Il y a dans ces pages de la formule. Une ambiance. Un univers. Et une tension sournoise qui nous assaille dès les premières pages. Sorte de longue nouvelle, "New York, 100ème rue Est" se lit en quelques minutes, rehaussé d'illustrations ténébreuses de
Baru, à l'habile suggestion.
Un peu moins de gouaille qu'à l'accoutumée, puisque la narratrice est une jeune fille, moins verbeuse que ses pairs. La plume de Vautrin reste malgré tout celle qu'on lui connaît, rugueuse, racée et noire, un savant artisan du récit typé polar, avec des jaillissements poétiques de toute beauté.
J'ignore si la petite maison ambitieuse "Liber Niger" aura tenu dans le paysage éditorial, mais à l'aune de cette première incursion chez eux, il me tarde d'en découvrir d'autres propositions alléchantes (Pouy,
Daeninckx, Oppel, Carrese, Prudon). Quant à
Jean Vautrin, décidément, tout est savoureux chez cet homme-là. Une oeuvre à dévorer sans hésitation.
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