AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dionysos89


À l'image de Walking Dead, la série Saga bat des records aux États-Unis comme en France, au point de voir leurs premiers tomes se retrouver régulièrement en tête des ventes en volume relié. Urban Comics nous en propose ici le troisième tome avec les épisodes 13 à 18.

Avec Saga, nous suivons la fuite en avant de deux amants, Marko et Alana, de peuples adversaires dans une guerre interminable. de planète en planète, c'est leur fille, Hazel, née au tout début de la série, qui narre leur histoire commune. Après avoir échappé de justesse aux chasseurs de prime lancés à leur poursuite à la fin du tome précédent, le couple Marko-Alana emmène toute la petite famille, amputée du père du premier, en quête de l'auteur qui a sûrement forgé leur amour par le biais d'un livre soit niais, soit pamphlétaire, selon les lecteurs.
Et c'est en majorité d'amour que nous parlons dans ce troisième tome, sous toutes ses formes. L'amour paternel, maternel, l'amour filial, l'amour absent, l'amour tragique... nous pourrions en être rapidement lassés, mais au contraire, Brian K. Vaughan tourne cela d'une façon très juste sans verser dans le cul-cul. Faire progresser ses personnages est véritablement son premier leitmotiv dans cet opus, puisque nous stagnons légèrement du point de vue géolocalisation, mais nous avançons énormément du côté des caractères de chacun. Nous en avions appris davantage, dans le tome précédent, sur les parents de Marko, c'est au tour, très rapidement pour l'instant, de la famille recomposée d'Alana. C'est d'ailleurs drôle et attendrissant de découvrir le passé d'Alana tout en la voyant construire sa relation avec sa belle-mère : nous sommes dans des préoccupations terre-à-terre, mais tout prend sens car ce n'est pas l'endroit pour créer des scènes d'action de grande envergure ou des complots ourdis de longue date. D'ailleurs, avoir Hazel en narratrice renferme encore un certain charme, caractéristique de la série, sans pour autant éluder l'humour très enfantin de la jeune fille qui se raconte ni les allusions graveleuses, parfois très (trop ?) explicites de ses parents. Heureusement, de l'humour plus adulte a largement sa place dans ce volume. L'ensemble progresse donc raisonnablement, ni trop vite ni trop lentement, et nous berce jusqu'à, vraisemblablement, un léger hiatus chronologique entre les épisodes 18 et 19.
L'aspect graphique vaut largement les choix scénaristiques de Brian K. Vaughan. Fiona Staples, qui colorise également ses dessins, crée un véritable monde fantastique particulièrement dense et diversifié. Des requins qui volent, des cyclopes érudits, des êtres ailés et d'autres à cornes : le monde de Saga est toujours aussi joli à voir et cela fera à coup sûr, à terme, la marque de la série. Les couvertures (mensuelles aux États-Unis) qui ouvrent chaque chapitre sont particulièrement travaillées et nous en sommes à regretter qu'elles ne soient reprises dans certaines scènes auxquelles elles renvoient.

Un très bon volume donc que ce Saga, tome 3 : l'histoire avance doucement, nous nous demandons où Brian K. Vaughan va bien pouvoir trouver un intérêt majeur pour ses futures intrigues mais l'ensemble est toujours bon, notamment graphiquement. Il est facile de comprendre que cela séduit de nouveaux lecteurs constamment tant les codes des comics super-héroïques passent à la trappe, et avec bonheur.

Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}