plus cocasses, les réparties de Lying Cat (détecteur de mensonge incarné sous forme féline) font mouche à chaque fois en mettant à nu l'hypocrisie d'un interlocuteur, et Staples n'est pas en reste avec cette apparition ectoplasmique qui fait un doigt d'honneur discret.

L'aspect purement graphique du récit s'est amélioré par rapport au tome précédent. Staples se montre plus habile et sophistiquée dans sa façon de dessiner les éléments les plus extravagants du scénario (oui, je pense encore à ces testicules), ou les plus malins. Vaughan s'amuse à montrer que les personnages ne parlent pas tous la même langue (certains parlent bleu, littéralement, c'est-à-dire que le texte dans le phylactère est écrit en couleur bleu). Staples a amélioré en particulier sa conception des arrières plans, et son dosage entre leur aspect détaillé, ou leur caractère flou comme si la mise au point était mal faite. Elle a atteint un point d'équilibre où son travail à l'infographie présente le bon niveau d'information visuelle en fonction des nécessités de la séquence. L'encrage n'est utilisé que pour détourer les silhouettes des personnages, pas pour les décors. Ces derniers sont représentés directement à la couleur, les différentes teintes permettant de distinguer une forme d'une autre, de figurer les variations de luminosité et d'installer une ambiance spécifique par l'usage de plusieurs nuances d'une même teinte. Par l'utilisation de couleurs identiques, elle peut ainsi évoquer rapidement le décor détaillé de la case précédente par quelques aplats géométriques, en focalisant l'attention du lecteur sur les personnages au premier plan, établissant ainsi une hiérarchisation de l'information visuelle.

Avec ce deuxième tome, Brian K. Vaughan et Fiona Staples intègrent harmonieusement toutes les composantes de leur récit dans une narration riche, originale, élégante et très personnelle. Vaughan prouve qu'il a progressé en tant que scénariste, ses 2 précédentes séries souffrant un peu de l'alternance systématique de parties portées soit plus par l'intrigue, soit plus par une thématique (l'exercice du pouvoir et ses responsabilités, ou la place de la femme dans la société). Staples a également progressé dans sa maîtrise de l'outil infographique pour des planches mieux équilibrées, plus sophistiquées sans être surchargées, plus efficaces et tout aussi séduisantes.
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Un tome plus sombre que le précédent, plus triste, plus connecté à la guerre j'ai trouvé. de nouveaux rebondissements et de nouveaux arrivants. Je ne suis pas certaine d'apprécier Gwendolyn mais j'apprécie tout de même son arrivée ! Elle apporte un nouvel enjeu. de plus, l'arrivée des parents de Marko est à la fois très utile et très comique. J'ai beaucoup aimé les dialogues entre Alana et Barr, leur début de relation.

Niveau intrigue, on progresse vraiment. Et on voit de nouveaux lieux ! La fuite n'est pas une simple fuite, elle est semée d'embûches. D'ailleurs, je me dis que j'adore les fins jusqu'à présent, j'aime vraiment les dernières pages et j'espère que ce sera également le cas dans la suite parce que je m'habitue déjà aux rebondissements finaux.

De même, j'espère voir plus de morceaux du passé, ça nous permet de nous attacher encore plus aux personnages mais surtout de mieux les comprendre.

Bref, j'espère lire la suite rapidement, il ne m'aura fallu que deux tomes pour devenir addicte !
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