Grâce à Masse critique et aux éditions Sarbacane, j'ai enfin réussi à remettre le nez dans un roman. Je les remercie chaleureusement pour l'envoi de ce service presse ! C'est avec curiosité et gourmandise que je me suis lancée dans la lecture de
Ma part de l'ours, le premier roman que je découvre de
Marine Veith.
Comme à mon habitude, j'ai pris grand soin de ne pas relire la quatrième de couverture avant d'entamer ma découverte de
Ma part de l'ours. le seul souvenir que j'en avais, quand j'avais postulé pour ce titre en particulier, c'est que ça parlait de lien fraternel et d'accident de voiture sur une route enneigée. Et grand bien m'en a pris ! J'ai été d'autant plus surprise de la tournure des événements qui ont suivi cet élément déclencheur.
Aurore ("Poule") et Tim ("Ouest") sont soeur et frère. Livrés à eux-mêmes depuis que leurs parents ont lâché l'affaire chacun à leur manière, ils se rendent dans les Pyrénées pour passer un weekend avec leur mère internée. le premier chapitre nous propose une rétrospective de leurs déboires familiaux (euphémisme), via les pensées de l'aînée qui conduit la voiture. Dépitée qu'elle est de n'avoir aucune réponse de son frère, adolescent taciturne, elle s'échappe dans ses souvenirs pour nous offrir un rapide résumé de comment ils en sont arrivés là, coincés dans leur voiture au milieu d'une tempête de neige, à ne pas réussir à se parler.
La manière de raconter de
Marine Veith est d'une infinie délicatesse et d'une rare empathie. Les mots sont à la fois crus et doux ; j'ai aimé instantanément ces deux personnages délaissés par la vie. Tous deux en pleine construction de leur identité, fragiles et pourtant si forts. Pas encore conscients du trésor qu'ils détiennent déjà.
Le lien est au coeur de ce roman. le lien fraternel, bien sûr, mais aussi le lien aux autres humains.
Petit-à-petit, d'autres personnages viennent tenir compagnie à Poule et Ouest. Un randonneur, un petit garçon sauvage, une étrange communauté au fond de la forêt... L'autrice nous parle de laisser entrer l'autre, de faire confiance. Chacun arbore une psychologie soignée, des traits affectueusement propres ; tous m'ont touchée au coeur.
Elle parle aussi du lien avec la Nature. Cette dernière est un personnage à part entière de
Ma part de l'ours. Chacun a son lien particulier, privilégié avec elle, ou alors est en train de le travailler.
Marine Veith offre ici une ode à l'écologie, à travers la majestueuse tempête de neige mais aussi la figure de l'ours : une Nature souveraine, complémentaire de l'Homme est à l'oeuvre. Chacun sa part d'Ours. Chacun sa part de Nature.
Je me suis sentie émerveillée par ce roman, par ses idées, par ses personnages.
Marine Veith m'a conquise !
Lien :
https://folitteraires.wordpr..