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EAN : 9782869591486
270 pages
Arléa (30/09/1992)
3/5   3 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Veilletet a délaissé le fantastique présent dans "La Pension des Nonnes" et "Mari-Barbola" pour un roman qui s'apparente plus à une enquête. Richard Freemont, un avocat new-yorkais spécialisé dans les affaires liées aux recherches en paternité, arrive, en 1981, dans une station balnéaire du Médoc. On est en fin de saison. En réalité cet homme d'une cinquantaine d'années revient vers son passé, car il s'était porté volontaire comme soldat 'canadien) à la fin de la guerre. La première moitié du roman décrit l'atmosphère de cet endroit, ses commerçants, ses intrigues, ses secrets d'enrichissements suspects. Richard Freemont, qui a vécu jusque là sans attaches, fait lui même l'objet d'une procédure en recherche de paternité de la part d'une femme qu'il a connu à l'époque. il devra revenir aussi sur son passé de soldat dans le Médoc encore en partie occupé par les allemands. La mémoire de Richard, défaillante et réprimée, se réveillera. Beau roman d'atmosphère, qui tourne avec assez de légèreté autour des problématiques de la paternité, qui autrement auraient pu être bien lourdes. Et naturellement le style est exemplaire...
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Souvenirs d'enfance et de frustrations sur le père. Mortel.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il est nu dans son bain. L’eau fume autour de lui et pourtant il grelotte, le feu lui-même n’y chauffe pas. Quoique de la mousse l’aveugle, l’enfant vient d’apercevoir la haute silhouette sombre comme une apparition dans la vapeur. Il a tressailli, lâché le savon qui coule au fond de la baignoire. Il l’entend heurter la paroi d’aluminium avec un petit bruit mou. C’est impossible : jamais la forme redoutée ne pénètre dans cette pièce au moment des ablutions, jamais. Il a peur. Aucun son ne sort de sa bouche. De la main gauche, il cherche à tâtons le robinet ; de la droite il esquisse un geste pour essuyer la mousse, ses yeux piquent. Avant qu’il y parvienne, la silhouette s’est approchée. Il veut se lever, son pied glisse sur le savon. Deux mains, puissantes et glacées, le saisissent par les bras, sans brusquerie mais avec une force terrifiante. Lentement, il est soulevé. Le ventre puis ses jambes ruisselantes sortent de l’eau. Maintenant, il sent son odeur toute proche : c’est l’odeur de la maison rouge. L’odeur du froid soudain vivant, fait homme. Il reconnaît le tissu à chevrons, ferme les yeux en passant à hauteur de la figure, dont il perçoit le souffle. Il se mord les lèvres jusqu’au sang. Son corps inerte est porté plus haut, toujours plus haut. Sa tête va cogner la lampe à suspension, enveloppée de buée. Non. L’élévation s’interrompt. L’enfant demeure ainsi, soutenu à bout de bras, durant d’interminables secondes. Il se crispe pour éviter que ses genoux ne touchent le visage, il évite de baisser la tête afin de ne pas voir la chevelure grise. Et puis, voici qu’il descend. Avec la même lenteur, soumis à la même poigne, sans violence. Il est immergé jusqu’au ventre, doucement rendu au bain tiède. Il n’a plus peur. Les mains se desserrent, le lâchent. Il a gardé les yeux mi-clos. Entre ses cils, il devine la silhouette sombre, immense. Elle s’incline vers lui. Il perçoit l’haleine si froide, le contact des lèvres glacées sur son front.

C’est fini. Cette fois, il a entendu les pas, la porte qui se referme. Il ouvre les yeux et se retrouve seul dans la salle de bains embuée. Il pourrait croire à un rêve, s’il n’avait ces marques rouges aux bras, juste au-dessus des coudes.

L’enfant s’allonge dans l’eau, de tout son long. Non, il n’a plus peur, peut-être même n’aura-t-il plus jamais peur de rien. Il laisse son corps flotter comme il aime, et n’appelle pas sa mère.
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